Beardfish – Mammoth
Posted by OshyryaOct 15
BEARDFISH fait partie de cette nouvelle vague de groupe progressif qui émerge depuis quelques années en Europe. L'aventure débute en Suède en 2001. Les premières années sont difficiles, dans l'ombre, et voit la parution de deux albums sans le soutien d'un label. Un début de reconnaissance arrive en 2006 via la signature avec Inside Out Music. Cet événement semble décupler la créativité des suédois qui sortent alors un album par an. La bonne fortune semble se poursuivre puisque BEARDFISH est sélectionné pour participer au Progressive Nation initié par Mike Portnoy, alors batteur de DREAM THEATER. Finalement, le groupe devra renoncer face à la banqueroute de SPV qui distribue Inside Out dans le monde . Malgré l'adversité, ils persévèrent et nous reviennent en pleine forme via ce Mammoth.
A l'écoute de l'album, les sources, les influences sont assez évidentes. Les suédois plongent dans les racines de la scène progressive et s'abreuvent directement auprès des pionniers des années 70 comme YES ou GENESIS. Le son est modernisé, pas vieillot ni nostalgique pour un sou mais tous les éléments du subtil breuvage d'un Foxtrot (GENESIS), d'un Fragile ou d'un Close to the Edge (YES) sont bien là. Les structures sont complexes à souhait, l'orgue hammond est omniprésent. Une composition comme « And The Stone Said: If I Could Speak » rappelle vraiment la bonne époque de Peter Gabriel & Steve Hackett.
Mais contrairement à ses ainés, BEARDFISH sait aussi faire preuve de concision et va à l'essentiel en proposant une majorité de composition ne dépassant pas les 8 minutes (mais si c'est court pour du prog !). Signalons aussi l'utilisation intelligente d'un saxophone qui apporte une touche rafraichissante à des chansons comme « Akakabotu » par exemple. On retrouve là aussi les racines progressives, on n'hésite pas à mélanger les genres et ces touches jazzy ici et là sont les bienvenues.
Tout en restant très agréable, Mammoth souffre de quelques longueurs et d'un manque de caractère. Certaines compositions étonnent et se laissent savourer progressivement par petites touches, d'autres sont plus classiques et font un peu retomber le soufflé. Cette hétérogénéité nuit à l'ensemble et on finit l'écoute de l'album avec un sentiment mitigé, partagé entre joies et déceptions. J'ai aimé ce disque mais l'écoute assidue de Mammoth m'a surtout donné envie de me replonger dans ma discographie et de me refaire fissa un «Roundabout» et un «Supper's Ready».
Oshyrya (07.5/10)
InsideOutMusic / 2011
Tracklist (52:19 mn) 01. The Platform 02. And The Stone Said: If I Could Speak 03. Tightrope 04. Green Waves 05. Outside / Inside 06. Akakabotu 07. Without Saying Anything Feat. Ventriloquist
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