Avantasia – Ghostlights
Posted by OshyryaJan 31
Abondance de biens ne nuit pas selon le dicton populaire. Pas sûr que cela soit vrai dans le domaine musical. Avec le temps le projet Avantasia de Tobias Sammet se transforme petit à petit en Trans-Siberian Orchestra et tombe dans une routine lassante malgré des qualités nombreuses et évidentes. Autant les débuts, The Metal Opera Part I en 2001 était très sympa, autant The Mystery Of Time (chronique ici) avait commencé à montrer un début d’érosion pour le projet, la forte impression que le talentueux compositeur allemand commençait à sérieusement tourner à rond et peinait à se renouveler dans ce registre métal opéra.
Les fans seront comme des poissons dans l’eau avec ce disque. On retrouve le hard-rock métal mélodique et symphonique qui a toujours été distillé au sein de ce projet. L’ombre des MEAT LOAF et autre TSO plane lourdement sur ce disque tant les démarches sont proches. Comme d’habitudes les invités de prestige sont nombreux avec le retour de certains habitués comme Michael Kiske (UNISONIC), Jorn Lande, Bob Catley (MAGNUM) ou encore Ronnie Atkins (PRETTY MAIDS). Ils sont sous très pro, rapidement reconnaissables et Kiske, pour n’en citer qu’un, n’a plus rien à démontrer de son immense talent. Les chansons s’avèrent très soignées, quelques refrains font mouche comme sur « The Haunting » ou « Seduction of Decay ». La production a été mitonnée aux petits oignons, à la fois puissante et limpide, bref tout va bien dans le meilleur du monde.
Sauf qu’après chaque écoute, un malaise finit par s’installer tant l’impression de réécouter encore et encore le même album s’impose. Tant mieux si l’inspiration de Sammet reste débordante, il peine à se renouveler et la lassitude s’installe rapidement. Surtout que Ghostlights est très long avec plus de soixante-quinze minutes de musique au compteur. Ardu d’éviter de saturer à un moment ou un autre surtout que chaque plat se veut copieux avec moult chanteurs, orchestrations et chœurs. La simplicité et le caractère léger et direct des premiers opus d’EDGUY appartiennent au siècle dernier, une partie de la magie s’est envolée malgré tous les efforts et la maestria de Tobias Sammet. Il s’épanouit dans des grandes productions et ne sait plus faire simple.
Si vous aimez les disques copieux et ambitieux, les fioritures sucrées et la crème de la crème des chanteurs rock/métal mélodique, vous adorerez AVANTASIA. Vous continuerez à prendre votre pied avec ce nouveau chapitre. Loin d’être désagréable, Ghostlights affiche un pedigree sans tâche sur la forme comme sur le fond. Et pourtant la déception domine malgré la présence de quelques pépites savoureuses. Le clonage atteint ici ses limites. Comme TSO, Avantasia piétine et finit par susciter un intérêt déclinant chez votre serviteur. Même le meilleur vin finira par devenir fade s’il est dégusté tous les jours sans distinction. L’exceptionnel perd de son lustre une fois expérimenté au quotidien.
Oshyrya (07/10)
Nuclear Blast / 2016
Tracklist (74:46 mn) 01. Mystery Of A Blood Red Rose 02. Let The Storm Descend Upon You 03. The Haunting 04. Seduction Of Decay 05. Ghostlights 06. Draconian Love 07. Master Of The Pendulum 08. Isle Of Evermore 09. Babylon Vampyres 10. Lucifer 11. Unchain The Light 12. A Restless Heart And Obsidian Skies
One comment
Commentaire by Baptiste on 31/01/2016 at 21:16
Tout à fait d’accord avec toi Oshyrya.
J’ai aussi un reproche à faire à Tobbias : il fait appel à des chanteurs de qualité pour leur faire chanter des choses qui ne sortent jamais de leur registre habituel. Catley fait du Catley, Kiske du Kiske etc. Il pourrait leur proposer autre chose…