Le post-metal des français a ceci d'interessant qu'il évolue dans une tradition instrumentale, et franchement, réussir à tenir le le parquet avec un triptyque aussi "décousu" est une performance. Ce second album fait suite à un très bon disque éponyme sorti en 2009.Temple se divise en trois parties et s'oriente dans une direction metal/prog/jazz/atmosphérique! Tout un programme. La cohésion est belle et bien là, qu'on se rassure. Les trois premiers morceaux sont d'ailleurs très bien structurés et évoluent dans une veine clairement metal. On ressent bien le côté angoissant des Melvins et la rage de Neurosis mais les éléments prog restent le point de bascule de cette première partie. Des grattes saccadées et une batterie carrée ont raison de ces premiers morceaux.
La seconde partie Richard – Horizon – Robot est certainement celle qui m'a le moins convaincue. La faute à des ambiances un peu surchargées. Cette seconde partie contient une plage expérimentale "Robot" qui ouvre intelligement sur ce savant mélange de technique et de mélodies, que l'on retrouve dans CaptainBlood. Le disque des nantais prend tout son sens dans les derniers morceaux, plus aériens, plus groovy aussi. À noter que le son pesant à souhait reste très fusion tout en ne fatiguant pas l'oreille. Tantôt rock, tantôt jazzy, l'opus un peu court (28 minutes) nous transporte dans un univers énigmatique. À écouter plusieurs fois pour mieux s'en imprégner.
Aske (8/10)
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autoproduction/2013
Tracklisting : Flame 01. Fire Theme 02. Hidden Sun 03. Rising Light Richard – Horizon – Robot 04. Richard 05. Horizon 06. Robot CaptainBlood 07. Captain Blood
Le vrai problème de Black Messiah c'est le son, le faux problème, c'est leur style! J'avais adoré The Final Journey et ce côté un peu kitch viking pagan. Toutefois, le côté plastique m'avait un peu rebuté. Là c'est carrément l'angoisse. La très jolie intro "Symphonia Pagana" est gâchée par ce son de clavinova, et cela ne fait que commencer. "Jotunheim", quoique puissant, est cloué au pilori en plein soleil au bout de 30 secondes. Les ingrédients classiques sont massacrés et pourtant les compos sont excellentes et les harmonies à deux guitares de toute beauté. À vrai dire, même si l'ensemble est emmené par un son écrasé, il faut bien reconnaitre que les morceaux sont superbes. Prenez un titre comme "Wildsau" par exemple, tout est bon, guitares, solos, ambiance de folie! Mais voilà, le son n'y est pas.
Je ne vais pas m'attarder davantage, mais décidemment, les allemands n'ont pas fait le bon choix pour la production de ce sixième album. Quand je pense que Zagan (chant/guitare/violon) serait tout-à-fait capable de transformer l'essai et faire la nique à ces horribles claviers. Dommage.
Aske (5/10)
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AFM/2013
Tracklisting : 51:53 min. 1. Symphonia Pagana 2. In The Name Of Ancient Gods 3. Jötunheim 4. Wildsau 5. Edmund von Ostanglien 6. Nidhögg 7. Heimweh 8. Die Quelle der Weisheit
Si comme moi vous êtes de gros fans de sons gras et poisseux qu'affectionnaient nos parents à l'époque des cigarettes « maisons », pattes d'eph' et épaisses rouflaquettes alors vous avez frappé à la bonne porte avec le dernier Spiritual Beggars ! On peut dire que depuis quelques années nous sommes servis en matière de revival heavy rock bluesy stoner, la dernière sucrerie en date se nommant Black Sabbath. Mais bon, nous ne sommes pas là pour parler des anglais mais des suédois qui assènent un stoner de haute qualité depuis plus de vingt ans maintenant!
Ce huitième album contient tous les ingrédients du succès, à commencer par cette pochette d'un immonde orange flanqué du fameux logo psyché d'un bleu à vomir. Moi j'aime pas, mais je dois dire que visuellement ça frappe la rétine. Les hostilités démarrent avec un « Wise as a Serpent » lourd, lent, qui nous déboite les esgroudes à coup d'orgue Hammond, vous savez ce truc en bois qui pèse près de 150 kilos et ne fonctionne jamais ! Bah voilà, là ça a l'air de fonctionner et les riffs aussi ! Le feeling est présent bien qu'on sente une envie de maitriser le truc, notamment au niveau de l'ambiance vintage.
Du coup le côté rétro est accentué grâce au son mais pas trop au niveau de l'architecture des morceaux. Comprenez-moi bien, je ne dis pas que les morceaux ne sont pas chiadés, je dis qu'ils s'organisent autour de séquence qui sont là pour rappeller les meilleures heures de Deep Purple (écoutez un peu « Hello Sorrow » et dites vous qu'on est en 2013). Le vertige est assuré avec « Dreamer » qui pratique le côté sombre du stoner notamment grâce un solo aérien du sieur Amott.
Et si vous doutez de l'efficacité du minimalisme technique dites-vous bien que la qualité du travail est renforcé grâce des lignes mélodiques simples, sans tremolos, sans chichis. Au final un « Dead End Town » nous montre comment écrire une chanson avec quatre riffs et un chanteur qui connait son métier, bref, moins de trois minutes de tuerie. Que j'aime ces morceaux qui sécoutent comme des tubes. Au son organique et chaleureux vient s'ahouter le petit solo de dix secondes. Le genre de morceau qu'on écoute en boucle en appuyant sur la touche retour de son poste. Génial. Terminons par évoquer un aspect essentiel du disque : la qualité du son.
Je me demande comment s'y prennent ces magiciens pour redonner vie à cette scène sans pour autant verser dans l'excès de gimmicks du genre ou dans un modernisme de mauvais aloi. Allez donc vous servir un verre de bière brune et installez vous sur votre canapé en plastique pour appréciez cette pépite. Et sinon sachez qu'un inédit d'Hendrix sorti cette année se nomme… « Earth Blues » un signe!
Aske (9/10)
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Music For Nations / 2013
Tracklisting (40 minutes) : 1. Wise As A Serpent 2. Turn The Tide 3. Sweet Magic Pain 4. Hello Sorrow 5. One Man’s Curse6. Dreamer 7. Too Old To Die Young 8. Kingmaker 9. Road To Madness 10. Dead End Town 11. Freedom Song 12. Legends Collapse