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unnamed-353xIl y a bien un paradoxe quant à Toto et les albums live. Si le groupe de Steve Lukather est incontestablement un excellent groupe de scène, ratant très rarement un concert, il groupe n'a pas de grands enregistrements live à son actif. Des bons enregistrements, certes : citons ainsi le Live In Amsterdam (2003) ou le Falling in Between Live (2009), voire même le vieux concert Absolutely Live (1993). Mais ceux-ci avaient toujours un défaut à relever : une setlist parfois défaillante et trop chiche sur le Live In Amsterdam, un Bobby Kimball souvent en difficulté sur le Falling In Between Live et un Lukather prédominant au chant sur le Absolutely live. Or, ce 35th Anniversary Tour est sans doute parti pour être le meilleur live de Toto et un must incontestable. C'est un vrai tour de force alors que les musiciens de Toto ont dépassé la cinquantaine et que le groupe affiche 35 ans au compteur, mais il est bel et bien là. 

Un choix de morceaux somptueux

Tout d'abord car pour la première fois, Toto a été extrêmement généreux en terme de nombre de chansons : plus de vingt titres sont affichés ici de telle sorte que quasiment tous les disques sont représentés, sauf évidemment Isolation, interprété jadis par feu Fergie Frederiksen et ainsi extrêmement dur à chanter. C'est évidemment Seventh One (1987) qui a la part belle (« Pamela », « Stop Loving You », « Home Of The Brave »), et logiquement IV (quatre titres), mais le superbe Hydra est enfin réhabilité (« 99 », « Saint George and The Dragon », « Hydra » et « White Sister »). Des disques de qualité comme Kingdom Of Desire (« Wings Of Time » ou le puissant « How Many Times ») ou Mindfields (la superbe suite progressive qu'est « Better World ») et quelques morceaux issus du recueil d'inédits sont aussi là (le formidable « Goin' Home » isssu de XX).

On ne voit pas trop de quoi faire la fine bouche, surtout que l'abondance des morceaux n'exclut pas ici les longs développements musicaux. On appréciera les superbes parties solos de Lukather, notamment sur un fougueux « White Sister » ou le solo jazzy de Paich sur « Pamela ». Remarquons tout particulièrement la prestation exceptionnelle du désormais ancien membre du groupe, Simon Phillips : la qualité de son jeu, notamment sur les titres d'Hydra ou sur le la longue partie instrumentale cloturant « Stop Loving You », scelle de bien belle manière vingt ans de présence dans Toto. 

Des interprétations meilleures que jamais

Mais le gros point fort est incontestablement est Joseph Williams : le retour en forme déjà constaté sur la tournée précédente est avéré. Sans aucun dérapage, autant à l'aise sur ses chansons que sur celles de Bobby Kimball, Williams justifie pleinement sa réintégration. Il est certes servi par un son de haut de gamme : puissant, chaleureux et riche. Et par un groupe qui propose des versions quasiment toujours supérieures aux versions studio de ses chansons (« On The Run », « Goobye Elenor », « White Sister », « Better World »…). Le son et l'interprétation beaucoup plus heavy y sont d'ailleurs pour beaucoup dans ce constat. Et rarement Toto a sonné aussi rock et moins pop. Mais la forme de Williams est un des énormes points forts de ce Live In Poland.

Si on additionne tous ces éléments, on ne peut qu'être totalement bluffé : Toto a non seulement proposé à ses fans un superbe anniversaire pour ses 35 ans de carrière mais aussi son live de référence. Enfin ! 

Baptiste (9/10)

 

Eagle Vision / 2014

Tracklist : CD 1 – 1. Intro 13 2. On The Run / Child's Anthem / Goodbye Elenore Medley 3. Goin' Home 04. Hydra 05. St George And The Dragon 06. I'll Be Other You 07. It's A Feeling 08. Rosanna 09. Wings Of Time 10. Falling In Between 11. I Won't Hold You Back 12. Pamela 

CD 2 – 1. 99 2. The Muse 3. White Sister 4. Better World 05. Africa 06 How Many Times 07. Stop Loving You 08. Hold The Line 09. Home Of The Brave (Rappel) 

Outloud – Let’s Get Serious

OUTLOUD-LETS GET SERIOUSLe hard mélodique est un genre assez conservateur qui se prête peu à l'expérimentation, il faut bien dire. Toutefois certains jeunes groupes se proposent de moderniser avec prudence un style musical qui connut son heure de gloire dans les années 80. Les Grecs d'Outloud en font partie. Depuis leur premier disque, publié en 2009, Oultoud propose un hard FM nerveux, à la fois mélodique mais aussi et puissant dont ce nouveau disque, Let's Get Serious, reprend les élements. On pense parfois un peu à du Riot à l'écoute du disque, un groupe quand même intéressant, mais aussi à certains morceaux des plus mélodiques du Helloween de la grande époque (« Toy Soldiers ») car on est souvent à lisière du speed/heavy mélodique. 

Ainsi les tempos sont souvent rapides et la double grosse caisse de mise (« Death Rock ! » qui ouvre le bal, ou l'instrumental « Let's Get Serious »), les riffs de guitare tranchants et les mélodies – bien présentes – en rien sucrées et calibrées radio (« I Was So Blind »). Les claviers – interprétés d'ailleurs par le guitariste – sont résolument discrets (« Like A Dream »). Les ballades sont évidemment là mais ne sont en rien racoleuses : « It Really Doesn't Matter » dégage une émotion nullement frelatée . 

La qualité globale tient en partie au chant toujours aussi convaincant de Chandler Mogel : non seulement son timbre de voix mais aussi son amplitude vocale et son aisance à poser ses vocalises sur les compositions font des merveilleuses. Aux guitares, Bob Katsionis est un élément décisif, enchaînement les thèmes et mélodies léchées mais aussi les riffs puissants et nerveux. Sa guitare est bien mise en avant par la production plus que convenable de Tommy Hansen (Helloween etc.) 

Le tout est assurément très réjouissant et frais. L'entrain d'Outloud fait plaisir à entendre et démontre bien que même les styles les plus datés peuvent être parfaitement dépoussiérés. 

Baptiste (7,5/10)

 

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AOR Heaven / 2014

Tracklist : 01. Death Rock ! 02. I Was So Blind 03. One More Time 04. Bury The Knife 05. Like A Dream 06. It Really Doesn’t Matter 07. A While To Go 08. All In Vain 09. Another Kind Of Angel 10. Let’s Get Serious 11. Toy Soldiers 12. Enola Gay

CBB-Before_Plastic-cover_2400x2400Il y a un peu de mystère derrière le patronyme de ce groupe suédois : « Captain Black Beard » n'évoque pas grand chose à part peut-être quelque écho de la piraterie au Grand siècle. Et le titre de son second album, Before Plastic, n'est pas bien plus éclairant. L'illustration de Before Plastic a le mérite de nous donner une idée de la dégaine des musiciens de Captain Black Beard : on se trouve au milieu des seventies, sur les traces d'un Thin Lizzy par exemple. C'est dire que nous sommes bien dans la vague de revival hard rock qui fait florès actuellement. Cependant, à la différence de Witchcraft, The Answer, The Dagger ou Black Trip, Captain Black Beard est plus apaisé que ses confrères. 

Sur ce Before Plastic, on ne trouve pas de références à Black Sabbath, ou à Iron Maiden mais plutôt à Thin Lizzy pour les harmonies à la guitare (« Music Man ») et surtout à Kiss pour les refrains et le sens des prononcé de la mélodie (« Aiming For Love » qui commence d'emblée par le refrain). On retrouve même l'influence de grands noms de l'AOR, comme celle des Journey (« Somebody » et son refrain immédiat) et Foreigner, lorsqu'ils conservaient une certaine partie de leurs sonorités 70'. Voici pour le pedigree, somme toute intéressant. Mais pour quel résultat ? 

Il est plus que satisfaisant : réjouissant. Certes la musique de Captain Black Beard n'est en rien prétentieuse, mais Dieu qu'elle s'avère plaisante ! Les riffs groovy s'accumulent, les refrains chatoient, les guitares enchaînent les mélodies (« Keep On Drivin' ») sans que jamais Before Plastic ne s'enlise. Si la première partie est la plus immédiate et accrocheuse à l'image du single évident qu'est « Bad Girl », on recommandera d'explorer la fin du disque qui révèle un important nombre de bon moments, dans un cadre plus remuant et franchement hard rock (« Shout » fait parfois penser au UFO de la meilleure époque et l'influence d'AC/DC se fait sentir).    

Certes, le deuxième disque de Captain Black Beard n'est pas très bien distribué, mais l'avalanche des qualités qui sont les siennes ne peut qu'inciter à chercher qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir « avant le plastique ». Des bonnes choses en tout cas.

Baptiste (8/10)

 

Site officiel

GerMusica – Dead End Exit Records / 2014

Tracklist (38:36) : 01. Please Come Home 02. Somebody 03. New York City 04. Bad Girl 05. Music Man  06. Aiming For Love 07. Keep On Drivin’ 08. Shout 09. Life’s What You Make It 10. Takin’ You Out 11. Listen U