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Winger – Better Days Comin’

BetterDaysCominIl aura donc fallu attendre cinq ans pour écouter un nouveau disque de Winger, après Karma (2009). C'est sans doute un impératif lié au calendrier chargé des musiciens du groupe, puisque Reb Beach joue dans Whitesnake et que Kip Winger poursuit une carrière solo, confidentielle, mais de qualité. Au moins le temps imparti semble-t-il avoir profité au combo puisque, encore une fois, Winger vient d'enregistrer un fichu bon disque. 

Better Days Comin' est dans la lignée de IV et de Karma, voire de Pull (1993) : le hard FM de jadis et des hits tels « Easy Come, Easy Go » ou « Seventeen » est totalement délaissé au profit d'un hard mélodique franchement plus ambitieux, faisant la part belle aux qualités musicales des quatre musiciens. Amateur très modéré des deux premiers disques du groupe, je ne vais pas m'en plaindre. Surtout que Winger propose globalement mieux aujourd'hui. 

« Mieux » mais pas toujours phénoménal : Better Days Comin' s'ouvre sur trois titres de hard rock classique, bien orchestrés, mais en rien renversants. À l'image du titre d'ouverture, « Midnight Driver Of A Love Machine », ces chansons montrent que si Kip Winger sait incontestablement écrire de bonnes chansons, il peut faire mieux. Les choses décollent à mon avis plus nettement à partir du titre éponyme, qui œuvre paradoxalement dans un genre plus pop et groovy, mais dont on retiendra aussitôt l'excellent refrain. Puis « Tin Soldier » et ses parties toute en nuance projette le disque dans une dimension plus ambitieuse. Les morceaux s'allongent et l'on goûte à un hard rock mélodique et technique, à tendances progressives, d'excellent acabit. On remarquera tout particulièrement la subtile semi-ballade « Ever Wonder » ou « Be Who You Are, Now » à la belle mélancolie, qui s'exprime bien dans la longue partie instrumentale finale. Dommage que le heavy « Storm In Me » soit un cran en deçà, rattrapé par les six minutes de l'impressionnant « Out Of This World ».

D'où un avis contrasté : Winger est plus à l'aise lorsqu'il sort du créneau hard rock classique et s'essaie à autre chose. Que faire, dans un tel contexte, quand on est un groupe aussi typé que Winger ? Je ne sais.

Baptiste (7/10)

 

Site officiel

Frontiers / 2014

01. Midnight Driver of a Love Machine 02. Queen Babylon 03. Rat Race 04. Better Days Comin' 05. Tin Soldier 06. Ever Wonder 07. So Long China 08. Storm In Me 09. Be Who You Are, Now 10. Out Of This World
 

Three Lions – Three Lions

three_lions_coverSi Three Lions porte un nom assez mauvais – et somme toute malvenu si l'on pense au style adopté par le combo –, la nouvelle signature de Frontiers vaut un certain détour. Formé de Vinnie Burns aux guitares (Dare, Ten etc.), de Greg Morgan à la batterie et du méconnu Nigel Bailey au chant et à la basse, le groupe adopte un rock mélodique teinté d'AOR, dans le sillage de la majorité des productions de Frontiers. On retrouve d'ailleurs un des habitué de Frontiers, Alessandro Del Vecchio, à la production et, sur deux chansons, à la composition. 

Pourtant, malgré ce point de départ assez banal, Three Lions mérite une écoute. D'abord parce qu'entendre Vinnie Burns aux guitares est toujours un plaisir. Ce n'est certes pas le plus gros technicien de la galaxie, mais son jeu a une réel personnalité et son sens de la mélodie fait fréquemment mouche sur cet essai éponyme. 

L'écoute vaut aussi parce que la voix de Nigel Bailey tranche avec les habitudes du genre : chaude, légèrement bluesy, parfois rocailleuse, nous sommes très loin des vocalises haut perchées habituelles du genre. Cela donne une coloration musicale intéressante à la musique du groupe : nous sommes ainsi bien loin d'un Journey ou d'un Toto mais plutôt proche du Dare des débuts. Un groupe dans lequel jouèrent d'ailleurs les deux tiers de Three Lions… Le choix de pas recourir trop nettement aux claviers renforce en outre la personnalité du combo, ce qui n'exclut l'émotion palpable sur certains morceaux lents comme « Two Heart Beats As One », qui, jadis, aurait pu viser un certain succès radio.  

Ouvrant son album sur un excellent « Trouble In A Red Dress », le groupe installe une vitesse de croisière de bon aloi. On remarquera la fort belle ballade « Winter Sun », qu'on imagine très bien Darren Wharton chanter. Très classieuse, elle remporte parfaitement la conviction tout comme « Twisted Soul » ou « Just A Man » qui jouit d'un très bon couplet. Certes, les morceaux sont nombreux, de telle sorte qu'on perd un peu d'intensité en fin d'album, mais il faut reconnaître que Three Lions tient tout à fait la route et occupe ainsi un espace original, pouvant notamment intéresser les fans de Dare qui se languisse d'un nouvel album plus musclé de Darren Wharton.

Baptiste (7,5/10)   

 

Frontiers / 2014

Tracklist (59:00) : 01. Trouble In A Red Dress (3:43) 02. Hold Me Down (4:49) 03. Twisted Soul (5:12) 04. Winter Sun (3:36) 05. Just A Man (Not Divine) (4:14) 06. Holy Water (3:39) 07. Two Hearts Beat As One (5:18) 08. Kathmandu (5:15) 09. Made For One Another (5:06) 10. Magdalene (4:22) 11. Don’t Let Me Fall (5:00) 12. Hellfire Highway (4:05) 13. Sicilian Kiss (3:36)

Unisonic – For The Kingdom (EP)

Unisonic-For-The-KingdomFor The Kingdom est un EP produit par Unisonic pour patienter jusqu'à la sortie du second album du groupe, prévu pour août 2014. Kai Hansen, après la parution du nouvel album de Gamma Ray, Empire Of The Undead, et la tournée correspondante peut enfin se consacrer Unisonic, avec son comparse Michael Kiske et le bassiste producteur Dennis Ward.

For The Kindgom propose d'abord comme aperçu deux nouveaux titres, « For The Kingdom » et « You Come Undone » qui devrait, lui, rester un inédit. Ils intéresseront tout particulièrement les amateurs d'Helloween et de Gamma Ray puisque les deux titres sont globalement rapides, tout particulièrement le morceau d'ouverture qui aurait pu tout à fait trouver sa place sur un des deux Keepers Of The Seven Keys. Sans que la composition soit franchement géniale, la prestation au chant de Michael Kiske est de haute volée et porte largement un morceau quand même fichtrement moins réussi. Un peu moins rapide, « You Come Undon » est toutefois presque meilleure, en tout cas plus intéressante, ne serait-ce que du fait des solos de guitares. 

La fin du EP est constituée de quatre morceaux en concert d'excellente facture. Outre un chant totalement impérial de Kiske, on y constate que le propos s'avére franchement plus heavy que sur album, de telle sorte que la continuité est établie entre les deux chansons de studio et les quatre titres live. Espérons que le durcissement du propos se poursuive sur un disque dont on peut augurer le meilleur.

Baptiste (7,5/10)

 

Verycords / 2014

Tracklist : 01. For The Kingdom 02. You Come Undone 03. Unisonic (live 2012) 04. Never Too Late (live 2012) 05. Star Rider (live 2012) 06. Souls Alive (live 2012)