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casket-garden-lp2003-coverAlors que la scène metal extrême sature avec tous ses clones d'In flames ou Children of bodom qui se contentent d'appliquer bêtement le modèle suédois, quelques groupes parviennent quand même à tirer leur épingles du jeu. C'est le cas des hongrois de Casket garden qui à l'écoute de leur album "This corroded soul of mine" laissent transparaître une filiation évidente avec les ténors d'At the gates mais parviennent néanmoins à digérer leurs influences avec un certain talent. Vous l'aurez deviné les musiciens officient dans le créneau pour le moins encombré du death/trash mélodique et sans jouer la carte de l'originalité ne se contentent pas non plus de se livrer à un bête copier/coller. En effet les différents morceaux proposés dans cet album sont tous bons et témoignent d'un souci de qualité dans les compositions qui rend leur écoute très agréable et jamais lassante. Le groupe se démarque aussi par le choix d'une production extrêment claire et aérée qui tranche singulièrement avec les sonorités plus rèches et abrasives d'ordinaires relatives au genre.
 
Tous les instruments jouent à jeux égal même si les guitares tiennent le haut du pavé avec des rythmiques et riffs typiques du genre, se fendant porfois de soli très mélodiques renvoyant directement à l'héritage du heavy, la batterie frénétique souvent bloquée dans le rouge couplée aux vocalises d'écorché vif du chanteur impriment un rythme bien agressif à cet album. Et si la puissance prime avec des morceaux bien vindicatifs comme "Immortality Inc" et son monstrueux riff d'intro, le côté mélodique n'est pas non plus négligé avec certains passages assez chargés en émotions à l'image des deux derniers morceaux ,"Widow mother earth" et son solo déchirant, et "Across the vast oceans of times" avec son final en arpège clair doublé par un bruit de chute d'eau des plus reposant. L'album très homogène, dure une trentaine de minutes qui s'écoulent sans la moindre lassitude et à l'issue de cet opus on se dit que si le groupe digère définitivement ses influences et continue sur sa lancée, il y a fort à parier qu'on entendra parler d'eux…
 
BHC (07.5/10)

Metal Age Production – Adipocere / 2003

Track listing (..:..) 01. Human Corrosive Disease 02. I Witness 03. Grief 100% (instrumental) 04. Song Of Tears (Ashes) 05. The Day When Silence Died 06. Immortality Inc. 07. Non-Existent 08. 7th Scar 09. Widow Mother Earth 10. Across the Vast Oceans of Time

 

Estimés à juste titre comme étant parmi les précurseurs du death mélodique, les vétérans d’In flames avaient provoqués un véritable seisme pour leur grand retour sur la scène metal avec un “Reroute to remain” qui voyait s’effondrer les fondations d’un genre musical dont ils avaient eux mêmes posés les bases. Complètement inattendu, cet album présentait le groupe sous un jour nouveau et crystallisait une certaine volonté des musiciens de laisser libre cours à des envies jusque la passées sous silence et d’expérimenter de nouveaux horizons musicaux. La ou d’autres jouent la sécurité et se plaisent à décliner la même formule à l’envi, In flames n’hésite pas à se mettre en danger.

Malheureusement ce qui objectivement aurait du être considéré comme une évolution des plus respectables n’a pas fait l’unanimité auprès de tous les fans, qui ont jeté l’anathème sur le groupe l’accusant de jouer du neo et d’avoir adouci sa musique pour toucher un public plus large.

Ca ne vous rappelle rien toute cette histoire ? On pourrait presque affirmer, toutes proportions gardées, que Reroute to remain est un peu à In flames ce que le Black album est à Metallica, et en poussant un peu plus loin le vice se hasarder à mettre sur le même plan “Saint anger” et le petit dernier des suédois “Soundtrack to escape”. Reste à savoir si Anders et ses coéquipiers auront mieux négocié le virage que le gang de Frisco qui lui n’avait pas fait forcément tout ce qu’il fallait pour rester dans la course. Après une intro minimaliste d’à peine quelques secondes, un riff monstrueux envahit l’espace sonore et l’atmosphère se fait soudain sombre et menacante. Les guitares orageuses grondent et déchirent l’air rageusement, assénant une rythmique implacable et écrasante qui sonne comme une sentence prononcée à l’oreille de l’auditeur.

L'énergie et la tension qui émanent du morceau sont presque effrayants et ce “F®iend” est tout sauf amical tant il impressionne par la noirceur qu’il dégage. Mais ce qui frappe le plus, c’est encore la voix d’Anders Friden dont l’agressivité toujours intacte prend une nouvelle forme, presque démoniaque sur certains passages, et qui n’est pas étrangère à la sensation de menace qui plane tout au long du morceau.
A ce titre “The quiet place” se veut peut être plus rassurant, car porté par une mélodie innocente mais imparable dont seuls nos amis suédois ont le secret, le morceau nous ramène en terrain connu avec ce mariage entre des guitares puissantes et abrasives et des arrangements sonores modernes et brillants qui sont devenus la marque de fabrique du groupe depuis Reroute to remain. Il est facile de comprendre pourquoi ce morceau à été choisi comme single tant il est efficace et accrocheur. Et pourtant à l’écoute de “Soundtrack to escape”, on se rend compte que le groupe n’aurait eu que l’embarras du choix en fait tant il n’y a rien à jeter dans cette album. qui relègue “Reroute to remain” au rang d’ébauche. 

Oui ébauche parce que même si il était loin d’être mauvais on sent qu’il n’a servi qu’à jeter les bases de ce qui allait être le In flames du nouveau millénaire. Car il faut bien se rendre à l’évidence, on a affaire là à un album tout simplement énorme. Aucune place à l’erreur dans ce deuxième pari pour un groupe qui avait déjà joué gros, et tout a été mis en œuvre pour gagner. La production encore une fois confiée aux bons soins du magicien Daniel Bergstrand fait merveille et le son est toujours aussi chaud et organique conférant aux instruments une assise sonore puissante et massive.

Les arrangements sont plus fouillés, et les interventions au clavier, plus pertinentes, sont du plus bel effet. Assez homogène ce nouvel opus garde la tonalité qui caractérisait Reroute to remain mais la plupart des morceaux affichent un tempo soutenu, appuyés par des riffs ravageurs et une rythmique dévastatrice qui sont là pour nous rappeller le cas échéant que les racines d’In flames se situent bel et bien dans l’extrême. Et des titres comme “My sweet shadow” , “In search for i” ou encore “Super hero of the computer rage”, combinant puissance et mélodie avec succès comme au bon vieux temps sont la pour achever de convaincre les plus réticents. Bien sûr les ambiances sont toujours aussi travaillées et les musiciens n’oublient pas d’insérer par moment des breaks judicieux pour aérer leur musique et instaurer des atmosphères envoûtantes donnant à certains morceaux une teinte mélancolique et intimiste comme sur le titre “Evil in a closet”.

Enfin difficile de ne pas terminer en parlant du chant d’Anders Friden qui délivre la ce qui est probablement sa meilleur performance à ce jour. Exit les effets abusifs sur les parties de chants, le vocaliste va puiser au plus profond de lui même pour se faire violence et libérer toute sa rage dans ses hurlements. Le chant clair se fait quant à lui beaucoup plus discret, mais fait toujours autant d’effet, avec cette voix torturée parfois murmurée comme un râle d’agonisant qui, Dieu me pardonne, me rappelle quand même furieusement les vocaux d’un certains Johnatan Davis…

Au final, on tient la un album d’une très grande classe, imposant par la richesse des émotions qu’il inspire, la qualité de l’interprétation (mention spéciale au batteur Daniel Svenson tout bonnement époustouflant) et la puissance qu’il dégage (la section rythmique est vraiment impressionante). Bien évidemment les esprits chagrins vont rappliquer au grand galop et monter sur leur grands chevaux en hennissant que cet album sonne neo et qu’In flames est un groupe commercial qui n’a plus rien à voir avec du death mélodique. Alors à part leur offrir une paire d’oreilles neuves pour leur anniversaire je ne vois pas trop quoi faire en fait. Parce que la grande mode en metal, c’est de coller une étiquette neo à tout ce que l’on a du mal à appréhender. Certes In flames ne joue plus du death metal mélodique ou on l’entend au sens strict du terme.

En fait ils jouent du metal tout simplement. Un metal fluide et fédérateur, fruit d'une évolution méritoire, et qui permet maintenant au groupe d’asséner sa musique à la face du monde sans complexe. Mais quelque soit le succès qu’il rencontre et quelque soit la tournure qu’ait prise leur musique, leur affiliation au royaume des métallurgistes ne saurait être remise en cause car ils en sont parmi les plus dignes représentants… Et puis merde bordel c’est pas comme Saint anger quand même y a des solis de guitare sur cet album !

BHC \m/ (09/10)

http://www.inflames.com

Nuclear Blast – M10 / 2004

Track listing (..:..) 1. F(r)iend 2.The quiet place 3. Dead alone 4. touch of red 5. Like you better dead 6. My sweet shadow 7. Evil in a closet 8. In search for I 9. Borders and shading 10. Super hero of the computer rage 11. Dial 595-Escape 12. Bottled

 

Decapitated – The Negation

decapitated-negationLa scène death metal polonaise est toujours aussi vivace et le dernier opus en date de Decapitated prouve que les jeunes loups polonais ont toujours les dents longues et sont au moins aussi carnassiers que leur aînés de Vader ou Behemoth. Si l'on trouve toujours des passages rapides et brutaux caractéristiques du death metal traditionnel, l'album est plus axé mid tempo avec des riffs pesants et des rythmiques hâchées qui, couplés à des soli malsains, rendent certains passages lourds et opressants.

Plus épuré techniquement parlant que ses prédécesseurs, The negation privilégie l'efficacité et la simplicité sans pour autant tomber dans la facilité car les musiciens n'hésitent pas à incorporer des breaks incisifs qui apportent de la variété et du relief à leurs compositions. La valeur n'attend pas le nombre des années et ce n'est pas les membres de Decapitated, dont la moyenne d'âge ne dépasse pas les vingt ans, qui feraient mentir l'adage tant le caractère abouti des compositions impressionne pour un groupe aussi jeune. Ajoutez à cela une certaine expérience de la scène et une marge de progression encore très large et vous obtenez un groupe qui n'aura certainement aucun mal à se faire une place sur une scène pourtant déjà bien encombrée, ce que nous aurons sûrement l'occasion de vérifier incessament sous peu puisque Decapitated sera prochainement en tournée avec la legende Mayhem.

BHC (08/10)

www.facebook.com/decapitated

www.decapitatedband.net

Earache – M10 / 2004

Track listing (32:50) 1. The Fury 2. Three-Dimensional Defect 3. Lying And Weak 4. Sensual Sickness 5. Calling 6. The Negation 7. Long-Desied ementia 8. The Empty Throne 9. Lunatic Of Gods Creation *Bonus Track*