Il suffit parfois de peu de choses pour passer à côté d'un événèment sans s'en rendre compte. Si je n'avais pas été faire ce jour la mon tour de prospection habituel dans mes boutiques de CD favorites, peut être n'aurais je jamais eu l'occasion de poser une oreille sur cet album d'un groupe qui jusque la m'était parfaitement inconnu. En effet, je ne remercierais jamais assez le vendeur qui a eu la bonne idée de mettre cet album en démonstration. Car même en ne tendant qu'une oreille discrète, occupé que j'étais par mes recherches, j'ai toute suite eu la sensation que j'avais affaire à un album jubilatoire tant il est vrai que le peu que j'avais déjà entendu me faisait arborer un sourire de satisfaction béat suivi d'un commentaire très primitif mais pour le moins très éloquent " mais c'est énorme ce truc!".
Renseignement pris, je fus en mesure de mettre un nom sur le responsable de mon enthousiasme ,"Darkest hour". Bien que fort d'une discographie déjà fournie avec pas moins de 4 albums et 2 splis cd à son actif, ce groupe new yorkais est resté relativement underground jusqu'à maintenant. Mais force est de constater à l'écoute de ce "Hidden hands of a sadist nation" que le dernier bébé qu'ils ont enfanté par est un monstre qui a tous les atouts en mains pour se tailler une place au soleil dans le panthéon pourtant déjà fort encombré des groupes de trash/death mélodique et les faire exploser au grand jour. Soyons clair, si vous êtes comme moi des fans hardcore de At the gates, vous allez jeter sans plus attendre sur cet album. qui reprend les choses exactement la ou la bande de Tomas Lindberg les avait laissé avec le cultissime "Slaughter of the soul". En effet, ce brulôt incendiaire n'est ni plus ni moins qu' un vibrant hommage à la scène trash/death mélodique suédoise, interprété avec une conviction et une agressivité sans faille par des musiciens visiblement inspirés.
Tous les atouts sont réunis pour faire de cette galette un monument du genre. Riffs redoutables et breaks limpides se succèdent à un rythme éffréné dans des compositions efficaces, qui si elles nous laissent parfois quelques secondes de répits, restent quand même d'une intensité tout bonnement incroyable, intensité dont l'impact se trouve démultiplié par une production extrêment compact et puissante, bétonnée par les bons soins d'un frédrik nordström plus inspiré que jamais. Certains ne s'y sont pas trompé car c'est une pleyade d'invités tous plus prestigieux les uns que les autres tels que Peter Witchers, Marcus Sunesson, Tomas Lindberg, Andreas Björler excusez du peu, qui se succèdent sur cet opus. L'intervention sieur Björler sur le morceau "the misinformation age" ne fait qu'accentuer le mimétisme déjà flagrant de Darkest hour avec les précurseur du trash/death mélodique tant le solo qu'il nous délivre sonne comme du At the gates de la grande époque.Et puis il y a aussi et surtout le dernier morceau, "veritas/aequitas", un instrumental de toute beauté qui en en douze minutes(!) enfonce et rive le clou de manière définitive et magistrale nous prouvant comme si besoin était que nous tenons la un des futurs grands de demain.
En fait, je me rappelle maintenant que ce nom ne m'était finalement pas si inconnu que ca puisque, hasard ou coïncidence, peu de temps avant de l'entendre au détour de mes pérégrinations métalliques, j'étais tombé à la lecture du magazine japonais Burrn sur une interview du groupe. Et je me souviens encore de ce qu'y disait Katz Yamaguchi, journaliste du magazine, en préambule à cette interview: " Darkest hour fait partie de mon top five des groupes de l'année sans conteste". Je me range à cet avis sans la moindre hésitation. Un phoenix vient de renaître des cendres de At the gates et de prendre son envol, il s'appelle Darkest hour et se posera le 27 Octobre à Lyon pour un concert unique en France. Ne le ratez surtout pas avant qu'il ne s'envole de plus bel vers le brillant avenir qui l'attend.
BHC (09/10)
www.facebook.com/DarkestHourDudes
Track listing (56:03)
01. The sadist nation 02. Pay phones and pills 03. Oklahoma 04. Marching to the killing rhythm 05. The misinformation age 06. Seven day lie 07. Acessible losses 08. The patriot virus 09. Veritas aequitas