Revoir aussi vite en actu un jeune groupe dont le premier opus date tout juste d'un an et demi, c'est un peu une surprise mais les jeunes montpellierains de Gravity ont l'envie et la fougue de leur jeune âge et la musique qui va avec, un déploiement féroce de metalcore, deathcore, death mélo de postcore tout sauf basique même si emprunt d'inspiration évidente de Gojira, d'Eths…
La qualité de leur premier effort laissait augurer du bon mais le niveau atteint sur cet Eutheria est impressionnant de maturité preuve d'un travail complet et intense en phase totale avec la qualité des prod françaises actuelles.
Gravity avec son nouveau logo plus en phase avec sa musique déploie une énergie débordante et une musique féroce directe mais pas basique pour autant. Le chant féminin extrême en français toujours tenu par Emilie est concluant mais le chant clair assez succinct heureusement sur « Asphalte », de nouveau au rendez-vous sur le neuvième morceau, est une calamité propre à écourter une écoute.
En explorant plus à fond, Gravity sait manier les breaks, les cassures de rythme franches pour mieux ré-asséner sa verve comme un coup de poing et faire bondir le public en concert.
Oui mais voilà , tout bien élaboré qu'est cet album, la sensation d'avoir entendu ce metal en long en large et en travers prédomine que l'on se réfère aux scènes françaises ou américaines gorgées de groupes de « -core ».
Syndrome, le premier album du groupe avait pour lui son concept plus prenant, sa grande capacité à immerger l'auditeur et quelques poussées lyriques d' Emilie du plus bel effet. Tout cela manque ici. Malgré son impact plus fort, Eutheria manque de ces détails façonnant une personnalité et c'est bien dommage car il faut accorder à ces jeunes gens une sacré fibre metal qui saura faire abonder le jeune public vers eux.
Clayman (07/10)
M&O Music / 2012
01. Prologue 02. Asphalte 03. Séisma 04. Ouréa 05. Emphase 06. L’écorce 07. Inlandsis 08. Arkham (Part 1) (ft. The Algorithm) 09. Arkham (Part 2) 10. Ravage 11. Circences 12. Aeternam 13. Le 13ème Cercle
S'engager dans le metal symphonique n'est pas des plus facile et pourtant les belges d'Anwynn ont décidé de s'y aventurer et suite à de nombreux changements de line-up, Forbidden Songs se dévoile dans une formule à double chant : lyrique féminin et grunts masculins.
Niveau vocalises, on pense parfois au travail d'Haggard sur « Lost in Avalon », le partage des interventions est équilibré, la justesse des interprétations est évidente même si le lyrisme d'Amandine est fort épuisant à la longue, le chant rugueux de « Bouc » (aussi dans Cyclope Vision) correspondant aux standards du genre est sans anicroche.
Là où le bât blesse, c'est plutôt sur les compositions elle même. Elles ne décollent jamais vraiment et alors que le mix est plaisant, le son assez fade aide peu à faire décoller l'ensemble.
Difficile de s'immerger dans ces « chansons interdites » que le groupe s'engage dans une voie folk « Across the Seven Seas » (très « Over the Hills and Far Away » façon Nightwish dans les claviers) ou très accès symphonie. Les riffs sont basiques, le rythme s'échafaude sur une constante linéarité se faisant un peu plus alerte de façon convaincante uniquement sur « At the Gates of Madness ».
Évidemment, on ne demande pas d'emblée à Anwynn d'être les successeurs des Nightwish, Epica ou After Forever. Non mais il serait tout de même correct d'être au moins au niveau d'un Sirenia débutant ce qui s'avère compliqué à atteindre à l'écoute de cet opus passe partout et sans grande saveur.
Clayman (04,5/10)
Totalement en phase avec son époque la jeune team des Missing Pride officie dans le metalcore. Après une démo bien reçue, il déclenche leur bras armé avec un full length.
Avec deux chanteurs, un criard deathcore et un plus implanté dans le hardcore, les jeunes hommes s'affairent à fournir en énergie tout leur quartier, c'est ça les énergies renouvelables. Trêve d'élucubrations, The Last Days Shall Be Red s'appréhende facilement, le travail est plutôt rudimentaire avec pour maître mot violence et efficacité. Un diptyque tellement usité par d'autres que le sextet s’accommode surtout de suivre ce qui les fait tripper. A ce petit jeu reconnaissons tout de même le son massif du groupe et des compositions impeccables où on décèle un professionnalisme que certains envieraient. A coup sûr Missing Pride est une machine à pilonner, un groupe défouloir comme d'autres actuellement que certains « anciens » auront du mal à cautionner.
Misant sur le pur jus en première partie d'album, les parisiens ont tendance à provoquer une certaine monotonie, les structures s’enchaînant sans se renouveler, le bloc est compact mais épuisant. La seconde moitié voit les mélodies ressortir un peu plus, des nuances apparaissent et de ce fait le travail est plus intéressant et la perception du monobloc s'amenuise dévoilant des instants inenvisageables au démarrage.
Représentant de qualité de leur mouvance, les Missing Pride ont de l'espace, de la technique pour s'exprimer et se distinguer avec leur futur album.
Clayman (07/10)
http://www.myspace.com/missingpride
M&O Music / 2012
Tracklist : 01. Ouverture 02. Self Control 03. The Last Days Shall Be Red 04. Betrayed by Yourself 05. Accept 06. Season of Loss 07. In Memory 08. Rise and Fall 09. Interlude 10. Forsaken Love 11. We Are 12. My Life 13. Hateful