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Eluveitie – Helvetios

Inutile de présenter les helvètes d'Eluveitie maintenant devenu des incontournables du death mélodique folk depuis Spirit, vénéré par certains, alors que les opus metal suivants (Slania ou Everything Remains As It Never Was) ne faisait par forcément l'unanimité à trop tirer la corde sur une inspiration forte avec le death suédois malgré les apports du violon, de la vielle à roue, de la flûte irlandaise (tin whistle), ou tout autre instrument plus habitué aux musiques traditionnelles, devenus des indispensables du groupe.
Son concept général, Eluveitie (et surtout Chrigel Glanzmann) le tire de son attrait pour de rares textes écrit en langue gauloise et en fait son fond d'inspiration dans ces paroles n'hésitant pas à écrire certains textes de chansons dans cette langue.
La question première de ce nouvel album était de savoir si le groupe donnerait une suite à son album acoustique Evocation ou si une nouvelle fois, le metal serait la base d'Helvetios.
C'est à la deuxième proposition qu'il faudra se faire, Helvetios reprend donc ou s'arrêtait son prédécesseur mais alors que Everything… manquait d'envergure ou de choses marquantes, ce nouvel album bien que basés sur les mêmes fondations est bien plus inspiré. Les riffs sont plus intéressants, l'instrumentation traditionnelle ressort mieux et surtout les morceaux sont plus diversifiés pour être en accord avec un concept sur les grandes batailles gauloises (-58/-51 avt J.C.) s'achevant par un « Uxellodunon », lieu de la dernière bataille de la guerre des Gaules.
Après un prologue narré pour introduire l'album, « Helvetios » prend de suite aux tripes avec son orchestration introductive, sa capacité à faire headbanguer, sa flûte très dynamique marquant la mélodie qui reste en tête, son break. Seule la rythmique est un peu basique.
« Luxtos » est une resucée de « La jument de Michao » lui empruntant son refrain cette fois en gaulois et sa mélodie. Certainement un morceau phare des futurs concerts.
Voilà comment on se lance dans Helvetios, le reste étant pur régal dans la veine du groupe avec bien plus de prise de risque dans les coupures franches des morceaux notamment le tempo de « Home » tantôt mid tantôt plus relevé par le chant de Chrigel, « Scorched Earth » est une longue complainte solitaire au chant désespéré mettant en valeur la puissance d'un « Meet The Enemy » pourtant basique et peu représentatif de la richesse de l'album.
L'immersion est totale, Eluveitie se permet même un « A Rose for Epona » où Anna s'arroge les vocalises dans un morceau réussi mais différent pour le groupe car très porté sur le catchy avec le sentiment de prendre en face ce single évident à la méthode Evanescence/Lacuna Coil.
Helvetios compte aussi en son sein parmi les morceaux les plus agressifs composés par les suisses avec un « Havoc » très incisif et thrash ou un « The Siege » très direct et bourrin.
Là où certains voyaient un groupe en déclin uniquement viable par l'existence de son premier album, Eluveitie prouve ici sa très grande tenue niveau composition même si certains morceaux sont de facture très sommaire comme «Meet the Enemy» ou «Uxellodunon» et que les « Prologue »/ »Epilogue » et l'interlude « Hope » sont bien fades mis hors concept.

Clayman (08,5/10)

http://eluveitie.ch/

http://www.myspace.com/eluveitie

http://www.facebook.com/eluveitie

Nuclear Blast / 2012
Track List (59:16) : 1. Prologue 2. Helvetios 3. Luxtos 4. Home 5. Santonian Shores 6. Scorched Earth 7. Meet the Enemy 8. Neverland  9. A Rose for Epona 10. Havoc  11. The Uprising 12. Hope  13. The Siege  14. Alesia  15. Tullianum  16. Uxellodunon 17. Epilogue

Opera Diabolicus – 1614

Opera Diabolicus est le rejeton du compositeur David Grimoire et du parolier Adrian de Crow avec un concept sur la Comtesse Bathory (l'ogresse des Carpathes ou encore Comtesse sanglante), morte en 1614, tourné autour de la combinaison d'éléments musicaux dark et théâtraux dramatiques alliés à un doom metal atmosphérique, épique et progressif.
Rien que ça avec en plus la présence d'une soprano, de Snowy Shaw (Notre Dame, King Diamond, Mercyful Fate, Therion), Mats Leven (Therion, Y. Malmsteen) et Niklas Isfeldt (Dream Evil).
La fine équipe et son duo de concepteur ont du talent à revendre dans cette mise en scène où tout part un peu dans tous les styles.
Les dix minutes de « The Gates » se forgent sur des riffs complexes, des sons d'orgue sombres et atmosphériques, un chant grogné tout ceci dans une ambiance fantasmagorique.
« Blood Countess Bathory » et ses neuf minutes (au clip très travaillé) alterne entre douceur féminine accompagnée le plus souvent de piano ou guitare acoustique et malsanité masculine ou démoniaque avec tempos plus denses et guitares bien saturées.
Ensuite les morceaux restent longs et l'on se prend logiquement à trouver des similitudes avec Therion sous certains aspects bien évidemment dus au chant mais aussi avec Notre Dame (ou même Diablo Swing Orchestra) pour la folie inhérente aux compositions qui partent dans tous les sens.
Tout cela paraît un peu décousu mais c'est un mal nécessaire pour développer toute la richesse musicale mise en place sur ce 1614 aux qualités indéniables pouvant en rebuter certains.
« In Memoriam » se fait interlude avec sa partition: batterie, basse, claviers, ses quelques rires diaboliques et malsains du milieu et ses petites notes répétitives de boîtes à musique sur le final. « Forbidden » s'appréhende plus facilement avec son refrain bien défini et sa structure plus commune.
Le long final «  Stone by Stone » s'étendant sur neuf minutes n'apportent pas de bonus par rapport à ses pairs de même durée, il manque même de caractère pour rivaliser avec les deux morceaux porteurs de l'album, une conclusion sans grande envergure pour un tel projet.

Opera Diabolicus est sans doute l'un des projets récents les plus intéressants et aventureux sortis dernièrement mais avec ça le sentiment qu'il manque une ligne directrice/ un fil rouge, des phases mélodiques plus marquées domine et cet ensemble parfois déstructuré peine à séduire comme le fût l'album Quarterpast de Mayan.

Clayman (07/10)

http://www.myspace.com/operadiabolicus

Metalville / 2012
Track List (53:50) : 1. Overture / 2. The Gates / 3. Blood Countess Bathory / 4. The 13th Guest / 5. In Memoriam / 6. Mythos Lamia / 7. Forbidden / 8. Stone by Stone

 

Démo, split, EP puis enfin ce premier travail de longue haleine, véritable mise en œuvre concrète sur la capacité de ce groupe allemand à être le chaînon manquant entre le Manowar épique et le Hammerheart de Bathory.
Atlantean Kodex s'arroge le droit de reprendre à son compte de (très) longues complaintes épiques jusqu'à quinze minutes dans une atmosphère de grand chambardement d'armes et armures où l'évocation des grands espaces et des campagnes de guerre vous emporte à mille lieues de votre quotidien du vingt-et- unième siècle. Le vent souffle, les rythmiques sont pesantes et le chant s'envole pour rallier à sa cause les tribus les plus reculés avec une justesse parfois mise à rude épreuve.
Ce heavy doom au son assez étouffé et vieillot se rapproche amplement des bases sonores employées par Cirith Ungol au début des années 80.
Au milieu de cette heure de musique, le quintet n'oublie pas d'envoyer des brûlots plus directs à la face du monde comme sur « Disciples of the Iron Crown » sans se départir de son esprit guerrier et de sa thématique mythologique et légendaire où épées et sorcellerie se taillent la part du lion.

Clayman (07/10)

http://www.atlanteankodex.de
http://www.myspace.com/atlanteankodex

Cruz del Sur Music / 2010
Track List (65:23) : 1. Fountain of Nepenthe / 2. Pilgrim / 3. The White Goddess / 4. Temple of Katholic Magick / 5. Disciples of the Iron Crown / 6. Vesperal Hymn / 7. The Atlantean Kodex / 8. A Prophet in the Forest / 9. The Golden Bough