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callenishcircle-pitchTrouver sa voie n’est pas une mince affaire mais on peut désormais dire que c’est chose faite concernant les hollandais de Callenish Circle. Après les hésitations et les deux premières productions moyennes, il est temps aujourd’hui de lancer sur la piste et au jugement de tous, le troisième exemplaire du style acquis avec Flesh Power Dominion. Ce Pitch Black Effect confirme en tous points le bien fondé de l’intérêt qu’il faut porter au groupe. Il n’est jamais trop tard pour découvrir le thrash/death mélodique savamment orchestré par le combo. A force d’acharnement et malgré un manque de reconnaissance flagrant (pourtant Metal Blade sait faire les choses bien), force est de constater que les Callenish sont une pierre angulaire dans le style et on peut insister sur le fait que ce cinquième album consolide l’édifice à coup de riffs accrocheurs à la précision chirurgicale, de rythmiques bien sentis et disséminés avec intelligence et d’une science de la mélodie remarquable à l’instar de Dark Tranquillity.

Les praticiens ici présents manient l’agressivité avec parcimonie sachant nuancer leurs créations par des breaks au combien en décalage avec la rage présente dans l’enrobage, des colorations électros « Ignorant », Sweet Cyanide » ou « As you speak », des solos posés avec un savoir-faire indéniable et un vocaliste tonitruant. Les cinq musiciens ne se contentent pas malgré cela de rester linéaire, pour preuve le mid-tempo « Schwarzes licht » à la lourdeur unique et aux vocaux féminins allemand parlés (Patrick intervient tout de même en vocaux death) donnant une ambiance mystérieuse d’autant que l’électronique se fait la part belle accompagnée de guitares en arpège, quelques accélérations font leur apparition mais elles sont là uniquement pour contrebalancer les ambiances dominantes. Ce titre permet de ne pas subir une éventuelle linéarité pour ceux qui aurait du mal à se concentrer sur la totalité de l’album tout comme le final instrumental « Pitch Black » qui clôt la boucle en reprenant les sonorités de l’entame de « This day you regret ». Seule une petite appréhension concernant le futur du groupe me taraude l’esprit, la consolidation des bases est parfaite mais attention de ne pas trop tourner en rond pour l’avenir au risque de ne proposer que du réchauffé mais je garde bon espoir, Dark Tranquillity se sublime dans la continuité, j’espère qu’il en sera de même pour Callenish Circle. L’ignorance d’un tel groupe est une haute trahison au thrash/death, cet album en est une nouvelle preuve même si je conserve un petit faible pour son prédécesseur « My Passion // Your Pain ».

Clayman (08/10)

myspace.com/callenishcircle

Metal Blade / 2005

Tracklist (43:29 mn) : 1. This Day You Regret 2. Ignorant 3. Behind Lines 4. Schwarzes Licht 5. Sweet Cyanide 6. Blind 7. Guess Again 8. Self-Inflicted 9. As You Speak 10. Pitch Black

A noter les Bonus de l’édition limitée CD / DVD: -concert (7 titres – 40 minutes) au 013 de Tilburg, Hollande -studio report concernant l’enregistrement en Hollande, le mix au Denmark et une interview exclusive avec le producteur Gail Liebling -festival report du groupe au Brutal Assault Festival en République Tchèque (2005) -festival report du groupe au Piorno Rock Festival en Espagne (2004) -galerie photo

 

Aqme – La Fin Des Temps

Aqme_La_fin_des_tempsEt oui, il arrive à des webzines metal de recevoir des albums de rock puisqu’il est indéniable qu’Aqme n’est rien d’autre qu’un groupe de pop rock français où la rage des guitares propre au metal ainsi que la puissance de la batterie est bien absente et ce ne sont pas quelques vocaux plus appuyés qui me feront penser le contraire. Il est donc difficile de se lancer dans cette chronique d’autant plus habitué que je suis, comme la plupart d’entre vous, au metal.
Aqme est bien fade et léger pour me faire sourciller de plaisir ne serait-ce qu’un seul instant. La situation exposée, vous saurez d’ores et déjà que ma note ne sera pas bien élevée sachant que j’ai bien du mal à supporter ce rock insipide. Aqme a malgré tout gagné en maturité sur ce troisième album et s’est délesté malheureusement du fameux producteur Daniel Bergstrand, remplacé ici par Steve Prestage (Black Sabbath, Peter Gabriel ou De Palmas).

Rock simpliste de multiples fois écouté, cette fin des temps là ne provoquera en rien le sentiment dépressif qu’il était bon d’attendre, même les textes ne sauront faire émerger cette volonté de créer une musique soit disant sombre et pesante d’autant que les vocaux sont la plus grosse faiblesse de cet album qui musicalement pouvait encore s’en sortir. Les vocaux ne dénotent d’aucune émotion et la platitude de ceux-ci ruinent l’effort du groupe de créer une musique dont le soi disant « fil rouge » thématique se voulait être : la fin, la mort (il ne suffit pas de mettre deux corbeaux sur la pochette pour évoquer un profond sentiment de désespoir et d’anéantissement).

Aqme a pourtant la volonté de diversifier sa musique et de proposer quelque chose de différent sur certains titres à la durée inhabituelle pour un tel groupe, à première vue, puisque « Ainsi soit-il » avec ses neuf minutes et « Rien au monde » avec ses sept minutes essayent d’instaurer des ambiances un peu plus lourdes et complexes. Ce sont d’ailleurs là les deux meilleurs titres, comme quoi rien n’est jamais perdu. Le groupe aurait d’ailleurs fort à faire dans l’exploration de ces longues plages mélodiques et pesantes.
Comme pour tout groupe soit disant mainstream, un single est extrait de cet album, à savoir le très « POPlitiquement » correct « Pas assez loin » tout juste bon à faire frémir des adolescents en mal de rébellion qui n’ont de cesse d’essayer de montrer aux autres leur anticonformisme. J’en rigole encore !!!

Préférez Kyo (et oui !!!) ou Indochine (re-oui !!!) plutôt que cette infâme mouture sans relief. En attendant le retour du vrai rock français par le biais de Noir Désir, je ne peux que vous conseiller à vous, fans de metal, d’éviter cet album au même titre que les désespérant Pleymo.
Ne vous inquiétez pas, vu les bonnes ventes de cet album, Aqme s’en sort très bien et n’aura pas à pâtir de mon analyse.

Clayman (03.5/10)

www.aqme.com

myspace.com/aqme

At(h)ome – Wagram / 2005 

Tracklist (52:01 mn) : 1. Ténèbres 2. Des illusions 3. La fin des temps 4. Une vie pour rien 5. Ainsi soit-il 6. Une dernière fois 7. Pas assez loin 8. Rien au monde 9. Le poids des mots 10. La belle inconnue  

 

Misanthrope – Metal Hurlant

misanthrope_metalhurlantEnvers et contre tout, Misanthrope tient le cap et demeure l’un des fleurons de la scène metal française en supportant un tant soit peu les détracteurs et les changements de line up. Justement pour l’élaboration du présent album, le septième, Misanthrope a lâché les fauves pour faire hurler son metal (!!!), bénéficiant d’une équipe stabilisée à l’entame de la création de cette énième ode francophone au metal, ce qui est une première. Exit ici la sensibilité dont a pu faire preuve le poulain historique d’Holy Records, les titres ici présentés sont tous des brûlots cinglants mettant en avant toute la générosité propre au groupe.

Agressivité, puissance, théâtralité malsaine, inspiration poétique, déclamations torturées de son altesse de l’Argilière, tout est ici regroupé à première vue pour faire de cet album un digne représentant de la discographie déjà bien fournie des français. Il est bien difficile d’exprimer le ressenti envers cet album, les surprises sont peu nombreuses, aucune note ne dépareille du reste et chacun de ces huit titres auraient très bien pu figurer sur n’importe quel autre album du groupe à partir de Visionnaire sans faire tâche. Hormis le fait qu’un seul titre « Reine Martyre » calme l’ambiance, le reste vous martèle le crâne si tant est que vous supportiez les vocaux de son altesse indécrottable et défenseur de sa cause depuis maintenant quinze ans.

Ce Metal Hurlant n’a pas la saveur du triptyque Visionnaire, Libertine Humiliations et Misanthrope Immorte et aucun des titres ne provoque en moi l’envie d’en découdre ressentie à la découverte des mélopées des trois albums cités ci-dessus, mis à part « Le Supplicié » placé en fin d’album qui a égayé mon écoute et retenu mon attention grâce à un refrain et des riffs accrocheurs. L’ensemble se veut sauvage et quasiment sans fioriture, le style unique du groupe est toujours au rendez-vous cela ne fait aucun doute mais il baigne justement trop dans le sacro-saint vœu de mettre à mal tout auditeur s’aventurant dans le monde du Misanthrope perdant ainsi en mélodie accrocheuse ce qu’il gagne en agressivité et en sauvagerie.

Ne vous y trompez pas, toute la science musicale acquise par le groupe ressurgit à l’envie, rythme syncopé, arrangements grandiloquents, textes inspirés et créatifs à nul autre pareil. La personnalité de Misanthrope demeure intacte mais mon envie d’approfondir et de perfectionner mon écoute et ma découverte du groupe s’affadit sans aucun doute avec le temps. Je ne peux que reconnaître qu’à défaut d’être toujours intéressé par la musique de Misanthrope, ceux-ci ont toujours su proposer des produits de qualité dans tous les sens du terme. Que l’on aime ou pas, Misanthrope poursuit son travail avec passion et conviction, proposant à nouveau une édition spéciale de son album comprenant un second CD aux spécifications alléchantes que je n’ai pu découvrir avec le CD promo. Même si cet album est loin d’être mon préféré du groupe (bien que le titre « Le supplicié » soit vraiment terrible, je me répète), il n’en demeure pas moins un très bon album de metal.

P.S. : Disque 2 : 1. Maître du temps 2. Sulfureuses contestations 3. Le commerce du crime 4. Plus de descendance (invité : Patrick Rondat, guitare solo) 5. Théologie du misanthrope (instr.) 6. Le triptyque des enfers (instr.) 7. The stud farm of amazones (Eng. version) 8. Supplication for god (Eng. version) (version duo avec You Oshima de Kadenzza)

Clayman (07/10)

Site Officiel : www.misanthrope-metal.com

Myspace Officiel : www.myspace.com/misanthropeofficial

Facebook : www.facebook.com/misanthrope.official

Holy Records / 2005

Tracklist (50 mn) :  01. L'exaltation de la croix 02. Théologie du Misanthrope 03. Sentiment nocturne 04. Reine martyre 05. Le triptyque des enfers 06. Le haras d'amazones 07. Metal hurlant 08. Le supplicié