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Toute ascension continue ne peut se faire sans faux pas ou difficulté à être sans reproche à tout bout de champ. Epica et surtout Mark Jansen semble marquer le pas sur ce nouvel album. Fort de son projet Mayan et à l'écoute de Requiem For The Indifferent, le gaillard a visiblement mis ses billes niveau composition dans son opus sorti en 2011 en y fourrant un peu n'importe comment toutes ses idées pour un résultat mitigé.
Pour Epica, le guitariste se dépense sans compter par rapport aux orchestrations qui inondent ce disque bien trop conséquent niveau durée pour ne pas devenir indigeste considérant que même l'instrumentation metal n'évoque que trop rarement des moments mémorables.
Certes le sieur s'est amélioré question vocalises extrêmes et même si leur abondance est moindre qu'avant, il faut bien noter qu'elles sont de qualité. A moindre coût niveau guttural, forcément Simone s'en donne à cœur joie mais là où par le passé, ses vocalises semblait transpercer un ciel orageux par monts et par vaux pour illuminer les morceaux, sur Requiem For The Indifferent la demoiselle sature l'atmosphère et l'on se retrouve étouffé par son chant redondant  aux intonations épuisantes.
Sans trop se fouler, Epica semble en roue libre peinant à se renouveler pour gravir une marche supplémentaire dans son ascension. Les titres se trainent en longueur alors que leurs concisions permettraient un meilleur impact, Epica devrait se soucier de cet aspect pour rendre sa musique moins pompeuse et moins la cacher derrière d'innombrables samples.
Chaque titre semble avoir déjà été entendu précédemment, la redondance épuise l'intérêt que l'on porte aux compositions et nuit à la qualité de l'ensemble.
Faire suite à Design Your Universe n'était évidemment pas une mince affaire mais le fossé creusé avec Requiem… est tel que le groupe devra se ressaisir dans le futur sous peine de nous abreuver de la même texture toute sa vie. Les notes défilent et l'auditeur laisse errer son cerveau ailleurs pour revenir succinctement à son écoute. Une fois l'opus clôt, peu auront le courage d'y replonger.

 

 

Clayman (05,5/10)

http://www.epica.nl
http://www.myspace.com/epica

Nuclear Blast / 2012
Track List (73:00) 01. Karma 02. Monopoly on Truth 03. Storm the Sorrow 04. Delirium 05. Internal Warfare 06. Requiem for the Indifferent 07. Anima 08. Guilty Demeanor  09. Deep Water Horizon 10. Stay the Course 11. Deter the Tyrant 12. Avalanche 13. Serenade of Self-Destruction

 

 

 

Tess – La Confrérie

La rébellion est l'apanage des jeunes gens et les ados sont près à gober n'importe quoi. Soit ils s'alignent sur le commun radiophonique sans chercher au delà, soit ils se définissent en fonction de leurs envies de révolte bidonnantes ou sérieuses.
Ceux qui s'affairent à donner du crédit à Tess ont la rage et une p*** d'envie d'en découdre. Pour se faire il n'est pourtant pas nécessaire et ultime d'avoir des vocaux d'hystériques, le screamo-core s'en ressource mais l'auditeur aura tôt fait de laisser choir ce disque par irritation des tympans. Au demeurant, la puissance du jus est en accord avec l'esprit voulu par ses musiciens mais La Confrérie vire parfois au cauchemar de déments et cette demi-heure de pure défoulement n'est en fait qu'une séance de thérapie psy collective désespérante et sans saveur hormis ses déflagrations défoulantes.
Définition de l'hystérie:  Névrose qui se caractérise par des réactions excessives, théâtrales et une hypersensibilité (paye tes lyrics 100% adolescence appelée aussi âge bête).
« J'arracherais ta face pour m'en faire un p*** de masque » voilà où nous mène cet essai de célébration entre juvénile boutonneux où les préoccupations sont classiques mais bien mal mises en musique.
A désespérer du monde dans lequel on vit, une non inspiration musicale au service d'un défouloir qui succombera avec l'avancée en âge des zicos qui rigoleront plus tard de leur travail.

Clayman (03/10)

http://www.myspace.com/tessmusic

M&O Music / 2012
Track List (30:76) : 01. Prémices  02. La Confrérie  03. Du Mensonge Au Désastre  04. Sex Sex Sex 05. Au Dessus Des Débacles 06. Zeppelin 07. La Nuit De Jack 08. À La Demande Du Tout Puissant 09. Dernier Virage 10. Le Mauvais Mort 11. Clôture
 

En direct du Calvados et suivant deux E.P., les rockeurs de Five ((0)) très américanisé dans leur son développe une musique électrique parfois metallisé avec un aspect « desert rock » directement inspiré des groupes d'Amérique du Nord.
Sans renier la bonne tenue de l'album, il est difficile de s'enthousiasmer pour une musique qui semble sortir de chute ponctionner ici ou là sur d'autres albums.
Pourtant le chanteur est un gaillard tenant la dragée haute à n'importe quelle référence, la section rythmique parvient quelquefois à booster les compos peu développées de ce côté là. L'immersion dans le trip psyché, space rock comme l'aime à l'entendre les QoTSA ou l'aspect plus grungy à la Soundgarden coule de source mais l'emprise de ses différenciations de style au sein des titres ne permet pas de sortir des mélodies imparables ou des insufflations suffisantes pour donner corps et personnalité à ce There is a Name for Everything.
Reconnaissons là tout de même une certaine maîtrise de Five ((0)) dans l'élaboration de sa musique mais il faudra un surplus de prise de risque ou un affinage d'interprétations et d'inspirations pour sortir du lot commun.

 

Clayman (05,5/10)

http://www.myspace.com/fiveotheband

M&O Music / 2011
Track List : 01. In tuition 02. Coffin cruiser03. A moment in time 04. Thuein 05. Foursquare 06. The score 07. Silhouette 08. A split second 09. Dynamite glove 10. Capricorn 11. Interplanetary