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Vous le savez, sur Metalchroniques, on aime bien dire ce qu'on pense, sans langue de bois aucune. Aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, Patate m'a passé sa plume ardente pour que je puisse vous parler d'un truc qui m'énerve au plus haut point lors des concerts de notre époque. En effet, il est une question que je me pose de plus en plus :

Faut-il imposer aux gens de laisser leurs téléphones dans un casier à l'entrée des salles de concerts et autres espaces culturels ?

En effet, je constate de plus en plus que les gens sont accros à leur petit écran, jusqu'à en devenir agaçants, caricaturaux, voire même pathétiques. Certes, cela fait un petit temps déjà que les bras levés dans les premiers rangs sont légion, affublés de Smartphones de plus en plus grands pour capturer photos et vidéos qui, au mieux, finiront sur Youtube avec un son qui ne rendra jamais hommage à la prestation du groupe capturé (au pire, dans les limbes électroniques de la mémoire de l'appareil, quelques octets perdus entre le mini jeu tactile parfait pour égayer un passage aux toilettes et le répertoire de l'utilisateur). Ca, on va dire qu'on a fini par s'y habituer, mais le problème est à mon sens tout autre maintenant que les opérateurs offrent toujours plus de possibilités de surfer sur la toile et d'être hyper connecté en permanence.

Cela fait déjà un moment que les choses se passent de cette manière, mais c'est cette année durant le Hellfest que ça m'a sauté à la figure ! N'ayant pu prendre congé pour partir à Clisson, j'ai eu tout le loisir de surfer sur Facebook ce week-end-là et de constater le nombre effarant de personnes en train d'uploader tout et n'importe quoi en direct du festival ! Un statut pour dire qu'ils sont en train de regarder le concert ultime de leur groupe préféré, une photo de la bière qu'ils viennent d'acheter, une autre photo les montrant fièrement entre amis au camping, et j'en passe ! Rien ne vous choque ? Je n'ai rien contre le fait de prendre des photos, que du contraire : ça fait des souvenirs, mais relisez bien, le problème est tout autre : tu es en festival, tu es avec tes amis, tu es sensé prendre du bon temps et profiter un maximum de l'instant présent. MAIS NON !!! Tu es là, rivé comme un con sur l'écran de ton téléphone, ne trouvant rien de mieux à faire que d'aller sur internet dans ce besoin désespérant de te rattacher socialement et virtuellement à tes contacts, et ce peu importe qu'ils soient avec toi au camping ou restés chez eux…

Je m'éloigne le temps de quelques lignes du cadre concerts et festivals pour citer un autre cas de figure : aller voir un film au cinéma ! Ca ne vous a jamais marqué ? La prochaine fois que vous irez voir un film en salle obscure, prêtez-y attention deux minutes, vous verrez : constamment, de petites lumières s'allument dans la salle, le temps de répondre à un sms ou d'aller sur un réseau social dire qu'on est en train de regarder tel film, et bien souvent réagir aux personnes qui viennent de commenter. C'est juste super, tu viens de payer dix balles pour voir un film sur écran géant, et tu préfères faire autre chose sur le petit écran…

Mais trêve de bavardage, revenons au vif du sujet. Vous aurez pu comprendre que le comportement hyper connecté 2.0 des gens m'exaspère, mais le plus triste est quand l'infrastructure de la salle de concert accueillant le super festival où tu pars prendre du bon temps encourage cette déviance ! Ainsi, pas plus tard que ce week-end au Eindhoven Metal Meeting, j'ai pu voir affiché fièrement en plusieurs endroit du bâtiment d'immenses affiches "Free WIFI available" ; et constater pendant les concerts de nouveau un bon nombre de personnes connectés à Facebook, à uploader instantanément leurs photos prises à bout de bras à l'autre bout de la salle (les gars, si vraiment vous voulez des photos du concert à ramener chez vous comme souvenir, laissez faire les professionnels, vous profiterez plus de l'instant présent et vous aurez des photos qui déchirent à disposition quelques jours plus tard) ou encore, et je parle d'expérience ce vendredi, constater que le gros imbécile devant vous préfèrera passer des coups de fils pour faire écouter le concert et partir à la chasse aux images drôles sur la toile pour les montrer à ses amis plutôt que de profiter du concert se déroulant juste en face de lui, ô comme c'est comique, justement le groupe affiché fièrement sur son t-shirt …

Ainsi, pour toi, l'internaute mobile décomplexé, ainsi que pour tout ton entourage pendant les festivités, tu ne penses pas qu’il serait vraiment plus agréable de te priver de ton téléphone juste le temps de te reconnecter à l'instant présent ? Et la prochaine fois que je te verrai uploader une photo directement via ton mobile d'un concert en cours avec comme commentaire "hihihi saytrobien", tu goûteras à mon 43 DTC !

Chose promise chose due, comme je vous l'annonçais lors du report de Amon Amarth, voici venir un article sur la tournée 2013 de Heaven Shall Burn à l'occasion de la sortie de leur nouvel album Veto, avec des guests de choix excusez du peu : Dying Fetus, Hypocrisy et Bleed From Within; on peut dire que l'affiche propose du lourd ! 

Pour parler de la prestation du premier groupe, je tiens à remercier Céline Dion tabernacle ! En effet, la route pour accéder au Trix était par endroits bien saturée; surtout autour d'Anvers, car Céline jouait au Sportpaleis; et c'est avec ces quelques soucis autoroutiers que je louperai la majeure partie du set de Bleed From Within. Un groupe que je ne connaissais pas d'ailleurs, et l'unique morceau qui s'offrira à moi une fois rentré dans la salle ne m'encouragera pas à porter l'oreille sur la discographie du groupe; BFW officiant dans un registre métalcore à tendance progressif, en gros tout ce qu'il faut pour me rebuter; mais force est d'admettre que ça joue bien et que l'ensemble est carrément en place. 

Place ensuite à Dying Fetus, et en grand fan du groupe n'y allons pas par quatre chemins, j'avais un peu mal au coeur de les voir si bas dans le planning de la soirée. Parce que Dying Fetus en headliner, ça assure, mais aussi parce que comme d'habitude ou presque au Trix, les temps de jeux sont répartis différemment entre les groupes, et alors que la même tournée passant au Distortion Fest d'Eindhoven proposait des sets égaux entre les groupes de la tournée Veto, il faudra malheureusement faire avec une demie heure ce soir à Anvers. Le groupe débarque sur "From Womb To Waste" et nous déballera un relativement faible aperçu de leur répertoire, avec des standards comme "Praise The Lord" et "One Shot One Kill". Leur prestation passera beaucoup trop vite, et pour ma part j'en redemande; espérons un retour assez rapide en headliner car là c'est plutôt un sérieux gout de trop peu qui prédomine ! 

Quand à Hypocrisy, en fait je n'arrive toujours pas à dire si j'ai aimé ou pas leur prestation. J'étais hyper content de les revoir, surtout après le concert à Namur en début d'année; mais de nouveau le temps de jeu réduit, ainsi que le choix de la setlist, m'auront par moments empêché de vraiment me mettre dedans. D'autant plus dommage que Peter et sa bande occupaient à merveille l'espace offert par la large scène du Trix et redoublaient d'efforts pour séduire un public un peu tiède qui avait plus l'air d'être présent en masse pour Heaven Shall Burn. De nouveau un gout de trop peu dans cette soirée, alors que Dying Fetus et Hypocrisy étaient les raisons principales de ma présence ce soir… 

Car ne nous y méprenons pas, j'aime beaucoup Heaven Shall Burn, et j'ai pris du plaisir à écouter Veto cette année, mais j'ai cette drôle d'impression que depuis trois albums, HSB semble avoir trouvé la recette miracle pour composer des morceaux qui pètent, en tirant peut être un peu trop sur la corde du bon filon, et ça s'est pour moi énormément ressenti lors de leur concert ce soir. Pourtant, ils avaient sorti le grand jeu avec six grands écrans sur scène et un immense backdrop aux couleurs de Veto (qui, pour la petite anecdote, a été monté à l'envers avant que le groupe ne monte sur scène, occasionnant un petit retard le temps de le redescendre et remettre en place) assortis en prime d'une batterie de spots pour un jeu de light balèze (et parfois gênant car abusant un peu sur l'effet stroboscope), mais autant j'ai eu une impression de trop peu en une demie heure de Dying Fetus et d'Hypocrisy, autant paradoxalement après 30 bonnes minutes j'ai eu l'impression d'avoir fait le tour du concert des Allemands malgré l'énergie dégagée, et ce grâce à leur "formule miracle" et à une setlist orientée quasiment uniquement sur les trois dernières galettes. Peu de temps avant la fin, je quitterai la salle pour aller chercher à boire, et tomberai sur le chanteur de Dying Fetus, en terminant le concert de HSB en discutant avec ce dernier, un moment hélas plus divertissant que le concert en lui même…

Déception donc que ce concert, d'après les retours que j'en ai eu j'aurais mieux fait d'aller assister au passage de la même tournée au Distortion Fest à Eindhoven et y voir Dying Fetus et Hypocrisy jouer tout autant de temps que Heaven Shall Burn !

Grosse affiche à Bruxelles ce soir, avec la venue des vikings d'Amon Amarth et les chirurgiens de Carcass, accompagnés de Hell, à l'Ancienne Belgique.

Le concert affichait complet, témoin de la renommée des Suédois, laissant bon nombres de fans sur le carreau. En effet, bien que très accueillante et réputée pour son acoustique sans faille, l'AB était peut être un peu petite pour un évènement d'une telle envergure.

Quand Hell, le premier groupe, est monté sur scène, j'ai d'abord cru à une blague, comme si Doc et Marty venaient de débarquer en Delorean sur scène, tant les tenues de scènes et l'attitude des musiciens semblaient avoir 25 ans de retard. Histoire d'achever le tout dans une tornade de kitsch ridicule, le chanteur était équipé d'un micro casque le laissant libre de ses mouvements mais offrant certes une liberté et présence scénique totale. Seulement voilà, leur heavy métal descendant de la NWOBHM m'aura profondément fait chier et quitter la salle pendant le second morceau, direction le bar en attendant Carcass.

Concernant nos amis Anglais, rien à redire ! Face à la fosse bondée, je décide d'aller me placer au balcon pour profiter du concert, me laissant une vue imprenable sur la scène et les désormais "incontournables" vidéos accompagnant les performances du groupe. Je dois dire que vu le côté tellement grand public du headliner de la tournée, je m'attendais à voir les vidéos passer à la trappe, mais il n'en fut rien ! Concernant la prestation, rien à redire; c'est carré, la setlist jonglait entre classiques (prédominance d'Heartwork) et nouveaux morceaux tirés de Surgical Steel; baptême du feu plus que réussi pour des morceaux comme Captive Bolt Pistol qui m'auront laissé la drôle d'impression qu'ils ont toujours été là. Le concert de Carcass s'achève sur un Heartwork d'anthologie, amené par une intro instrumentale excellente et qui aura fait monter la pression avec brio pour un final en apothéose !

Après la claque assénée par la bande à Jeff Walker, petit passage au bar puis tentative d'intrusion dans la fosse pour le show d'Amon Amarth; malheureusement je finirai relégué près de la régie, et vous connaissez la malédiction des personnes de petite taille en concert, 11 chances sur 10 qu'un type de 3m de haut vienne se poster devant vous; j'aurai donc écouté Amon Amarth plus que je ne les aurai vu; et après la claque assénée par Carcass, je confesserai avoir eu énormément de mal à me plonger dans le set des vikings, alors que je suis pourtant fort fan de leur musique. Mais voilà, Amon Amarth n'a plus rien à prouver, et ça se ressent peut être un peu trop dans leurs setlists où l'on naviguera toujours en terrain connu, mariant classiques (Death in Fire, Runes to my Memory, Pursuit of Vikings…) et morceaux des albums plus récents, en favorisant étrangement les singles de façon quasi systématique. Une prestation carrée et sincère, les musiciens ne manquant jamais de conviction sur scène, mais je sortirai quelque peu septique de la salle, en me demandant si une inversion sur l'ordre de passage entre Amon Amarth et Carcass n'aurait pas été plus judicieuse pour tout le monde, sans même toucher aux temps de set d'ailleurs, car moi le premier aurais d'autant plus apprécié le set des Suédois sans sortir du concert d'exception balancé par Carcass ! C'est malgré tout content de la soirée que je partirai continuer la fête dans Bruxelles, en attendant le concert d'Hypocrisy et Dying Fetus pour lequel je vous retrouve bientôt sur Metalchro' !