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Après trois jours de pause bien méritée, nous reprenons notre dose de musique pour cette dernière journée (en ce qui nous concerne) du Hellfest 2022.

Jeudi 23 Juin 2022 :

Les valeurs sûres :

Alors qu’il remplit les salles en Grande-Bretagne, Thunder n’est pas vraiment connu en France. Dommage, car le groupe délivre un bon vieux hard-rock des familles. Classique, racé, bien formaté pour une Mainstage à 17h. En trois trop courts quarts d’heure, les Britanniques font le job et jouent les sept morceaux les plus évidents de leur répertoire (« Higher ground », « The devil made me do it »…). C’est très plaisant de voir ces vieux briscards arpenter la scène avec enthousiasme. Danny Bowes (vocaux) fait tourner sa boutique à plein régime et termine ce tour de chant avec LE tube de Thunder, « Dirty love ». Le contrat est rempli.

David Coverdale est un vieux de la vieille. Dans les années 90, il se faisait déjà traiter (par Mike Patton) de « vieux croûton ». Trente ans plus tard, il est encore là à ferrailler un farrewel tour qui, de par le fait, n’en finit pas. Pas mal pour une relique. Mais Coverdale est un personnage généreux, avenant et bougrement charismatique. Le voir bouger sur scène, se donner à son public est réjouissant. Et peu importe le chant parfois trop juste, nous sommes prêts à pardonner ces quelques écarts dus au temps qui passe. La set-list est à l’image du bonhomme : elle offre au public ce qu’il est venu chercher : de la pépite hard-rock 80/90’s. « Slide in it », « Crying in the rain », « Is this love », « Here I go again », il n’en manque aucun. C’est un bonheur. Et petit bonus final, la venue de Steve Vai sur « Still of the night ». Whitesnake tire sa révérence d’une bien belle façon. Bravo !

La nuit commence à tomber quand Helloween version « Pumpkins united » débarque à toute berzingue sur la Mainstage 2. Ce line up de rêve (Weikath, Deris, Kiske, Hansen…) est en grande forme. Cette reformation inespérée est un bonheur de chaque instant. Niveau chant, Andi Deris et Michael Kiske se complètent à la perfection. Le combo Michael Weikath+Kai Hansen+Sascha Gerstner nous offre de belles envolées de guitares. Les gars prennent du plaisir et ça se voit. Pour preuve, Weikath, bougon comme à l’habitude, a même esquissé un sourire.

Kai Hansen a droit à son moment de gloire (« Metal invaders »/Victim of fate »/« Gorgar »/ »Ride the sky »). L’ensemble fonctionne du tonnerre de Dieu.
Helloween n’est pas avare et sert sur un plateau des morceaux de choix : « Eagle fly free », « Dr Stein », « Power », « Future world » ; le dernier album n’est pas oublié avec l’excellent « Best time ». Seul bémol, une version longue de « I want out » incluant des rythmiques reggae. Nous aurions préféré que ce tube soit joué de façon plus classique, mais nous pinaillons. En tous cas, nous avons assisté au grand concert heavy-metal de la journée. Du grand art.

Jerry Cantrell, bizarrement, est programmé à une heure du matin. Cela n’entache pas son enthousiasme, ni celui des spectateurs : la Valley est bondée. Alors que son dernier album est difficilement trouvable, le guitariste/chanteur ne se complique pas la vie. Pas moins de 10 titres d’Alice in chains sont joués. Facile.
Mais qui dit Alice in chains dit voix doublées. Cantrell se paye donc le luxe de s’offrir les services de Greg Pucciato (ex Dillinger Escape plan) pour l’accompagner dans l’interprétation de ces classiques (« Check my brain », « Them bones », « The rooster »…). S’il n’égale en rien Layne Stayley, ni William Duvall, Pucciato fait le boulot avec assurance.

Si l’ensemble est enthousiasmant, net et sans bavures, il nous fait poser une question : pourquoi ne pas avoir rappelé ses compères d’Alice in chains ?

L’espoir :

Zeal & Ardor prend lieu et place sous une Temple bondée. Normal, le groupe a un des meilleurs albums de l’année en cours. Son mélange de gospel/électro/black metal a un rendu beaucoup plus brut qu’en studio. Ce n’est pas plus mal. On se surprend donc à redécouvrir ces relectures live qui diffèrent des originaux (« Death to the holy »…). Manuel Gagneux est magnétique et ses acolytes sont démonstratifs. Ils sont très motivés. Le public réagit positivement et célèbre cette musique riche et originale. C’est mérité.

La déception :

Il n’y a pas si longtemps, Scorpions donnait encore des concerts de bonne facture. Certains passages irritaient, mais globalement le groupe se montrait encore digne de son statut. Ce soir, ça n’est plus le cas. Si musicalement, Shecker, Jab et les autres assurent, vocalement, c’est la Bérézina. Klaus Meine est à la ramasse. Sa voix chevrote et se casse bien trop souvent. Malgré tout le respect que nous portons au groupe, c’est le concert de trop.

Et pendant ce temps :

Tribulation met « La vie en Rose » en intro de son concert et roule en pilotage automatique ; Worst doubt en impose et casse quelques dents sur la Warzone ; le concert de Phil Campbell n’est vraiment pas passionnant…

Nico.

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Les photos de la quatrième journée se trouvent ici.

Après deux jours de chaleur, la température descend enfin. Même si la fatigue point le bout de son nez, nous sommes prêts à affronter une nouvelle journée de concerts.

Dimanche 18 Juin 2022 :

Les vieilles canailles :

C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe. Au moment où Sortilège monte sur la Mainstage 2, c’est l’euphorie. Christian « Zouille » Augustin et ses compères sont affûtés, prêts à en découdre. Tout le monde chante ces titres immortels (« D’ailleurs », « Marchand d’hommes », « Messager », « Chasse le dragon »…) et fait un triomphe mérité à ce groupe qui revient de loin.

A presque soixante ans, Doro Pesch impose le respect. La dame sait tenir une scène et le fait avec brio. Aucune chance se se tromper, la majorité des titres sont tirés du répertoire de son ex-groupe Warlock. Du heavy-metal traditionnel avec son lot d’hymnes imparables (« All we are », « Burning the witches »…). Sa formation de mercenaires est en place et rend justice à ces chansons immortelles. Impressionnant.

Judas Priest fait aussi le travail. La scénographie est au top. La voix de Rob assure et les tubes s’enchaînent. On passe aussi un excellent moment.

L’avant dernier concert de la journée , pour votre serviteur, est celui de Killing Joke sous la Valley. La semaine suivante, ce sera sur une Mainstage. Nous ne boudons donc pas notre plaisir de les voir dans un cadre plus intimiste.
S’il leur faut deux/trois titres pour s’échauffer, les Britanniques sont en forme. Et dès que les premières mesure de « Love like blood » résonnent, la machine s’emballe pour ne plus s’arrêter. Jaz Coleman est toujours halluciné ; il émane de lui une folie communicative. Entouré des débonnaires Youth, Geordie Walker et l’efficace Big Paul Fergusson, le chanteur donne le meilleur, même à cette heure tardive. Un florilège de tubes transforme la Valley (« Loose cannon », « Pandaemonium », « Wardance », « Bloodsport »…) en dancefloor. Killing Joke plie le game de ce Hellfest 2022 avec une prestation parfaite.

Middle age:

Korn était très attendu. Énormément de fans patientent depuis le précédent concert. Vouloir atteindre le devant de la mainstage est donc compliqué. Mais l’effort en vaut la peine : Jonathan Davis et ses boys sont en grande forme. Le son est impeccable et le quintet enchaîne une série de tubes plaqués or (« Here to stay », « Got the life », « Coming undone », « Freak on the leash »…). Le set se termine avec un obligatoire « Blind » anthologique. Alors, Korn est-il le dernier géant de la vague nu-metal ? Vous connaissez probablement notre réponse.

Gaahls Wyrd n’est pas là pour figurer. Au risque de se répéter, Gaahl est un vocaliste incroyable, l’incarnation terrifiante du black-metal dans sa forme la plus pure. Traditionnel, violent, froid, Gaahls Wyrd nous donne une belle leçon de ce que doit être le black-metal.

Life of agony débarque sur la Valley et délivre un show époustouflant. Les classiques s’enchaînent à vitesse grand V (« Weeds », « Lost at 22 », « This time », « River run red »…). Alan Robert a l’œil des mauvais jours, mais bastonne sa basse ; Veronica Bellino maltraite ses fûts et Joey Z assure. Tous les regards sont tournés vers une Mina Caputo possédée. La vocaliste se donne, interagit avec le public et mouille le maillot comme bien peu le font. Elle respire la sincérité. Son discours sur « Underground » ne peut pas être feint. Un grand concert pour un grand groupe.

Les déceptions :

[Note pour le lecteur : attention vous rentrez dans une zone de subjectivité maximale]

Lacuna Coil est devenu une grosse machine néo machin truc, loin du groupe qu’il a été à ses débuts. Nous avons plié bagage assez rapidement.

Maximum the hormone a fait le boulot. Ça joue très bien, MAIS l’effet de surprise n’est plus. Et on a presque l’impression que le quatuor n’est plus aussi sincère que jadis. Une sale impression de folie artificielle demeure. C’est vraiment dommage pour ce groupe qui se fait rare en nos contrées.

Pendant ce temps là :

A l’avenir, nous allons nous pencher sérieusement sur le cas Vile Creature, espoir du sludge qui n’arrête pas de monter ; Regarde les hommes tomber continue son petit bonhomme de chemin, tout comme leurs compatriotes de Pénitence onirique…

A suivre (…)

Nico.

https://www.hellfest.fr/

Les photos de la troisième journée se trouvent ici.

La canicule est bien installée. La chaleur étouffante. La fatigue règne. Mais l’enthousiasme demeure chez les festivaliers, toujours prompts à enquiller les concerts… La grande force du Hellfest réside dans sa programmation. Alors que certains seront attirés par les Mainstages, d’autres iront aussi chercher la rareté sous d’autres scènes.

Samedi 18 Juin 2022 :

Série B :

Avec Xentrix, les vieux fans de thrash-metal anglais ont été servis. Même si le line up n’est pas d’origine, les Britanniques se défendent bien malgré l’assistance clairsemée. Le vieux groupe de série B sort ses morceaux phares :« No crompromise », « For whose advantage », etc. Les titres issus du très bon Bury the pain se fondent avec bonheur dans la set-list. Au final, un concert bien trop court. Seul point négatif : l’absence du hit « Ghostbusters » que le groupe ne veut plus jouer.

Le gagnant du jour :

A peine arrivés sur scène, Justin Hawkins et ses acolytes enflamment la Mainstage. Comme souvent, The Darkness pète la forme. Alors, évidemment, tout coule de source : « Growing on me », « One way ticket », en passant par « Love is only a feeling ». C’est imparable.
Les looks sont improbables, ça chante aigu et l’énergie est palpable. Et le public fait un triomphe à ces vaillants Britanniques. Cerise sur le gâteau, Michael Starr de Steel Panther vient chanter avec Justin LE hit de The Darkness : « I believe in a thing called love » ! Après ça, on en aurait bien pris un peu plus, mais une chose est sûre : The Darkness se sont imposés comme les patrons de la journée.

C’est dans les vieux pots :

La vieille garde n’est pas en reste. Megadeth propose un show carré, puissant et enquille les tubes au kilomètre. Le père Mustaine a su s’entourer d’une belle équipe (Verbeuren Lomenzo et Loureiro) qui rend justice a ce répertoire mythique.

Quant à Deep Purple, vu par défaut, c’est la surprise. La set list est impeccable, le groupe plein de vigueur. La part belle est faite aux membres du groupe ; tous sont mis en valeur à un moment ou un autre. A noter un looooong solo de Don Airey qui a pu en crisper certains. Pas grave, cette figure mythique du classic rock s’en est tirée haut la main. Chapeau bas Messieurs, vous avez notre respect éternel.

Demi molle :

Steel Panther nous apporte la déconvenue du jour. Oui, Steel Panther joue comme jamais. Oui, c’est un groupe rigolo. Oui, Gronibard ne renierait pas le concept. Mais voilà, Steel Panther stagne. Ce concert était quasiment le même que celui de 2017 à quelques variantes près. Les tubes sont joués (« Community property », « Death to all but metal »…), mais trop de gimmicks polluent le show. Les jeunes demoiselles qui montent gigoter sur scène sur « 17 girls in a row », c’est mignon mais ça va 5 minutes, on est pas à un concert de Dropkick Murphy’s. C’est du déjà (trop) vu.

Ce happening lourdingue casse une dynamique qui pourrait faire des étincelles. Dommage. Seule bonne surprise : l’enthousiasmante reprise de « Crazy Train » plus vraie que l’original avec un Michael Starr possédé par l’esprit d’Ozzy.

Pendant ce temps-là :

Ghost a évidemment assuré un show dantesque, malgré les problèmes vocaux de Tobias Forge ; Sepultura aurait mérité de jouer sur une Mainstage ; les Washington Dead Cats ont été impeccables dans leur genre ; Exciter a le cuir dur comme le fer ; le black metal de Taake a su insuffler un peu de fraîcheur dans la fournaise de la Temple ; Flotsam & Jetsam prouve de concert en concert qu’il est définitivement autre chose que l’ex groupe de Jason Newsted…

A suivre ()

Nico.

https://www.hellfest.fr/

Les photos de la seconde journée se trouvent ici.