Après quatre ans de patience, voici que les américains de DREAM THEATER se rappellent à notre bon souvenir via un nouvel album, le seizième, Parasomnia. Reconnaissons que le groupe fait preuve d’une jolie régularité avec seize opus en quarante ans de carrière. Ils ne sont pas si nombreux à pouvoir afficher un tel palmarès, aussi bien du côté de la longévité que de la créativité.
Après A View from the Top of the World très classique en 2021, tout un chacun pourrait se dire « business à usual ». Mais il serait malhonnête d’oublier l’éléphant au milieu de la pièce, le retour de Mike Portnoy à la batterie et par conséquence la reformation du line-up classique du groupe. Pas sûr que les circonstances de ce changement soit connus avant un petit moment mais il semble que, malgré ses bons & loyaux services, Mike Mangini n’ait pas eu son mot à dire. C’est la loi du genre mais pas sûr que DREAM THEATER en sorte grandi in fine. Mais la fin justifie les moyens et il vaudrait mieux que ce Parasomnia casse tout sur son passage pour faire passer la pilule.
Et chaque écoute de ce disque dément cette promesse. Reconnaissons que les standards des américains ont toujours été très élevés et que ce nouvel opus ne déroge pas à la règle. Il possède toutes les qualités attendues sur la forme : c’est long, techniquement maîtrisé, virtuose parfois, avec un son puissant et limpide. Les graphismes signés Hugh Syme font honneur au groupe. Par contre le fond ne peut que générer un soupir tant les nouvelles chansons tournent en rond et ne font que recycler une fois de plus la même recette ad nauseam. Alors bien sûr il ne fallait pas s’attendre à une révolution musicale, DREAM THEATER n’a pas viré sa cuti vers un folk métal aux influences Death.
Depuis quarante ans, ils suivent le même sillon avec plus ou moins de bonheur et d’inspiration. La cuvée 2025 reste correcte mais sans aucune surprise, Parasomnia peine à soulever le moindre enthousiasme. Le premier single « Night Terror » s’avère sympathique mais pas plus. « Dead Asleep » surprend par quelques sonorités évoquant les classiques du rock progressif ou la période Six Degrees of Inner Turbulence mais la torpeur et l’ennui pointent régulièrement le bout du nez. Les deux instrumentaux font office de remplissage et ne reste que la dernière chanson, «The Shadow Man Incident » de presque vingt minutes pour entretenir l’espoir.
Espoir déçu car, sans démériter, c’est du déjà entendu des dizaines de fois dans le propre répertoire du groupe. Les structures ne surprennent plus, les sonorités ne surprennent plus, les soli surprennent plus… Les mélodies ne s’avèrent pas particulièrement mémorables et il faut bien des écoutes pour commencer à apprivoiser ce disque. Avec l’expérience et le savoir-faire des cinq musiciens, difficile de ne pas être déçu.
Le goût final reste un peu amer, DREAM THEATER tourne en rond depuis longtemps et le retour de Portnoy n’a pas changé grand-chose à ce constat. Les grands fans du groupe comme votre serviteur trouvent leur dose et s’en contentent mais Parasomnia ne peut pas offrir plus. Peut-être en attendons-nous trop des américains, espérant retrouver à chaque fois l’étincelle d’un passé flamboyant qui a duré jusqu’à Black Clouds and Silver Linings. Depuis, la bête de course ronronne et se contente de faire fructifier ses acquis.
Oshyrya (07/10)
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InsideOut Music / 2025
Tracklist (71:16 mn) 01. In the Arms of Morpheus 02. Night Terror 03. A Broken Man 04. Dead Asleep 05. Midnight Messiah 06. Are We Dreaming ? 07. Bend the Clock 08. The Shadow Man Incident