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Cet album a été pensé pour être efficace. Avec cette phrase, vous avez un bon résumé de ses qualités et de ses défauts: ça vous fera taper du pied, remuer du cou, un petit quota pensé pour faire applaudir le public en concert, voilà en gros en quoi consiste cet album de Hell In The Club. Mais dans quel genre? Ma foi, une sorte de heavy-rock'n'roll disons, un peu comme du Danko Jones heavy-metal, avec quelques pointes Def Leppardiennes de ci de là et une grosse pincée de bonne humeur. Cependant, au fur et à mesure que les titres défilent, on se rend compte que c'est certes efficace, pensé pour faire bouger, mais ça manque de… "peps naturel", disons: même si on se dandine de (très) bon coeur du début à la fin de l'album, que chaque titre a sa mélodie bien posée (et pensée), rien ne reste vraiment en mémoire. Tout défile agréablement, on aura sans doute envie de le réécouter à la fin, mais… il manque un truc, de la personnalité peut-être. C'était peut-être (sans doute?) présent au départ, mais trop de réflexion l'a fait disparaître. D'un autre côté, il s'agit d'un premier album, et soyons honnêtes beaucoup de groupes aimeraient sortir un album de cette qualité en deuxième, troisième etc. album. Hell In The Club a quelque chose, c'est certain, espérons juste qu'ils cultiveront -leur- petit truc sur de prochains albums, plutôt que répéter encore et toujours une recette certes bien pensée, mais justement trop pensée!

[7,5/10] Polochon

2011, Bad reputation

Tracklist (44:46) : 01. Never Turn My Back 02 .Rock Down This Place 03. On The Road 04. Natural Born Rockers 05. Since You're Not Here 06. Another Saturday Night 07. Raise Your Drinking Glass 08. No Appreciation 09. Forbidden Fruit 10. Star 11. Daydream Boulevard 12. Don't Throw In The Towel

Hardcore Superstar, voilà l'archétype du groupe que je connais de loin depuis une bonne dizaine d'années, qui a a priori tout pour me plaire, à en croire le peu que j'en connais et ce que j'en ai entendu dire… mais sur lequel je ne prends jamais le temps de me pencher outre mesure. Et ça tombe bien: un best-of est toujours l'occasion de palier à ce genre d'oubli chronique! C'est également pour ça que je ne me permettrai pas de parler de l'histoire du groupe ou assimilé dans cette chronique, un best-of vise uniquement à rappeler les « titres phares » sortis par un groupe après tout (ou ceux que sa maison de disques considère comme tels). 

Cet album commence bien, voire très bien: les cinq-six premiers titres passent tout seuls, et « Dreamin' In A Casket » est le premier titre assez lassant de l'album. Car le problème principal de ce best-of est bien qu'1h18 c'est trop long, pour un album normal comme pour un best of. Il n'y a pas vraiment de mauvais titre, mais des moments de moins bien, qui font baisser l'attention, et forcément moins apprécier l'album. Dix ou vingt minutes de moins n'auraient pas été de refus, pour résumer… Pour ma part, je reproche surtout à ces titres « moins bien » d'être trop simples : l'énergie et/ou la construction harmonique ne font pas tout dans une chanson, très loin s'en faut! Et quand une bonne chanson se trouve coincée entre deux lassantes, on a tendance à oublier la bonne pour zapper les deux qui finissent presque toujours par nous ennuyer… Pour résumer je dirais qu'il y a un bon enchaînement au début, jusqu'à « Wild Boys » / « Someone Special », à la fin à partir de « Still I'm Glad », quelques vraiment bons titres au milieu comme « Into Debauchery », même s'ils sont entourés de choses un peu trop simples, ou trop faciles. Ca laisse une grosse moitié très bonne, et un peu plus quand on compte les bons titres coincés au milieu : 1h18, c'est trop long !

Et puis, ce côté "nous sommes différents, vive nous!" m'amuse toujours dans ce genre de groupe. Parce qu'après tout, où est vraiment la différence quand on appartient à un groupe où – tout le monde – se ressemble absolument ? Mais c'est toujours mignon les constructions de personnalité, et le discours des gens qui accompagnent ces constructions de personnalité…

Polochon (7,5/10)

 

Site officiel : http://www.hardcoresuperstar.com/

Myspace officiel : http://www.myspace.com/hardcoresuperstar

Nuclear Blast / 2011

Tracklist (78:32) : 01. We Don't Need A Cure 02. We Don't Celebrate Sundays 03. Moonshine 04. My Good Reputation 05. Wild Boys 06. Someone Special 07. Dreamin' In A Casket 08. Into Debauchery 09. Here Comes That Sick Bitch 10. Last Call For Alcohol 11. Beg For It 12. Liberation 13. Bastards 14. Medicate Me 15. Standin' On the Verge 16. Still I'm Glad 17. Have You Been Around 18. Shame 19. Honey Tongue 20. Run To Your Mama

Edguy

Edguy (Allemagne)

Statut : actif / Genre : Speed Metal – Power Metal

En bref : Edguy est formé en 1992 par Tobias Sammet (chant et basse), Jens Ludwig (guitare), Dirk Sauer (guitariste) et Dominik Storch (batterie) à Fulda, ville du centre de l'Allemagne… et certainement inconnue d'à peu près tout le monde en dehors des amateurs d'art médiéval. Si, si, promis. La légende veut que ce nom soit dérivé d'un certain Edgar Siedschlag, professeur de maths de ces jeunes de 14 ans. Dès 1994, ils tentent d'envoyer à des maisons de disques deux démos qu'ils viennent de réaliser: le heavy traditionnel se faisant écraser par le grunge depuis quelques années, on ne peut pas dire que ces tentatives soulèvent un enthousiasme exceptionnel. Ils enregistrent malgré tout Savage Poetry en 1995, et signent chez AFM Records. AFM leur propose de resortir ce premier album avec une meilleure distribution, mais ils préfèrent en enregistrer un nouveau: Kingdom Of Madness sort en 1997. Mais c'est en 1998, avec l'album Vain Glory Opera, qu'Edguy commence à se faire un nom, les participations de Hansi Kürsch (Blind Guardian) et Timo Tolkki (Stratovarius) ayant sans doute aidé à faire parler d'eux. C'est aussi dans le courant de cette année que Felix Bohnke (batteur) et Tobias "Eggi" Exxel (bassiste) les rejoignent: Tobias peut maintenant se concentrer sur le chant, et à ce jour, en 2011, les membres du groupe sont toujours les mêmes.

En 1999, le groupe sort Theater Of Salvation et re-enregistre Savage Poetry pendant que Tobias commence à réfléchir et  composer pour un projet d' "opéra metal", qui prendra le nom d'Avantasia. Mandrake sort en 2001: cet album leur donne l'occasion de tourner leur premier clip vidéo pour "All The Clowns" et de se lancer dans leur première tournée en tête d'affiche. Cet album a beaucoup de succès, et pourtant (/c'est pourquoi?) il donnera lieu une première "division parmi les fans": d'un côté ceux qui lui reprochent son excès de "tralalapimpoum et olé vivent les claviers", de l'autre ceux qui trouvent ça vraiment très amusant et veulent voir Edguy continuer dans cette direction. Même sur scène les concerts d'Edguy finissent par diviser, laissant même naître une vilaine rumeur selon laquelle les responsables d'Edguy pour la France leur demanderaient/imposeraient de "se calmer" quand ils sont en France, parce que "tu les vois en Allemagne, en Espagne, enfin partout sauf en France: ça tue. Tu les vois en France: c'est mou du genou?" Mais… mais qui oserait!

Puisque leur contrat vient à terme, Edguy quitte AFM pour Nuclear Blast en 2003, après la sortie de Burning Down The Opera, premier album live du groupe.

Le metal mélodique a le vent en poupe en ce début d'années 2000, Edguy a tout du "petit groupe qui monte, qui monte… et qui a les dents longues", sans compter que le succès des albums d'Avantasia, surtout le premier, a mis un gros coup de projecteur sur le groupe allemand: Nuclear Blast les pousse, beaucoup. Désormais il y aura régulièrement un clip par ci, un dvd par là, et toutes ces petites choses. Sur Hellfire Club en 2004 et Rocket Ride en 2006, Edguy confirme son tournant "wouhou marrons-nous les potos!"… du moins dans la musique, leurs textes sont rarement si roses que ça. Enfin à condition de prendre le temps de s'y pencher, forcément… 

Comme le groupe cultive beaucoup cette images de "joyeux drilles", l'album Tinnitus Sanctus, plutôt old-school et surtout sombre, reçoit un accueil plutôt mitigé en 2008. Votre humble rédactrice se doit d'ajouter que c'est pourtant sans doute son album préféré d'Edguy à ce jour, mais ainsi va la vie des succès et des modes. Un peu plus tard dans l'année, le groupe prolonge son contrat avec Nuclear Blast puis sort son premier dvd live en 2009, Fucking With Fire, évidemment accompagné d'un album du même nom. Petit honneur non négligeable pour un groupe allemand: ils font la première partie des dates allemandes de Scorpions en 2010, sur la "tournée d'adieu" de ces autres allemands. Age Of The Joker sort en 2011, après de nouvelles sorties d'Avantasia. Cet album est, généralement, mieux accueilli que le précédent, il faut dire qu'ils ont ajouté quelques joyeusetés à l'ambiance old-school de Tinnitus.

A leurs débuts, Edguy était vu comme "un des futurs très grands du heavy-metal traditionnel" (ce qui explique aussi leurs débuts hésitants au début des années 90, soit quand le heavy traditionnel était aux environs du plus creux des creux de la vague). De par leur musique évidemment, mais aussi leurs concerts, plus que réputés pour leur énergie, la communication entre le groupe et le public et toute cette slorte de choses. Edguy faisait partie de ces rares groupes que l'on pouvait voir sans connaître un seul morceau sans que ça nous empêche de nous époumoner sur la plupart des titres joués. Sans compter les crises de rire suite aux blagues (ou attitudes) de Tobias. Petit à petit pourtant, vers le milieu des années 2000, Edguy subit la "baisse d'intérêt" connue par les nouveaux groupes de heavy-metal, ceux qui étaient apparus à la fin des années 1990 ou début des années 2000: d'un côté "les anciens" trouvent qu'ils passent complètement en mode roue libre en concert, sans compter les blagues de Tobias qui ne sont même plus drôles à force d'être recyclées, de l'autre "les nouveaux" veulent du guilleret facile à fond les ballons et rien d'autre. Sans compter ceux qui estiment qu'Avantasia est "ce qui se fait de mieux", Edguy c'est "à défaut". Depuis quelques années cependant, Edguy semble se reprendre, ils redeviennent vraiment (très) bons sur scène, Tobias redevient drôle et naturel (ou il fait mieux semblant), et on a beau critiquer Tinnitus Sanctus il marque une véritable évolution dans leur style, dont ils avaient sans doute besoin… et qui leur fait sans doute du bien quand on voit la différence entre les concerts "époque milieu des années 2000" et les concerts actuels.

Site web : www.edguy.net/

Discographie :
Savage Poetry (1995 + réenregistré en 2000)
Kingdom of Madness (1997)
Vain Glory Opera (1998)
Theater of Salvation (1999)
Mandrake (2001)
Burning Down The Opera (2003, live)
Hellfire Club (2004)
Hall of Flames (2004, best of)
Rocket Ride (2006)
Tinnitus Sanctus (2008)
The Singles (Edguy) (2008, compilation)
Fucking With Fire (2009, live)
Age Of The Joker (2011)

+ Pour Avantasia :
The Metal Opera (2001)
The Metal Opera Part II (2002)
The Scarecrow (2008)
The Wicked Symphony (2010)
Angel of Babylon (2010)
The Flying Opera (2011, live)

Vidéographie :
Fucking With Fire (2009, Live)

+ Pour Avantasia :
The Flying Opera (2011, live)

Chroniques :
Age Of The Joker (album, 2011)
Tinnitus Sanctus (albu m, 2008)
Rocket Ride (album, 2005)
Superheroes (m axi-single, 2005)
Hellfire Club  (album, 2004)
King O f Fools (maxi-single, 2004)

+ Pour Avantasia :
The Wicked Symphony & Angel Of Babylon (album, 2010)
The Scarecrow (album, 2007)

Entretiens
Avec Jen s Ludwig (2011)
Avec Tobias Sammet (2005)

+ Pour Avantasia :
Avec Tobias Sammet (2010)
Avec Tobias Sammet (2007)

Compte-rendus :
Edguy + Kottak ( + Karelia) – Paris – Le Batacla n – 19/10/2011
Power Prog & Metal Fest 2011 – Mons – Belgique – 30/04/2011
Edguy +  Dragonforce + Sabaton – Lyon et Paris – 2006

Photos :
Edguy – Paris – Le Bataclan – 20/10/2011 (tête d'affiche, par Polochon)
Mons (Belgique) – 25/04/2011 (festival, par Polochon)
Lyon – Transbordeur – 20/01/2009 (tête d'affiche, par Polochon)
Paris – Elysée-Montmartre – 15/02/2006 (tête d'affiche, par Murder-One)
Lyon – Le Transbordeur – 14/02/2006 (tête d'affiche, par Murder-One)