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Son : Equilibré, mais peut-être peu élevé pour du metal ?
Lumières : A la hauteur de l'Olympia, sans aller dans l'exceptionnel pour autant. 
Affluence : Dans les 2000 personnes?
Ambiance : Joueuse, même si un peu coincée parfois.
Moment fort : « Future World », certes de Helloween, mais composée par Kai Hansen, et jouée par Gamma Ray ce soir… en entier !

Après une journée pourrie comme on en voit rarement, c’est avec joie non dissimulée que j’arrive devant l’Olympia : du défoulement, il me faut du défoulement !
Je me présente donc comme une fleur devant la billetterie : « les accréditations, c’est après la porte. » Euh… après les vigiles ? Il semblerait… L’un d’eux m’accompagne donc pour se faire confirmer que j’ai bien une bonne raison de venir avec ce gros appareil photo, et au final heureusement qu’il se contente de savoir que je suis bel et bien sur une liste quelconque : mon pass photo a tout simplement été zappé, et vu mon humeur (et mes douleurs lombaires depuis 4 mois maintenant) je crois que je serais repartie aussi sec si on avait exigé que je dépose un appareil quand même assez coûteux dans des vestiaires, aussi sécurisés soient-ils…

Il y a encore peu de monde quand SHADOWSIDE entre en scène… :
…et honnêtement, les absents n’ont pas raté grand-chose. Leur heavy-metal a de forts accents trashisants, mais ça manque d’accroche musicale / mélodique si bien que ça devient rapidement assez lassant. Le public parisien les accueille d’ailleurs tout juste poliment : ça n’est pas que mon humeur qui rabaisse la qualité de leur prestation.
Notons au passage que la chanteuse n’est ni gothique ni lyrique, elle prétend juste faire du metal et ainsi assumer son tshirt rose bonbon avec fleur de lys en paillettes : comme elle a bien l’attitude qui va avec, ce qui ferait tarte dans un autre contexte passe ici tellement bien que ça n'est qu'après deux ou trois morceaux que je ne m' aperçois de ce tshirt théoriquement tout sauf metal. C’est plutôt rare de voir quelqu'un être autant en mode free-style sur scène, encore plus chez les filles dans le metal, alors notons !
Pour ma part, je dois confesser avoir passé un très mauvais moment pendant leur prestation, mais ça n’est pas (entièrement) de leur faute : quand je suis dans un état d’esprit négatif et que j’entends de la musique à laquelle je suis complètement réfractaire, j’ai tendance à me retrouver entre l’énervement gratuit et la crise de nerfs avec larmes automatiques « pour que ça sorte ». Inutile de dire que ce soir, entre la journée pourrie et l’énervement de l’appareil photo (+ qui me tire sur le dos pour rien, sachant que je me traine un mal de dos assez important depuis quelques mois, donc), je tiens une bonne couche d’état d’esprit négatif : je passe une bonne partie de ce concert à pester pour rien… on va dire que ça ne peut qu’aller mieux pour le reste de la soirée.

Après une pause musicale qui me frappe par sa faible intensité sonore, c’est au tour de GAMMA RAY d’investir l’Olympia :

[La version courte, par Baptiste]
Gamma Ray n'a jamais obtenu autant de succès que Helloween même au sommet de sa popularité, dans la deuxième moitié des années 90. Pour ce Hellish tour II, Gamma Ray joue donc avant Helloween et son set se réduit à une dizaine de titres. C'est un peu frustrant car la longue carrière de Gamma Ray compte un certain nombres de chansons que je juge incontournables mais qui sont nécessairement mises de côté ce soir. Et ce d'autant plus que Gamma Ray n'a pas choisi d'interpréter ses classiques : aucun titre n'est issu de Heading For Tomorrow, Insanity and Genius ou de Land Of The Free. Excepté un excellent « The Spirit » issu du mésestimé Sigh No More la grande majorité des compositions était ce soir extraite de To The Metal, de Powerplant et de Somewhere Ou In Space. D'une certaine manière c'est une prise de risques mais cela participe de la fraîcheur du concert.
Car il faut dire que si la musique de Gamma Ray est devenue de plus en plus prévisible avec le temps, les concerts sont toujours aussi réjouissants. Et ce grâce à un très bon son qui ne noie ni le chant ni les guitares et qui permet de profiter de tous les solos, du fait aussi d'un professionnalisme très décontracté et à la chaleur humaine de Kai Hansen, un homme qui arriverait à faire sourire un taliban. L'accueil du public fut à l'avenant et le délire évidemment au rendez-vous sur « Future World ».
Au titre des curiosités plaisantes, l'interprétation des deux nouveaux titres issus du EP Master Of Confusion, « Empire Of The Undead » et « Master Of Confusion ». Ils n'ont rien de bien renversant et accumulent même les clichés mais leur interprétation est passée comme une lettre à la poste car ils sont très accessibles.
Le point noir est le fait d'avoir joué l'ineffable « To The Metal », un titre aussi lourdaud qu'un camion benne renversé au bord de la route. Mais à voir l'accueil fait à ce titre, on se dit qu'au moins il trouve son public, selon l'expression consacrée.

[La version longue]
Ah ben voilà ! Là, c’est autre chose !
Enfin, en toute honnêteté ça n’est pas un concert exceptionnel de Gamma Ray : c’est une bonne chose de changer un peu « la set-list de base », mais pas peut-être pas à l’occasion de concerts écourtés ? Sinon le fan repart frustré parce qu’il n’a pas eu son quota de « tubes »…  Par exemple, personnellement j’aime beaucoup New World Order, l’album, par contre je n’aurais peut-être pas choisi « Dethrone Tyranny », surtout pour en faire une version aussi… c’est moi ou on n’entendait pas « la guitare marrante » qui fait normalement l’intérêt de cette chanson ? « Master Of Confusion » est marrante mais un peu longuette aussi (et puis, à ce compte-là, autant enchaîner sur « Rich And Famous » hein !), etc. : en tant que fan qui aime à peu près toute leur discographie je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié la set-list, mais je veux bien croire que d’autres aient pu rester sur leur faim.
Mais surtout ! Kai [Hansen, guitare], franchement, arrête la bière, au minimum… ou mets un frein… J’adore ce type, sincèrement, mais il n’est plus que l’ombre de ce qu’il était sur scène. Pas simplement à cause de l’âge, même si ça joue sûrement (c’est qu’il a eu 50 ans cette année !), mais… je ne peux pas m’empêcher de penser que sans ce ventre à bière qu’il n’arrive plus à dissimuler (parce qu’il essaie encore, ce coquet), il les ferait encore ses toupies et autres âneries. Actuellement, Henjo [Richter, guitare] bouge probablement plus sur scène que Kai, pour vous donner une idée… Les enchaînements de cigarettes sont loin d’être idéals pour les cordes vocales aussi, mais il a apparemment trouvé une astuce technique pour palier ce problème (beaucoup d’écho et hop la note tient bien même sans faire énormément jouer les poumons, magique). Dirk [Schlächter, bassiste] fait toujours ses âneries dans son coin, même si je ne peux pas beaucoup profiter de ses simagrées puisqu’un certain nombre de grands me bouchent la vue. Et le nouveau batteur ? A vrai dire… je me demande s’il n’a pas simplifié plusieurs passages ? Plusieurs fois, je me souvenais d’une rythmique plus complexe que celle que j’entendais, et il va sans dire que la version plus complexe donnait plus de relief au passage… on verra avec le temps, peut-être (Zimmerman n’est pas un manchot après tout : ça n’est sans doute pas facile de lui succéder).

Malgré tout, comme déjà dit, c’était un bon concert ! Le public est un peu étrange puisqu’il reste assez tranquille sur « Anywhere In The Galaxy » et « Men, Martians and Machines », par contre ça pogote sérieusement sur « The Spirit » ? Alors que le public reprend beaucoup moins en chœur cette dernière ? Vas comprendre, Charles… L’ambiance est en tout cas très agréable, comme j’étais devant pendant Shadowside je me retrouve au rang qui reçoit le pogo dans le dos : je vise la première ouverture pour reculer de quelques rangs, vu l’état de mon dos ça n’est pas une bonne période pour tenter des expériences. Au final je me retrouve au milieu d’un petit groupe de gens qui gèrent le pogo tout en s’y prêtant de temps en temps, braillent les chansons peut-être plus que devant : bonne ambiance ! A un moment je me retrouve même m’attrapée par les épaules et secouée de droite à gauche, de haut en bas, je passe en mode « poupée de chiffon » quoi [si vous ne savez pas à quoi je fais référence, vous avez manqué de grands moments dans votre enfance] : il y a quelques années (/mois ?) je me serais tellement contractée au premier contact que le type aurait immédiatement compris qu’il fallait arrêter, alors que là ranafaire la seule raison pour laquelle je finis par me retourner est que bon on ne va pas faire toute la chanson comme ça quand même… comme quoi elle marche bien mon auto-thérapie ! Et comme quoi l’ambiance est vraiment au n’importe quoi joueur dans cette fosse. Et puis bon, Kai a beau ne plus être au meilleur de sa forme physique, il a toujours la gentillesse et la bonhomie qui suintent par tous les pores, ça contribue forcément beaucoup à propager la bonne humeur dans le public ! Et puis avec un « Future World » -en entier-… que demander de plus ?

Bon concert donc, mais il y a quelques années un concert de Gamma Ray était l’assurance d’un concert excellentissime, on était dans un autre monde en ressortant de la salle. Alors que là… c’était « juste » bon. Il en aurait peut-être été différemment avec un concert plus long, toujours est-il que si on a connu les anciens concerts de Gamma Ray, on ne peut pas s’empêcher de penser « meuh… c’tout ? » quand les lumières se rallument… reprenez-vous un peu, les cocos !

Set-list de Gamma Ray :
Anywhere in the Galaxy 
Men, Martians and Machines 
The Spirit 
Dethrone Tyranny 
Master of Confusion 
Empire of the Undead 
Empathy 
Rise 
– solo : guitare (Henjo Richter)
Future World (reprise de Helloween)
To the Metal 
-Rappel-
Send Me a Sign

 

La moitié de la salle se vide pendant la pause (aaaah, l’appel de la buvette), mon dos tire comme jamais, le son est toujours bizarrement faible, et une bannière de citrouille pirate nous masque l’arrière de la scène, où se prépare l’essentiel des décors pour HELLOWEEN, qui semble vouloir sortir le grand jeu ce soir :
En effet, la majorité des moyens de la soirée sont mis à leur disposition. Evidemment Gamma Ray a eu des conditions tout à fait correctes (c’est une tournée en co-tête d’affiche), mais Helloween se taille la part du lion en ce qui concerne l’occupation de l’espace (même si la scène de l’Olympia est tellement profonde que sa moitié… est déjà beaucoup plus grande que la surface totale de beaucoup de scènes), les lumières sont plus travaillées, etc. Enfin, on a l’habitude dans ces tournées en co-tête d’affiche : parmi les deux groupes, celui qui joue le premier apparaît avant tout comme une première partie de luxe. Malgré tout, ces jeux de lumières me donnent une impression de déjà vu : souvent, je remarque que j’avais pris une photo d’un moment équivalent lors de leur dernier passage à Paris… honnêtement, je pourrais mettre des photos de ce concert de 2008 pour illustrer le compte-rendu présent, je pense que même ceux qui étaient à l’Olympia n’y verraient que du feu.

Dans l’ensemble, les chansons du nouvel album passent plutôt bien l’épreuve de la scène. Pour ne pas dire que je les préfére aux titres plus anciens, qui ont souvent un côté brouillon… peut-être que « les bandes » sont plus au point pour les titres plus récents ? Pour le chant en tout cas, j’ai des doutes à certains moments par rapport à ce que chante Andi Derris jusqu'à ce qu'il vende la mèche à la fin d’un morceau, vers le milieu de leur concert de mémoire : il est censé faire une super note, forte, un peu aiguë, tenue, -la- note quoi. Sauf qu’elle continue une ou deux secondes après qu’il éloigne le micro de sa bouche… il a beau sourire histoire de noyer le poisson, difficile de ne pas comprendre ce que ça sous-entend ! Même le public parfois je me demande s’il n’est pas sur bandes : j’entends les gens réagir de loin, mais le son est « global », impossible de dire si ça vient de la droite ou de la gauche, en tout cas personne autour de moi ne braille, alors que je suis dans un coin qui bouge et qui braille… et que « ça réagit » même à des moments où normalement le public parisien ne réagit pas trop… et qu’à d’autres moments, plus rares, j’entends vraiment le public réagir, en pouvant le localiser etc… euh… bizarre, dira-t-on ? Evidemment ça aide à faire un concert parfait pour sa version papier glacé, par contre pour l’immersion du public  « attentif » c’est moins efficace…

Or c’est peut-être bien ça qui me gêne au final dans ce concert : pour un concert papier glacé, c’est très bien. Tout le monde fait son travail et pose, les titres sont efficaces, le son est globalement bon, la mise en place de la scène et les lumières sont bien étudiées : tout va pour le mieux. Mais le tout manque d’âme, d’un je ne sais quoi de folie, du truc qui ferait que vraiment on aurait envie de décoller. Même une ânerie comme le mini spectacle comique de leur dernière tournée, hélas absent ce soir, ‘fin n’importe quoi d’autre que du prémâché bien à l’avance. Et honnêtement, au bout d’un moment, tout finissait par se ressembler quelque peu : j’en étais à attendre que Kai puis Gamma Ray reviennent sur scène histoire de faire revivre tout ça. Et vu les commentaires glanés à la sortie du concert, je n’étais pas la seule…
Ceci-dit, c’est là que le public n’est pas logique : au final, ça a bien plus bougé et braillé pendant Gamma Ray (pas que ça reste de marbre et silencieux pendant Helloween, loin s’en faut, c’était juste « plus » pendant Gamma Ray), pourtant les gens viennent avant tout pour Helloween, et je suis prête à parier que quand Gamma Ray reviendra, ça sera devant une assemblée bien moindre que celle qu’a attiré Helloween ce soir… vas comprendre, Charles [bis].

Les rappels communs permettent de relever l’amusement général (déjà, jouer « Halloween », ça fait remonter le taux de bonne humeur, Kai Hansen présent sur scène ou pas !), Kai part au milieu du medleu pour revenir avec une casquette et de grosses lunettes noires « typiquement SM », on se dit que ça y est il a pété un câble pour de bon… mais c’était pour enchainer avec un bout de « Heavy Metal (Is The Law) », « à la Halford pour de bon » (puisque c’est Kai qui se charge de la chanter). Un peu déçue qu’il ne participe pas au chant d’ « I Want Out » d’ailleurs, mais bon, ils doivent avoir leurs raisons pour avoir fait ce choix; par contre, je suis impatiente de revoir cet « I Want Out » au PPM à Mons ce week-end (s’ils la refont ?) : les musiciens s’amusaient dans les coins à faire mine de se faire des blagues… mais je suis prête à parier que c’est sensiblement les mêmes mimiques d’un soir à l’autre ? Ma foi, nous verrons bien…

Set-list de Helloween :
Wanna Be God 
Nabataea
Eagle Fly Free 
Straight Out of Hell 
Where the Sinners Go 
Waiting for the Thunder 
Steel Tormentor 
– solo : batterie (Dani Löble)
I'm Alive 
Live Now!
Hold Me in Your Arms 
If I Could Fly 
Hell Was Made in Heaven 
Power 
-Rappel 1-
Are You Metal? 
Dr. Stein 
-Rappel 2-
Halloween / How Many Tears / Heavy Metal (Is the Law) (avec Kai Hansen ; dont solo de basse par Marcus Grosskopf)
I Want Out (avec Gamma Ray)

En résumé, bonne soirée, dont on aurait pu toutefois espérer plus. Parce que Gamma Ray eut été meilleur (/ passer du « qui pète tout » à « juste bon », ça peut faire des déçus !), et parce qu’Helloween est trop carré, ce qui les rend prévisibles. Certains ont préféré l’efficacité des citrouilles, parmi mes connaissances la majorité a préféré l’ambiance qu’a su amener le rayon gamma, avec les réserves d’usage pour ceux qui ont connu les claques qu’ils mettaient à chaque concert il y a quelques années encore. Au moins il y en a eu pour tous les goûts, dira-t-on !

-Polochon et Baptiste-
[Chronique de Straight Out Of Hell (Helloween).]

Son : Très correct.
Lumières : Simples.
Affluence : Plus qu’honorable… 1200 personnes ?
Ambiance : Sympatoche mais plus individualiste que d’habitude dans un concert de Stratovarius (= le public part régulièrement en vrille, certains font des rondes et autres joyeusetés, mais presque dans le but de saouler les gens autour.)
Moment fort : L'ambiance « der’ des der’ » sur « Hunting High And Low ».


Première remarque en prenant place dans la file d'attente : ça fait longtemps que j’ai eu à marcher aussi longtemps avant de rejoindre le bout de la file d’attente ! Lors de son dernier passage parisien, Stratovarius était prévu pour une double tête d'affiche, avec Helloween… mais ils avaient dû annuler le concert à la dernière minute, littéralement, parce que Timo Kotipelto (chanteur) était victime d'une "intoxication alimentaire". Et encore, Jörg Michaels (batteur) finissait de se remettre d'un cancer de-je-ne-sais-plus-quoi : ça n'était pas la joie dans les rangs nordiques. Entre-temps, Michaels a quitté le groupe, s'est fait remplacer par un nouveau jeunot (puisque deux jeunots étaient déjà venus compléter les rangs de Stratovarius les années précédentes, au fur et à mesure des besoins)… et revoilà Stratovarius, avec Amaranthe cette fois-ci. Espérons que les choses se passent bien cette fois, qu'ils sortent enfin (même un peu) de leur gigantesque période de poisse!


SEVEN KINGDOMS :

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Les américains remplissent très honorablement de leur tâche de chauffeurs de salle. Leur première chanson fait craindre un groupe un peu plan-plan/facile, se reposant beaucoup sur les beaux yeux de sa chanteuse, mais ils passent aux choses un peu plus sérieuses par la suite. Le deuxième guitariste est un peu énervant à vouloir poser dans tous les coins, mais au mois c’est fait de manière plus tartouille que désagréable. Au bout du compte, leur petite demi-heure passe assez agréablement, les chansons sont suffisamment variées, musicalement la chanteuse a encore besoin de quelques cours de chant (histoire de dépasser la phase « je fais des notes » sans chercher à les « arrondir », avec quelques moments un peu à côté mais rien d’affreusement faux) : le groupe a besoin de s’étoffer un peu plus, en tout cas pour une première partie c’est tout à fait correct.


AMARANTHE :

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Et revoilà l’archétype du « groupe pour jeunes », déjà vu en première partie de Kamelot. L’avantage quand on est aussi bien calibré commercialement, c’est que votre label vous supporte, beaucoup : on finit rapidement par avoir de la bouteille sur scène. Résultat, Amaranthe sait maintenant très bien se comporter face à un public.
Mais qu’est-ce qui les rend si calibrés musicalement ? Voyons… trois chanteurs (soit une chanteuse et un chanteur à chant clair + un chanteur qui fait le gros méchant au micro), un guitariste, un bassiste, un batteur et beaucoup de samples électro pour les accompagner. Le tout sur un rythme très binaire, efficace, pour une musique plutôt puissante même sur les chansons plus lentes, avec des mélodies faciles à retenir, jamais trop compliquées. Et évidemment, on glorifie son individualité pour ne pas dire son individualisme, il faut bien flatter l’adolescent qui écoute tout ça. (Kirito, ô mon Kirito, pourquoi n’écris-tu pas en anglais ?) J’avais bien aimé leur première partie avec Kamelot la dernière fois, mais là je pense que c’est trop long pour moi : la deuxième moitié de leur concert est bien longue à finir.

Comme dit, tout ça est parfaitement calibré, efficace, et grâce à un label qui les pousse ils savent très bien tenir une scène. Enfin, c’est dommage que le guitariste et le bassiste restent aussi inertes sur scène, mais pourquoi s’embêter à faire plus quand vous êtes accompagnés de trois personnes tout à fait libres de leurs mouvements pour établir un lien avec le public, chose qu’ils font d’ailleurs très bien ? Grâce à ça, à défaut d’apprécier la musique, je peux me rabattre sur le spectacle sur scène et dans la fosse pour passer un moment agréable, grâce à l’énergie qu’ils dégagent… on va dire que c’est mieux que rien. Evidemment je ne peux m’empêcher de craindre un « effet Epica » (= une overdose de premières parties, histoire de pousser « le groupe à chanteuse du moment », et la chanteuse elle-même, qui chante bien en effet), mais l’avenir nous le dira.

Petite remarque finale pour un détail qui m’a un peu choquée : à un moment, un type réussit à monter sur scène. Il est tout fier, un type sur le côté hésite à l’attraper au vol, mais « l’intrus » repart assez vite dans le public (après avoir un peu pris son temps, mais j’ai vu bien pire). Un peu après, quelqu’un d’autre monte sur scène, prend plus son temps, discussion qui a l’air enflammée sur le côté de la scène (visiblement un type brûle d’envie d’aller sur scène alpaguer le sale intrus, l’autre essaie de le dissuader) : alors que « l’intrus » s’apprête à repartir dans le public (mais vraiment, il commençait à se pencher pour sauter), le non-amateur d’intrus sur scène fonce le récupérer et l’entraîne vers les coulisses… vu « l’humeur » dans laquelle le monsieur semblait être, je doute que c’était pour conter fleurette à « l’intrus », autour de quelques bonnes bières. C’est toujours « amusant » cette différence entre l’état d’esprit (affiché) par un groupe et ce qu’applique leur équipe… allez savoir ce qu’en pense réellement le groupe.
+ Un peu après, un troisième type est monté sur scène et… il est parti directement vers les coulisses ? Ch’uis pas sure qu’il ait vraiment compris ce qui s’était passé avant le monsieur !

Set-list d’Amaranthe :
Invincible 
Leave Everything Behind 
1.000.000 Lightyears 
Enter the Maze 
Serendipity 
My Transition 
Infinity 
(Solo : batterie)
Burn With Me 
Mechanical Illusion 
It's All About Me (Rain) 
The Nexus 
Afterlife 
Amaranthine 
Call Out My Name 
– Rappels –
Automatic 
Hunger


STRATOVARIUS :

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Personne ne vient sur scène pour nous prévenir qu’ils doivent annuler ? Chouette, ils vont donc jouer pour de bon ! En plus, Timo a l’air tout à fait en voix, le monde est magnifique !
(+ Petit moment d’amusement en voyant Marc Villalonga sur scène, « façon roadie » : ça sent le reportage « depuis l’intérieur de la tournée » dans Rock Hard, ça !)

À la surprise de pas grand monde, ils jouent beaucoup de morceaux du dernier album, à la rigueur quelques uns des derniers albums avec Tolki, mais rien d’excessivement complexe (pour Strato). Il me semble qu’ils ont simplifié certains passages par rapport au nouveau guitariste mais… dans le fond, quand il joue ses trucs à lui il est plutôt bon, donc il s’agit peut-être plus de jouer les choses à sa manière. Dans l’ensemble tout passe très bien, même les morceaux que je redoutais passent franchement bien, et les morceaux du dernier album passent sacrément bien sur scène. Par exemple j’aime beaucoup « Fantasy » et « Dragons », j’avais peur qu’elles fassent tartouille s’ils les jouaient, mais finalement les deux passent mieux que bien. La seule chanson qui me paraisse un peu longuette est Eagleheart, pour toutes les autres c’est un très bon moment (sur scène et dans la fosse) à chaque fois. Même un de mes voisins, qui s’inquiétait de voir ce qu’ils feraient des morceaux « période Tolki », persuadé que ça ne pourrait qu’être massacré tant Tolki est supérieur au reste du monde, avoue à la fin du concert avoir passé un très bon moment, vieux morceaux compris (« même si c’est pas pareil, quand même ! »… certes, mais bon !) Mes excuses à mes voisins de concert cependant, en général je tiens bien le rang de réception du pogo, mais ce soir… j’ai tendance à jouer à la quille humaine ! Bon j’admets, oublier de manger un repas sur deux depuis quelques jours ne doit pas beaucoup aider le peu de masse musculaire dont je dispose… mais bon, dans l’ensemble j’amortis correctement le choc : ça aurait pu être pire, hein ?

Petit moment désagréable quand Timo revient pour le rappel (forcément, un concert de Stratovarius ne pouvait se dérouler sans accroc, c’est pas l’Agence Tous Risques !) : à cause du couvre-feu parisien (« à 23h dernier carat, tout le monde dehors, plus de sono »), ils doivent écourter leur concert de deux morceaux… ben voyons, déjà qu’on se tape une set-list particulièrement écourtée à cause de cette fausse bonne idée de double tête d’affiche ! Certains mettront ça sur le dos d’Amaranthe, leur reprochant d’avoir débordé sur l’horaire (le rappel, tout ça), pour ma part je me bornerai à constater que les portes ont ouvert en retard : le concert a commencé en retard. Et si personne avant la tête d’affiche ne fait l’effort de remarquer que ça va être difficile de tenir le couvre-feu local, c’est évidemment la tête d’affiche qui ne peut plus qu’en faire les frais…
Quoi qu’il en soit : Timo nous laisse le choix entre « Unbreakable » et « Hunting High And Low » comme chanson finale – finale, puisqu’ils ne peuvent vraiment plus faire qu’un seul morceau (sinon on aurait eu l’autre + « Forever », l’éternelle), la plus ancienne gagne (très) haut la main. Il faut avouer que si « Unbreakable », issue de leur dernier album, semble avoir ses partisans, personnellement elle me passe mais complètement au-dessus de la tête ! Puisque c’est la der’ des der’ et qu’en plus on nous double-sucre (double tête d’affiche + couvre-feu), tout le monde se lâche deux fois plus : alors que c’est généralement un passage obligé certes agréable mais à potentiel répétitif important dans leurs concerts, ça devient la fête au village généralisée ce soir, si bien que tout le monde repart certes un peu frustré, mais en s’étant bien vidé comme il faut sur la dernière chanson !
(Par contre, c'est en rédigeant ce compte-rendu que je me rends compte que le batteur ne m'a pas particulièrement marquée, autrement que par un solo assez rasoir, comme tout solo de batterie qui se respecte… il faut dire qu'il est très jeune, et qu'il est arrivé dans le groupe très récemment: peut-être qu'il lui faut du temps pour imprimer son style dans des chansons quand même très « ancrées dans les esprits ».)

Petite remarque finale, tout de même: C'est déjà sympa d'avoir joué, certes. Timo a fait attention à ce qu'il mangeait, personne ne s'est fait diagnostiquer de maladie grave, le concert a eu lieu: magnifique! Seulement, c'est bien beau de nous passer de la paumade (« Vous êtes le meilleur public de la tournée! » … ouais, ouais, on y croit tous…), mais ça serait encore mieux de nous proposer un concert non tronqué? Parce que la set-list de tournée  « sans double tête d'affiche » faisait sacrément envie, avec son lot de raretés… Alors, siouplaît, la prochaine fois, oubliez cette fausse bonne idée de double tête d'affiche, faites-nous un vrai concert 100% Stratovarius… ET FAITES ATTENTION A L'HEURE A LAQUELLE VOUS MONTEZ SUR SCENE, HISTOIRE D'EVITER LE COUVRE-FEU!!!
*oups, je m'énerve.*
Enfin, ils nous trouveront bien un nouveau pépin idiot à la dernière minute, les petits choupinous, mmh?

Set-list de Stratovarius :
Abandon 
Speed of Light 
Halcyon Days 
Eternity 
Dragons 
(Solo : batterie) 
Stand My Ground 
Eagleheart 
Fantasy 
Destiny 
Keyboard Solo 
Black Diamond 
– Rappel –
Hunting High and Low


-Polochon-
[Photos de Stratovarius / Amaranthe / Seven Kingdoms.
Chronique de Nemesis (Stratovarius).
Interview avec Jens Johansson (Stratovarius).]

Amplifier – Echo Street

KSCOPE250 Bk.inddJ'avais beaucoup aimé l'album précédent d'Amplifier, The Octopus, avec ses deux cds complètement barrés, dont l'un était plus dans la puissance et l'autre restait assez accessible (pour de la musique barrée). C'est donc avec une impatience non feinte que j'attendais le successeur de cet album, les groupes sachant voguer dans le juste milieu entre « rugueux » et mélodique tout en restant avant tout rock dans l'esprit m'inspirant toujours au moins la curiosité. Alors si en plus c'est dans le prog, où il est tellement facile de se perdre dans la complexité exagérée, c'est banco!

Mais voilà, le côté « rugueux » a pratiquement disparu d'Echo Street. C'est excessivement bien composé, très pensé, très intelligent sans doute, et surtout très atmosphérique. Absolument pas "pop" pour autant, comprenons-nous bien, un fan de Will.I.Am aurait de quoi se faire imploser le cerveau avec cet album. Mais quand un fan de metal écoute ces chansons, il a envie que beaucoup de choses décollent une bonne fois pour toutes: c'est toujours quand le moment fatidique commence à arriver que ces traîtres d'Amplifier arrêtent tout d'un coup, et hop la pression retombe. Et on repart dans de l'atmosphérique. Mouais… frustrant tout ça! Si au moins Amplifier allait au fond des choses dans cet aspect atmosphérique, en faisant naître de véritables sentiments, profonds, ça pourrait passer. Mais on reste souvent en surface, « spectateurs » du sentiment qui se créé sous nos yeux, peut-être parce que les morceaux sont trop réfléchis? A tout le moins, on a l'impression que le groupe a voulu se démarquer de The Octopus en évitant ces immersions, en les arrêtant pile au moment où on allait poser le pied dedans. La démarche peut se comprendre, musicalement (étant donné leur manière de le faire) comme intellectuellement, mais là encore ça peut être frustrant, messieurs. Sans compter qu'un peu plus d'une heure, c'est peut-être un peu long pour un album aussi planant, dans l'ensemble: vers la fin, on commence à avoir l'impression que « oh? ça n'était donc pas la dernière? »

Si vous aimez le rock barré qui vous transporte ailleurs, foncez, vous allez adorer cet album. Si vous avez besoin d'une petite poussée d'adrénaline au moins de temps en temps pour apprécier un album… essayez des chansons comme « Extra Vehicular » ou « The Wheel » peut-être, mais il est probable que la deuxième moitié de l'album (au moins) vous paraisse très linéaire. Egalement, si vous appréciez le rock anglais des années 60 voire 70, vous pourrez apprécier les versions modernes de détails harmoniques qui ne pourront que vous rappeler quelque chose!

(06/10) (pour un fan de metal)
Polochon

Site officiel: http://www.amplifiertheband.com/
MySpace officiel: http://www.myspace.com/amplifiertheband

KScope Music – 2013
Tracklist (61:14) : 01. Matmos 02. The Wheel 03. Extra Vehicular 04. Paris In The Spring 05. Never & Always 06. Between Today & Yesterday 07. Echo Street 08. Mary Rose