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Deadfall – New Light

3342312029-1Tous les groupes de « Djent » au monde doivent-ils sonner comme Meshuggah ? 
Je n'en sais rien, je ne suis pas un spécialiste du genre, pas plus qu'un fan. D'ailleurs, j'ai même toujours un doute sur le fait que ce qui est finalement du Death avec une touche d'expérimental (vous savez, une fois que la musique est un peu « bizarre », au sens où elle sort des codes établis, elle devient « expérimentale », en l’occurrence, c'est surtout à la polyrythmie saccadée que l'on pense ici) doit vraiment avoir un nom à part et se nommer « Djent ».

Toujours est-il que cet EP de Deadfall sonne comme du Meshuggah. Sans voix et avec des compos différentes certes (c'est moins violent) mais au niveau du son c'est du Meshuggah, ni plus, ni moins.
Sans voix, oui. Cet EP, New Light, a été écris, composé et mixé par les américains Eddie Kim et Sean Dusoe, respectivement guitare et basse, alors que la batterie est programmée (et elle sonne plutôt bien, vive l'informatique) et que aucun chanteur n'a été invité. Si ce Djent sans voix ne dérange pas dans l'absolu, on ne peut éviter la sensation par moment qu'un gros gueulard aurait bien fait l'affaire. Peut-être le groupe aurait-il à gagner à se trouver une voix et un "human drummer" pour amener un peu de vie dans les compos.

Ces compos ne sont, d'ailleurs, pas mauvaises, loin de là. Elles sont même plutôt bonnes, voir très bonnes. Les passages bien violents sont présents (la fin de « In Death Path », qui n'est pas d'ailleurs sans rappeler Meshuggah, tant au niveau de la composition cette fois-ci, que du titre de la piste (voir la track list de l'album  Catch 33 des suédois. Si j'étais journaleux à Marianne, et écrivain, je dirais que c'est de l'intermusicalité).
Le morceau titre « New Ligh » est dans un registre plus calme et plus mélodique. Le riff principal est entêtant, le morceau est bien foutu mais dans le break à 2 min, on sent trop la batterie programmée, ça manque de finesse, de changement dans le jeu, d'imagination.
Le dernier morceau (« Utopia ») présente une facette un peu différente et sonne moins Djent, et je dois dire que je l'aime bien. Le problème, c'est une fois de plus la batterie trop mécanique, et sur ce titre en particulier, une voix irait parfaitement dessus (je l'ai entendue dans ma tête!).

En guise de conclusion, je dirais que Deadfall présente ici un premier EP de qualité. Bien pensé, bien écris, bien joué, il n'inaugure que du bon. Il faut voir sur la longueur, sur un album entier, ce que le groupe sera capable de faire. Ils ont annoncé sur Internet un album en préparation, j'avoue être impatient d'entendre ça, avec j'espère de la voix et un vrai batteur pour combler les petits manques par ci et par là.

Poney (08/10)

deadfall.bandcamp.com

www.facebook.com/deadfall1

Autoproduction / 2011

Tracklist : 01. Shade of Deception 02. The Divergence 03. In Death's Path 04. New Light 05. Utopia

 

6 longues années ! C'est ce qu'il aura fallu comme temps à Monsieur Kirk Windstein pour sortir ce magnifique Sever The Wicked Hand. Bien sur, Kirk n'a pas chômé, Down et Kingdom Of Sorrow ont tournés et enregistrés plein pot pendant tout ce temps. Mais, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on l'a attendu ce nouvel opus de Crowbar ! On l'a attendu, la peur au ventre quand, depuis une année environ, les interviews que l'on pouvait lire de sieur Kirk ne disaient ni plus ni moins que cet album serait le premier qu'il enregistrerait sobre. Cela voulait dire, que tout serait neuf, quelque part. De quoi se demander si il serait à la hauteur, quand on connait un peu son penchant alcoolique (je le revois encore en concert à Bruxelles, arborant une casquette « Beer is the reason why i get up every afternoon » !). Et le gars Kirk, on sent qu'il n'a pas encore fini avec ses problèmes. Alors que j'écoutais une enième fois l'album pour finir ma chronique, ma copine dans mon dos me demande « qu'est ce qu'on lui a fait ce type pour chanter comme ça ? » Et ouais ma fille, c'est pas de la rigolade, on est pas la pour les pépètes. Et Kirk, quand il chante, il y va avec les tripes, un peu comme son ami Phil Anselmo, avec qui il partage la scène et le studio dans Down.

Inutile de tourner autour du pot : Sever The Wicked Hand est une bombe ! Le genre d'album qui sort 20 ans après le début de carrière d'un groupe et qui le relance, qui le re-propulse au devant de la scène ! Je ne doute pas que tout les kids qui vont tomber dessus vont le faire tourner et seront présents aux concerts. Du Sludge pur jus, voilà ce qu'on trouve. Une sorte d'hybride entre la lourdeur de Black Sabbath et le déchainement de groupes plus Hardcore. Fidèle à son habitude, Crowbar livre des riffs d'une lourdeur pesante, et en béton armé. Bon, soyons clairs, en chronique Metal, ce n'est pas toujours facile de décrire la sensation physique que procure un morceau. Mais si je vous dit que les riffs de cet album sont en béton armé, il faut vraiment imaginer que si on pouvait matérialiser physiquement ces riffs, tout les Panzers d'Adolphe pourraient passer dessus, ils ne bougeraient pas d'un iota. J'en veux pour preuve « Sever The Wicked Hand », titre éponyme qui est aussi l'un des plus rapide, ou le très doomesque « Liquid Sky And Cold Black Earth » qui lui est le plus lent, le plus lourd (je n'aurais sans doute jamais autant utiliser le mot « lourd » et ses dérivés dans une chronique).

 
Deux titres très différents, mais qui « tranchent comme une main » (sever hand) de karatéka bien placée. Où encore le titre suivant « Let Me Mourn », comme une sorte de riff Thrash, mais lent et lourde de nouveau, que n'aurait pas renié la scène grunge du début des 90's, vous savez, cette grande époque ou l'on savait encore faire du rock avec des couilles, quand maintenant on essaye de vous faire croire que Yodelice ou Gaetan Roussel sont des rocker (voir les Victoire -sic- de la Musique et sa catégorie rock -sic-). Et que dire de cette batterie qui enfonce le clou à chaque martèlement…Pour vous réveiller en milieu d'album, on retrouve le single « The Cimetery Angels » que vous avez sans doute déjà pu écouter sur Facebook, Youtube ou Myspace depuis janvier. Cette fois ci encore, Crowbar augmente le rythme, histoire de mettre quelques tartes bien placées en pleine figure, avant de finir sur un break down d'antologie renvoyant à leurs études tout les groupes de métalcore sortis de majors ces 10 dernières années. Ni plus, ni moins. La classe.
Malheureusement, Sever The Wicked Hand pèche ci et là par quelques morceaux en deçà du reste de l'album. Non pas qu'ils tachent, mais ils sont légèrement en retrait, ce qui fait perdre quelques plumes à l'ensemble (« I Only Deal In Truth » et « Echo An Eternity »). Mais de là a dire que ces titres sont à jeter, non. D'ailleurs, si le reste de l'album avait été à leurs hauteurs, il serait resté un bon album, c'est dire le niveau du reste ! Crowbar "New Orleans Sludge Legend" est donc revenu en forme, Crowbar tue mais donne plus de plaisir que la clope, alors, ne vous en privez pas !
 
Poney [09/10] 
 
 
Myspace Officiel :  www.myspace.com/crowbar
 

 

 

Century Media Records / 2011
Tracklist : 1. Isolation (Desperation) 2.  Sever The Wicked Hand 3. Liquid Sky And Cold Black Earth 4. Let Me Mourn 5.  The Cimetery Angels 6.  As I Become One 7.  A Farewell To Misery 8.  Protectors Of The Shrine 9.  I Only Deal In Truth 10.  Echo An Eternity 11. Cleanse Me, Heal Me 12. Symbiosis

six_reasons_to_kill_architects_of_perfectionJe ne sais vraiment pas par quel bout prendre 6 Reasons To Kill, tellement j'ai l'impression que tout est mauvais. Bon j'exagère un peu, il y a sans doute des trucs bien, notamment le fait que le groupe joue une musique agressive et non du RnB. Mais, tenter de tout faire péter avec deux guitares, une basse et une double pédale (et non une batterie comme je vais l'expliquer plus loin) suffit-il a faire un bon album ? Non ! Pas que cet album soit une bouse, je ne me permettrais jamais de dire ça a d'autres musiciens, car je n'accepterai pas qu'on dise pareil de ma musique non plus. Je garderais toujours un minimum de respect pour des mecs qui, comme nous tous, on du en chier, claquer du pognon en matos, en studio. On dû perdre du temps, se disputer, se prendre la tête sur les compos, le mixage, … Les même on dû ouvrir le champagne quand une maison de disque à daigné les signer et distribuer l'album. Mais merde, pour que la dite maison de disque décide de signer un groupe, c'est par qu'elle pense qu'il y a du potentiel ? Le seul potentiel que j'ai entendu dans 6 Reasons To Kill, c'est celui de faire fuir mon colocataire de l'appartement. Et pourtant, il est tolérant. La suite va être un peu facile, mais néanmoins nécessaire. Voyons 6 raisons de tuer cet album (haha, j'ai de l'humour aujourd'hui, mais avouer qu'avec un titre pareil, les pauvres tendent un peu le baobab pour se faire battre) :

-Le chant. Ou plutôt les gueulards. Oui, parce qu'il y a deux voix. Une qui growl bien dans les graves et qui m'a fait pensé à Dying Fetus. Une autre, plus dans un registre scream, mais avec un filtre à la con sur la voix qui enlève toute profondeur, la rend plate, sans relief, un peu comme si on y avait couplé une disto criarde et un compresseur. Je ne sais pas qui s'est occupé du mixage, mais si c'est son idée, il peut aller revoir la copie. Les deux voix, que ça soit la grave ou l'aigue sont chiantes a mourir, aucune imagination dans le placement du chant, du premier au dernier morceau, on nous balance la même intonation, le même style, … Puis a force, les gruiiiicks sont CASSE-COUILLE et je pèse mes mots, on en peux plus, stop !

-La batterie. Bordel, encore un batteur qui a oublié que la batterie, ça se joue aussi avec des mains et que, non, le but du jeu n'est pas d'uniquement taper sur les deux pédales au sol. Mec, non seulement, il y a une troisième et ça s'appelle un Charley (mais je ne fais guère d'illusion sur son utilisation) et en plus, les mains ne servent pas qu'a faire du blast ou taper chaque temps sur une cymbale. Encore un batteur de « metal » qui est frappé du syndrome « double kick or die ». Il y en a tellement que c'est fatiguant, le jeu des mains est monotone, pour ne pas dire inexistant, et le jeu au pied casse tout le peu d'ambiance qu'on peu trouver sur certains morceaux.

-La basse. La quoi ? Tu sais, le truc qu'on distingue a peine sur « Distinction » quand tout les autres s'arrête de jouer. Ben oui, volume 1 quand les autres sont sur 10, avec tellement de disto et d'aigus que ça claque et ne ressort pas pour un balle du mix. La basse, ça ne sert pas a faire jouer un pote en plus ou a faire « comme tout le monde » et avoir un bassiste sur scène, ça sert a amener de la profondeur dans le son, des graves et a faire trembler le seul. Mais que, si le gars est bon, il peu vraiment apporter un plus en jouant sur les tonalités, des notes de passages bien foutues, de la rigueur rythmique, … Ici, non, la basse suit les guitares de A a Z, et ne se fait pas entendre assez. Exception faite pour l'instrumentale en fin d'album (mais cet instru étant très dispensable, et n'ayant strictement rien avoir avec le reste de la musique …). A revoir donc.

-Les guitares. Et les riffs ne manière générale. Je n'aborderai même pas les breakdowns incessants et tellement téléphonés, tellement entendus, qu'on en vient a se demander si c'est pas de la provocation malsaine. C'est peut-être le but du jeu après tout. Les riffs ont déjà été aussi entendus partout. Ca, c'est pas très grave, le nombre de notes et d'accords n'est pas infini, et dans un style aussi balisé et éculé que le métalcore, ça n'a rien d'exceptionel. Mais la, trop is te veel, comme on dit a Bruxelles.

-Le morceau pour les minettes. Bon, il est clair que ce genre d'album est calibré pour les ados boutonneux en mal de sensations fortes. Mais de la a caler une sorte de « baladcore » au milieu du bordel, fallait oser, sans déconner ! Et vas y que je commence avec une petite voix claire moisie, des arpèges à la guitare, un peu de tom a la batterie (miracle !) et en backing vocal : du growl. Ben ouais mec, on est des métalleux (point de vue a discuter encore). Je vous fait grâce des paroles, bien entendu « i caaan't beliieeeeeeeeeeeeve youuuu » (désolé).

-Le mix, et le son en général. Americain, proprounet, puissant mais lisse comme une patinoire. Il n'y a rien qui en ressort. C'est sec, et il y a tellement de palm-mute sur fond de double, que ça file le hoquet. Un pote m'a dit un jour « tous ces groupe de petits jeunes, ils essayent de sonner comme Messhugah ». Je ne sais pas si c'est vrai, mais ça y ressemble. Mais sans le talent des suedois. -7, parce que ça mérite une 7ieme raison : les samples électro-je-sais-pas-quoi. Si jamais les voix, la double pédale et la ballade ne vous on pas encore donner l'envie de changer le disque, je ne doute pas que les samples ici et là vous feront penser que, finalement, cet album n'a vraiment pas grand chose pour lui, devient vraiment chiant au bout de 4 morceaux. Allez les jeunes, on retourne écouter Slayer et on apprend a faire du vrai metal. Je mets quand même 2 sur 10 : un point parce que ça reste un album violent qui m'a fait parfois pendant quelques secondes tapoter du pied au sol. Et un autre point pour avoir persévéré dans la musique jusqu'à sortir un album, un peu comme un prof d'unif mets un point si vous avez mis votre nom sur la feuille d'examen, mais que vous rendez feuille blanche. Pour la forme.

Poney (02/10)

www.myspace.com/sixreasonstokill

Massacre Records – 2011

Tracklist : 1. Welcome To Forever 2. My Bitterness 3. False Absolution 4. Perfection 5. Awaken 6. My Poison 7. Day Of The Apocalypse 8. Scum Belongs To Scum 9. Wandering Stars 10. Buried To The Sea