Après un excellent Awaken The Dreamers les Deathcoreux californiens All Shall Perish marquent leur retour avec un quatrième album qui est aussi le premier sur lequel apparaissent les nouveaux membres Francesco Artusato et Adam Pierce, respectivement à la guitare et à la batterie.
Comme je le disais dans ma chronique, le précédent album du groupe Awaken The Dreamers nous mettait face à un groupe mature, en pleine possession de ses moyens, et capable de bien des subtilités pour le style pratiqué, caractéristique important qui permet au groupe de se démarquer. Il me semble qu’avec ce quatrième album All Shall Perish à décidé de durcir un peu le ton et de refaire passer la finesse au second plan. Est-ce dû aux changements de line-up ou s’agit-il d’une volonté du groupe, je ne saurais répondre, toujours est-il que This Is Where It Ends est en effet un album plus brutal et plus rentre dedans que son prédécesseur.
Plus bourrin simplement, pour parler plus grossièrement, à l’image de l’artwork cover qui illustre bien le propos avec ses couleurs flashy et sa mise en scène assez cliché. On trouve bien entendu toujours un peu de finesse et de subtilité au programme (la fin de « Procession of ashes », ou l’intro de « In this life of pain » par exemple), mais le groupe ne s’est pas permis un autre morceau dans le style du très bon « Memories of a glass sanctuary », alors que ce dernier, culotté sur un album de Deathcore il faut l’avouer, ne laissait entrevoir que du bon. Même la production a été pensée pour assurer aux compos un son énorme. Lors de la première écoute la puissance dégagée par les compos est assez bluffante, et la place importante réservée à la basse l’est tout autant. All Shall Perish veut taper fort, et atteint sans difficultés son but en nous proposant des compos certes assez classiques pour le groupe, mais indéniablement efficaces, avec des mosh parts à foison et du gros riff qui va faire mal en live (« A pure evil »).
J’avoue cependant être légèrement déçu par l’absence de surprise, alors que le précédent album (qui est aussi le meilleur du groupe pour moi) laissait entrevoir une évolution bien plus intéressante pour un groupe de Deathcore. Le chant clair par exemple, ne revient que quelques instants sur la toute dernière compos, et pas vraiment de la façon la plus intéressante. All Shall Perish a préféré ne prendre aucun risque et continuer « simplement » sur sa lancée avec des compos typiques du groupe: un Deathcore technique et couillu mais subtil, n’hésitant pas à s’ouvrir à la mélodie avec beaucoup de finesse, mais pas trop non plus cette fois-ci. Tout en étant franchement bien foutu et efficace, je dois être honnête et avouer que je suis un peu moins emballé que sur l’album précédent. Je connais déjà cet All Shall Perish, j’aurais aimé voir quelque chose de légèrement différent et de plus nuancé. Mais à la décharge du groupe, je dirais qu’en ayant changé de line-up après Awaken The Dreamers, il n’était pas forcément évident de poursuivre sur sa lancée. Ceci dit, This Is Where It Ends est indéniablement un très bon album, mais je connais le groupe depuis son premier album et j’ai donc pu suivre et apprécier son évolution, et par la même occasion devenir très exigeant avec le groupe, une exigence à la hauteur de ses capacités.
Sheol (07.5/10)
Nuclear Blast Records / 2011
Tracklist (53:19)
1. Divine Illusion 2. There is Nothing Left 3. Procession of Ashes 4. A Pure Evil 5. Embrace the Curse 6. Spineless 7. The Past Will Haunt Us Both 8. Royalty into Exile 9. My Retaliation 10. Rebirth 11. The Death Plague 12. In this Life of Pain