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oshy_25062011_All_Shall_PAprès un excellent Awaken The Dreamers les Deathcoreux californiens All Shall Perish marquent leur retour avec un quatrième album qui est aussi le premier sur lequel apparaissent les nouveaux membres Francesco Artusato et Adam Pierce, respectivement à la guitare et à la batterie. 
Comme je le disais dans ma chronique, le précédent album du groupe Awaken The Dreamers nous mettait face à un groupe mature, en pleine possession de ses moyens, et capable de bien des subtilités pour le style pratiqué, caractéristique important qui permet au groupe de se démarquer. Il me semble qu’avec ce quatrième album All Shall Perish à décidé de durcir un peu le ton et de refaire passer la finesse au second plan. Est-ce dû aux changements de line-up ou s’agit-il d’une volonté du groupe, je ne saurais répondre, toujours est-il que This Is Where It Ends est en effet un album plus brutal et plus rentre dedans que son prédécesseur.

Plus bourrin simplement, pour parler plus grossièrement, à l’image de l’artwork cover qui illustre bien le propos avec ses couleurs flashy et sa mise en scène assez cliché. On trouve bien entendu toujours un peu de finesse et de subtilité au programme (la fin de « Procession of ashes », ou l’intro de « In this life of pain » par exemple), mais le groupe ne s’est pas permis un autre morceau dans le style du très bon « Memories of a glass sanctuary », alors que ce dernier, culotté sur un album de Deathcore il faut l’avouer, ne laissait entrevoir que du bon. Même la production a été pensée pour assurer aux compos un son énorme. Lors de la première écoute la puissance dégagée par les compos est assez bluffante, et la place importante réservée à la basse l’est tout autant. All Shall Perish veut taper fort, et atteint sans difficultés son but en nous proposant des compos certes assez classiques pour le groupe, mais indéniablement efficaces, avec des mosh parts à foison et du gros riff qui va faire mal en live (« A pure evil »).

J’avoue cependant être légèrement déçu par l’absence de surprise, alors que le précédent album (qui est aussi le meilleur du groupe pour moi) laissait entrevoir une évolution bien plus intéressante pour un groupe de Deathcore. Le chant clair par exemple, ne revient que quelques instants sur la toute dernière compos, et pas vraiment de la façon la plus intéressante. All Shall Perish a préféré ne prendre aucun risque et continuer « simplement » sur sa lancée avec des compos typiques du groupe: un Deathcore technique et couillu mais subtil, n’hésitant pas à s’ouvrir à la mélodie avec beaucoup de finesse, mais pas trop non plus cette fois-ci. Tout en étant franchement bien foutu et efficace, je dois être honnête et avouer que je suis un peu moins emballé que sur l’album précédent. Je connais déjà cet All Shall Perish, j’aurais aimé voir quelque chose de légèrement différent et de plus nuancé. Mais à la décharge du groupe, je dirais qu’en ayant changé de line-up après Awaken The Dreamers, il n’était pas forcément évident de poursuivre sur sa lancée. Ceci dit, This Is Where It Ends est indéniablement un très bon album, mais je connais le groupe depuis son premier album et j’ai donc pu suivre et apprécier son évolution, et par la même occasion devenir très exigeant avec le groupe, une exigence à la hauteur de ses capacités.

Sheol (07.5/10)

 www.allshallperish.com 

 myspace.com/allshallperish

Nuclear Blast Records / 2011

Tracklist (53:19)

1. Divine Illusion 2. There is Nothing Left 3. Procession of Ashes 4. A Pure Evil 5. Embrace the Curse 6. Spineless 7. The Past Will Haunt Us Both 8. Royalty into Exile 9. My Retaliation 10. Rebirth 11. The Death Plague 12. In this Life of Pain

 

Alchera – Era

oshy_25062011_AlcherQuand je lis qu’Alchera est un groupe de Death, je me dis qu’il y a comme une erreur. Cette classification douteuse mettra une de fois de plus en valeur le fait qu’il n’y a rien de mieux que de se faire sa propre idée en écoutant un album plutôt que de s’en tenir aux descriptifs des labels par exemple. Era est bien représentatif du fait que les allemands brassent large et touchent à beaucoup de styles, mais très peu au Death Metal… je parlerais plutôt d’une sorte de Heavy/ Black mélodique et catchy puisant pèle-mêle au besoin quelques idées au Thrash, au Death, au Heavy, au Folk etc. Vous l’aurez compris, Era est en quelque sorte un album fourre tout, mais pas dans un sens péjoratif.

Alchera est en effet un groupe ouvert qui ne semble pas s’imposer de limites stylistiques. Et ils ont bien raison les teutons, car ils ont largement les moyens de se faire plaisir tout en restant sérieux et crédibles : hé oui, le niveau technique est élevé, la maitrise excellente et le potentiel très intéressant, c’est indéniable. Era se nous propose des compos efficaces, entrainantes et bien faites, que l’on écoute avec grand plaisir, même si il n’y a rien de particulièrement marquant là dedans. En d’autres termes, l’ensemble est vraiment sympa et accrocheur, mais ne vous laissera pas vraiment un souvenir impérissable. Un souvenir agréable tout au plus.

En tout cas, Alchera s’avère être un groupe vraiment intéressant, plein d’énergie et de bonnes idées. Il en résulte un album frais, direct et sans fioritures, aux ambiances sympa, mais une fois de plus, loin de ce que l’on retrouve habituellement dans le Death. On se rapproche même parfois du festif, voyez-vous. Il n’y a vraiment rien de sombre là dedans. Les compos ont dans l’ensemble un tempo soutenu et font la part belle aux riffings véloces. Le batteur et les guitaristes sont au taquet et ne se laisse que très peu de temps morts. La production est en tout cas excellente et permettra d’apprécier toutes les qualités techniques de l’ensemble, et tous les instruments très clairement.

La recherche de la mélodie est constante, et l’album ne lasse pas un seul instant : la variété est au programme et Alchera nous propose des compos toujours très fraiches et entrainantes, sans se répéter, ce qui est très agréable. Ne serait-ce qu’au niveau du chant, il y a une variation permanente entre un chant hurlé plutôt black et un growl bien profond. On pensera autant à Trollfest sur certains passages, qu’à Arafel ou encore à Catamenia. Cette variété qui peut au départ décontenancer l’auditeur est au final une force et un point positif indéniable de l’album, que l’on prendra un certain plaisir à écouter entre amis en tapant du pied avec, pourquoi pas, une chope à la main. Voilà un album fort intéressant, pendant lequel on ne voit pas le temps passer. Recommandé aux ouverts d’esprit !

Sheol (07/10)

 myspace.com/alcherametal

 www.facebook.com/alcherametal

Underclass / 2011

Tracklist (49:13 mn) 1. Lokasenna 2. In Darkness 3. Beginning of Days 4. Misanthropy 5. Dead End 6. Elysiums Asche 7. Vlokuslak 8. Ghul 9. Ulfhednar 10. Melkor 11. Rune 12. Fraass 13. Bauchfleisch

 

Shining – VII Född Forlorare

 Le voilà enfin ! Dire que ce septième album de Shining se sera fait attendre relève de l’euphémisme. Et une telle attente (presque deux ans quand même !) n’étant pas particulièrement une bonne chose, je me dis que cela n’aurai pu que jouer contre VII Född Forlorare (que l’on pourrait traduire par « Born Looser ». Tout un programme qui sent une de fois de plus la déprime enragée et l’ironie à la Kvarforth). A trop attendre on se retrouve souvent déçu une fois l’occasion d’écouter la galette enfin venue…

Et pour être tout à fait honnête, j’ai presque été déçu lors des premières écoutes. Mais « presque » seulement. Car je me suis vite aperçu que ce sentiment mitigé des premières écoutes n’était en fait pas du à la déception, mais plutôt à la déstabilisation. Je m’explique.
Alors que les précédents albums avaient un impact direct et squattaient immédiatement et irrémédiablement l’esprit (le paroxysme de l’efficacité ayant été atteint avec l’indispensable et magique V Halmstad), VII Född Forlorare demande plus de temps et de patience pour faire son effet. Il évolue au fil des écoutes et ne se livre qu’après un certain temps. Pourquoi ? Parce que Shining, discrètement, évolue sur chaque album et ne nous propose jamais deux fois la même chose, c’est indéniable. Ce septième album marque peut être une évolution plus forte que les précédents. Il fait d’ailleurs appel à quelques guest prestigieux qui démontrent l’ouverture d’esprit que le groupe à su acquérir au fil des années, jugez par vous-même : Erik Danielsson de Watain aux vocaux sur « Tiden Läker Inga Sår », Chris Amott de Arch Enemy au solo sur "Människa O'Avskyvärda Människa", Nordman (Pop star suédoise) aux vocaux sur "Tillsammans Är Vi Allt" et Peter Bjärgö (Arcana) au Piano, Mellotron and guest vocals sur "I Nattens Timma". Même si d’habitude je suis d’avis que la multiplication des guest n’est pas forcément une bonne chose pour l’homogénéité, je dois avouer qu’elle est ici très bien gérée et qu’elle ne dessert pas l’album, au contraire.

Je parlais donc d’ouverture d’esprit : un élément important pour ce nouvel album des suédois, qui nous proposent leur ensemble le plus paradoxal, car le moins homogène mais peut être le plus intéressant artistiquement parlant. Chacun des six morceaux possède son propre esprit mais tient si bien sa place dans l’ensemble que les six morceaux forment au final un bloc dont il n’y a absolument rien à retirer. Un délice : insidieux, vicieux, prenant. Un album à part dans la discographie du groupe. Le plus osé en tout cas, cela ne fait aucun doute. Shining ose, et Shining élargi un peu plus son champ d’action, avec cet album qui est le plus mélodique et le plus nuancé du groupe. Et Shining tape en plein dans le mille, car l’ensemble qui apparait au départ comme peu homogène acquiert au final une cohérence sublime dans la démarche et l’atmosphère. Quelle ambiance ! Passé la déstabilisation du début, en réécoutant les albums précédents, je ne peux m’empêcher de penser bien fort qu’il s’agit là du meilleur album du groupe, avec le génial V Halmstad. Et si mes oreilles ne me trompent pas, il me semble que le dernier morceau mystérieusement nommé « FFF » tient une place importante parmi les six pièces de cet étonnant VII Född Forlorare, car on y trouve une montée en puissance et une profondeur qui donnent à mon sens un aspect épique et progressif, mais aussi une tension dramatico-théâtrale (ces chœurs !) jamais atteinte auparavant par le groupe…jouissif !

Que dire de plus ? Il me semble évident que VII Född Forlorare rejoint V Halmstad au rang des albums indispensable du groupe. Shining est au sommet de son art. Espérons que les bouleversements de line-up qui ont suivi l’enregistrement de cet album ne fragiliseront par ce groupe génial.

Sheol 8,5/10

Sites officiels http://www.myspace.com/shininghalmstad , http://www.facebook.com/shiningofficial

Season of Mist / 2011
Tracklist (42 min) 1. Förtvivlan, Min Arvedel (Despair, My Heredity) 2. Tiden Läker Inga Sår (Time Heals No Wounds) 3. Människa O'Avskyvärda Människa (Man, Oh Despicable Man 4. Tillsammans Är Vi Allt (Together We Are Everything) 5. I Nattens Timma (In the Hour of Night) 6. FFF