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BulwBif2010Avant toute chose, je dois dire que je suis un grand fan de Meshuggah, depuis le début de leur carrière, et que je connais la discographie des suédois sur le bout des doigts. Vous me direz qu’on s’en fout, et que je fais du hors sujet, parce que l’objet de cet article est le premier album de Bulweria Bifax. Ce à quoi je répondrais « Ecoutez d’abord l’album, et vous comprendrez, ensuite, nous en reparlerons… ».
Bulweria Bifax est un groupe doué, c’est indéniable, et One Day On Earth est un excellent album, et je dirais même une énorme claque…si l’on ne connait pas Meshuggah. Bulweria Bifax nous propose une galette exempte du moindre défaut technique, avec une excellente production, des compos puissantes, beaucoup de passages marquants, une exécution irréprochable, dans un style tellement carré qu’il ne pardonne pas le moindre écart ou la moindre approximation. Tout doit être propre, millimétré voire chirurgical, pour faire son effet, et Bulweria Bifax assure, car l’ensemble est propre, millimétré et chirurgical. 
Mais, il y a un grand « mais », et un point qui me dérange profondément et qui a rendue cette chronique particulièrement difficile : Meshuggah est passé par là et a crée ce style, et Bulweria Bifax ne fait pas du Bulweria Bifax mais du Meshuggah ! Le seul et unique problème de Bulweria Bifax, et c’est un problème de taille, est cette proximité constante avec les suédois ; une proximité qui me dérange, et qui enlève une grande part du plaisir et des qualités de One Day On Earth.

Au risque de me répéter, l’ombre de Meshuggah plane invariablement sur ce premier album de Bulweria Bifax, à tel point que bien souvent j’ai eu l’impression d’écouter Catch 33 par exemple, et non One Day On Earth ! Cette proximité fait mal à la personnalité, à l’originalité et à la créativité des français, qui s’approche dès lors du néant… C’est dommage, car le potentiel du groupe est énorme, et j’irais même jusqu’à dire que jamais je n’avais encore eu l’occasion d’écouter un groupe s’inspirer d’un autre à ce point, et rendre une copie quasi conforme à celles de son influence. Bulweria Bifax est un talentueux clone de Meshuggah, c’en est confondant : même registre vocal, mêmes gimmicks, même section rythmique excellente et foutrement précise, même façon de composer, même utilisation de la guitare, mesures complexes, polyrythmie…bref, je crois que la coupe est pleine. On pourra certes faire un rapprochement avec Hacride par exemple sur certains passages, mais rien ne sert de se leurrer…Il s’agit quasiment d’un copier/coller, c’est assez hallucinant.

Je vais être honnête, en tant que fan de Meshuggah, j’adore cet album et je l’écoute très souvent, car il est vraiment très bon, mais s’être inspiré du groupe au point de faire dans le mimétisme est un point qui me gène profondément.

Si vous aimez Meshuggah, vous aimerez donc Bulweria Bifax, c’est évident, et si jamais vous n’arrivez plus à mettre la main sur l’un des albums du groupe, écoutez One Day On Earth, qui fera office de générique parfait. Si vous vous sentez concerné, procurez vous cet album sans attendre et faites vous votre avis. Pour ce qui est de donner une note à cet album, je préfère m’abstenir, je tiens juste à préciser que si Meshuggah n’existait pas, j’aurais mis un 9/10 bien mérité…mais c’est un fait, Meshuggah existe et je ne peux pas occulter ce « détail »…

Sheol 

www.facebook.com/bulweriabifax

http://bulweria.bandcamp.com

Lycaena Prod – 2010

Tracklist (49,50min) : 1. Getting started 2. My brother, man 3. Team spirit 4. Temporary pause 5. Joy money 6. Duality 7. Follow the guide! 8. Persisting noise 9. Follow the rhythm 10. So what? 11. Fondly thinking of you

 

BreThVo_11_2010Ce premier album de Breach The Void est tout beau tout propre, il est la démonstration parfaite des choses assez folles qu’on peut faire avec les technologies actuelles en ce qui concerne le traitement du son à toutes ses étapes. Le mastering de Tue Madsen ((Mnemic, The Haunted, Sick of it all…) et la production sont excellents, selon les critères actuels…Mais moi j’aime pas quand c’est tout propre et tout lisse, je suis une brute épaisse mais un brute épaisse sensible, qui aime bien les petites failles laissées par le côté humain de la chose. The Monochromatic Era sonne bien trop artificiel à mon gout et c’est là un point qui joue beaucoup dans l’appréciation d’un album. Le son de ce premier album de Breach The Void me fait penser à ces photos dont le grain et le bruit ont été traité avec un logiciel, le curseur poussé à fond, ayant pour résultat un rendu et une texture lissés comme un morceau de plastique, ayant perdu tout son naturel…Voilà pour le son.

En ce qui concerne les compos, le style pratiqué par le groupe est intéressant et le mélange entre Metal Indus et Electro Metal moderne ouvre des perspectives très larges et des possibilités qui sont innombrables. La maitrise du propos est évidente, les choses sont bien faites, propres et carrées, et le mélange de gros riffs, de double pédale, de chant hurlé puissant et de sonorités futuristes est intéressant dans la mesure ou le résultat est souvent assez original. Hélas, l’ensemble manque d’impact et d’accroche, et Breach The Void manque clairement d’inspiration pour exploiter un potentiel pourtant évident, et l’album ne décolle pas. Ecouté d’une traite, l’ensemble est tout de même un peu mou et s’assimile trop rapidement, avec un effet de surprise quasi nul. Le chant clair sera également pour moi un point rédhibitoire, car il manque de puissance en plus de se faire bien trop mielleux sur la majorité des passages, et semble donc retenir les compos en amoindrissant le côté catchy plutôt qu’en apportant quelque chose et en donnant plus de profondeur ou de perspective. La double pédale bien puissante (qui appelle donc logiquement quelque chose de velu pour la soutenir) avec un refrain faiblard genre boys band en chant clair par-dessus, moi ca me file une demi molle direct, (Cf. « Subversive Mind ») désolé les gars…Le potentiel est là, il ne demande qu’à être exploité différemment. 

Manque d’accroche, peu d’impact, peu de morceaux marquants…voilà un premier album qui n’est donc pas très concluant.

Sheol (04/10)

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https://myspace.com/breachthevoid

Coroner Records / Underclass – 2010

Tracklist (41,55min) : 1. Propagate 2. Subversive mind 3. Retribution engine 4. Customized genotype 5. Falling 6. Digital structure 7. EC-10 8. Ruins 9. Spirals 10. System failure

 

Dest102010J’avoue, l’idée de reprendre ma chronique du précédent album de Destrage (Urban Being) pour en faire un vil copier/coller m’a traversé l’esprit quelques instants. Mais bon, je suis pas comme ça, Hamster l’aurait remarqué, il aurait laissé Numéro 4 sortir de sa cage et je l’aurais eu accroché au sac par les dents jusqu’à ce que je daigne bien écrire un article correcte…bref, la vie quoi, avec ses hauts et ses bas, pas évident tous les jours, surtout avec des gars comme Numéro 4, qui bave beaucoup et qui montre les chicots au moindre écart…

Bon, finalement l’idée du copier/ coller est dans un certain sens légitime, puisque je n’aurais pas grand-chose de neuf à dire à propos de Destrage en ce qui concerne le style et la façon dont les italiens le pratiquent, je vais donc me citer moi-même personnellement, parce que je le vaux bien : « Blablabla… à la croisée de différents styles, les italiens se plaisent à faire mijoter pas mal d’ingrédient dans leur marmite, avec comme liant une sacré maitrise instrumentale, une énergie qui ferait passer un litron de Red Bull pour du pipi de chat…Blablabla ». Voilà, je rajouterais pour ce second album une dose de folie revue à la hausse, avec pour chaque compo l’impression que les zicos de Destrage se sont enfilé un gros pack de Duracel dans la rondelle (Cf. « Wayout »). Le point important à retenir étant le suivant : Destrage à largement les moyens de se permettre cette folie qui enveloppe tout l’album pendant presque 50minutes, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les groupes qui s’y essaient… Le duo de guitariste fait carrément parfois penser à John 5 dans ses délires, il faut quand même avoir une certaine maitrise pour y arriver ne pensez vous pas ? ! The King is fat’n’old est un album diablement efficace, original, inventif et frais, avec à chaque instant des sauts d’un registre à un autre et des plans assez hallucinants, catchy voire marrants (par contre le niveau technique fait moins rire, il donnera juste envie aux débutants de pleurer des larmes de sang et se tenant très fort leur petit cœur tout mou et en criant « pourquoiiiiii ?», tout nu sur le carrelage de la cuisine en position fœtale, les pauvres). 

Le seul reproche que je pourrais faire à ces électrons libres à la sauce bolognaise, c’est que leur inventivité mériterait d’être légèrement muselée pour bénéficier d’un peu plus de cohérence, parce que ca part parfois dans tous les sens et c’est assez déstabilisant. Numéro 4 a de la concurrence : Destrage fait penser à un groupe de schizophrènes à qui on aurait donné des instruments. Et allez savoir comment, ces schizo-musiciens s’arrangent pour sauter d’une personnalité à l’autre d’un coup sans prévenir et tout en même temps sans le moindre décalage, c’est fort quand même ! Je l’avais déjà dit dans la chronique d’Urban Being, et je le répète, parce que la répétition parfois ça sert à quelque chose (ici en l’occurrence elle ne sert pas à grand-chose mais bon, on fera comme si on voyait rien), en général je ne suis pas fan du Metal fourre tout, mais avec Destrage la sauce prend bien et on se surprend à apprécier très vite. Le potentiel de ces gars là est en tout cas très impressionnant et laisse à penser que les prochaines sorties du groupe seront encore mieux. 

Bref, tout comme le premier, l’effet de surprise en moins, je conseille ce second album aux curieux parce qu’il vaut le détour ! Si vous avez un temps mort dans votre journée, entre un bon film -de boules- et Destrage, choisissez Destrage : au moins le branlage de manche est original et la partouze des styles n’aboutie pas à une fin prévisible…

Sheol (08/10)

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Coroner Records / Underclass – 2010

Tracklist (49,41min) : 1. Double yeah 2.Twice the price 3.Jade’s place 4.Neverending Mary 5. Back door epoque 6. Smell you later fishy bitch 7. Collateral pleasure 8. Home made chili delicious Italian beef 9. Tip of the day 10. Panda vs Koala 11. Wayout 12. Back door reprise