Author Archive

Triptykon – Shatter

TriptShattEP_2010Moins de six mois après la sortie du grandiose premier album de Triptykon, “Eparistera Daimones”, le groupe nous propose avec Shatter un EP de cinq titres faisant en quelque sorte office de complément au full length. Au menu de cette petite galette qui m’a fait baver d’impatience, trois titres issus de la record session d’Eparistera Daimones, et deux cover de Celtic Frost enregistrées live durant le Roadburn Festival de Tilburg (Hollande) le 16 avril 2010, ou Triptykon était la tête d’affiche.
 
Notons, pour plus de détails, que le titre « Shatter » apparaissait déjà en tant que bonus track sur la version japonaise de Eparistera Daimones, et que « Crucifixus » (remixé et remasterisé pour l’occasion) est -sensé être- bien connu des aficionados du groupe puisqu’il s’agit du tout premier morceaux lâché par Triptykon, dont nous avions pu écouter une partie à l’époque via Myspace, lors de l’annonce de la formation du groupe sur les cendres encore fumantes de Celtic Frost, qui venait alors de splitter brutalement. Sachez également que la version live ci-présente de « Dethroned Emperor » à cela de particulier que les vocaux sont assurés par un guest de prestige en la personne de Nocturno Culto, mythique membre des non moins mythique Darkthrone. 
 
En ce qui concerne l’intérêt de l’objet, je dirais que Shatter est une excellente initiative, qui donne tout son sens à l’EP quand il fait suite à un full length (dans la majorité des cas, les groupes sortent un EP avant l’album, une sorte de mise en bouche en quelque sorte, mais Triptykon a opté pour la démarche inverse avec Shatter). Les titres « Shatter », « I am the twilight » et « Crucifixus » forment en effet un trio de qualité : excellentes atmosphères, très bonnes compos, bref, du tout bon que l’auditeur écoutera avec un grand plaisir sans aucun doute possible.
Mais dans la mesure où ces trois compos sont un poil en dessous de celles retenues pour Eparistera Daimones, on comprend qu’elles aient été choisies pour apparaitre sur cet EP, car elles sont moins percutantes et moins abouties (et encore, mis à part un « Crucifixus » dont l’intérêt ne va pas plus loin que l’atmosphère d’outre tombe qu’il dégage, les deux autres titres n’ont pas à rougir et je me dis qu’il ne leur manquait vraiment pas grand-chose pour apparaitre sur l’album sans dépareiller). Concernant les deux titres live, même s’ils sont dignes d’intérêt j’avoue que j’aurais préféré avoir droit à l’excellent « Procreation of the wicked » version live 2010, ou a un titre tiré de Monotheist, mais bon, dans la mesure ou la cover de « Dethroned Emperor » avec Nocturno Culto au chant vaut le détour, je ne vais pas faire la fine bouche, après tout si je l’écoute en boucle depuis des jours, c’est bien parce qu’il vaut le coup, ce Shatter !
 
Un EP judicieux donc, qui ne donne pas l’impression, comme souvent, qu’on nous propose les restes pour remplir le tiroir caisse. En ce qui me concerne, je n’hésiterais pas un instant à faire chauffer la CB pour me procurer Shatter.
 
Sheol (08 /10)

http://triptykon.net

www.facebook.com/triptykonofficial

myspace.com/triptykonofficial

Prowling Death – Century Media records / 2010

Tracklist (28 min) 1. Shatter 2. I am the twilight 3. Crucifixus 4. Circle of the tyrants (live) 5. Dethroned Emperor (live)

 

Pestifer – Age of disgrace

Oshy_13082010_PestiFormé en 2005, Pestifer ne jouit pas encore d’une grande popularité au-delà des frontières belges et des régions françaises limitrophes. Et pour cause, nos amis belges n’ont sorti jusqu’à présent qu’une seule et unique démo en 2006. Moi-même je n’en avais que vaguement entendu parler. Mais croyez-moi, les choses risquent d’évoluer très vite pour ce jeune groupe, car ce premier album sera sans aucun doute une arme imparable pour conquérir le public. En ce qui me concerne, une seule écoute aura suffit à poser le constat suivant: Pestifer a un potentiel énorme, et n’en est qu’à ses débuts, la marge de progression est donc encore importante. 

Pestifer évolue dans un registre à placer au carrefour du Death Technique et du Brutal Death. Je dois dire que dans les dernières semaines, j’ai eu mon lot de grosses sorties à chroniquer dans des styles plus ou moins similaires (Decrepit Birth, Diabolic, Aeternam, The Last Felony…) et je place Pestifer à leurs côtés en tant que grosse claque sans la moindre hésitation, hé oui ! Et puisque nous en sommes à parler du style, sachez que certaines influences ressortent chez Pestifer, mais subtilement, car bien que ce soit là leur premier full length, le groupe à déjà une forte personnalité. A l’écoute d’Age Of Disgrace, je pense notamment au grand Death période Human et Individual Thought Patterns, mais également à Atheist, mais encore à Decrepit Birth ou Suffocation par légères touches, je rajouterais même une toute petite lichette de Thrash sur certains passages. Vous en conviendrez, les références citées sont loin d’être des groupes de manchots ! Mais Pestifer le vaut bien. 

Sachez qu’il s’agit là d’une galette autoproduite, qui concurrence malgré tout sans aucune difficulté bien des albums à gros budgets. Hé oui, qu’on se le dise, nos amis belges la mettent bien profond à tous ces groupes qui allongent les biftons dans le but d’avoir du gros son sans âme, et qui au final n’y arrivent même pas. Le traitement du son est ici excellent à tous les niveaux : l’auditeur pourra apprécier chaque instrument sans difficulté. Le son a été travaillé de façon à ce que chaque musicien dispose d’assez d’espace pour s’exprimer, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le boulot est réussi et que Pestifer est maitre de son sujet (excellent batteur, excellents guitaristes, excellent vocaliste, grande cohésion dans l’ensemble etc.)! Ex-ce-llent messieurs, et très bon travail de Jérémy Stoz chez Mammouth Productions ! Chose assez rare pour qu’on le souligne : les lignes de basse (une frettless apparemment) sont clairement discernable. Comment dire ? La classe, tout simplement ! Très propres, très carrées, n’hésitant pas à se dissocier du reste des instruments pour jouer ses propres lignes. C’est là que la référence à Death dans les périodes citées prend tout son sens, car j’ai souvent pensé très fort au grand Di Giorgio. Y’a pas à dire, un bon bassiste avec un bon son, ca donne une dimension supplémentaire à la musique, et dans le Metal, ce n’est pas tous les jours qu’on en trouve. Bravo donc pour cet excellent travail à ce niveau. 

Pour le reste, j’ai beau chercher je n’ai aucun point faible à soulever ! Tout, de l’artwork (que je trouve excellent) aux compos sent le professionnalisme à plein nez, et surtout le talent. (Bon allé, en étant tatillon je pourrais dire que sur quelques courts passages la basse à tendance à saturer un peu). Et ce que j’aime par-dessus tout avec Age Of Disgrace, c’est la subtilité des compositions. Comprenez moi, il s’agit tout de même de quelque chose se rapprochant de près d’un Brutal Death Technique, on a donc du blast, de la vélocité et du growl. Mais ce qui fait la différence avec Pestifer, c’est que tout cela reste subtil et intelligemment dosé : pas de surenchère, pas d’esprit « je tape plus fort et je suis plus rapide que le voisin », non, le groupe nous propose un ensemble homogène et dense (la technique est bien présente), mais qui passe tout naturellement, en douceur dirais-je, avec, en plus, un traitement du son qui a un léger arrière gout old school. On peut être fin et subtil lorsqu’on joue du Death Metal. Bref, je recommande chaudement Age Of Disgrace à tous les amateurs de bon Death Metal technique. A vos écouteurs donc, future grosse pointure en vue, parole de Sheol !

PS : Pestifer cherche actuellement un label, et aux vues de toutes les merdes qui sortent tous les jours via de plus ou moins grosses structures, ce serait vraiment incompréhensible qu’un groupe aussi talentueux n’en trouve pas un rapidement. Je lui souhaite en tout cas sincèrement de trouver rapidement une structure digne de ce nom pour promouvoir sa musique, car c’est tout ce qu’il mérite ! A bon entendeur…

www.pestifer.be

myspace.com/pestiferbe

Autoproduction – 2010

Tracklist (43:00 mn) 01. Age of Disgrace 02. Contagious 03. Sleepless Century 04. Forsaken Flesh 05. Tentacles of Damnation 06. Mind Control 07. Betrayal of the Light 08. The Worm 09. Carcinogenic Matter 10.Involution Process 11.The Clue, the Lie and the Death

 

Decrepit Birth – Polarity

L’évolution de Decrepit Birth du premier album ( …And Time Begins) au second (Deminishing Between Worlds) m’avait laissée sans voix… Le groupe passait d’un Brutal Death très brutal et somme toute assez classique, mais très bien fait à un Brutal Death technique bien plus nuancé et d’un niveau incroyable. Un nouveau groupe était né contre toute attente! Et pour être honnête, j’étais ravi de cette évolution tant le nouveau visage du groupe m’avais plu : je m’étais pris une claque monumentale, qui plaçait donc logiquement l’album ainsi que le groupe tout court en bonne place parmi mes groupes favoris dans ce style, aux côtés de Necrophagist et consorts par exemple.
 
J’attendais donc de pied ferme le successeur de l’énormissime Diminishing Between Worlds…quelle excitation au moment de la première écoute et des premières impressions qui sont souvent décisives! Voici ce qu’il en ressort : Polarity s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, le style est désormais bien posé et on ne note donc pas d’évolution majeure entre ces deux albums.
 
L’ombre de Death plane toujours autant sur les compos de Decrepit Birth (on a parfois l’impression d’écouter le grand Chuck faire du Brutal Death technique !) mais l’on pense aussi à Cynic sur certains plans (dans une moindre mesure toutefois, par rapport au précédent album) et ce troisième album est, tout comme le précédent, d’une richesse et d’une virtuosité incroyable : à tel point qu’il est difficile de prétendre avoir fait le tour de l’album même après énormément d’écoutes, au casque ou avec la chaine. C’est simple, chaque écoute nous ouvre à de nouvelles subtilités et de nouveaux plans. Etant un grand fan de Death (le groupe) j’avoue que je suis aux anges en écoutant Decrepit Birth, car bien que l’influence soit encore très forte, le groupe va bien plus loin.
 
Pour différencier Polarity du précédent album, je dirais qu’ici la brutalité est légèrement revue à la baisse au profit d’une plus grande richesse mélodique et d’une plus grande finesse. Decrepit Birth semble, lentement mais surement, s’orienter vers un style plus mélodique et de moins brutal au fil des albums. Disons qu’ici, compte tenu du style, la brutalité est toujours présente bien entendu, mais elle est plus diffuse et plus subtile. La production joue pour beaucoup dans cette impression, elle ets bien meilleure que sur le précédent album : le traitement du son est parfait, très équilibré, et ne place pas la batterie trop en avant comme ce fut le cas pour le premier album par exemple, et le chant est travaillé de la même façon que sur le second album, moins typé brutal Death guttural et monocorde.
 
Sur Polarity l’équilibre parfait à été trouvé entre harmonie et technique, précision et brutalité. Bien que l’album ne dure même pas quarante minutes, il est bourré de subtilités et très dense, donc assez difficile à aborder. Due à une forte dose de technique, il est également, et comme son prédécesseur, assez hermétique. Mais je pense que de toute façon la demi-mesure n’est pas possible avec Decrepit Birth, soit on aime dès le départ, soit on n’accroche pas et on abandonne. C’est pourquoi ceux qui n’ont pas aimé le précédent album feraient mieux de ne pas s’attarder sur celui-ci.
 
Les détracteurs auront vite fait de poser une légion de détails qui peut rendre la musique de Decrepit Birth indigeste : trop de technique, trop de soli, un chant qui dérange, une influence de Death trop présente etc. Bref, quand on aime pas de toute façon les arguments sont facile à mettre en avant : je dirais que chacun à sa vision et ses attentes d’un style en particulier. En ce qui me concerne, j’ai trouvé en Decrepit Birth un groupe qui convient parfaitement à mes attentes, et Polarity ira rejoindre Diminishing Between Worlds au rang des must have du Brutal Death technique…BUY OR DIE !
 
PS : les chanceux qui auront la version physique de l’album bénéficieront en plus d’une cover du « See through dreams » de….Death sur laquelle je ne pourrais rien dire étant donné qu’elle n’est pas dispo sur la version transmise par le label.
 
Sheol (09/10)
 
 
 
 
Massacre Records/ 2010. Tracklist (38:29 min.) 01. (A departure of the sun) Ignite the tesla coil 02. Metatron 03. The Resonance 04. Polarity 05. Solar Impulse 06. Mirroring Dimensions 07. A brief odyssey in time 08. The quickening of time 09. Sea of memories 10. Symbiosis 11. Darkness Embrace