Il y a deux ans, la sortie de Dismantling Devotion avait révélé au grand jour un groupe au potentiel énorme. Après un No Reply qui souffrait encore de quelques défauts de jeunesse, Daylight Dies montrait une maturité impressionnante et plaçait la barre très, très haut. Fan de la première heure, j’attendais avec impatience Lost to the living. Je me posais la question suivante ; comment, après un album qui frôlait de peu l’excellence, les américains pourraient-ils encore nous surprendre et hausser le niveau…?
Comme pour les albums précédents, l’artwork est très sobre, mais les années passant, il s’assombrit de plus en plus. No Reply arborait des teintes bleues/violettes, Dismantling Devotion était orné d’une unique rose sur fond noir, et Lost To The living quant à lui nous laisse vaguement entrevoir dans des teintes gris foncé un visage vraisemblablement juvénile sur un fond totalement noir. Si ce n’était déjà pas la grosse poilade sur les précédentes galettes, il semble que ce nouvel album soit monté d’un cran en ce qui concerne les idées noires, et comme je le disais dans la chronique du précédent album, il est temps de sortir vos mouchoirs, je vais appuyer sur Play.
Premier constat : on retrouve toujours cette sorte de tristesse, de mélancolie profonde qui est désormais la marque de fabrique du groupe, mais toujours avec classe, sans tomber dans le larmoyant. Les riffs lourds et saturés, à la limite du Doom, côtoient la guitare acoustique qui place des arpèges tout en subtilité et en en émotion, dans des morceaux très mélodiques formant un tout homogène. Le tempo général reste lent, sauf sur quelques passages ou les riffs se font plus rapides et où le blast fait de brèves apparitions (Cf. « A Subtle Violence »). L’atmosphère qui se dégage de cet opus est sombre (…on s’y attendait !), mais elle l’est ici encore plus qu’auparavant. Pas de révolution donc, juste une légère évolution: Lost To The Living ne fait que prolonger ce que Dismantling Devotion à mis en place, et ce dernier étant passé par là l’effet de surprise est quasi nul, il faut le dire.
Cependant, au niveau des nouveautés il s’avère que les solos sont un peu plus présents (quoique toujours très discrets) et on notera que plus d’espace a été donné au chant clair de O’Rourke, qui tient le micro sur deux morceaux entiers («Wake up Lost » et « Last Alone ») alors qu’il ne faisait que de très brèves apparitions sur le précédent opus. Et ceci n’est pas pour me déplaire puisque premièrement son chant est sublime, son timbre délicat et fragile, et deuxièmement cette petite alternance chant clair/growl sur des morceaux entiers permet d’aérer en quelque sorte l’album, de marquer une légère coupure et de parer une éventuelle linéarité sur la longueur, tout en laissant aux morceaux leur unité. Et je ne finirais pas sans dire un mot sur les growls de Nathan Ellis, qui sont remarquables ; de grande qualité, profond et puissant mais aussi compréhensibles puisque chaque syllabe est bien articulée.
En guise de constat final, je dirais que même si la prise de risque est minimale, Lost To The Living, comme son prédécesseur Dismantling Devotion, est tout simplement sublime. Daylight Dies est désormais bien assis dans son style et fait preuve de toute la maturité requise pour se permettre d’être plus aventureux sur la prochaine galette, et il faudra l’être, sous peine de se répéter, c’est là la seule remarque que j’aurais à faire. En attendant, cet album, tout comme le précédent, risque de rester longtemps sur ma platine.
Sheol (08.5/10)
Candlelight Records – Innovative Promotion / 2008
Tracklist (51,28 mn) : 01. Cathedral 02. A portrait in white 03. A subtle violence 04. And a slow surrender 05. At a loss 06. Woke up lost 07. Descending 08. Last alone 09. The morning light
Tout en étant un très bon album, Ghosts Reveries nous laissait entrevoir un Opeth qui commençait à tourner un poil en rond. Le temps était venu pour le groupe de renouveler un peu sa formule et de se montrer plus aventureux sous peine de perdre de sa superbe. Le départ du batteur Martin Lopez, suivi de celui du compagnon de toujours, le guitariste Peter Lindgren, au sein du groupe depuis 16 ans, avait de quoi effrayer les fans. La question était de savoir si le groupe allait surmonter ces changements de line-up importants sans perdre une partie de sa personnalité et tout en sachant en tirer profit pour se renouveler. L’intégration de Martin « Axe » Axenrot à la batterie, puis celle de Fredrik Akesson à la guitare créeront peut être le déclic dont le groupe a besoin, c’est ce que nous sauront dans quelques instants.
Il faut que je commence cette chronique en faisant un aveu. J’ai honte, sachez le, je mérite une bonne fessée, une bonne volée au flagellum pour corriger mon erreur. J’ai été vilain. Oui, j’avoue, c’est vrai je suis complètement passé à côté des deux premiers albums de Biomechanical. Voilà mon erreur. Certes, j’ai rattrapé mon retard depuis, mais tout de même. Ne connaissant donc pas le passif du groupe, la surprise fut totale et Cannibalised m’a fait l’effet d’un bon dépucelage en règle ; c’était tellement bon qu’après coup j’ai regretté de ne pas avoir connu ça plus tôt. Alors j’ai fait quoi ? J’ai changé les draps et j’ai remis ça sans attendre.