Biomechanical_-_CannibalisedIl faut que je commence cette chronique en faisant un aveu. J’ai honte, sachez le, je mérite une bonne fessée, une bonne volée au flagellum pour corriger mon erreur. J’ai été vilain. Oui, j’avoue, c’est vrai je suis complètement passé à côté des deux premiers albums de Biomechanical. Voilà mon erreur. Certes, j’ai rattrapé mon retard depuis, mais tout de même. Ne connaissant donc pas le passif du groupe, la surprise fut totale et Cannibalised m’a fait l’effet d’un bon dépucelage en règle ; c’était tellement bon qu’après coup j’ai regretté de ne pas avoir connu ça plus tôt. Alors j’ai fait quoi ? J’ai changé les draps et j’ai remis ça sans attendre. 

Je vais devoir faire appel à votre imagination pour vous donner un aperçu de la musique de Biomechanical, car elle n’est pas facile à décrire. Imaginez donc un savant fou s’adonnant à une expérience consistant à mélanger les gènes de Warrel Dane, de Rob Halford et de Phil Anselmo. Notre bon Docteur Maboul rajoute de l’essence de heavy, une lichette de thrash et, dans un élan d’excitation, se trompe un poil dans les doses, rajoute un chouilla de substance illicite et secoue un peu trop ses fioles. Résultat de l’expérience ; John K., chanteur incroyable un peu toqué et maître d’œuvre génial, sorte d’électron libre aux capacités vocales impressionnantes de versatilité et à la créativité sans borne ! Un beau jour de l’an de grâce 1999  John K. décida d’utiliser son cerveau fécond et ses trois paires de cordes vocales pour de faire de la musique : s’ensuivirent Eight Moons, The Empires Of  The World puis l’objet de cette chronique, le bien nommé Cannibalised.

Technique, brutal, grandiloquent, inspiré, fou, original, groovy, culotté, résolument moderne ; Cannibalised est l’album des superlatifs. Imaginez qu’un orchestre classique rencontre Pantera et Judas Priest au mieux de leur forme. Ce troisième album fait l’effet d’un animal en cage qui retrouve soudain la liberté. C’est limite si il ne faut pas porter des lunettes 3D pour l’écouter. Et si les précédents vous avait fait tout drôle dans vos petites oreilles, préparez vous à saigner des tympans avec ce nouvel opus encore plus aboutit, encore plus riche, encore plus fou. Des morceaux qui ressemblent à du Pantera sous intraveineuse de Redbull (Cf. « Breathing silence »), des orchestrations épiques géniales (Cf. « Consumed », « Through hatred arise ») des solis de gratte un peu fous, des vocaux excellents –quoique parfois un peu étouffés sous la puissance des autres instruments- Cannibalised est un album dense et extrêmement riche. Plusieurs écoutes seront donc nécessaires pour se hisser hors de cette masse d’informations qui parvient à une vitesse affolante.  

Que dire de plus si ce n’est que Biomechanical est un groupe novateur, futuriste, qui arrive à donner une dimension supplémentaire à la musique actuelle et qui la renouvelle à sa façon. La folie peut être sublimée en un acte créateur ; Cannibalised en est la preuve et fait partie des disques qu’il faut écouter au moins une fois dans sa vie.

Sheol (09/10)

www.biomechanical.co.uk

myspace.com/biomechanical

Earache Records / 2008

Tracklist (47:14) : 1. Fallen in fear 2. The unseen 3.Cannibalised 4.Breathing silence 5.Predatory 6. Slow the poison 7.Consumed 8.Reborn in damnation 9.Through hatred arise 10. Violent descent.