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Nightfall – I Am Jesus

Et voici le grand retour de NIGHTFALL qui, après de grosses galères de label (notamment avec les frenchies de Holy records) remettent le couvert après un très réussi " Diva futura " nous offrant à cette époque une facette plus mélodique et accrocheuse du groupe, lorgnant plus vers le PARADISE LOST de " Icon " ou " Draconian times " que vers les premiers SEPTIC FLESH.

Et à l'instar de leurs compatriotes susmentionnés, NIGHTFALL a décidé ici de durcir un chouïa le ton sur ce " I am jesus ", distillant la brutalité avec parcimonie. Malgré cela, " I am jesus " garde un fort côté atmosphérique avec des nappes de claviers bien senties. Efthimis Karadimas, seul membre fondateur restant dans le groupe, reste le compositeur exclusif de cet album et ça se ressent dans l'homogénéité de cette rondelle.

Mais malgré ça et dés les premières écoutes, NIGHTFALL ne parvient pas à éviter le piège de la redite et tombe vite dans une linéarité fort handicapante pour savourer d'emblée cet album. Cette impression s'estompe cependant au fur et à mesure si vous avez la patience de laisser une chance à ce skeud. En effet, bourré de petits gimmicks et mélodies de guitares, cet album s'insère lentement mais sûrement dans nos cervelles imbibées.

Voilà pourquoi certains de mes confrères ne lui ayant laissé qu'une petite chance, mon rédac' chef en tête, m'ont assuré que cet album était de la merde en boîtier… Comme le bon vin, cette rondelle ne s'apprécie mieux qu'après l'avoir laissée mûrir dans votre esprit, et devient de plus en plus enthousiasmante au fil des écoutes. On découvre alors un album riche, très travaillé et bourré d'arrangements sous-jacents. Je pense notamment à cette basse ronronnante et à ces notes de piano qui ne se révèlent à vous qu'après quelques tours de piste.

En grattant la couche graveleuse qui rend cet album si difficile d'accès au prime abord, on découvrira même un disque reflétant pas mal de mélancolie, le tout appuyé par des passages empreints d'une beauté renversante (" Luciferin " et ses petits effets électroniques, suivis de son ouverture sur le refrain). La noirceur est en outre omniprésente, notamment dans ces rythmiques lourdes comme du plomb. On retrouve même quelques réminiscences très gothic metal façon vieux TIAMAT sur le titre " Semana tragica ".

La faculté de composition est particulièrement évidente et NIGHTFALL fait mouche quasiment à chaque fois avec des titres comme " I am Jesus " ou " Muscat ". La production made in Tico-Tico studios, profonde et très puissante, sert à merveille cette rondelle de feu. NIGHTFALL nous revient très fort en cet automne 2003, mais avec un album très difficile d'accès… Mais, et je me répète, c'est à vous d'avoir la patience de découvrir cette galette en profondeur afin de pouvoir la savourer pleinement.

Thortyir (08/10)

http://www.nightfallstar.com

Black Lotus records – Adipocere / 2003

Track listing (52:13) 1. Death of Neira 2. The senior lover of Diamanda 3. I am jesus 4. Pale crescendo of diamond suns 5. Luciferin (What if men could bear masters?) 6. Muscat darkdark road 7. The poor us 8. I've never dreamt the life we share 9. Treasures in aromatic tears echelon 10. Semana tragica 11. Nightfall

Coalition – Devil Revolution

Coalition_DRAprès une première démo " In darkness knight ", COALITION remet le couvert en sortant cette année son premier produit vraiment professionnel, soit ce premier album autoproduit " Devil revolution ". Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les belges ont mis les petits plats dans les grands… packaging soigné (tellement qu'ils en sont en rupture de stock !), production de grande qualité et surtout, haut niveau de composition.
 
Un coup d'œil au tracklisting, et on peut se douter que l'on a pas affaire à des poètes… Les titres parlent d'eux-mêmes : " Hate and rage ", " Bestiality ", Psychopath attitude "… On est ici en présence de bon gros death metal qui tache !
 
Après une courte intro constituée principalement de bruitages, le titre éponyme vous déchire les cages à miel. On remarque d'emblée la haute tenue des riffs, toujours puissants mais mélodiques, ainsi que les ronflements incessants de cette basse omniprésente. Le chant rappelle KATAKLYSM ou CARCASS et le jeu de batterie est simple mais ne tombe jamais dans la facilité. Cette donne nous est confirmée par " Black Prayer ", monstre d'efficacité, qui n'est pas sans rappeler le " The immortal " de ARCH ENEMY période " Burning bridges ".
 
" Psychopath attitude " nous offre un visage tourné vers les titres les plus enlevés des floridiens de SIX FEET UNDER, notamment dans cette alchimie guitare / batterie et dans la voix grasse et gutturale de David. Même constat pour un morceau comme " Hate and rage ", avec un solo de gratte à faire pâlir tous les apprentis death métalleux du benelux et des accélérations bien vertigineuses…
 
La capacité de COALITION à accoucher d'un mur de plomb ne peut être que confirmée par le court " Last dimension " sur lequel le batteur Guy nous montre toute l'étendue de son talent. " Bestiality " est quant à lui le titre fleuve de l'album, avec plus de cinq minutes au compteur, et régurgite des influences Thrash à la Kreator qui se fondent parfaitement dans l'ensemble.
 
A noter également les passages très mélodiques et mélancoliques du dernier titre " The third world war ", preuve que les Belges du sud savent varier les plaisirs.
Une des forces de COALITION est bien de savoir laisser respirer sa musique. Les plages plus calmes et lentes succèdent aux passages plus enlevés, ce qui a pour avantage de rendre cet album très comestible pour l'amateur de metal " moyen ", lequel risque juste d'être rebuté par la teneur très " brutal death " de la voix. Pour résumer, nous dirons que COALITION est un juste compromis entre un death mélodique à la ARCH ENEMY et du gros brutal qui mule à la KATAKLYSM. Une bien belle réussite pour le premier jet de ce groupe désormais très soudé après de nombreux changements de line-up. Il me tarde déjà de constater les dégâts de leur prochaine offrande qui, si de toute logique elle suit la courbe ascendante de cette formation, risque de frapper un grand coup.
 
Thortyir (07,5/10)

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Autoprododuction / 2003

Track listing (30:35) 1. Intro 2. Devil revolution 3. Black prayer 4. Psychopath attitude 5. Hate and rage 6. Last dimension 7. Bestiality 8. Nuclear crash 9. The third world war.

 

deasoultribe-murderDeuxième album pour Deadsoul Tribe après le premier opus éponyme. Et autant le premier effort ne nous avait guère transporté, que ce " A murder of crows " nous a convaincu.

En effet, le groupe, toujours drivé par Devon Grave (Anciennement connu sous le nom de Buddy Lackey dans sa précédente formation, Psychotic Waltz) nous propose ici un voyage inédit, fait de mélodies vocales à tomber, de parties de guitares inventives et d'ingénieux roulements de batterie rappelant Danny Carey de Tool… ce dernier instrument est d'ailleurs la première chose qui frappe à l'écoute de cet album, quelle technique !

Le parfait exemple en est le titre " In a garden made of stones ", lequel nous dépeint l'univers urbain et sa routine quotidienne. La production, signée Graves lui-même, est claire et sert parfaitement la musique, restituant les subtilités instrumentales dans leurs moindres détails.

On pourrait décrire cet album comme un mélange entre Porcupine Tree pour la beauté des arrangements, Dream theater pour la technique ébouriffante et le côté progressif (les longueurs en moins), et surtout A perfect circle pour son génial chanteur Maynard James Keenan, dont s'en visiblement inspiré Devon Graves (" Some things you can't return ").

La détresse et la noirceur de cet album n'ont d'égal que son esthétisme, tout est ici à sa place, des superbes illustrations signées Travis Smith (Opeth, Nevermore, Devin Townsend, etc…) aux compositions, toujours soignées et ambiancées.

A noter également, l'apparition inspirée d'une flûte sur le dernier titre, le très arrangé " Black smoke and mirrors ". Cet opus est une éclatante réussite et il me tarde déjà de voir cette formation sur scène afin de balayer mes derniers doutes. L'album de progressif ultime pour les non fans du style, souvent rebutés par les longueurs et la démonstration… Ici tout est question d'ambiance, de feeling… La technique se met alors au service des compostions on peut dés lors crier au génie.

Thortyir (09/10)

myspace.com/deadsoultribeofficial

Inside Out / 2003

Track listing (61:13) 1. Feed Part I: Stone by stone 2. Part II: The awakening 3. The messenger 4. In a garden made of stones 5. Some things you can't return 6. Angels in vertigo 7. Regret 8. Crows on the wire 9. I'm not waving 10. Flies 11. Black smoke and mirrors