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Dark_Funeral_AtteraAprès le dévastateur album live « De Profundis Clamavi Ad Te Domine » enregistré au Chili et sorti l’année dernière, j’avais un peu peur du prochain opus studio des suédois de Dark Funeral. Diabolis Interium avait déjà mis la barre très haute avec des titres comme « The Arrival Of Satan’s Empire » ou « Hail Murder », mais datait quand même de 2001. Attera Totus Sanctus (qui veut dire en avec mon latin approximatif  : destruction de tout ce qui est saint) arrive donc à point nommé pour ce dernier trimestre 2005.

Les guerriers infernaux de Emperor Magus Caligula remettent donc le couvert mais sont cette fois produit par Daniel Bergstrand (In Flames, Meshuggah, Strapping Young Lad, Behemoth entre autre) et non l’incontournable Peter Tägtgren des Abyss Studios. La production n’est donc vraiment pas en reste et la griffe « Dark Fu » est nette et toujours aussi haineuse.

Au niveau du contenu et bien ça reste du Dark Funeral, toujours imité mais jamais égalé. C’est à dire du brutal black metal ultra rapide, très violent et sans concessions. La voix de Caligula a été un peu plus mise en avant et est toujours aussi percutante, en live c’est efficace et il reste un très bon frontman. Toujours rien à dire sur le boulot de Lord Arhiman et Chaq Mol qui nous sortent des riffs tous plus « evil » les uns que les autres, ils se permettent même quelques arpèges dans certaines tracks (notamment « King Antichrist »), ce qui donne parfois un petit coté mélodique et qui aère un peu les compos. Quand à Matte Modin, qui est batteur chez Dark Funeral depuis Diabolis Interium, il reste vraiment impressionant. Une machine de guerre qui blast beat sans discontinuer, il suffit de l’avoir subit en live une fois pour s’en souvenir sans problèmes. Le seul morceau un peu mou de Attera Totus Sanctus est « Atrum Regina », mais il permet de respirer un peu car l’album et le style pratiqué sont denses comme à chaque fois.

Au niveau des compos rien de bien changeant, si on n'est pas habitué au black de Dark Funeral on ne va pas trouver de grande différence entre les morceaux. Pour ceux qui ont l’oreille brutale et qui sont adeptes des flots de haine et de violence de nos suédois, il n’y a pas de soucis à se faire, des titres comme « Godhate » ou « Angel Flesh Impaler » le montrent bien. Au niveau des lyrics j’avoue être assez surpris car elles sont plutôt bonnes. D’habitude Caligula et ses prédécesseurs vociféraient des « SATAN !!! » 150 fois par morceau et là pas une seule fois il n’est fait de référence à notre grand cornu préféré. Le thème est plutôt centré sur le Christ et les penchants qu’ont les humains pour la destruction.

En bref, pas de grosse révolution mais toujours de l'efficacité. Fans de Dark Funeral vous ne serez clairement pas déçus. Amateurs de brutal black voire de metal extrême tout court, foncez dessus, car un Dark Funeral c’est toujours bon à prendre ! Hails To The Unholy Ones !

Vice (08.5/10)

www.darkfuneral.se

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Regain Records / 2005 

Tracklist (42:58) : 1. King Antichrist 2. 666 Voices Inside 3. Attera Totus Sanctus 4. Godhate 5. Atrum Regina 6. Angel Flesh Impaled 7. Feed On The Mortals 8. Final Ritual

 

 

Criterion – The Dominant

Criterion_thedominantLes suédois de Criterion ont commencé leur carrière en 1992 en tant que groupe de reprises de Metallica. Après quelques années à affuter leurs grattes et leurs fûts et s'étant pris des refus de la part des labels avec leur première démo nommée « Sanctuary », Criterion attire Morbid Records en 2003 avec leur première vraie démo « Blackened Memories » (titre qui figure également sur cet album). Criterion signe son premier contrat de production d'album.

On peut dire que ça à sacrément évolué depuis leurs débuts en tant que sosies des « four horsemen », car à présent Criterion fait dans le brutal death. Kim Nybakken le principal guitariste, est aussi le compositeur du groupe et s'occupe tant des lyrics que de la rythmique et des solos. C'est là que je mets un petit bémol dans l'étiquette de brutal death du groupe en fait. Certes c'est violent et particulierement bourrin, mais certains passages font énormement penser à la scène thrash/death mélodique suédoise et entre autre At The Gates, The Haunted et Carnal Forge pour ne citer que les plus typiques. C'est notament dû à la présence quasi cyclique des solos et aux ralentissements que cela peut engendrer que le coté brutal du groupe pêche un peu parfois. Petite anecdote, sur le morceau « Last Breath » il y a un riff typiquement Loudblastien, on se croirait presque sur Cross The Threshold. 

Ce mélange n'est pas pour déplaire l'auditeur de musique extrême que je suis, Criterion parcourt le paysage death tout au long de leurs titres. Néanmoins le gros de l'album se constitue de riffs assassins et de tabassements de batterie qui est d'ailleurs plutôt lourde. Ici on a peu de blast beats à gogo typiques du brutal death pourtant. Quand à la voix, elle est bien foutue et a vraiment une sonorité similaire aux guitares qui sont assez abrasives.

En fin de compte l'écoute de « The Dominant » se fait avec plaisir. J'avoue que les solos me gonflent un peu par moment, alors qu'au niveau de la matière rythmique il y a largement de quoi faire. Criterion sort de temps en temps des sentiers battus avec des passages un peu barrés comme sur l'excellent « Denial ». Si Criterion arrive à s'affranchir de ce son suédois qu'on nous a déjà servi maintes et maintes fois, je pense que leur second album n'en sera que meilleur.

Vice (07.5/10)

myspace.com/criteriondeath

Morbid Records – 2005

Tracklist (34:44) : 1. Demoniac Replacement 2. The Slayer 3. Obliteration 4. Last Breath 5. Blackened Memories 6. Denial 7. Awaken 8. Suffocation 9. The Dominant

 

Cryptopsy – Once Was Not

cryptopsy-oncewasnotJ’ai été assez agréablement surpris en recevant ce cd de Cryptopsy. Car après leur excellent live “None So Live”  qui date de 2003, leur dernier album « And Then You’ll Beg » remonte quand même à 2000 ! Pour moi Cryptopsy était un peu passé à la trappe je l’avoue. Et bien ça m’apprendra à fermer ma bouche car l’arrivée de « Once Was Not » a de quoi mettre tout le monde d’accord. On sait d'ors et déjà dans quoi sont passées ces cinq années d’abstinence.

Pour les newbees et autres bleus je rappelle que Cryptopsy ne fait pas dans la dentelle ni le glam rock mais plutôt dans le brutal death/grind d’un niveau technique assez élevé. On y retrouve également le très talentueux Flo Mounier qui oeuvre en tant que batteur depuis les débuts de ce groupe canadien et qui a participé à la notoriété de Cryptopsy. Mounier étant un des meilleurs batteurs de la scène death tout simplement. On notera également que Lord Worm a remplacé Matin Lacroix et est maintenant le growler et officie en tant que parolier sur cet opus.

Niveau musique Cryptopsy apporte tout ce que j’aime dans un groupe de death, c’est à dire : bourrinitude, technicité et originalité. Sur les deux premiers points Cryptopsy n’a jamais fait défaut mais c’est sur le dernier que nos canadiens se sont démenés comme des sociopathes. Après une intro à la guitare acoustique menée par Jon Levasseur, l’ex guitariste devenu guest sur cet album, le titre « In The Kingdom Where Everything Die, The Sky Is Mortal » vous détruit littéralement les neurones ! Car entre blast beats furieux, breaks dans tous les sens et hurlements, on en prend pour son grade. Flo Mounier déverse une tonne de blast ultra rapides et techniques pendant que Alex Auburn nous sort des riffs dignes des gars de The Dillinger Escape Plan (sisi je vous assure) mais en version death. Un ami bassiste s’est montré également estomaqué devant la maîtrise de Eric Langlois, en me disant « il a combien de doigts ce mec ? ». De temps à autre on a le droit à un solo dévastateur comme sur « Angelskingarden » en plus des intros et des samples toujours bien trouvés. En fait la seule ombre au tableau est la voix de Lord Worm, on aime ou on deteste. Sa voix grave est vraiment pas mal surtout quand il est épaulé par Mounier mais ses cris aigues peuvent exaspérer plus d’un amateur. Enfin vu la qualité de l’album on va pas chipoter sur ça non plus.

En gros, si vous aimez le death qui poutre et qui propulse mamie directement au funerarium, je ne peux que fortement conseiller cet opus qui se battra ardement pour le titre de meilleur album death 2005 avec « Annihilation of The Wicked » de Nile et de « The Code Is Red…Long Live The Code » de Napalm Death.

Vice (09/10)

cryptopsy.ca

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Century Media Records /  2005

Tracklist (35:56 mn) : 1. Luminum 2. In The Kingdom Where Everything Dies,The Sky Is Mortal 3. Carrionshine 4. Adeste Infidelis 5. The Curse Of The Great 6. The Frantic Pace Of Dying 7. Keeping The Cadaver Dogs Busy 8. Angelskingarden 9. The Pestilence That Walketh In Darkness (Psalm 91 : 5-8) 10. The End 11. Endless Cemetery