Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Avec son premier album, GastiR – Ghosts Invited , Gaahl a confirmé qu’il pouvait exister par lui même en dehors de l’entité d’un groupe. Aux commandes de Gaahls Wyrd, le Norvégien est comme Diego : libre dans sa tête. Il n’a plus de compte à rendre et fait ce que bon lui semble. Tant mieux pour lui et tant mieux pour nous ; la qualité étant jusqu’à maintenant présente. La suite de cet album acclamé se présente sous la forme d’un E.P de cinq titres : The humming mountain.

Alors que l’on s’attendait a un appendice logique de son prédécesseur, Kristian Eivind Espedal prend le parti de nous surprendre. « The seed », premier titre, nous envoûte par son ambiance doucereuse. La voix est chaude, profonde. Le morceau nous emporte vers les rives d’un dark-metal qui n’a plus grand-chose à voir avec le black originel. « The humming mountain » navigue dans les mêmes eaux quoique plus électrique. Une ambiance se pose et nous emporte vers ces montagnes bourdonnantes. Ces deux premiers morceaux sont comme un cocon, presque rassurant, dans lequel l’auditeur peut se réfugier. On y est bien et on y retourne bien volontiers. Les adeptes de son travail dans Wardruna y trouverons probablement leur compte.

La machine s’emballe avec le dyptique « The Dwell/Awakening Remains – Before Leaving » où l’on retrouve les repères auquel Gaahl nous avait habitué. Amples, violents et ambitieux, nous avons à faire à deux morceaux épiques qui emballent dès les premières secondes. C’est du tout bon, tout comme cette volonté de ne pas ajouter du chant hurlé.

L’affaire se conclut avec un « The sleep » retrouvant les calmes ambiances du début.

The humming mountain est unique. A l’image de Gaahl, personnage qui n’a pas fini de nous surprendre avec ses différents projets. De quoi sera faite la suite ? Nous ne le savons pas, mais une chose est certaine, nous l’attendrons avec une grande impatience.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://gaahlswyrd.bandcamp.com/

Season Of Mist /2021

01. The Seed 02. The Humming Mountain 03. The Dwell 04. Awakening Remains – Before Leaving 05. The Sleep

Gamma Ray avait un peu sombré dans la léthargie depuis Empire of The Undead, voire dans une longue somnolence. Son dernier opus datait de 2014 ! C’est dire que l’attention de Kai Hansen était ailleurs : vers une deuxième disque d’Unisonic mais aussi un Helloween reformé pour une monumentale tournée et pour un nouveau disque globalement bien accueilli. Kai Hansen étant quand même le leader et le principal compositeur de Gamma Ray, tout ceci ne pouvait qu’avoir un impact sur la carrière de Gamma Ray qui est passée en fait à l’arrière plan.

Pourtant, Kai Hansen n’a jamais été ambigu sur ce point : Gamma Ray n’a pas été dissout et le groupe se rappelle à nos bons souvenirs via ce live fêtant ses trente ans d’existence. En effet, il était de bon aloi de marquer le coup, trente ans après la réalisation de Heading For Tomorrow. Il fallait donc fêter l’évènement… mais dans un contexte complexe : celui du confinement suite à l’épidémie de Covid-19, peu propice aux grandes tournées fédératrices. Gamma Ray a donc eu l’idée qui semble à première vue saugrenue d’enregistrer un live dans le cadre du confinement : si une salle a bien été louée et qu’une date a bien été posée, aucun public n’est présent sur ce 30 Years Live Anniversary. Mais après tout nous avons connu durant le confinement ce type de concert proposé par des artistes cherchant à casser l’isolement et l’ennui de chacun tout en maintenant une forme d’activité artistique. Cependant, en commercialisant un vrai disque accompagné d’une version filmée, Gamma Ray est allé plus loin que d’autres sur cette voie.

Un live sans public ?

Sans public présent directement, ce 30 Years Live Anniversary est-il un vrai live ? Prudemment, nous laisserons les amateurs trancher. Tout juste peut-on rappeler que certains disques live cultes comme le fameux Alive II de Kiss relèvent plus du bidouillage studio qu’autre chose. Au moins Gamma Ray joue-t-il la carte de la sincérité et de l’honnêteté : ici les applaudissements des fans ont été envoyés par ces derniers au groupe puis intégrés sur les bandes du concert. Quitte à pousser le concept de « vrai-faux live » pourquoi pas ? Le groupe s’amuse souvent de la situation lorsque Kai Hansen y fait référence dans ses prises de parole destinées à un public imaginaire.

Une fois ce constat fait, quel est l’intérêt de ce vrai-faux live assumé ? Et bien de manière étonnante, il est réel ! Tout d’abord car l’interprétation est excellente : forcément en préparant très en amont la prestation et en mobilisant tous les moyens possibles lors du jour J, un groupe aussi expérimenté que Gamma Ray ne pouvait faire qu’un sans faite. Sur la palanquées de classiques ici présents (« Rebellion en Dreamland », « Dethrone Tyranny », « Send Me A Sign »), le groupe est impérial. Au point d’ailleurs qu’on pourrait se dire que quelques autres chansons n’auraient pu être les bienvenues, même s’il faut avoir en tête que le groupe joue plus de deux heure ici.

Deux chanteurs conviés aux agapes

L’autre point d’intérêt est la présence de Frank Beck au côté de Kai Hansen au chant ici. On savait que Frank Beck était venu épauler Kai Hansen en concert depuis quelques années de cela, le chant de ce dernier se montrant de plus en plus fragile et inconstant. Nous avons ici une première version « officielle » et de qualité pour former un avis étayé. Et bien il est très positif ! Certes Frank Beck ne déploie pas un charisme enivrant sur scène, mais il s’avère être un chanteur très compétent et très impliqué (on sait que c’est d’ailleurs un grand fan de Gamma Ray). Ses interprétations sont impeccables que ce soit pour les chœurs, qui sont incroyablement bonifiés, que lors des nombreuses parties lead que lui a laissées Kai Hansen plutôt élégamment. Ce dernier se voit délesté d’une charge et se montre ainsi plus performant.

Mais le plus gros atout de ce live est sans doute la présence de Ralf Scheepers, le premier et irremplaçable chanteur des trois premiers disques de Gamma Ray. Même s’il lui était arrivé de venir ponctuellement chanter dans son ancien groupe lors de concerts dans des festivals pour un titre ou deux, il est là convié à célébrer les 30 ans du groupe sur une bonne demi-heure de musique. Évidemment dès qu’il apparait sur le monumental « Lust for Live », l’adrénaline montre d’un cran du fait de sa présence magnétique. S’il ne pousse plus autant dans les aigus que jadis, sa prestation reste très maitrisée : le savoir-faire compense le léger poids des ans que tout chanteur est amené à connaitre. On en finira pas regretter qu’un titre d’Insanity and Genius n’ait pas été intégré en remplaçant du pourtant excellent « Armageddon » pour que le climax soit maintenu durant tout le concert et permette un enchaînement parfaitement fluide sur le mythique « Heading For Tomorrow » joué pour une fois intégralement.

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, ce 30 Years Live Anniversary est bon et intéressant notamment du fait de la présence de Frank Beck et surtout de Ralf Scheepers. Tiens, cela pourrait peut-être donner à Kai Hansen l’idée d’une tournée de « reformation »  à la manière de ce qui a été fait avec Helloween ?

Baptiste (8/10)

Verycords

Tracklist : 1. Induction 2. Dethrone Tyranny 3. New World Order 4. Avalon 5. Master of Confusion 6. Empathy 7. Rebellion in Dreamland 8. Land of the Free 9. Lust for Life 10. One With The World 11. The Silence 12. Armageddon 13. Heading for Tomorrow 14. Send Me A Sign/Outro

Alors que ce sixième album de Hooded Menace est en train d’atterrir sur toutes les bonnes platines, enfonçons une porte ouverte : les Finlandais n’ont plus rien à prouver ! Car oui, à force d’enquiller les réussites, le groupe de Lasse Pyykkö est désormais bien installé sur l’échiquier death-doom mondial. Au point de devenir LA référence en la matière.

The tritonnus bell va droit au but. Dès l’intro, « Chthonic Exordium », la messe est dite ; ce sixième opus se jouera sous le signe du heavy-metal ou ne sera pas.

Le véloce « Chime diabolicus » donne la marche à suivre. Les mélodies se mémorisent instantanément, les riffs en réfèrent aux grands anciens du heavy et les huit minutes et dix secondes de ce premier titre passent à toutes vitesse. Si « Blood ornaments » joue plus sur les ambiances, on sent que le groupe se décomplexe au fur et à mesure qu’avance l’album. Le quartet fait preuve de cohérence (le groupe est resté le même depuis Ossuarium Silhouettes Unhallowed) et cela s’entend.

Moins étouffant qu’auparavant, et malgré les vocaux toujours caverneux de Harri Kuokkanen, Hooded Menace sait se faire aussi plus accessible.

« Those Who Absorb the Night » s’installe au Panthéon et résume bien la démarche décrite ci-dessus : efficace au plus haut point, surprenant mais se rapportant toujours à l’esprit originel. La suite déroule le même schéma et l’ensemble de The tritonnus bell se résume à un seul adjectif : réjouissant !

Hooded Menace réussit une fois de plus un coup de maître avec ce qui s’avère être un de ses meilleurs opus à ce jour. Tel un bon vin, Hooded menace prend de l’âge, mais gagne de plus en plus en saveur. Et celui là, nous le boirons jusqu’à la lie.

Nico (9,5/10)

Site Officiel : https://hoodedmenace.bandcamp.com/

Season OfMist /2021

01. Chthonic Exordium 02. Chime Diabolicus 03. Blood Ornaments 04. Those Who Absorb the Night 05. Corpus Asunder 06. Scattered into Dark 07. Instruments of Somber Finality