Une intro acoustique qui ne tarde pas à laisser la place aux guitares saturées, fait un poil inhabituel de la part des ricains. On commence en douceur pour balancer un uppercut en pleine poire avec « In Your Words ». De ce côté la c'est sans surprise, Lamb Of God n'a rien perdu de son agressivité, d'ailleurs l'accent est clairement mis sur cet aspect dans l'album (« Set To Fail » est particulièrement efficace). Parfois le groupe cède à la facilité et livre des titres qui n'apportent pas grand chose au delà d'une aggressivité débridée (« Contractor », « Fake Messiah »). Un petit moment de grace ou le groupe remet une intro acoustique, mais cela ne dure guère, tant la volonté de brutaliser et d'accélérer le tempo est manifeste. Pour autant, « Shoulder Of Your God », au rythme moins relevé, est une conclusion percutante (moins brouillonne que Reclamation), c'est satisfaisant pour celui ou celle qui possède l'édition limitée.

La production est plus rugueuse, à côté de Sacrament on a parfois l'impression que l'album n'a pas été autant travaillé, que la finesse est passée à la trappe. Il y avait un petit côté implacable qu'on ne retrouve pas cette fois à l'écoute. Par ailleurs, l'écart se creuse entre Randy Blythe et c'est comparses et c'est un peu gênant, tant le niveau des musiciens demeure élevé tandis que leur vocaliste ne fait pas le moindre effort au delà de malmener ses tripes et cordes vocales (on ne lui demande pas non plus de nous la jouer chanteur d'opéra mais son registre est bien faible). Comme à son habitude, le groupe n'échappe pas à certaines influences de la bay area (Metallica à l'ancienne, Megadeth…) ou à Pantera (« Dead Seeds »).

On peut comprendre que Lamb Of God donne des gages de brutalité, histoire d'affirmer (comme Pantera par le passé) qu'il ne se ramollit pas au fil des Grammy Awards, ventes de disques par palettes, disques d'or et tournées triomphales, mais fallait il vraiment revenir avec une production aussi écorchée ? Sacrament n'avait rien d'un album trop lisse sur ce point, il équilibrait l'agressivité avec un son au poil, c'est une différence pas négligeable l'air de rien… A défaut d'avoir un nouvel album incontournable, Lamb Of God nous offre un bon défouloir.

Hamster (07/10)

www.lamb-of-god.com/

Roadrunner – 2009

Tracklist (55:24)

01. The Passing 02. In Your Words 03. Set To Fail 04. Contractor 05. Fake Messiah 06. Grace 07. Broken Hands 08. Dead Seeds 09. Everything To Nothing 10. Choke Sermon 11. Reclamation 12. We Die Alone* 13. Shoulder Of Your God* * ed. limitée