Rares sont les albums aussi bien nommés que le petit dernier d’Antigama. En effet, Warning sonne d’ores et déjà comme une mise en garde qui nous enjoint à ne pas se fier à cet artwork intriguant et à prendre les précautions d’usage avant de se plonger dans ce tourbillon grindesque made in Poland.

Pour faire bref, Antigama reprend tout ce qui fait le charme du grind (morceaux courts, batterie survoltée, riffs simples et rentre-dedans, beugleur à la voix puissante). Mais ces Polonais ont plus d’un tour dans leur sac et, non contents de puiser leur inspiration dans les grands classiques, ils y ajoutent une pincée de différents genres, s’inspirant notamment de Dillinger Escape Plan, pour obtenir un résultat à la fois chaotique et rafraîchissant… Rafraîchissant, oui, même si ce terme est, d’habitude, réservé à ces albums aux ritournelles faciles plutôt qu’à des pavés grindesques chaotiques et complètement barrés. 

Cependant, ramener Antigama au statut de simple groupe grind serait réducteur, car ces bougres ont de la suite dans les idées et une inventivité sans limites (notamment sur Paganini meets Barbapapex, étrange mix de jazz et d’électro, ou sur Black Planet, longue outro sombre et froide).

Il n’est pas nécessaire d’encore écrire des pages à propos de cet album : Warning est, selon moi, un de ces albums qui ravira les fans de grind bordélico-déstructuré. À vos marques… Prêts… GRINDEZ !

Mister Patate (07.5/10)

myspace.com/antigama

Relapse Records / 2009

Tracklist (35:44)
1. Disconnected 2. Jealousy 3. City 4. Another 5. Not True 6. War 7. Heartbeat 8. Preachers Pray 9. Sequenzia Dellamorte 10. You Have the Right to Remain Violent 11. Lost Skull 12. Nightmare 13. Paganini Meets Barbaplex 14. Empty Room 15. Orange Pills 16. Black Planet

Certains albums sont touchants de simplicité. En effet, une écoute suffit pour les cerner et pour en profiter à 100 %. Souvent, le propos est brutal, les morceaux rentre-dedans et dénués de fioritures, et c’est justement ce qui fait, en partie, leur charme : un produit consommable immédiatement mais qui, trop souvent, finit rapidement dans les oubliettes après quelques écoutes…

D’autres, par contre, ne se révèlent qu’à contrecœur et multiplient les détails. Ces albums, véritables mille-feuilles, en rebutent plus d’un, et il faut multiplier les écoutes pour, petit à petit, parvenir à percer ses secrets.

Crack the Skye fait sans aucun doute partie de cette seconde catégorie. Depuis sa sortie, il squatte outrageusement mes enceintes, à raison de plusieurs écoutes par jour, car il m’intrigue au plus haut point. Les écoutes se succèdent, la progression est difficile et, plus d’une fois, j’ai été à deux doigts de baisser les bras et de laisser le soin à un de mes confrères de rédiger cette chronique…

Avant même la première écoute, un coup d’œil à l’artwork s’impose. Une nouvelle fois, Mastodon interpelle. Hideux pour les uns, inspiré pour les autres, il ne laissera personne indifférent. Mais cette pochette n’est pas le seul élément qui ne laissera personne de marbre, loin de là…

En effet, au niveau musical, Mastodon est un voyage, un périple parsemé d’embûches, de passages enchanteurs invitant l’auditeur à la rêverie et de quelques montées en puissance salvatrices. Sur cet album, un nouvel élément de taille fait son apparition : le chant, autrefois plus rugueux, se fait ici plus mélodieux, plus clair, ce qui, lors des premières écoutes désarçonne quelque peu (le seul morceau proposant un registre plus hargneux étant le morceau éponyme, avec un guest de Scott Kelly). Au niveau musical, par contre, Mastodon reste toujours aussi fouillé, à tel point qu’il est parfois difficile de voir où veut en venir le groupe.

D’un point de vue purement objectif, il faut bien reconnaître la maîtrise et l’originalité du groupe, qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour nous proposer un album vraiment inédit et déroutant. The Czar et The Last Baron, par exemple, ne laissent à aucun moment la place à l’ennui, malgré leur durée supérieure à dix minutes…

Cependant, d’un point de vue purement personnel, chaque écoute de cet album n’éveille en moi qu’une curiosité agacée, une impression d’avoir été mené par le bout du nez, aveuglé par tant de facettes, pour finalement, lorsque les dernières notes se sont tues, revenir au point de départ avec les mêmes questions, les mêmes interrogations… Crack the Skye est pour moi une demi-déception, et peut-être pourrais-je mieux l’apprécier si je me laissais aller à l’écoute sans rechercher un sens à tout cela.

Mister Patate (06/10)

www.mastodonrocks.com

www.facebook.com/Mastodon

Reprise Records / 2009

Tracklist (50:03) 1. Oblivion 2. Divinations 3. Quintessence 4. The Czar 5. Ghost of Karelia 6. Crack the Skye 7. The Last Baron

Ah! mes enfants ! Que cela fait du bien de se faire une galette de thrashcore ! Les voisins ne sont pas de cet avis mais qu'importe ?!
Broken Edge nous propose comme troisième album un disque qui donne la pêche ! Jugez en par ceci : dès le premier titre ça tape vite et fort !! Le rouleau compresseur créé par le tandem bass (Lionel) – guitare (Francis) écrase tout sur son passage, Thierry (chant) vocifère a qui peut mieux nous rappelant un certain Max lorsqu'il était chanteur dans un certain groupe brésilien ! Sans oublier le batteur, Christophe (dit 'Pich') qui, grâce à son jeu rapide et groovy, modernise un peu le genre.  
Les solos sont très présents tout au long de l'album et concernent chaque musicien. Solo de batterie (court mais bon!) sur 'Alive Inside', de guitare ben en fait sur tous les titres ! mais mon préféré se trouve sur 'Insane' et le titre 'The Last Stand' est une ode à la basse, sorte d'accalmie au milieu de tous ces assauts métalliques ! Magnifiquement accompagné par une guitare se faisant un trip oriental ! Tip top !
Par contre le chant manque sans doute un peu de 'diversité' car à côté des solos souvent techniques,  il est vrai que le chant, bien qu'agressif, manque un peu d'émotion et d'originalité !

Et si jamais la chance vous permet de voir le groupe en live, n'hésitez pas ! Foncez ! Vous ne serez pas déçus car si le groupe n'a pu sortir que trois albums (sans compter les multiples EPs) en vingt ans de carrière (et oui !!!), ils se sont, au fil du temps, forgés une solide réputation sur scène !

Cocorico !

AAA (08/10)

www.brokenedge.com

myspace.com/brokenedgemetal

Pervade Productions – Manitou Music / 2009

Tracklist (44:22) 1. Tears of rage 2. Alive inside 3. From dawn to dusk 4. Kaos/Fear 5. Protect me from myself 6. The last stand 7. Leave me alone 8. Insane 9. Bleed forever 10. Dead again