SlaWPBSLAYER, bien plus qu’un simple nom sur l’interminable liste des groupes ayant marqué l’histoire du Metal avec un grand M, un des piliers du genre, indétrônable et immuable. Les années ont beau passer, elles semblent n’avoir aucune emprise sur le groupe. Au contraire, il semble même que, depuis 2001 et la sortie de God Hates Us All, Slayer bonifie tel un bon vin, après une période que d’aucuns qualifieront de traversée du désert, avec des albums qui ne firent pas l’unanimité, loin de là. 28 ans de carrière, déjà, et le voici, ce dixième album appelé à succéder à Christ Illusion

Laissons quelques instants les sentiments de côté et faisons preuve d’objectivité : au vu de sa discographie, Slayer n’a plus rien à prouver, depuis bien longtemps, à tel point que l’on pourrait se demander s’il ne serait pas temps, pour Tom, Dave, Jeff et Kerry, de passer le relais. Au stade où ils en sont, chaque nouvel album pourrait être l’album de trop, celui qui fait trébucher une légende…

Mais Slayer n’est pas un groupe comme les autres. Là où des dizaines de groupes ont lamentablement échoué, Slayer est parvenu à maintenir le cap et à négocier plusieurs moments plus délicats. L’énergie des débuts a beau s’être quelque peu estompée, le groupe a beau ne plus avoir l’air aussi fringant qu’à l’époque de Reign In Blood ou de Seasons In The Abyss, Slayer reste une valeur sûre, un de ces groupes qui inspirent le respect.

Mais que vaut ce World Painted Blood ? Eh bien, ma réponse à cette question pourra sembler stupide, mais je pense qu’elle résume parfaitement cet album : World Painted Blood est un album de Slayer, point à la ligne. Tom et ses compères n’ont pas besoin de réinventer la roue, loin de là, il leur suffit de reprendre cette recette éprouvée qui a fait leur succès. Certes, tous les morceaux ne sont pas excellents, loin de là, et certains passages laissent une furieuse impression de « déjà entendu » (l’intro de « Playing With Dolls », notamment, qui semble tout droit sortie de « Christ Illusion », ou « Unit 731 » et son riff pompé sur un des riffs marquant la transition entre « Postmortem » et « Raining Blood »)… mais comment pourrait-on reprocher à Slayer de nous proposer ce qu’il fait de mieux, d’autant plus que ce reproche pourrait être fait à de nombreux grands groupes qui, au fil des ans, sont parvenus à élaborer leur propre son, leur « touche personnelle » ?

Avec ses thématiques traditionnelles et très slayeriennes (« Unit 731 » étant, d’un point de vue textuel, un « Angel of Death » à la sauce japonaise), World Painted Blood s’inscrit dans la lignée de Christ Illusion, qui avait marqué un retour d’un Slayer plus inspiré et plus thrash, et il contient son lot de morceaux efficaces, avec « Psychopathy Red » et « Public Display of Dismemberment » en tête (l’occasion pour Dave, d’ailleurs, de faire parler la poudre derrière ses fûts).

Nous sommes en 2009 : Metallica revient avec un Death Magnetic qui fera certes oublier le calamiteux St Anger mais ne restera pas pour autant gravé dans les mémoires, Megadeth continue de prendre l’eau et Anthrax se fait de nouveau davantage remarquer par ses problèmes de line-up que par ses nouvelles compos. Slayer, lui, est là, toujours là, fidèle au poste et inoxydable.

Mister Patate (09/10)

 

Site Officiel: http://www.slayer.net/
MySpace Officiel: http://www.myspace.com/slayer

American Recordings / 2009

Tracklist : 1. World Painted Blood 2. Unit 731 3. Snuff 4. Beauty Through Order 5. Hate Worldwide 6. Public Display Of Dismemberment 7. Human Strain 8. Americon 9. Psychopathy Red 10. Playing With Dolls 11. Not Of This God