Archive for janvier, 2010

Blaze-PromiseDingue comme un disque peut totalement changer la donne… Après la traversée du désert personnelle, commerciale et surtout artistique du père Blaze Bayley, je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec son précédent album « The Man Who Would Not Die » (2008), et j’avais reçu une sacré baffe. La tournée qui a suivi m’a profondément convaincu de la qualité des compositions et, surtout, d’un line-up aussi efficace que la première mouture du groupe au tout début des années 2000, lorsque le groupe était simplement nommé Blaze. Ne s’y étant pas trompé, c’est par le biais des planches que le chanteur entend bien redorer son blason.

Donc tout va bien dans le meilleur des mondes, Blaze Bayley est revenu au top de sa forme, il est entouré de musiciens aussi efficaces que puissants, un passage en studio et on enchaine avec une nouvelle tuerie discographique ! Et bien malheureusement non…

Passée la non surprise « Watching the Night Sky » (il a été dévoilé en avant première sur le net dans sa version live, puis studio), un titre dans la droite lignée du dernier album en date, le groupe enchaine des compositions insipides qui sentent à plein nez le manque d’inspiration. En fait sans être mauvais la plupart des titres n’arrivent pas à la cheville de « The Man Who Would Not Die ». « Promise and Terror » souffre d’autant plus de la comparaison que la bonne production donne des sonorités très proches aux deux disques, à la différence près que cette fois le chant est mis plus en avant. 

Globalement le rythme des chansons a baissé (à part pour ce qui est du titre d’ouverture, du meilleur morceau du disque « Faceless », et de « City of Bones »), et le rendu en pâti d’autant, donnant régulièrement l’impression qu’il manque quelque chose, et ce n’est pas l’enchainement des quatre power-ballades (même si « The Trace of Things That Have No Words » est un poil plus rapide) qui viennent clore cet album de façon malhabile qui pourront effacer ce ressenti.

Au rayon des satisfactions, on notera néanmoins les très bonnes prestations du batteur Lawrence Paterson, et du soliste Nicolas Bermudez, ces deux musiciens tirant leur épingle du jeu. 

« Promise and Terror » marque un net ralentissement dans la progression du groupe qui semblait en phase d’accélération. La seule explication logique serait que le précédent album avait été composé sur plusieurs années, permettant de conserver le meilleur des idées alors que cette fois, le groupe s’est enfermé en studio pour composer, ce qui donne rarement des résultats probants. Ce processus a malheureusement accouché un disque bien moyen, laissant craindre que le chanteur ait éternellement du mal à enchainer les coups de maitre.

Murder One (06/10)

www.blazebayley.net

www.facebook.com/officialblazebayley

Blaze Bayley Recordings / 2010

Tracklist (55:36): 01. Watching the Night Sky 02. Madness and Sorrow 03. 1633 04. God of Speed 05. City of Bones 06. Faceless 07. Time to Dare 08. Surrounded by Sadness 09. The Trace of Things That Have No Words 10. Letting Go of the World 11. Comfortable in Darkness

 

Résumer la carrière de Dark Tranquillity, soit vingt ans entre l'origine du death suédois et leur persévérance indéfectible dans le genre, n'est pas si difficile car un mot suffit. 
Parfaite. Oui la carrière de Dark Tranquillity est parfaite sans aucune faute de goût même si certains légers revirements ont pu tôt ou tard faire grimacer quelques fans à des époques charnières. L'album Projector fût de cela sans oublier que Haven et Damage Done mettaient à l'honneur, plus qu'habituellement, les claviers, samples et sonorités electro. Dans des proportions raisonnables évidemment, en tous cas suffisamment pour donner un peu de piment à la musique du groupe. Character et Fiction revenaient à quelque chose de plus brut dans une synthèse du passé glorieux The Gallery et The Mind's I sans oublier les éléments modernes.
Dark Tranquillity n'a par contre au fil du temps jamais perdu sa fougue, son énergie pour donner le meilleur du death mélodique, à la fois sa puissance et surtout sa grande science des mélodies imparables.
 
Seul petit reproche que je pourrais émettre, les visuels des albums dont la plupart sont l'oeuvre de Niklas Sundin, ne sont pas toujours du meilleur goût. Preuve en est une fois de plus celui du neuvième full-length, “We Are The Void”, dont l'illustration n'est pas forcément une réussite. On ne peut pas dire qu'elle soit très emballante ni motivante pour un achat éventuel ou une première approche de l'écoute de l'album. En soi c'est secondaire, la musique seule permettra de juger où en est le combo suédois en 2010. 
Dans l'attente de cet énième opus, nous avons eu le droit au fort recommandable (en tout point) double CD / double DVD de rigueur et indispensable, pour un groupe à la carrière aussi fournie, d'autant que l'objet et la retranscription de ce live à Milan sont absolument trippantes.
Bien calé dans son fauteuil de premier de la classe avec une renommée qui grandit au fil des ans, Dark Tranquillity aurait pu se contenter d'aligner une resucée de ses deux albums précédents mais c'est mal connaître le groupe qui, sans en avoir l'air, évolue, s'enrichit et gravit petit à petit le panthéon du metal (en ont-ils encore besoin ?).
Le plus étonnant dans la bande des Stanne/Sundin c'est la capacité à surprendre sans jamais réellement déboussoler l'auditeur. En gros, sur We Are The Void, Dark Tranquillity se reconnaît entre mille surtout grâce au chant de Mikael car pour la musique il y a de l'évolution à défaut de changement radical.
We Are The Void est l'album le plus ouvert musicalement parlant depuis Projector. C'est à dire que chaque morceau possède sa propre identité, certains étant plus portés sur les atmosphères alors que d'autres sont de pures tueries. Les deux premiers titres lancent la machine de façon bien particulière car les suédois abordent leur style de façon un peu différente, sonorités des guitares, samples donnant une teinte très moderne aux morceaux.  « The Grandest Accusation » et « Her Silent Language » possèdent des tempos plus modérés avec le chant clair irrésistible de Mikael. « Her Silent Language » tient son ossature mélodique sur les claviers malgré un break somptueux cadencés par les guitares.
Le travail le plus énorme et le plus concluant a été fait sur les claviers qui donnent à chaque instant une émotion, un thème mélodique ou juste un soutien aux guitares. Là où certains albums apportent cet instrument pour créer des atmosphères en arrière plan, le travail de Martin Brändstörm est indispensable à cet album. Par le passé, son apport pouvait être contesté ou décrié, il n'en est rien ici.
« Arkhangelsk », création pure de Niklas Sundin, se veut parfois dissonante alternant gros son et breaks posés avec un ressenti presque black mélodique et symphonique. 
« I Am The Void » possède le rythme le plus soutenu mais ne renie en rien les gimmicks du groupe, tout comme « Surface The Infinite » qui ne se prive pas de quelques blasts.
Le final « Iridium » est une pièce maîtresse de sept minutes  qui virevolte et fluctue dans sa rythmique reprenant la hargne malsaine de « Arkhangelsk » et des passages atmosphériques longs qui embarquent tout le savoir faire du groupe dans un maelstrom superbe qui semble diriger le groupe vers une nouvelle ère. Il n'en est rien car comme l'exprime Niklas dans l'interview, ce morceau date d'il y a dix ans.  Une carrière irréprochable, un album de tout premier plan, We Are The Void se révèlera avec le temps comme une sommité du metal au même titre que ses créateurs. Croyez le, Dark Tranquillity est au sommet de son art et va sortir le 1er Mars 2010 le meilleur album de sa discographie (mais aussi sa cover la plus laide…).
 
[10/10] Clayman
 
 
Site Officiel : www.darktranquillity.com
 
 
Century Media / 2010
 
Tracklist (47:42) : 1. Shadow In Our Blood 2. Dream Oblivion 3. The Fatalist  4. In My Absence 5. The Grandest Accusation 6. At The Point Of Ignition 7. Her Silent Language 8. Arkhangelsk 9. I Am The Void 10. Surface The Infinite 11. Iridium

 

Chimaira – The Infection

chimaira-theinfectionNon, Chimaira ne s'est pas ramolli, mais la tendance est au net ralentissement et à la lourdeur sur ce cinquième opus. On espère un uppercut, l'ouverture de la boite à claques, comme le groupe sait si bien le faire, mais Mark et ses comparses jouent avec nos nerfs, et on reste dubitatifs face à des titres lourds et un poil étouffants. Cela rappelle les débuts, désagréables du combo, les similitudes avec This Present Darkness ne sont pas flatteuses. A l'époque le groupe cherchait sa voie après tout… mais la volonté farouche de Chimaira de tout bazarder et de reprendre à zéro en jammant en studio n'est pas à la hauteur. On sort de la torpeur brièvement durant The Disappearing Sun.

Et ça ne décolle que sur Impeding Doom (après 4 minutes chiantissimes). Le titre suivant plus dynamique laisse espérer que l'affaire se finisse moins mal (après tout on s'est pris dans la tronche 20 minutes d'instrospection toute en lourdeur), le retour aux fondamentaux est efficace (blastage, gros riffs) et ferait presque pardonner le foutage de gueule du démarrage. Hélas c'est un feu de paille, ça retombe, on retrouve bien une petite accélération deux titres plus loin, mais c'est le poussif qui l'emporte. Ajoutez en guise de final un titre instrumental de 10 minutes, une berceuse idéale pour l'attente en ascenseur… Allez les gars, la récréation ça va bien, mais le prochain album vous nous mettez la barre plus haut que Resurrection !

Hamster (04/10)

www.chimaira.com 

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Nuclear Blast – 2009

Tracklist (54:10)
01. The Venom Inside 02. Frozen in Time 03. Coming Alive 04. Secrets of the Dead 05. The Disappearing Sun 06. Impending Doom 07. On Broken Glass 08. Destroy and Dominate 09. Try to Survive 10. The Heart of It All