Archive for janvier, 2011

six_reasons_to_kill_architects_of_perfectionJe ne sais vraiment pas par quel bout prendre 6 Reasons To Kill, tellement j'ai l'impression que tout est mauvais. Bon j'exagère un peu, il y a sans doute des trucs bien, notamment le fait que le groupe joue une musique agressive et non du RnB. Mais, tenter de tout faire péter avec deux guitares, une basse et une double pédale (et non une batterie comme je vais l'expliquer plus loin) suffit-il a faire un bon album ? Non ! Pas que cet album soit une bouse, je ne me permettrais jamais de dire ça a d'autres musiciens, car je n'accepterai pas qu'on dise pareil de ma musique non plus. Je garderais toujours un minimum de respect pour des mecs qui, comme nous tous, on du en chier, claquer du pognon en matos, en studio. On dû perdre du temps, se disputer, se prendre la tête sur les compos, le mixage, … Les même on dû ouvrir le champagne quand une maison de disque à daigné les signer et distribuer l'album. Mais merde, pour que la dite maison de disque décide de signer un groupe, c'est par qu'elle pense qu'il y a du potentiel ? Le seul potentiel que j'ai entendu dans 6 Reasons To Kill, c'est celui de faire fuir mon colocataire de l'appartement. Et pourtant, il est tolérant. La suite va être un peu facile, mais néanmoins nécessaire. Voyons 6 raisons de tuer cet album (haha, j'ai de l'humour aujourd'hui, mais avouer qu'avec un titre pareil, les pauvres tendent un peu le baobab pour se faire battre) :

-Le chant. Ou plutôt les gueulards. Oui, parce qu'il y a deux voix. Une qui growl bien dans les graves et qui m'a fait pensé à Dying Fetus. Une autre, plus dans un registre scream, mais avec un filtre à la con sur la voix qui enlève toute profondeur, la rend plate, sans relief, un peu comme si on y avait couplé une disto criarde et un compresseur. Je ne sais pas qui s'est occupé du mixage, mais si c'est son idée, il peut aller revoir la copie. Les deux voix, que ça soit la grave ou l'aigue sont chiantes a mourir, aucune imagination dans le placement du chant, du premier au dernier morceau, on nous balance la même intonation, le même style, … Puis a force, les gruiiiicks sont CASSE-COUILLE et je pèse mes mots, on en peux plus, stop !

-La batterie. Bordel, encore un batteur qui a oublié que la batterie, ça se joue aussi avec des mains et que, non, le but du jeu n'est pas d'uniquement taper sur les deux pédales au sol. Mec, non seulement, il y a une troisième et ça s'appelle un Charley (mais je ne fais guère d'illusion sur son utilisation) et en plus, les mains ne servent pas qu'a faire du blast ou taper chaque temps sur une cymbale. Encore un batteur de « metal » qui est frappé du syndrome « double kick or die ». Il y en a tellement que c'est fatiguant, le jeu des mains est monotone, pour ne pas dire inexistant, et le jeu au pied casse tout le peu d'ambiance qu'on peu trouver sur certains morceaux.

-La basse. La quoi ? Tu sais, le truc qu'on distingue a peine sur « Distinction » quand tout les autres s'arrête de jouer. Ben oui, volume 1 quand les autres sont sur 10, avec tellement de disto et d'aigus que ça claque et ne ressort pas pour un balle du mix. La basse, ça ne sert pas a faire jouer un pote en plus ou a faire « comme tout le monde » et avoir un bassiste sur scène, ça sert a amener de la profondeur dans le son, des graves et a faire trembler le seul. Mais que, si le gars est bon, il peu vraiment apporter un plus en jouant sur les tonalités, des notes de passages bien foutues, de la rigueur rythmique, … Ici, non, la basse suit les guitares de A a Z, et ne se fait pas entendre assez. Exception faite pour l'instrumentale en fin d'album (mais cet instru étant très dispensable, et n'ayant strictement rien avoir avec le reste de la musique …). A revoir donc.

-Les guitares. Et les riffs ne manière générale. Je n'aborderai même pas les breakdowns incessants et tellement téléphonés, tellement entendus, qu'on en vient a se demander si c'est pas de la provocation malsaine. C'est peut-être le but du jeu après tout. Les riffs ont déjà été aussi entendus partout. Ca, c'est pas très grave, le nombre de notes et d'accords n'est pas infini, et dans un style aussi balisé et éculé que le métalcore, ça n'a rien d'exceptionel. Mais la, trop is te veel, comme on dit a Bruxelles.

-Le morceau pour les minettes. Bon, il est clair que ce genre d'album est calibré pour les ados boutonneux en mal de sensations fortes. Mais de la a caler une sorte de « baladcore » au milieu du bordel, fallait oser, sans déconner ! Et vas y que je commence avec une petite voix claire moisie, des arpèges à la guitare, un peu de tom a la batterie (miracle !) et en backing vocal : du growl. Ben ouais mec, on est des métalleux (point de vue a discuter encore). Je vous fait grâce des paroles, bien entendu « i caaan't beliieeeeeeeeeeeeve youuuu » (désolé).

-Le mix, et le son en général. Americain, proprounet, puissant mais lisse comme une patinoire. Il n'y a rien qui en ressort. C'est sec, et il y a tellement de palm-mute sur fond de double, que ça file le hoquet. Un pote m'a dit un jour « tous ces groupe de petits jeunes, ils essayent de sonner comme Messhugah ». Je ne sais pas si c'est vrai, mais ça y ressemble. Mais sans le talent des suedois. -7, parce que ça mérite une 7ieme raison : les samples électro-je-sais-pas-quoi. Si jamais les voix, la double pédale et la ballade ne vous on pas encore donner l'envie de changer le disque, je ne doute pas que les samples ici et là vous feront penser que, finalement, cet album n'a vraiment pas grand chose pour lui, devient vraiment chiant au bout de 4 morceaux. Allez les jeunes, on retourne écouter Slayer et on apprend a faire du vrai metal. Je mets quand même 2 sur 10 : un point parce que ça reste un album violent qui m'a fait parfois pendant quelques secondes tapoter du pied au sol. Et un autre point pour avoir persévéré dans la musique jusqu'à sortir un album, un peu comme un prof d'unif mets un point si vous avez mis votre nom sur la feuille d'examen, mais que vous rendez feuille blanche. Pour la forme.

Poney (02/10)

www.myspace.com/sixreasonstokill

Massacre Records – 2011

Tracklist : 1. Welcome To Forever 2. My Bitterness 3. False Absolution 4. Perfection 5. Awaken 6. My Poison 7. Day Of The Apocalypse 8. Scum Belongs To Scum 9. Wandering Stars 10. Buried To The Sea

 

But We Try It – Dead Light

29012011_-_ButSigné chez Massacre Record avec leurs petits amis de 6 Reasons To Kill, But We Try It est aussi un groupe de métalcore a deux voix, une grolw (mouais..) et une scream.

Mais, autant 6 Reasons To Kill a trébuché et est tombé le nez dans la médiocrité, autant But We Try it s'en sort (un peu) mieux, a tous niveau. Le niveau des musiciens est un cran au dessus. Et ça se remarque dès les premières notes. L'album -le premier du groupe- s'ouvre sur un morceau avec un intro qui propose un beau petit solo de guitare sans chichi ni fioriture, mais qui est de bonne augure.

Si le chant est très typique et un peu monocorde/monotone, mais c'est de bonne guerre, les jeunes allemands de But We Try It n'avait sans doute pas en tête de révolutionner le genre. Et de toute façon, ce n'est pas ce qu'on demande : on veut un album qui soit agréable a écouter, bien foutu, avec de bonnes idées. Un album qui propose quelque chose, un album qui donne envie qu'on le réécoute. Et a ce petit jeu, But We Try It réussi la où d'autres ont lamentablement échoué. Il faut quand même avoir l'honneté aussi de dire qu'ils ont essayé de sortir du schéma habituel sur certains morceaux, notamment « The gift and the curse ».

On retrouve bien sur tout les stéréotypes qui vont avec le style dans la musique, comme pour le chant. Mais ici, les deux guitaristes se complètent a merveille. Jeu en harmonie, petits solis, son bien distincts. Même la basse trouve sa place dans le mix et dans les compos et fait son boulo avec tout les honneurs.
Le batteur ne tombe pas dans le panneau de la double (il y en a d'ailleurs assez peu), propose un jeu qui sort des trucs qu'on peut habituellement entendre dans ce style, avec un jeu plus « classique », plus rock, plus métal. Moins agressif, mais lourd, très lourd. Un très bon point donc pour la batterie.

En ne tombant pas dans le panneau de la violence a tout prix, ni celui de la vitesse, But We Try It a marqué son essai, et l'a transformer. Un album qui, j'en suis sur, fera même plaisir a écouter aux métalleux un peu réticent au métalcore pour son jeu de guitare inventif, son chante qui tente parfois de sortir des sentiers balisés, une batterie qui ne tombe pas dans le panneau.

Correct, sans plus, mais agréable à l'écoute.

Poney (06.5/10)

www.butwetryit.com

http://butwetryit.bandcamp.com

www.facebook.com/butwetryit

Massacre Records / 2011

Tracklist : 01. Bloodritual 02. Cruel World 03. The Gift And The Curse 04. City Of Ghosts 05. Everything Falls Apart 06. Remember Me 07. The Great Disaster 08. Embracing Darkness 09. Dead Lights I: The Rising 10. Dead Lights II: The Path to New Hope

 

Antropofago – Beyond Phobia

AntrBeyPho_012011J’avais été bien enthousiaste à l’écoute de la demo 2010, qui en l’espace de douze petites minutes, laissait entrevoir un bon potentiel de la part d’Antropofago, et une personnalité intéressante. Plus rapidement que je ne le pensais, le groupe nous revient avec son premier album signé sur le label hollandais Miceli records, fort de douze nouvelles compos et remontés à bloc.

Une nouvelle fois le travail est très pro : l’artwork en jette, la production est soignée, et le son est très propre (peut être un peu trop d’ailleurs) et on peut discerner tous les instruments nettement, comme sur la démo, avec notamment une basse bien audible. On appréciera dès lors le travail qui a été fait sur chaque compo, avec un niveau technique assez élevé ; une guitare sans faille, une basse très carrée et relativement mise en avant dans le mix, et une batterie hyper précise (le rendu est parfois d’ailleurs peu naturel, je me demande si le groupe n’a pas un peu retouché ça par la suite). On appréciera également le retour des vocaux très particulier de Melmoth the wanderer, qui se caractérise par un registre très personnel pour du Brutal Death, une sorte de mélange entre le growl et le chant Black, qui semble cela dit lui aussi peu naturel. Ma foi, ca passe plutôt bien comme ça, même si les vocaux manquent légèrement de puissance et de nuance : à la longue les lignes de chant paraissent assez monotones. Il me semble que comme la guitare, elles auraient mérité d’être mises un peu plus en avant dans le mix, pour se sortir des lignes de basse et de batterie par exemple.

Le fait de passer d’une démo de douze minutes à un album trois fois plus long induit également quelques travers qui n’étaient pas vraiment discernable sur un quart d’heure, mais qui deviennent évidents ici. Le genre de « défauts » qui sont totalement imputables à un premier album. Une certaine impression de répétition et de linéarité par exemple. Beyond phobia manque un peu d’accroche et de passages marquants. Sur quatre morceaux, ca passe, mais sur un album entier ce n’est pas le cas. Le groupe fait pourtant un bon travail technique, la maitrise est évidente et constante tout au long de l’album (il y a une évolution flagrante par rapport à la démo qui justifierai que l’on rajoute un « technique » derrière le Brutal Death) et il fournit l’effort d’inclure quelques samples ainsi qu’un instrumental qui aère intelligemment l’ensemble (« Nightfall thoughts »), même s’il arrive légèrement trop tard. Pourtant le sentiment qu’Antropofago se répète est bien là, car le problème vient premièrement des compos elles mêmes, qui donnent l’impression de suivre toutes un peu le même schéma et d’être bloquées en mode blast un peu trop souvent, et ensuite du traitement du son, qui donne un ensemble un peu trop homogène. Il manque quelques breaks avec un tempo moins élevé, dans le style de « My darkest hour » ou de « Burnt alive » qui sort un peu du lot, et quelques gros riffs velus simples et faciles à retenir. Beyond Phobia souffre d’un défaut majeur qui nuit à l’ensemble : le manque de variation et de naturel dans le son.

L’album nous offre quand même de très bons moments (« Arachno », « My darkest hour » par exemple) et démontre une personnalité déjà bien marquée, et c’est ce que nous retiendront. Je réitère ce que je disais dans ma chronique de la démo de 2010 : Antropofago à un très beau potentiel, et Beyond Phobia, au-delà des défauts inhérents au manque d’expérience et de cette critique exigeante qui en découle, est un bon premier album.

Sheol (07/10)

myspace.com/antropofagometal

Miceli Records / 2011

Tracklist : 1. Intro 2. Hundred eyes 3. Ghost in the closet 4. Arachno 5. My darkest hour 6. Diabolus ex machina 7. Wrinkled skin 8. One more second 9. Panic room 10. Burnt alive 11. Nightfall thoughts 12. Paranoid visions (part II)