Archive for avril, 2012

Wretched, c'est sur, ça poutre. C'est d'ailleurs là pour ça. Au petit jeu des étiquettes, on est quelque part entre le Death-Core-Brutal aux accents Technico-Melodico-core(-brutal).
Bon…On connaît la propension des Metalheads, et assimilés Coreux, à aimer la musique violente, tout ce qui fait mal, toussa toussa.

Loin de moi l'idée de philosopher, mais, j'ai envie de vous demander : est-ce que cela suffit à notre bonheur et notre pain quotidien ? Oui, me répond une brute, tout en laissant mourir dans sa gorge houblonisée un "Fuckiiiiiiin' Slayer", le bras levé, deux doigts pointés vers le ciel. Non, me répondrons bien d'autres. Je vous évite la description d'une sorte de Patrick Rondat sauce James LaBrie.

Mais entre ces deux extrêmes ? (Ah, Corpse-Metal-Grinder-666 me souffle à l'oreillette que je ne suis vraiment qu'une tapette et que Slayer ne represente plus le sommet de la brutalité en Metal. Crève donc sale gosse.)

Bref…Entre ces deux extrêmes, y a un juste milieu. Pour le dire clairement, et pour revenir à Wretched -oui, je m'égare, je m'égare-, point trop n'en faut. Oui, Wretched sait jouer vite et fort. Oui, Wretched est technique. Mais putain, on se fait chier, on se fait grave chier.

Bon, l'intro. Déjà, les mecs. C'est quoi ce binz ? Pourquoi, bon Dieu (tiens, je sais pas pourquoi je lui met un majuscule à lui) 30% des groupes s'évertuent à nous coller une intro symphonique de 15 plombes en début d'album ? What the fuck ? A quoi ça sert ? A rien ! J'écoute la première fois pour être sur et certain que ça ne dure pas juste 10 secondes avant que la pâtée ne débarque, et si ce n'est pas le cas, dès l'écoute suivante, je passe à la piste deux. Dans le genre intro inutile, «Oblivion» se perche très haut. Quand le reste de l'album est bon, on s'en tape de l'intro. Quand il est moyen, on se dit que c'est du temps, et de l'argent, gaché.

Ensuite, c'est le Bliztkrieg : «Imminent Growth» est sans doute le titre le plus violent de l'album. Quelques petites mélodies histoire de dire que chez Wretched aussi, on sait faire des arpèges ou développer une gamme, mais pas trop hein. Le pire, c'est la voix. Ni growl puissant ou pechu, grave et qui fouttrais les miquettes (genre George Fisher ou Glen Benton). Nan, une sorte de chant à la Nergal, sur lequel on ne sait pas trop combien de filtres sont ajoutés. Alors, pour Nergal, c'est sympa, c'est cool, c'est la Polish Death Metal Touch. C'est pas parce que ça à bien fonctionné pour Behemoth qu'il faut en foutre partout (message d'interêt général). Juste derrière la voix, plaçons quand même la batterie : ça frappe, ça cogne, mais quasiment uniquement sur le temps fort et sur la caisse claire, avec un peu de double et de la ride. Finesse ? Wablief ?

Je vous passe la suite, ça y ressemble beaucoup. Notez une chose : c'est pas mauvais, mais ce n'est pas non plus interessant.

Et puis, surprise. Piste 7.  Ca commence doucement et au bout de deux minutes, on se dit "tiens, un instrumental… et pas mal en plus". C'est «Environment» qui démarre. Et puis ça continue sur un deuxième titre, puis un troisième. Carrément ! D'où ça sort, quel est le lien avec le truc avant ? Pff…on sait pas. Le gratteux à du composer un truc et ça a été tapé au milieu de l'album. Pourtant, la sauce prend, la musique gagne en énergie, en complexité, on sourit. Ah, c'est bon ça ! C'est même en fait très bon. Mais ouais ! Les mecs, j'ai pigé, arrêtez tout de suite le Brutal-Core Mélodique aux amphet', vous êtes fait pour des machins instru à la sauce Post-rock/core bien lourd.

Avec «Karma Accomplished» le groupe reprend une posture Core plus "classique", avec cependant quelques éléments un peu Djent (oui, il faut un peu chercher dans le riff de guitare principal) et un chant à deux voix. Pour finir, «Decimation», sort les mouchoirs et les violoncelles avant d'exploser gratuitement dans un grand cri. Ni bon Ni mauvais, mais je préfère ça aux 3 ou 4 premiers morceaux. Heureusement que j'ai tenu jusqu'au bout (bon, en même temps, ça ne dure que 34 minutes). Un album vraiment décousu. Dommage, il y a des bons trucs, mais des mauvais aussi. Qu'en retenir au final, je ne sais pas trop. A moins d'être un fan absolu de ce genre musical, sans doute pas grand chose (ah si, les instrumentaux).

Poney [6/10]

Mypace : http://www.myspace.com/wretchednc

Victory Records – 2012

1. Oblivion 2. Imminent Growth 3. At The First Sign Of Rust 4. Dilated Disappointment 5. Repeat… The End Is Near 6. Dreams Of Chaos 7. The Stellar Sunset Of Environment Pt. 1 (The Silence) 8. The Stellar Sunset Of Environment Pt. (The Rise) 9. The Stellar Sunset Of Environment Pt. 3 (The Son Of Perdition) 10. Karma Accomplished 11. Decimation

Unleashed – Odalheim

2011, la nouvelle tombe, telle un couperet : Dismember splitte. Envolés, mes rêves de voir le Big Four du Death suédois sur une tournée commune ! Je pleure toutes les larmes de mon cœur, bombe le torse, lève le poing vers un ciel de plomb zébré d’éclairs et hurle : « Thor, fils d’Odin, pourquoi Dismember ? Pourquoi pas Unleashed ? » (1). En effet, parmi les 4 piliers du Death suédois, Unleashed est celui avec lequel j’entretiens une relation assez ambiguë, oscillant entre l’amour et la haine, entre le headbang et le froncement de sourcils.

Eh bien, je dois reconnaître cette fois qu’Unleashed m’a bien surpris. Bon, nous n’y échapperons pas, notre pote Johnny a, une fois de plus, prévu un ou deux de ces morceaux qu’il affectionne tant, avec une phrase qui revient en leitmotiv et qu’il fait crier par le public au moins 9 fois en live. J’exagère à peine, les fans ne me contrediront pas, et c’est justement ce type de morceaux qui me sort par tous les orifices. Heureusement, ici, Unleashed reste relativement sobre à ce niveau et nous propose plutôt un album bien équilibré, bien pensé et efficace. Certes, tout n’est pas parfait : ainsi, je me demande toujours ce que des Mayas peuvent bien faire sur un album de glorieux Vikings. Signe de la fin des temps, ou simple excuse pour permettre à Johnny de pousser la chansonnette en espagnol (2) ? Cependant, même s’il n’apporte rien de véritablement neuf à l’édifice Unleashed, Odalheim s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur qui, ma foi, restait plutôt efficace. Pas grandiose, certes, mais suffisant pour ceux qui ne font pas la fine bouche et ont envie de se secouer bêtement la tignasse.

Odalheim ne permettra certainement pas à Unleashed de rattraper ses deux acolytes du désormais Big Three du Death suédois, mais l’affaire est entendue depuis des années déjà. Reste un groupe ultra-orthodoxe dans sa manière de bosser, une bande de Vikings qui mène son drakkar de pillage en pillage tout en évitant les écueils mais sans jamais signer un fait d’armes suffisamment éclatant pour faire de l’ombre à ses concurrents directs.

[6,5/10] Mister Patate

Site Officiel :  http://www.unleashed.se
Myspace Officiel :  http://www.myspace.com/unleashed

Nuclear Blast Records – 2012
Tracklist 1. Fimbulwinter 2. Odalheim 3. White Christ 4. The Hour of Defeat 5. Gathering the Battalions 6. Vinland 7. Rise of the Maya Warriors 8. By Celtic and British Shores 9. The Soil of Our Fathers 10. Germania 11. The Great Battle of Odalheim

(1) J’avoue, j’ai un peu enjolivé l’histoire. En fait, je lisais Blabbermouth au bureau, j’ai vu que Dismember splittait et je me suis dit : « Merde. Bah, Blabber a pris mes tofs pour illustrer l’article sur la disparition de Dismember, toujours ça de pris ». Après, j’ai bu un café et j’ai commencé ma journée de travail.

(2) (oui, après l’Assimil Allemand Unleashed, toi aussi, essaie l’Assimil Viva España con el señor Hedlun)

Ah ben ça y est, les polonais de CRYSTAL VIPER ont décidé de se la jouer « occultes » pour leur nouvel album. Le label annonce une musique sombre et lourde, le groupe fait son coming-out et dévoile ses influences black & death… A part faire peur aux petits enfants, cette mascarade ne rime à rien tant CRYSTAL VIPER reste droit dans ses bottes en proposant 10 titres heavy metal très très classiques, typés NWOBHM.

L’ombre d’IRON MAIDEN plane plus que jamais sur cet album et on dira, pour être gentil avec les polonais, qu’ils ont ajouté ici et là un petit côté « evil » à la MERCYFUL FATE. Cela se concrétise aussi par un chant particulièrement criard et franchement saoulant de Marta Gabriel (chant, guitares). La demoiselle en fait des tonnes et cela m’a vite gonflé. Gros carton rouge de ce côté. Sinon, musicalement, les compositions tiennent la route mais tout est archi-classique : la structure des chansons, les harmonies de guitares, les refrains… La voix féminine apporte forcément un petit plus mais cela commence aussi à devenir assez commun.

CRYSTAL VIPER ayant voulu particulièrement soigner les atmosphères pour les rendre plus sombres et malsaines, le groupe a utiliser de nombreux artifices comme ces chœurs, des bruitages et des claviers. Sans révolutionner le son des polonais cela apporte un peu de profondeur et ces ajouts sont plutôt bienvenus. Quelques chansons ressortent un peu du lot : « It’s Your Omen » et son orgue, ou encore « Fire Be My Gates ». Mais bon pas de quoi se relever la nuit non plus. Les (heureux ?) premiers acheteurs pourront bénéficier de deux titres supplémentaires : une reprise de « Tyrani Piekiel » de VADER chanté en duo avec Piotr "Peter" Wiwczarek et « Ghosts Of Sherwood » extrait de la BO du film Robin Hood: Ghosts Of Sherwood, un film d’horreur un peu cheap qui doit bientôt sortir. La reprise de VADER est sympathique, le chant extrême de Wiwczarek contrastant avec le performance de Marta Gabriel.

Quelques bons moments permettent à CRYSTAL VIPER de ne pas complétement se vautrer avec ce nouvel album mais l’orientation occulte sonne un peu ridicule. Crimen Excepta pourrait servir, au mieux, d’amuse-bouche en attendant les grosses sorties Heavy Métal de l’année, comme SABATON par exemple.

[06/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.crystalviper.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/crystalviperofficial

 

2012, AFM Records

Tracklist (51:37 mn) 01. Witch’s Mark 02. Child Of The Flame 03. It’s Your Omen 04. Crimen Excepta 05. Medicus Animarum 06. The Spell Of Death 07. Hope Is Gone, Here’s New Law 08. Fire Be My Gates 09.Tyrani Piekiel (Vader cover) 10. Ghosts Of Sherwood