En ce 23 juin plus ou moins ensoleillé et une semaine après un Hellfest quelque peu éprouvant, en avant pour le traditionnel Graspop Metal Meeting de Dessel ! Car après tout, même si l'herbe est plus verte ailleurs, ne boudons pas notre plaisir d'avoir un festival metal aussi bien organisé dans notre plat pays ! Malgré une affiche très intéressante, la programmation du running order ne m'aura convaincu de ne venir que le samedi, refusant d'avoir à choisir entre Slayer et Cannibal Corpse, ni même entre Behemoth et Gojira ! 
 
Après m'être garé le plus près possible du site du festival (sans pour autant payer des tarifs exorbitants comme à Werchter Boutique), je remonte une longue rue remplie de bars et autres snacks ambulants, amusé de constater qu'au contraire d'un Hellfest ou d'un Summer Breeze, les festivals en Belgique créent un vrai microcosme aux abords du site, où la fête semble même parfois battre son plein ! J'en profite pour boire un coup et manger un hamburger à des tarifs plus ou moins raisonnables (vis à vis de ceux pratiqué à même le site du festival), et récupère enfin mon bracelet, pour enfin fouler du pied la plaine de Dessel. J'ai pu au passage voir une affiche particulièrement intéressante, et pour la peine chers lecteurs de Metalchros, je vous recommande chaudement de surveiller le line up des Lokerse Feesten !!
 
Direction Marquee 1 pour le premier concert de cette journée diablement chargée, Alestorm ! Je constate directement une nouveauté sur le site, chaque Marquee est désormais équipée d'un écran géant à son entrée, permettant aux festivaliers de profiter des concerts sans pour autant devoir rentrer sous les chapiteaux parfois bondés, comme quoi, si parfois le site du GMM peut sembler manquer de « magie » en le comparant à celui du Hellfest par exemple, on ne peut pas nier le côté relativement pratique de l'organisation de l'espace ! Mais revenons sur Alestorm, et que de chemin parcouru pour eux depuis 2008, la première fois où j'ai eu l'occasion de les voir ! En effet, ils venaient de sortir leur premier album, Captain Morgan's Revenge, et jouaient devant un public relativement clairsemé sous le Metal Dome. Quatre ans et deux albums plus tard, le groupe est devenu une véritable pointure du folk metal et joue sous les Marquee généralement pleines à craquer ! Le concert est relativement sympathique et la setlist alterne efficacement entre les trois galettes du groupe dans une ambiance relativement bon enfant. Mention spéciale pour Death Throes of the Terrorsquid, une compo épique de près de huit minutes flirtant énormément avec le black metal, que je n'aurais jamais cru pouvoir entendre en live et rappelant qu'Alestorm ne fait que se bonifier avec le temps, en incorporant bon nombre d'éléments « extrême » dans leur musique. Un excellent show conclu comme il se doit par le désormais traditionnel Captain Morgan's Revenge tiré de l'album du même nom ! 
 
Petit passage par le bar, qui fera mal au portefeuille (le ticket est désormais à 2,50€ !) et une fois abreuvé petite promenade dans le Metal Market. Quel dommage qu'il faille toujours s'acquitter d'un droit de passage pour pouvoir accéder à la partie du Market où se trouvent les distros ! Ainsi, pour pouvoir aller dépenser ses deniers, il faut payer un ticket ! C'est moche et je ne comprends pas pourquoi, années après années, l'organisation continue d'utiliser cette formule ! Mais bon, soit, je flânerai une petite heure au total, en trouvant quelque perles (EXHORDER !!) avant d'aller voir Suicidal Angels jouer sous le Metal Dome ! 
 
Suicidal Angels, c'est un peu mon gros coup de coeur en thrash metal ces dernières années ! Probablement l'un des groupes les plus intéressants de la nouvelle vague de thrash metal qui sévit depuis quelques années, les Grecs ont décidément toujours la patate sur scène, tout comme leur show pile une semaine plus tôt à Clisson, où le quatuor avait réussi à sortir la tête du cul des festivaliers à dix heure du mat'. Montée sur scène sur Bloodbath, titre d'ouverture de leur dernier album, le groupe enchaine directement sur Bleeding Holocaust et Reborn in Violence, tout deux tirés de l'excellent Dead Again. Le groupe se déchaine, et le public aussi, à grand renfort de wall of death et autres circle pit. Quelques fans agitent des drapeaux grecs que le groupe se fera un plaisir de récupérer pour afficher fièrement sur le backline, et après un Moshing Crew dédicacé au plus gros wall of death qu'aura jamais connu la Metal Dome, c'est avec un léger goût de trop peu que le concert s'achèvera sur un Apokathilosis endiablé. Putain, deux fois en une semaine, et j'en redemande !
 
Direction Marquee 2 ensuite, pour All Shall Perish que j'avais également pu voir au Hellfest. Et comme pour Suicidal Angels, faire passer le show d'une Mainstage à une scène plus petite et relativement moins ouverte (sous chapiteau quoi !) c'est octroyer un puissant bonus d'intensité à l'ensemble ! La setlist, identique, fera la part belle aux deux derniers albums du combo deathcore, Awaken the Dreamer et This is Where it Ends, non sans écarter quelques plus vieux morceaux tels que Deconstruction et son wall of death transformé en pit hardcore XXL pendant le breakdown central, et Eradication en final. Le son était parfois un peu approximatif mais le concert fut bien bon et aura eu le mérite de proposer un circle pit géant, parcourant facilement les trois quarts du chapiteau ! 
 
Un rapide coup d'oeil à Brutal Truth, et je déciderai de faire l'impasse sur Exodus afin de manger un morceau avant Nasum. De nouveau, scandale, dix euros pour une portion de frites et une misérable louche de carbonnades, et pourtant c'est ce qui avait l'air d'être le plus consistant / meilleur rapport quantité / prix ! Si ça continue, il faudra hypothéquer sa maison pour venir en festoche ! Comme je m'y attendais, pas grand monde de présent pour le show de Nasum. Il faut dire que jouer en même temps que Megadeth, au Graspop qui plus est, ça vous coupe énormément d'affluence ! Eh bah les mecs ils ont pas idée de ce qu'ils ont raté putain ! Comme je ne suis pas très bon pour les longs discours, voici un résumé condensé du show de Nasum : Pinage, bifle, fistfucking et re-pinage ! 
 
Avant d'aller voir Fear Factory, je passerai rapidement par la Mainstage histoire de checker Megadeth. Malgré un kick trop triggé et trop mis en avant, le show du Hellfest était excellent, surtout le final sur un puissant medley Holy Wars / Mechanix, et comme j'arrivais sur place pour la fin de Peace Sells, je me réjouissais de revivre le même moment d'anthologie… Seulement il n'en fut rien ! Megadave nous balancera Holy Wars en entier et sans interruption, pas de grosse surprise genre pan dans la gueule, coucou James, je joue MON Four Horsemen, non ! C'est le sourire aux lèvres que je pars me placer Marquee 2 pour mater Fear Factory, après tout Mechanix moi j'y ai eu droit, toi pas ami Graspopeux ! 😀
 
Fear Factory, c'était pas mal. Enfin non, c'était pas terrible. Mais c'était bien quand même ! Explication : le groupe monte sur scène avec quelques minutes de retard, et ne termine même pas le premier morceau, à quelques secondes de la fin dudit morceau, BAM ! La façade qui lâche ! On entend vaguement le morceau se terminer sur scène, et on attend facilement dix à quinze minutes que le problème soit résolu. La bande à Dino recommence enfin à jouer en balançant Edgecrusher, le concert reprend son cours, et voilà t'y pas que merde, le chanteur est complètement à coté sur les parties en chant clair ! Bon, en mettant ces menus problèmes de coté, le show était pas mal, mais à chaque partie en chant clair c'est toute une Marquee qui grince des dents ! Le nouveau single, The Industrialist, rend pas mal en concert. Mais à cause de la coupure de façade en début de concert, c'est sur un sentiment d'inachevé que FF termine sa prestation sur un bon vieux Replica peut être un peu trop vite expédié. 
 
Comme j'ai un trou d'une heure avant Pennywise, je décide de rejoindre des amis pour Twisted Sisters. Autant le dire directement, c'est un groupe qui me laisse complètement indifférent, pour ne pas dire qu'il m'ennuie profondément, et je ne retiendrai rien d'autre de ce concert que la bonne humeur générale sur We're Not Gonna Take It et I Wanna Rock. Mouais, je me tire bien vite me réfugier sous la Marquee 2 pour la dernière fois de la journée, histoire d'aller mater les punks de Pennywise. Il fait chaud sous le chapiteau, et TOUT LE MONDE scande le fameux Bro Hymn en attendant que le groupe monte sur scène, l'ambiance est festive à souhait et la bonne humeur générale ne redescend pas au fur et à mesure que le groupe nous balance ses brulots punk entre deux railleries sur Limp Bizkit. Un show positif et dans le groove, conclu par un brutal combo Fuck Autorithy / Stand by Me et le fameux, l'énorme, le grandiose Bro Hymn repris par la foule entière, moment chair de poule et grosse fête générale ! C'est (décidément !) le sourire aux lèvres que je retourne vers la Mainstage pour les oh combien décriés Limp Bizkit, et je ne vous referai pas le coup du report 2010 à propos de Soulfly en tête d'affiche, mais je pense toujours pareil ! (pour vous rafraichir la mémoire : http://metalchroniques.fr/guppy/articles.php?lng=fr&pg=4640)
 
A ma grande surprise, le groupe jouait déjà, et semblait avoir commencé à l'avance, sur un morceau que je ne connaissais pas, mais heureusement j'ai réussi à être bien placé pour le morceau suivant, qui m'a renvoyé plus de dix ans en arrière, My Generation, un titre plutôt évocateur de la véritable expérience que je vais vivre du début à la fin de ce concert. Et c'est un Fred Durst visiblement ravi d'être là et très communicatif qui sera le maître de cérémonie de ce show faisant la part belle à leur album Chocolade Starfish and the Hot Dog Flavoured Water. J'ai pu voir Pennywise railler Limp Bizkit à longueur de show, il semblerait qu'Exodus ait fait de même car Fred n'arrêtait pas de les charier en retour. Wes Borland semblait sortir hier soir de Slipknot, avec un masque affublé de leds pour un plus bel effet dans le noir. Tout au long du set, Fred Durst s'est montré très humain, descendant au plus près de son public pour chanter le dernier refrain de My Way tout en serrant des mains (d'ailleurs, je ne sais pas si je suis le seul à l'avoir remarqué, mais il a agrippé la même main pendant facilement deux longues minutes à ce moment là) ou invitant un fan à chanter Eat You Alive sur scène avec eux ! Après un petit interlude où le groupe s'amusera à reprendre Smells Like Teen Spirit de vous savez qui, ainsi que quelques riffs bien connus (Master of Puppets…), la fête continue de plus belle avec Break Stuff, Nookie, Take A Look Around… Autant de classiques faisant sauter la pleine de Dessel d'un seul homme. Petit passage obligé, et à mon sens inutile, la reprise de Behind Blue Eyes, chantée seul sur scène par un Fred Durst assis « pour plus d'intimité » tandis que la guitare acoustique était samplée, pour reprendre sur le single du dernier album, Gold Cobra. Et c'est déjà la fin, ou presque, car pour le final, le groupe invite un maximum de filles à les rejoindre sur scène, tandis que le DJ du groupe passera un morceau de hiphop et le Angel of Death de Slayer, avant de finir en apothéose sur Rollin' dans un bordel monstre, la scène envahie de fans. Une putain de claque dans la gueule, le meilleur concert de mon Graspop, si pas de mon année ! 
 
Et comme chaque année, la journée se termine sur une after party au Metal Dome, DJ Metal, danseuses sur scène, bières en main, une excellente cuvée que ce Graspop 2012 ! 
 
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