Revoilà le « supergroupe » du Texas, composé rappelons le de membres de Mudvayne, Pantera, Nothingface, et Damageplan. Vous voyez le topo ? Un line up composé de quadras un poil fatigués avec du bide, qui n'ont, cela dit, rien de bras cassés et dont on pourrait attendre au minimum un disque qui renvoie au garage tous les jeunes dont les groupes de core encombrent le marché du disque. 

Hélas non. Les riffs gras et abrasifs s'alignent sans surprise rappelant tour à tour des compos des groupes susmentionnés, la production de Vinnie Paul ne cessera d'évoquer Pantera. Les structures des compos sont balisées, tout au plus on pourra se féliciter que l'horizon se soit élargi vers un Hard Rock US, mais gras, très (trop ?) gras. Les textes sont aussi binaires que les compos, et parfois on frôle le ridicule (« Drink Drank Drunk » pour n'en citer qu'une). La grosse production stéroîdée masque mal le côté poussif de l'ensemble. Il y a bien quelques sursauts d'orgueil qui font illusion, telle l'entame agressive et energique de « War In Me ». Les deux titres suivants entretiennent l'illusion et le manque de souffle se fait entendre par la suite. Jusqu'au coup de grâce que représente la prévisible ballade syndicale « Between You » and « Nowhere ». On remonte péniblement la pente, jusqu'au titre final. Et on s'étonne de la durée de l'album, qui semble interminable. Le groupe aurait été inspiré de larguer deux titres en route pour rendre l'album plus percutant. Du potentiel, mais trop de déchets en cours de route.
 
Hamster (05/10)
 
 
 
Eleven Seven – EMI / 2012
 
Tracklist (45:13):
1. War in Me 2. Band of Brothers 3. Rage/Burn 4. Drink Drank Drunk 5. Bigger God 6. Between You and Nowhere 7. Call It 8. Why Does It Always 9. WM Free 10. Dig Myself a Hole 11. What It Takes to Be Me