Archive for novembre, 2012

Sans trop savoir pourquoi, je sens que cette après-midi avec les italiens d’EVERSIN va être assez longue. Et une première écoute confirme que je n’ai pas tiré le haut du panier et que le tube d’Efferalgan posé à côté de mon bureau va y passer. Le groupe est né eu début des années 2000 sous le nom de FVOCO FATVO. Trois albums sont sortis sous ce nom-là. En 2010, ils signent un contrat d’exclusivité avec Alkemist Fanatix Europe, un agence de management et change leur nom en EVERSIN. De cette nouvelle entité nait un quatrième album, Divina Distopia en 2010 puis un cinquième cette année, Tears On The Face Of God.

Les transalpins annoncent d’entrée la couleur en présenant leur musique comme le son de la guerre. Un beau programme en perspective. Et effectivement on ne peut pas leur enlever un certain talent pour « agresser » l’auditeur via une musique très agressive et tranchante. La guitare mène les débats et enchaine salves sur salves. Le premier titre « For The Glory Of Men », un instrumental, n’est pas désagréable et pose de solides bases au niveau technique. Les choses se gâtent par la suite avec le début du chant. Franchement la performance d’Angelo Ferrante me casse les oreilles du début à la fin. Il en fait des tonnes et le soufflé retombe assez rapidement. A travers cette moulinette, les compositions tournent rapidement en rond, cela gâche franchement le plaisir. La guitare a parfois quelques fulgurances qui sauvent les meubles mais Tears On The Face Of God sonne quand même bien poussif. EVERSIN a souhaité mélanger puissance et technique, une musique à la fois violente et épique mais la mayonnaise ne prend pas. La présence de Tony “Demolition Man“ Dolan (ATOMKRAFT, VENOM, MPIRE of EVIL) au chant sur un titre apporte un léger mieux mais sans jamais vraiment convaincre. Le son de la batterie est très brut et la production en général est assez décevante.

Finalement, je me demande si EVERSIN n’aurait pas mieux fait de proposer un album instrumental à même de faire émerger les qualité techniques et de composition des italiens. Ici le chant n’est pas à la hauteur, Ferrante s’égosille plus qu’il ne chante (« Nuclear Winter » ou « Under The Ocean ») alors que derrière c’est souvent pas trop mal. Difficile de percevoir le vrai potentiel d’EVERSIN dans ces conditions…

Oshyrya (05/10)

 

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My Kingdom Music / 2012

Tracklist (45:41 mn) 01. For The Glory Of Men 02. Prophet Of Peace 03. Nightblaster 04. Tears On The Face Of God 05. Nuclear Winter 06. Death Inc. 07. The Tale Of A Dying Soldier 08. Under The Ocean

SECRET SPHERE est un groupe de power métal symphonique italien né en 1997 de l’initiative du guitariste Aldo Lonobile. Après quinze ans de carrière, il ne reste plus grand-chose du groupe original à part Lonobile et Andy Buratto à la basse. De clone inspiré de RHAPSODY sur les deux premiers albums, les transalpins ont su petit à petit évoluer et développer leur son tout en réussissant à maintenir un bon niveau d’ensemble. Les deux derniers opus en sont la preuve avec un très bon Sweet Blood Theory en 2008 (chronique ici) et un Archetype agréable en 2010 (chronique ici). La question du chanteur a enfin été reglé avec le départ de Roberto « Ramon » Messina au profit d’un chanteur déjà bien connu dans le landerneau métal italien, Michele Luppi (ex-VISION DIVINE, THAUROROD). Inspiré par des groupes comme SAVATAGE ou encore QUEENSRYCHE, SECRET SPHERE s’est lancé le défi, pour ce septième opus, de proposer un album concept complexe et inspiré. Cet album est construit à partir d’une nouvelle spécialement écrite par Costanza Colombo à la demande de Lonobile.

Portrait of a Dying Heart débute par un long instrumental chargé d’immerger l’auditeur dans l’univers du groupe. Très mélodique, ce premier contact est positif. SECRET SPHERE n’a pas hésité à multiplier dès le début les ambitions, les mélodies et les rythmes. Ils font immédiatement étalage de leur talent et de leur maitrise technique. Pour preuve, quelques passages ici et là me rappelle la face la plus progressive d’un DREAM THEATER… La suite est un peu plus classique et attendue avec un power métal tranchant et franchement efficace. Concept oblige, le côté « visuel » de la musique a été développé pour Portrait of a Dying Heart et les transalpins ont su habilement ajouter chœurs et orchestrations. La résultat est assez enthousiasmant, massif et équilibré. Autant l’album précédent, Archetype, avait manqué de construction et sonnait parfois un peu patchwork autant cette fois il faut saluer le travail de cohérence réalisé. Michele Luppi offre une bonne performance même si il me semble que SECRET SPHERE n’a pas forcément gagné au change après le départ de Messina. Pour la tournée qu’ils avaient partagé avec GAMMA RAY, ils s’étaient adjoint les services d’un Alessandro Conti (RHAPSODY) déjà pétri de talent. Dommage qu’ils n’aient pas pu/su le conserver.

Sans être follement original, SECRET SPHERE a su, avec Portrait of a Dying Heart, intelligemment mélanger tradition et modernité au niveau des sonorités et des orchestrations. Ils ont également su faire cohabiter des compositions classiques et d’autres très ambitieuses et plus complexes au sein d’un même album sans que l’ensemble n’en pâtissent. Sans atteindre les sommets de leurs modèles, les italiens ont compléter le travail attendu, un album à même de plaire au plus grand nombre.

Oshyrya (08/10)

 

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Scarlet Records / 2012

Tracklist (52:22 mn) : 01. Portrait Of A Dying Heart 02. X 03. Wish & Steadiness 04. Union 05. The Fall 06. Healing 07. Lie To Me 08. Secrets Fear 09. The Rising Of Love 10. Eternity

Pour détourner une formule de Brassens : « L'âge ne fait rien à l'affaire, quand on est… talentueux, on est talentueux ». C'est ce qui me vient tout de suite à l'idée dès qu'il s'agit de parler de ce troisième opus de Black Country Communion, Afterglow. Malgré ses soixante ans, Glenn Hughes enchaîne avec ses compères Joe Bonamassa, Jason Bonham et Derek Sherinian les disques au rythme d'un par an, sans que la qualité ne fléchisse en rien. Après un phénoménal 2, Hughes et les siens, adoptant le rythme de parution qui avait cours dans les années 70, proposent encore du très bel ouvrage. Une telle inspiration à un rythme si soutenu est rare en une époque où les mastodontes du hard rock accouchent péniblement d'un disque moyen tous les quatre-cinq ans (je vous passe les noms). 

J'insistais sur la question de l'âge car c'est comme toujours le doyen du groupe, Glenn Hughes, qui est l'auteur de la majorité écrasante des morceaux. Cette fois, à la différence du disque précédent, Bonamassa, très accaparé par sa carrière solo n'a pas proposé de chansons même s'il a participé aux arrangements. Ses solos lumineux (« This Is Your Time » sur lequel il est très en verve), sont son principal apport, tout comme sa guitare rythmique au son délicieusement classic rock

Les principaux titres tels l'endiablé « Big Train », le puissant « Confessor » au gros refrain ou la superbe pièce crypto-progressive, « The Circle », sont l'œuvre d'un Hughes totalement habité. On ne peut que tirer son chapeau devant sa prestation, notamment au chant, à un âge où la plupart des chanteurs se ressentent nettement du poids des années. Son chef d'œuvre est assurément le titre éponyme et ses six minutes tout en nuances, que n'aurait pas renié un Genesis de la grande époque. 

Un paragraphe doit être consacré à Jason Bonham. Sa prestation est totalement excellente, notamment sur « Midnight Sun ». Il serait vraiment temps que l'homme soit un peu plus considéré comme autre chose que « le fils de ». Et ce d'autant plus que le batteur a amené quelques compositions qui rivalisent avec celle de Glenn Hughes : « This Is Your Time », « Midnight Sun » et un excellent « Common Man ». Si Glenn Hughes semble se plaindre durant les interviews du peu d'implication de Bonamassa dans le groupe, il ne peut rien dire envers Bonham. 

Espérons que les propos quelque peu désabusés de Glenn Hughes sur le groupe n'obère pas le futur de Black Country Communion. Car avec cet Afterglow, il vient encore de revigorer un style qui en avait bien besoin, montrant que le classic rock peut tout à fait marrier l'hommage aux plus grands et la novation. 

Baptiste (8/10)

 

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Replica – Mascot / 2012

Tracklist (57:51) : 1. Big Train 2. This Is Your TIme 3. Midnight Sun 4. Confessor 5. Cry Freedom 6. Afterglow 7. Dandelion 8. The Circle 9. Comman Man 10. The Giver 11. Crawl