Archive for mai, 2013

thedawn_tdbtwCréé en 2005 sur les cendres de Inmate, The Dawn est un groupe formé à la bonne école du « Do It Yourself ». Dès Loud tunes and furry tales, le groupe se positionne dans un créneau musical peu facile d'accès, en mêlant punk, hardcore, grind et post-metal noisy. La formation décide ensuite de répandre sa musique en assurant avec brio les premières parties de groupes prestigieux (Converge, Today Is The Day…). Ce qui nous amène, après un split avec Every Reason To, à ce nouvel effort : They Die Better That Way.

Disons le tout net, ce deuxième album est une grosse claque venue de nulle part. Doté d'une puissance de feu digne d'une division de Panzer, The Dawn ne laisse pas de répit à son auditeur… Et ne fera pas de prisonniers. Grand disque tordu, malade et abrasif au possible, They Die Better That Way impressionne à tous les niveaux. La barre est placée très haut. Et ce grâce à ses musiciens, fin techniciens, qui montrent l'étendue infinie de leurs capacités. Sans oublier Nico (chant) qui s'occupe du côté émotionnel de l'ensemble. Notons aussi une production parfaitement adaptée et un mix chapeauté par Scott Hull (Pig Destroyer) qui rendent le tout presque sans défauts.

Musicalement fascinant car direct dans sa façon de proposer son post-hardcore torturé, The Dawn peut prétendre se mettre au niveau des plus grands (au hasard Converge). C'est en tous cas une des grandes découvertes de cette année 2013.

Nico (9/10)

Site Officiel: https://www.facebook.com/thedawnhxc?fref=ts

Trendkill/ 2013

01. Dive 02. Manhunt 03. Genocide 04. Neon Lights 05. Cannibal Date 06. Let Me Go 07. Alien 08. Nailwound 09. Turn Around And Shut The Fuck Up 10. Utrum Virgo Maria Semen Emiserit In 11. The Question 12. Dead End 13. 66666666 14. Holy Fear

Burzum – Sôl Austan, Mâni Vestan

371031C’est plutôt agaçant, cette manie qu’ont certains artistes de ressentir le besoin de prouver qu’ils existent en alignant les sorties, quitte à oublier quelque peu l’aspect qualitatif de la chose. Quantité vs qualité, l’éternel débat, et il n’existe aucune règle applicable à tous en la matière. Certains pondront de petits chefs d’œuvre tous les ans (oh, pas forcément toujours des albums entiers, mais aussi des EP, des splits), d’autres laisseront filer quelques années avant de revenir avec un album solide… mais beaucoup confondent vitesse et précipitation et nous proposent tout ce qui leur passe par la tête. 

Dans le cas de Burzum (dont c’est déjà le cinquième album en trois ans), la démarche est encore différente. En effet, ce brave Varg ne s’est pas contenté de nous pisser cinq copies presque identiques. Après le retour au Black, il nous avait ainsi proposé un album de réenregistrements, suivi d’un Umskiptar plus bancal, moins inspiré. En bref, nous avions pu découvrir non pas une, mais trois facettes différentes de Burzum, et voilà qu’il nous en propose une quatrième pour le moins surprenante.

Tiens, ils l’ont de nouveau coffré ?

Eh oui, Varg renoue avec ses amours instrumentales, un peu comme à l’époque Dauði Baldrs ou Hliðskjálf, les deux albums sortis alors qu’il passait du temps au frais et en cabane. À l’époque, les obligations liées à son statut de prisonnier expliquaient l’utilisation d’un synthétiseur (les autres instruments étant interdits). Ici, le choix est délibéré. Varg serait-il conscient des limites de sa voix ? Impossible à dire, ce brave bougre est trop occupé à déverser ses théories plutôt douteuses sur son site officiel. Ou à gambader dans les forêts, déguisé en soldat du Moyen-âge. Non, la raison est plus simple… 

On navigue ici dans le dark ambient, la musique de film… et c’est là qu’on découvre l’existence de Forebears, un film de Marie Cachet (madame Vikernes) et de Varg Vikernes. Le sujet ? « Varg VIKERNES embarks on a spiritual journey back in time, to the Stone Age (around 30 000 BC) to a previous life. He sees the distant past through the eyes of his former self, and doing so understands the meaning of the forgotten bear cult rituals, that still influences the modern mind. He discovers that these age-old rituals are the roots to all philosophies, traditions and religions ». En gros, pour faire un raccourci très réducteur, le personnage de Jésus a été inspiré par un ours. Et la soundtrack ? Dans le mille, Émile !

Bon, je ne jugerai pas le film (je ne l’ai pas vu, et je ne compte pas le regarder), mais s’il est à l’image de la musique, je sens qu’on va s’emmerder grave. Sôl Austan, Mâni Vestan est long, contemplatif, répétitif, et son seul véritable avantage par rapport aux albums « prison » est la qualité du son, rehaussé par la présence d’une guitare sèche à de trop rares moments. Burzum cherche en vain à créer une ambiance de réflexion, de contemplation… Mais le seul sentiment qui pointe rapidement le bout de son nez, c’est la lassitude. 

Mister Patate (ennui/10)

 

Site officiel 

Byelobog Productions / 2013

Tracklist (58:05) : 1. Sôl austan 2. Rûnar munt þû finna 3. Sôlarrâs 4. Haugaeldr 5. Feðrahellir 6. Sôlarguði 7. Ganga at sôlu 8. Hîð 9. Heljarmyrkr 10. Mâni vestan 11. Sôlbjörg

 

TesseracT – Altered State

tesseract-altered-stateCéder à la facilité, bacler la chronique, échapper à la mauvaise pression des albums qui s'accumulent. Simple et -parfois- tentant. Sauf que, contrairement aux croyances répandues à notre sujet par quelques trolls et boulets, on ne mange pas de ce pain là. Pourtant avec TesseracT j'aurais pu sans peine le faire, avec une recette assez simpliste, un poil de ton suspicieux, pour souligner une fois encore le chauvinisme de la presse britannique concernant la scène locale, et reprendre le sempiternel cliché sur le thème si c'est progressif, c'est (forcément) chiant…
Sauf que depuis 12 ans on s'en tient à une seule ligne de conduite qui tranche pour le meilleur et pour le pire, cerner si l'album qu'on nous propose vaut plus que le silence, ni plus ni moins. Partant de ce postulat TesseracT retrouve toutes ces chances. "Altered State" part d'un principe qui sert de fil rouge à l'album, le thème du changement, mis en lumière part un changement notable dans le line up, avec le départ du chanteur Daniel Tompkins, déjà remplacé à deux reprises, par Elliot Coleman, puis par Ashe O'Hara pour l'enregistrement de l'album. Nombre de groupes auraient sans doute trébuché avec l'épreuve du changement du vocaliste, mais TesseracT a toujours surmonté cette difficulté, après tout Ashe O'Hara est le cinquième chanteur du groupe (promis on attendra le dixième vocaliste pour évoquer un lien avec Spinal Tap).
L'album est découpé en quatre parties censées illustrer les changements traversés par le groupe ces dernières années : Of Matter, Of Mind, Of Reality et Of Energy. Changement et continuité, le groupe ne bouleverse pas fondamentalement de figure de style pour autant mais évolue par petites touches, "Altered State" impose avant tout son metal progressif, avec une atmosphère éthérée toujours aussi finement ciselée par les nappes de claviers (et un son au poil établi par le guitariste Acle Kahney, et le bassiste Amos Williams). Si l'on doit retenir une évolution majeure c'est bien le fait qu'Ashe O'Hara s'en tient au seul chant clair. La section rythmique aux influences jazz, et notamment la basse ronflante fait toujours partie de la marque de fabrique du groupe, tandis que les riffs de guitares un poil rugueux sont en retrait au profit de la tendance mélodique. L'expérimentation, l'ajout de petites touches est toujours de mise, comme par exemple sur le morceau "Calabi-Yau" et sur le final "Embers" ou s'illustre un saxophone. L'album mérite l'écoute intégrale d'une seule traite, fluide et moins contrasté que ses prédecesseurs, il n'en demeure pas moins solide et accrocheur. TesseracT arrondit les angles mais témoigne d'une vitalité à toute épreuve.

Hamster (08/10)

www.tesseractband.co.uk

www.facebook.com/tesseractband

www.myspace.com/tesseract

Century media / 2013 

Tracklisting (55:55) 1. Of Matter – Proxy 2. Of Matter – Retrospect 3. Of Matter – Resist 4. Of Mind – Nocturne 5. Of Mind – Exile 6. Of Reality – Eclipse 7. Of Reality – Palingenesis 8. Of Reality – Calabi-Yau (saxophone) 9. Of Energy – Singularity 10. Of Energy – Embers