Si je voulais être méchant, je dirai que SCHÖNGEIST est un beau représentant de la catégorie des groupes opportunistes doués pour capitaliser sur toutes les tendances du temps (ah ben zut c’est écrit maintenant). Né en 2006 par le chanteur (et qui apparait sur tous les visuels, melon vous avez dit melon ?) Timur Karakus, les allemands ont déjà à leur actif deux albums: Liebeskrieger (2009) et Keine Zeit (2011), passés presque totalement inaperçus de ce côté du Rhin. Il faut dire que la musique proposée est tellement calibrée marché teuton que le succès est loin d’être évident dans nos contrées.
Pour Wehe! voici les ingrédients de la recette : un chant en allemand, grave si possible, un pseudo rock gothique, la présence d’une violoniste (on se demande bien pourquoi) et enfin des boucles, des sonorités typiquement électro. Mélangez le tout et vous aurez une passe partout mais dont les couleurs et l’aspect permet d’attraper le chaland pas très regardant. C’est de la bouffe facile, rapidement digérée et tout aussi vite évacuée. Les premières bouchées sont agréables avant d’être progressivement envahi par un sentiment d’écœurement et de déjà-vu. La musique proposée est loin d’être désagréable mais quand les tours de passe-passe sont trop évidents cela devient gênant. Le manque d’originalité est assez rédhibitoire pour SCHÖNGEIST. Si au moins les chansons étaient super réussies, on pardonnerait aisément aux allemands mais là bof bof. Dans le genre, très récemment MONO INC (chronique ici) fait bien mieux. On passera sous silence la reprise du hit de Kylie Minogue & Nick Cave « Where the Wild Roses Grow », l’intérêt étant proche du néant absolu. Karakus montre là simplement ses limites comme chanteur.
On sent ici que tout est super professionnel, le producteur Carlos Perón, membre fondateur du groupe mythique YELLO, connait le boulot sur le bout des doigts et a su formater SCHÖNGEIST comme il se doit. Maintenant les amateurs ne sont pas obligés de toujours agir comme des pigeons. Oui j'ai le droit de prendre mes rêves pour des réalités.
Oshyrya (05/10)
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Oblivion – SPV GmbH / 2013
Tracklist (39:29 mn) 01. Wehe! 02. Tief! 03. Wieder 04. Zusammen Allein 05. Ich Bin Dafür 06. Es Zählen Die Sekunden 07. Kenne Mich 08.Traumtanz 09. Lebe 10. Where The Wild Roses Grow
Tous les pays ont leur anomalies culturelles, des groupes un peu honteux que beaucoup aime bien quand même malgré une qualité relative. En France par exemple, nous avons INDOCHINE (merci d’envoyer vos lettres d’insultes à la rédaction qui fera suivre vers la poubelle). Et bien les allemands peuvent compter sur OHRENFEINDT. Du bon rock typé australien pourquoi pas bien que le créneau semblent saturé en ce moment (AIRBOURNE, STICKY BOYS…). Mais un clone d’AC/DC chanté en allemand, le monde aurait pu s’en passer. Pourtant OHRENFEINDT semble bénéficier outre-Rhin d’une belle fanbase. Auf die Fresse ist umsonst est le cinquième opus des teutons. Il y a des mystères parfois…
Ici presque tout est cliché. Seul le titre de l’album est original (se faire tabasser est gratuit). La pochette de l’album est risible, c’est quoi cette photo pourrie ! Et musicalement, ce n’est pas vraiment mieux. En fait si, s’il n’y avait que la musique, pas originale pour un sou et archi-prévisible, nous pourrions nous amuser une bière à la main mais le chant en allemand réduit ce faible espoir à néant. Difficile à expliquer mais la langue de Goethe ne s’adapte qu’aux forceps à ces riffs made in AC/DC ou ROSE TATOO. Je ne dis pas que la langue de Molière passerait mieux mais là c’est décidemment non. Cerise sur le gâteau, le chanteur/leader Chris Laut n’impressionne pas plus que cela et les compositions manquent nettement de relief et d’accroche.
Pour résumer, si vous êtes allemand ou amoureux fou de la culture allemande et vous trouvez dommage de ne rien comprendre aux chansons d’AC/DC, n’achetez pas OHRENFEIDT mais plutôt un dictionnaire anglais-allemand. Sur le site du groupe, on trouve des photos de fans qui se sont fait tatouer le logo du groupe sur le corps. Preuve que de soudaines apparitions de folie collective peuvent apparaitre à tout moment et n’importe où.
Oshyrya (03/10)
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AFM Records / 2013
Tracklist (49:45 mn) 01. Auf die Fresse ist umsonst 02. Alles oder nichts 03. Jetzt oder nie 04. Rock’n’Roll Sexgöttin 05. Königin der Nacht 06. Prinzessin 07. Egal 08. Prokrastinations-Blues 09. Durch die Nacht 10. Rock’n’Roll Show 11. Ruf mich nicht mehr an 12. Strom 13. Heim
La carrière de Tony Niva débute au milieu des années 80 mais on perd rapidement sa trace dans les limbes des multiples groupes sans grand avenir hors de sa Suède natale qui vont se succéder. NIVA le groupe sort un unique album, No Capitulation, en 1994 avant de splitter. Tony Niva est fugitivement apparu sur nos radars en 2001 en intégrant LION’S SHARE pour l’album Entrance. Nous le retrouvons en 2011 via une chanson appelée « Janitor Of Love » écrite pour le concours de sélection du candidat suédois à l’Eurovision. Ce fut un échec mais cette collaboration avec Roger Ljunggren et Marcus Persson continua et les démos produites dans la veine AOR/rock mélodique attira l’attention du label Marquee Avalon. Après 16 ans de silence, NIVA le groupe renait et propose en 2011 un album, Gold From The Future. Deux ans plus tard, voici la suite, Magnitude, chez AOR Heaven.
Comme pour le précédent disque, toutes les chansons ont été composées en groupe par Tony Niva (chant), Roger Ljunggren (guitares) et Marcus Persson (claviers). Aidés d’un bassiste et d’un batteur, les trois complices offrent aux fans européens onze titres dans une veine AOR/rock mélodique très classique. Les mélodies sont très soignées, les refrains doivent claquer pour un maximum d’impact. Cela reste très doux, un rock accessible à même de plaire au plus grand nombre. La guitare mène les débats mais les claviers ne sont pas en reste et donne un peu de corps à ces chansons. L’influence américaine des grands noms de la scène AOR est bien présente avec des touches ici et là une petite touche de JOURNEY. Les compositions sont calibrées autour des 3-4 minutes et se mémorisent très facilement. Les suédois ont bien travaillé et Magnitude est exempt de fausses notes. L’originalité mais pas le point fort de NIVA mais la qualité reste au rendez-vous. Sans grande prétention, NIVA livre la marchandise attendue et l’album recèle de bonnes chansons à même de vous faire passer un bon moment.
Oshyrya (6,5/10)
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AOR Heaven – GerMusica Promotion / 2013
Tracklist (41:26 mn) 01. Reaching For The Stars 02. What About You 03. Better Than Goodbye 04. Streetlights Burning 05. I'll Bet It Hurts 06. More Than I 07. Good Enough 08. Waiting For Love 09. I'm Gonna Fly 10. So Happy I'm Cryin 11. Unlucky At Love 12. Someday I'm Gonna Be Famous