GUT-SCRAPERS (Interview de Pierre Mercier – batteur, octobre 2013)
Posted by OshyryaNov 11
01. Peux-tu présenter à nos lecteurs GUT-SCRAPERS ?
Nous sommes une bande de potes, nous avions joué ensemble il y a de cela très longtemps et puis nous avons suivi chacun un parcours très différent. Et puis moi c’est mon métier la batterie donc j’ai fait beaucoup de bals, d’animations… Un jour on s’est retrouvé avec Fred lors d’un concert, un tremplin et je lui ai dit : « écoutes mois j’aimerais bien refaire du rock » et il me répond que cela tombait bien car lui aussi et toute cette aventure est partie de là, tout simplement à partir de mi-2008. Il a alors contacté Thierry, nous avons tissé notre réseau et à nous avons monté cela relativement vite. L’idée était vraiment de se faire plaisir.
Les premières répétitions doivent datées de septembre 2008.Nous avons commencé à nous constituer un répertoire de reprises à partir de chansons de SOCIAL DISTORTION qui nous correspondaient bien et puis là-dessus nous nous sommes bien rendus compte qu’il nous fallait un deuxième guitariste. Après quelques mois, Will est arrivé et nous sommes partis sur de la composition. Il a amené du sang neuf et beaucoup de riffs, c’est un excellent « riffeur » et cela s’est fait comme ça. Nous voulions jouer ensemble, nous faire plaisir.
02. Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe ?
En ce qui concerne les chansons et les titres c’est e côté que j’aime moins car ce n’est pas trop mon truc, je suis moins spécialisé là-dedans. C’est la responsabilité de Fred. Mais les paroles sont moins agressives que les textes, les titres peuvent donner une mauvaise impression des chansons alors que cela reste tout à fait accessible. Le nom du groupe reprennent le concept des gratteurs de boyaux et c’est histoire de nous amuser, nous sommes des gratteurs de boyaux, des joueurs de crincrin en clair. C’est pour cela qu’on trouve ce personnage sur la pochette.
03. Plus d’un an après la sortie de ce premier album comment vous sentez-vous vis-à-vis de ces chansons ?
L’album est sorti de façon officieuse il y a un an de cela et la sortie officielle avec le label s’est déroulée le 30 septembre dernier avec des chansons très rodées. Je n’écoute pas tous les jours le disque mais nous prenons quand même du plaisir à l’écouter. Je craignais de n’entendre que les défauts car nous ne sommes jamais satisfaits mais on connait nos limites et ce que l’on refera, ce que nous modifierons pour la prochaine fois donc nous pouvons écouter ce disque de façon apaisée et prendre notre pied. Nous restons très satisfait malgré tout. Chacun bien sûr a ses chansons préférées mais en ce qui me concerne j’aime bien « Gimme Your Soul » dont nous avons fait un clip et « Take Them Off » et « You Suck ». J’aime beaucoup les guitares sur ces chansons, on y trouve selon moi une énergie différente. Les ambiances me plaisent bien.
04. Quelles sont vos principales influences ?
Ca va de AC/DC à AEROSMITH, DEEP PURPLE, MOTORHEAD pour le chant. J’aime aussi beaucoup LIVING COLOUR, BLACK STONE CHERRY… Ajoutons aussi une touche rock sudiste à la LYNYRD SKYNYRD, du Desert rock, c’est finalement assez large sur tout le spectre du rock n’roll. Notre son est né naturellement sans trop de réflexion. Eu départ nous voulions jouer de suite pour s’aérer la tête de temps et se faire plaisir sur scène. Donc nous avons construit se répertoire de reprises mais pour nos propres chansons nous ne nous sommes pas posées trop de questions. La première chansons qui est née c’est « Be On the Ball » tout en continuant avec les chansons de SOCIAL DISTORTION et les autres chansons sont venues petite à petit. Nous sommes partis d’un riff, nous avons cassé la rythmique ou la structure et nous avons essayé. Pour certains titres nous avons changé trois fois la rythmique, histoire d’expérimenter ce qui passait le mieux. Les morceaux nous plaisaient, nous étions à l’aise dessus, c’était l’essentiel pour nous. Savoir quel était notre genre n’avait pas grande importance.
05. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de Gimme Your Soul ?
Cela s’est fait sur environ un an et demi. Au niveau du studio cela a dû représenter douze jours sur une période de sept à huit mois. J’ai fait beaucoup de studios dans le Dus et donc nous avons décidé d’aller au Woot’s studio qui appartient à un ami à moi. Nous avons travaillé avec Michel Garcia, un excellent ingénieur du son et comme il était guitariste aussi il connait ce genre de musique. Ce n’est pas si facile que nous nous voulons faire du rock ou du hard-rock et si tu travailles avec des gens qui ne connaissent pas tu ressors avec un son super compressé comme pour de la variété et ce n’est pas du tout ce que nous voulons. On savait ou on allait. Nous avons eu des tarifs supers intéressants mais notre plus gros problème est de n’avoir jamais été tous les cinq ensembles en studio. Tout se fait de manière éclatée.
Nous avions travaillé beaucoup ensemble en amont, des maquettes, tout était décortiqué. L’impression de live sur le cd est très présent mais cela n’a pas été le cas. Les emplois du temps de chacun ont été très difficilement conciliables. Moi je suis dans le spectacle mais les autres ont un métier à côté, Fred est prof et ce n’est pas simple de se retrouver tous au même endroit. C’est la seule chose qui nous a un peu perturbé. On s’envoyait les fichiers entre nous. Moi pour la batterie, enregistrée en premier, j’ai pris deux jours et je jouais au click avait des bandes des guitares. Puis la basse etc… Je fais systématiquement trois prises et ensuite on écoute et on voit.
06. Les chansons sont-elles résultat de jam ou tout est écrit d’avance ? Le chant en anglais est-il une évidence ?
Il y a eu pas mal de jam et puis William a une très grosse culture rock et donc il est venu avec beaucoup d’idée et de riffs sur lesquels nous avons construit les chansons. Il vient avec une base couplet refrain et là-dessus nous brodons jusqu’à arriver au bon résultat. Parfois tout part à la poubelle… Trois nouveaux titres s’est fait, ça tourne. Nous nous sommes interrogés au début pour savoir si nous allions proposer des textes en français ou en anglais mais cela n’a pas duré longtemps. L’accent est là mais les retours d’Angleterre ou des Etats-Unis sont bons. Sincèrement faire du rock en français, je ne trouve pas que cela passe vraiment, cela ne me semble pas naturel. C’est notre vis, en français ce n’est plus trop du hard-rock je trouve. La musique est un effort collectif et les paroles sont plus du domaines de Fred, beaucoup aidé de sa femme Julia. Thierry le chanteur a aussi signé un texte sur « Burden »…
07. Sur Angry vous avez invité deux as de la six cordes Godin et Livertout pourquoi et comment cela s’est-il passé ?
C’est des copains de longue date de Fred et moi j’ai connu Manu et Christophe pour d’autres projets, en jouant ensemble. Nous leur avons demandé si un guest sur cette chanson les intéressaient et ils nous ont dit oui, tout simplement. Chacun a enregistré chez lui, nous leur avons envoyé la partie en question et ils ont directement posé leur guitare. Après cela a été mixé et c’est vraiment super. Ils étaient libres de faire ce qu’il voulait et nous n’avons pas été déçus. Franchement les deux ont fait un super boulot, cela n’a pas été négligé, ils avaient carte blanche. Ils ont déjà joué avec nous…
08. Que peux-tu nous dire de la pochette, comment travailler vous avec l’artiste Claude Pelet ?
Là c’est pareil. J’ai joué dans beaucoup de groupes mais j’ai jamais vu autant de rencontres, comme tout, cela s’est fait très naturellement et ces rencontres ont apporté de l’eau au moulin. On faisait pas mal de concerts de bikers, des caf’concerts et Claude était tout simplement là. C’est un amateur, il venait nous voir jouer et nous parlions beaucoup. De fil en aiguille il nous a dit qu’il était dessinateur, on a regardé ce qu’il faisait et nous lui avons demandé si éventuellement il voulait faire notre pochette d’album. Il était super content d’avoir cette demande, il est venu aux répétitions et pendant qu’il écoutait il dessinait, il s’immergeait dans la musique pour travailler. Il avait besoin de cela.
Au départ nous étions parti sur un plan rock n’roll circus car nous semions le désordre partout où nous passion, nous voulions avoir un univers un peu à la Tim Burton en costume. Donc nous l’avons orienté là-dessus avec un personnage un peu étrange, un Oncle Sam bizarre. Et il nous a créé ce personnage que j’adore, il nous a fait un super boulot, j’étais absolument ravi. J’adore la BD en plus, c’est soigné, c’est bien bossé par bâcler, un super mec. Cela a représenté un gros travail, pas simple de définir une pochette. L’étoile nous l’avions déjà et donc elle a été intégrée en plus du personnage.
09. Vous avez partagez des scène avec des groupes divers de CRUCIFIED BARBARA à LORDS OF ALTAMONT ou GNO. Comment cela s’est-il passé et qu’avez-vous retiré de ces expériences ?
C’était toujours super sympa et très agréable. Pour SINSEMILIA et les FATALS PICARDS nous partagions la même scène lors d’un festival donc c’est un peu différent. Des gens très gentils mais un public très large. Pour CRUCIFIED BARBARA il s’agissait vraiment d’une première partie avec un vrai public hard-rock. Le public était à fond à Montpellier, c’était plein et on a eu un super accueil. On s’est éclaté vraiment. C’est super qui ces groupes envoient bien et c’est un test énorme car tu es forcément comparé. Tout s’est bien passé, des rappels à chaque fois, du bonheur. CRUCIFIED BARBARA elles sont discrètes, dans leur coin, ils les rangent dans les housses après pour ne pas les abîmer (rires) mais sur scène elles envoient, franchement c’est un spectacle à voir. Une énergie énorme. Mais nous n’avons pas eu plus de contact.
10. Vous bossez déjà sur le deuxième album ?
Oui et nous avons déjà trois titres de prêt et une dizaine en tout en gestation. Notre son évolue, l’esprit du premier reste bien là, nous serons plus lourds et agressifs c’est un niveau au-dessus, cela commence doucement à bien mûrir. L’énergie est différente et ça pousse un peu plus. On va pas bâcler, mieux que le premier pour montrer notre progression, une sortie plutôt en 2015.
11. Vu de Nîmes, comment voyez-vous la scène métal française ?
Je trouve la scène compliquée, c’est pas évident, un style de musique difficile. Le problème c’est l’absence de beaucoup de salles intermédiaires , soit c’est trop petit soit c’est trop grand. Quand le groupe n’est pas trop trop connu tu peines à trouver des lieux pour jouer dans de bonnes conditions. C’est un peu fermé à ce niveau-là. Nous construisons notre réseau et nos contacts.
12. Quels sont tes espoirs et tes attentes pour GUT-SCRAPERS ?
Moi je veux enchainer les dates pas mal, il faut le jouer ce disque et le faire vivre. Maintenant nous sommes distribués par un label, nous avons signé avec un gars qui démarche en Suisse donc il bosse en ce moment, j’espère quelques dates en Allemagne… J’ai envie que les gens nous voient, le disque c’est bien mais sur scène c’est encore mieux. J’ai confiance avec cette équipe d’amis.
Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:
1. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
« Blame It on the Boom Boom » des BLACK STONE CHERRY
2. Premier album acheté ?
Stain de LIVING COLOUR
3. Dernier album acheté ?
Brütal Romänce du MÖRGLBL TRIO c’est de la bombe !
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici
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