NIGHTMARE (interview d’Yves Campion, basse – mai 2014)
Posted by OshyryaJuil 28
01. Que retiens-tu de la période The Burden of God ?
Enormément de bonnes choses, des choses intéressantes pour le groupe surtout au niveau des concerts qui ont pu suivre. Un palier de plus a été franchi pour nous. Nous avons énormément tourné, nous avons participé à de gros événements comme 70000 Tons Of Metal. Nous sommes désormais partis sur autre chose, toujours en gardant le même esprit mais en continuant à progresser et à évoluer.
Chaque album a été une étape nécessaire et enrichissante pour nous. Il faut constamment avancer car si tu t’arrêtes tu régresses. Donc il faut avancer encore et encore et toujours donner le maximum. Monter les marches dans le bon ordre.
02. Quelques jours avant la sortie de ce neuvième album comment vous sentez-vous vis-à-vis de ces chansons ?
Notre état d’esprit est très positif mais en même temps avec aussi beaucoup d’interrogation quant à la réaction du public. Nous avons tellement la tête dedans qu’il n’est pas toujours facile de prendre du recul. Et les premiers retours sont très positifs et nous rassurent un peu. Dans la tension de l’enregistrement et de la production tu te demandes toujours si tu fais les bons choix. Surtout au bout du neuvième album ce n’est pas simple, ne pas se répéter et faire encore mieux que le précédent. Notre longue histoire est une force mais aussi une pression quand tu attaques la composition et l’enregistrement d’un nouveau disque.
Maintenant nous sommes agréablement surpris de ce que nous dises les mecs qui nous interviewent, en France et à l’étranger. C’est quasi unanime et ce n’est pas si souvent en ce qui concerne notre musique. Il faut savoir garder une certaine humilité, à écouter les groupes, leur dernier album est toujours le meilleur. Ce n’est pas forcément vrai mais le plus important c’est que les mecs mettent leurs tripes sur la table et donnent leur meilleur du moment.
03. Quel est votre processus créatif à l’orée de l’enregistrement d’un nouvel album ?
En fait, à la base, nous avons toujours plus au moins la même méthode. Les guitaristes arrivent en répétition avec des riffs, des idées qu’ils partagent et nous construisons autour de cela, chacun amenant son contribution sa patte à l’ensemble. Et on travaille encore et encore jusqu’à ce que tout le monde soit satisfait. Et puis ces carcasses évoluent jusqu’à ce que nous trouvions le bon équilibre, les bons éléments pour en faire un vrai titre de NIGHTMARE.
Donc le processus reste toujours le même ensuite la clé bien sûr c’est l’inspiration ! Cela ne se commande pas, ça vient ou pas sur le moment et il te faut donc apprendre la patience. Finalement on défait beaucoup, un riff nous plait sur le moment puis un mois après tu réécoutes et tu accroches moins…
04. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de The Aftermath ?
Notre philosophie est de laisser parler l’inspiration, de laisser cela gentiment en maturation pour ensuite faire le tri et ne conserver que le meilleur. On se laisse toujours la possibilité de trouver mieux à chaque fois. La magie vient du riff de base qui va parler à tous et qui va aussi colorer forcément le morceau. Ensuite il faut construire avec les lignes de chants, la batterie, la basse qui viennent soutenir l’effort et enrichir encore les guitares. Méthode traditionnelle avec la réalisation de maquettes assez pointues chez nous avant d’entrer en studio, toujours en se laissant la liberté de modifier telle ou telle chose. Le producteur peut suggérer des modifications et surtout il faudra laisser la place et faire des adaptations pour le chant. Il est nécessaire parfois de changer des accords ou des passages ici et là pour que le chant puisse s’exprimer au mieux.
Notre méthode est intéressante, nous enregistrons le chant avec des guitares témoins et cela te donne donc la possibilité de changer facilement les choses si l’accord de guitare ne correspond pas à ce dont nous avons besoin. Nous prenons notre temps et tout le processus d’enregistrement peut facilement durer en totalité plus de six mois. Nous ne sommes pas « speed » à vouloir se presser car si nous nous précipitons nous risquons ensuite de la regretter. On se donne donc le la marge, nous ne nous imposons pas de composer lors des tournées… Nous avons dû passer environ trois semaines en studio de façon décousue selon les disponibilités. Pour le chant cela a dû être trois ou quatre week-ends…
05. Tout ce qui a été enregistré apparait sur le disque ?
Oui mais nous en avons gardé sous le coude pour fournir un bonus dédié au marché japonais puisque c’est la demande du label, une chanson complète et toute nouvelle pas simplement un instrumental ou une version légèrement modifiée. Et puis il existe aussi un single digital exclusif qui sera ensuite proposé sur la tournée en version limitée.
06. C’est comment de bosser avec un label allemand comme AFM Records, une belle structure avec une belle distribution ?
Pour l’instant nous sommes assez satisfaits comme nous nous sentons vraiment à la maison en terme de style. Nous étions avant sur des labels comme Napalm avec des locomotives comme MARDUK ou DARK FUNERAL qui ne jouaient pas sur les mêmes terrains que nous et nous avions un peu le rôle d’OVNI dans le roster du label. Avec AFM c’est plus simple car l’identité affichée nous convient bien, nous sommes plus dans le moule des BRAINSTORM ou encore des U.D.O. Cela reste très professionnel et c’est assez agréable maintenant nous en voudrions toujours plus.
Cela ne nous aide pas plus que cela aujourd’hui sur les tournées par exemple car le marché est dans un tel état que les maisons de disques n’ont plus de budget pour te soutenir sur scène. Nous devons nous débrouiller plus ou moins tout seuls, l’aide vient pour la promo et la mise en bacs mais pour les tournées il faut savoir faire sans et travailler directement avec les différents agents. Certains en dehors du business rêvent de tout cela mais aujourd’hui avec le marché tout est compliqué.
Ou alors il faut beaucoup investir, on nous a proposé d’ouvrir pour GAMMA RAY et RHAPSODY mais il fallait sortir un paquet de fric chaque jour pour y aller. Donc nous avons décliné car AFM ne suivait pas, la tournée était un peu tôt. Notre chance est d’avoir eu une autre opportunité derrière, super, mais sinon tu te débrouilles avec les moyens du bord. Nous n’avons pas les moyens de payer des sommes mirobolants pour tourner à tout prix.
07. Que peux-tu nous dire de la pochette plutôt sympa, comment avez-vous travaillé avec l’artiste ?
Là le processus a été assez différent du passé car là Franck (Milleliri : guitares) avait cette idée d’arbre. Et c’est notre graphiste qui a déroulé et poursuivi cette idée pour lui donner une existence graphique, en dessin. Il a proposé sa propre interprétation et de là le titre de l’album est lui aussi né de l’évolution du dessin. D’habitude c’est plutôt l’inverse, tu as le titre et tu cherches un visuel en adéquation. Là, la pochette a été définie ne même temps que l’album et elle a pu nous guider musicalement ensuite. Ce fut assez intéressant de travailler comme cela.
Cette pochette est l’œuvre d’un pote à nous, Anthony Mouchet, un mec de grand talent avec qui nous travaillons depuis peu. Nous avons changé beaucoup de chose autour de nous et c’est vraiment quelqu’un d’intéressant. Il est aussi en train de réaliser notre clip.
08. Belle transition, vous tournez régulièrement des clips vidéos. Est-ce déjà prévu pour cet album ? Aimes-tu cet exercice ?
Non non c’est un bel exercice que nous apprécions de faire pour proposer un beau produit aux fans. Là nous travaillons sur « Forbidden Tribe », nous sommes dessus en ce moment et vous découvrirez la surprise en temps et en heure, quand ce sera prêt. Ce sera un clip scénarisé avec un story-board et nous enregistrons la partie avec le groupe la semaine prochaine avec de belles conditions, une scène qui a de la gueule…
09. Que peut-on vous souhaiter à court/moyen terme ?
Il nous faut continuer à monter les paliers c’est important de progresser mais sin nous vivons cette aventure au jour le jour. Aujourd’hui nous sommes concentrés sur la promo de cet album, il sort bientôt et nous avons déjà un programme très chargé, je ne sais pas si tu as vu les dates.
Nous ne pouvons qu’être satisfais de ce qui nous arrivent, c’est la première fois que tout est calé entre la sortie et la tournée des semaines à l’avance. Nous allons faire Wacken et tous ne se rendent pas forcément compte de ce que cela signifie au niveau européen. Même si ce n’est pas sur la mainstage cela signifie beaucoup pour nous.
10. Vu de Grenoble, comment voyez-vous la scène métal française ?
Nous voyons cela de façon très positive, nous connaissons bien par exemple GOJIRA, nous voyons ce qu’ils rencontrent un beau succès, mérité, en France et surtout à l’étranger. Il faut encore et encore travailler et il faut défendre cette scène car de nombreux groupes s’exportent, DAGOBA, pour en citer un autre et cela fait chaud au cœur. Il a de nombreux jeunes groupes, ils ne doivent pas se brûler les ailes, avancer par étapes sur le modèle de GOJIRA.
Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview
1. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
Un titre que je trouve génial c’est « In Dark Places » de CRIMSON GLORY sur l’album Transcendence.
2. Premier album acheté ?
A l’époque j’étais plutôt branché punk, genre U.K. SUBS. Le premier acheté doit être un disque de THE DAMNED.
3. Dernier album acheté ?
Certains vous dirent que c’est calculé mais ce n’est pas du tout le cas, le dernier album de LOUDBLAST, Burial Ground.
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici
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