01. Peux-tu résumer le STICKY BOYS cuvée 2014 en trois mots et pourquoi ?
J.-B. Chesnot : Créativité : avec ce nouvel album Make Art nous avons vraiment fait tout ce qui nous passait par la tête, nous ne nous sommes pas freinés, pas censurés du tout. Nous avions parfois des idées un peu folle, originales mais nous avons tenté quand même.
Energie : toujours c’est important pour nous, cela reste la base de notre musique et sans cela et bien rien ne fonctionne vraiment.
Punk : car ici et là tu trouveras ici et là des petits éléments punk qui n’existait pas sur notre premier disque.
02. Moi si j’avais eu un trois mots à te suggérer, j’aurais choisi « Alex, J.-B. et Tom », qu’en penses-tu ?
Ouais c’est pas mal aussi, tu as complétement raison, nous sommes simplement trois mecs qui jouent du rock n’ roll est qui s’éclatent à travers leur passion pour cette musique et tous les concerts que nous pouvons donner. Et sur ce nouvel album, par rapport au précédent, on sent vraiment plus que nous sommes trois. Pour le premier, j’étais finalement arrivé assez tard, même pas un an avant l’entrée en studio donc je n’avais pas participé à l’élaboration de certaines chansons de ce disque alors que là ce fut vraiment un effort collectif.
03. Comment vous sentez-vous un an à quelques jours de la sortie de Make Art, quels sentiments dominent ?
Là c’est vraiment de l’excitation avec tous ces concerts qui arrivent. Bientôt notre release party et aujourd’hui cette journée promo. Cela reste quelque chose de se confronter ainsi aux médias. Pour le moment nous baignons dans une certaine euphorie avec de bien belles choses qui s’annoncent pour nous. Dès que tu finalise un projet et que tu lui donne sa liberté vis-à-vis du public tu risques de devoir gérer des avis négatifs, le public va-t-il accrocher ou trouver ça nul…
Mais nous avons ressenti quelque chose d’assez fort tous les trois cette fois-ci en sortant du studio, nous étions contents de nous. Les chansons sonnaient vraiment de la manière dont nous voulions qu’ils sonnent. Donc à partir du moment où cet album nous plaisait énormément à nous, cela permet d’éviter de se poser trop de questions. Nous avons avant tout travaillé pour nous en espérant bien sûr que cela plaise mais il fallait d’abord que nous soyons fiers de notre travail. Et tant pis si certains n’accrochent pas.
04. Première chanson composée ?
Le premier c’est la piste trois, « High Power Thunder », une des chansons d’ailleurs qui s’inscrit le plus dans la droite lignée du premier disque. Tu entends bien l’influence AC/DC avec un gros riff de guitares et un refrain assez accrocheur. Nous l’avions sous le coude depuis un moment celui-là.
05. Cette chansons et d’autres sont-elles issues des sessions de This is Rock n’ Roll ?
Alors non, la plupart des titres ont été composé dans les cinq mois avant l’entrée en studio. Il devait y avoir « High Power Thunder » que nous avions dans un tiroir sans l’avoir finalisé. Ensuite est arrivé « Uncle Rock » et tous les autre sont nés du travail entre nous les mois avant l’enregistrement. Le dernier ce doit être « Juicy Lucy » qui a dû être finalisé trois jours avant la date d’entrée en studio.
L’évolution peut-être plus directe, punk, et moins hard rock a été naturelle, selon les riffs proposés par Alex et cela nous plaisait bien. Tout cela n’a pas été super intellectualisé, nous nous sommes laissé guider par notre créativité. Cela vient des tripes. Personnellement quand j’essaye de composer des riffs percutant cela ne fonctionne pas, ce n’est pas mon truc. Par contre Alex, je ne sais pas comment il fait mais il vient à chaque fois avec des riffs cools et qui sonnent. Difficile de mettre des mots dessus, il n’y a pas de méthode.
Pour « Uncle Rock » nous avons conservé les premières prises d’Alex qui étaient plus flottantes techniquement parlant mais avec une super énergie alors que quand il se calait mieux sur le rythme, avec la basse, cela sonnait de façon plus artificielle, comme une machine. Donc le feeling doit avoir toujours une primauté sur une exactitude scientifique. Par contre sur les voix et les chœurs nous sommes très regardant, nous peaufinons encore et encore jusqu’à obtenir le bon résultat. J'ai tendance a être chiant là-dessus, on travaille l’accent et le débit…
06. Quelle a été votre démarche en composant en vue de ce disque ?
C’est toujours un peu la même chose. On va d’abord partir sur un thème que nous définissons tous les trois. Cela passe par de longues heures de discutions, dans le camion par exemple quand on va faire des concerts un peu partout. On se dit : « ce serait bien d’avoir un titre sur les relations hommes/femme ou sur l’histoire d’un mec qui se fait frapper par la foudre.. » Des thèmes émergent assez naturellement. Ensuite Tom, la batteur, va se coller à l’écriture des morceaux, c’est vraiment son truc, il aime beaucoup écrire des textes et donc il rédige pleins de textes sur ces sujets.
De son côté, Alex, le guitariste, va sortie des riffs de guitares et ensuite on se retrouve tous les trois et nous essayons alors de faire coller texte et musique, on réarrange le tout pour obtenir finalement un ensemble cohérent. Je comprends que cela peut paraitre bizarre mais souvent nous commençons par les textes, nous avons toujours sous la main une sorte de catalogue. Nous avons souvent énormément de textes à disposition et il faut alors choisir, trier, conserver pour plus tard ou jeté à la poubelle.
Et donc là nous étions avec à disposition entre quinze et vingt morceaux. Et donc arrive la phase de sélection, nous ne conservons que ceux qui nous parlent le plus. En studio même nous en avons éjecté un qui avait été entièrement enregistré mais que nous ‘n’avons pas souhaité voir apparaitre sur l’album. Donc à la fin, nous pouvons présenter onze titres.
07. Cela reste très travaillé ce côté décalé, fun des chansons ?
Oui absolument, nous multiplions les jeux de mots et cela fait partie de notre identité de surprendre et vouloir créer le sourire chez l’auditeur. Cela nous permet d’aborder différent sujets comme ces père-noëls sur internet ou avec « Juicy Lucy » le fait que nous apprécions tous les femmes rondes, loin des canons anorexiques de certains mannequins. C’était un moyen de leur rendre hommage. Tom a un vrai talent pour cela il faut vraiment le reconnaître, cette capacité à trouver la bonne approche humoristique et décalée qui fera mouche. Il est important pour nous s’avoir un message quand même mais dans un esprit léger rock.
08. Si je reprends ce que tu viens de nous dire, tom fait les paroles, Alex la musique et toi donc tu te la coules douce ?
(rires) c’est tout à fait cela, moi je bois des bières et je les regarde travailler… En réalité mon apport arrive un peu plus tard, plutôt au niveau de la mise en forme de l’arrangement de la chanson. Je prends par exemple un plaisir énorme à m’occuper des chœurs, c’est mon truc de m’occuper des voix. Et puis nous discutons beaucoup, je donne mon avis sur les différents morceaux et nous ne pouvons pas envisager de mettre sur l’album un titre qui plairait un peu moins à l’un d’entre nous.
Nous travaillons pour trouver le consensus et nous nous trouvons à la fin tous sur les morceaux. Nous faisons attention de travailler avec la même idée, la même philosophie mais conserver la cohérence d’ensemble. Parfois tu peux avoir des surprises, de subtiles différences d’idées qui peuvent te faire aller dans le mur.
09. As-tu une relation particulière avec Tom comme vous faites tous les deux partie de la section rythmique ?
Forcément car surtout à trois il te faut faire très attention à la rythmique pour qu’elle soit assez large et très couvrante. Nous posons vraiment les fondations, la base de la chanson. Donc on se voit beaucoup avec Tom et d’est la personne que je vois, le plus, sans doute plus que ma copine même… Dès que nous avons une occasion, nous travaillons ensembles sur des sessions basse / batterie car il faut trouver entre nous une cohérence qui reste absolument essentielle.
Il faut que nous soyons prêts pour qu’Alex vienne ensuite là-dessus et que nous puissions l’intégrer au mieux, pour que cela fasse block. Mais cela évolue, surtout entre l’album et ensuite les concerts. Nous faisons alors parfois es ajustements quand cela se justifie pour que l’impact soit plus important. Par exemple sur l’intro de la chanson « Bad Reputation », sur l’album c’est la guitare qui prend le riff et nous nous sommes rendus compte que le résultat sonne mieux en concert si c’est la basse qui prend le riff. La basse s’avère sur le disque et en live avec un peu plus de distorsion, plus agressive en général pour gonfler un peu plus la rythmique, que ce soit très percutant, à l’image de ce que fait MOTÖRHEAD par exemple.
10. Que pouvez-vous nous dire des sessions d'enregistrement de Make Art ?
Le choix de bosser à nouveau avec Francis Caste au Studio Ste Marthe était évident ? Oui ce fut une évidence nous ne nous sommes pas posé la question. Pour le premier album, nous sommes arrivés en studio en étant des bleus, c’était notre premier enregistrement de disque à part quelques démos. Nous ne savions pas alors exactement ce que nous voulions et donc nous nous sommes rapprochés de référence que nous connaissions déjà comme le Running Wild d’AIRBOURNE et donc on s’est débrouillé avec ces éléments pour en sortir quelque chose de positif. Là pour le deuxième album, comme nous avions un peu plus de temps et de bouteille, d’expérience, nous avions une idée très précise de ce que nous voulions.
Et en discutant avec Francis Caste, nous nous sommes rendus compte qu’il avait de suite compris notre démarche et où nous voulions aller : plus direct, un son plus adapté au power-trio, une basse plus présente, qui claque, vraiment un son de groupe à trois et à pas à quatre. Donc banco c’était parti pour enregistrer ce deuxième disque chez lui. Poue This is Rock n’Roll pour ne pas se planter et se rassurer nous nous sommes beaucoup appuyés en terme de son sur des albums déjà existants, AIRBOURNE, AC/DC alors que pour celui-ci nous avons pris plus de risque, de la distance vis-à-vis de nos influences avec un son plus personnel, qui nous corresponde vraiment avec un gros travail sur la basse.
11. La pochette est plus simple, moins glamour et flamboyante que la précédente, Pourquoi ?
En fait la clé de l’explication de mystère de la pochette se trouve dans le livret. A force de faire tous ces concerts pour le premier disque nous nous sommes rendus compte que nous avions des passes spéciaux, que nous avions des loges, nous passions par l’entrée des artistes… Donc nous étions pris et traités comme des artistes et au début cela fait un peu bizarre alors que nous faisons du rock. Donc on a voulu pousser le trait d’humour et donc comme nous faisons de l’art, que nous sommes des artistes, nous avons fait une session photo comme si nous étions à un cours des beaux-arts avec moi comme modèle en petite tenue, typée grec antique avec vin et raisins, et mes camarades qui doivent me peindre.
Et comme nous ne sommes pas des artistes, ils me peignent à la truelle, l’un fait un morpion et l’autre fait ce fameux bonhomme. C’est Alex qui l’a peint et on a trouvé cela marrant, car cela faisait dessin d’un gamin de quatre ans. Et donc on a aimé et donc on va le foutre sur un mur avec le logo et le titre de l’album, Make Art. Oui nous avons fait de l’art mais comme nous avons le faire, de « lard » de gros cochon, un bonhomme taggué sur un mur… Nous sommes peut-être des artistes mais il ne faut pas en attendre trop de nous…
A l’origine l’idée était différente, nous avions déjà le nom, Make Art, mais nous voulions d’abord nous faire nous-mêmes en figurines mako moulage. Nous voulions le visuel d’un enfant qui soit en train de peindre ces fameuses figurines en plâtre. Finalement cela ne s’est pas fait et donc l’idée est alors venue de reprendre le bonhomme de la session photo.
12. Un clip est-il prévu ? Aimez-vous cet exercice ?
Oui il y a des choses sur le feu mais rien n’est finalisé et je ne peux pas t’en dire plus car un clip cela coûte cher et nous sommes en train de rassembler les budgets. Mais si tout se passe bien plusieurs clips sont en route oui. On va voir ce qui va aboutir. Lee crowdfunding ne nous plait pas beaucoup, c’est une méthode qui ne nous parle pas et surtout qui ne nous convainc pas vraiment. Nous sommes peut-être un peu vieux jeu mais demander d’avance de l’argent cela nous dérange. Nous préférons proposer un produit fini et les gens aiment ou détestent mais ils font alors leur choix. On préfère se débrouiller.
13. Quels souvenirs conservez-vous de vos concerts en ouverture de CRUCIFIED BARBARA et NASHVILLE PUSSY ? Ce fut… chaud ?
Ce fut génial avec deux grands groupes. D’abord parce que les conditions étaient extras, avec de belles salles comme le Splendid de Lille ou à Dunkerque pour NASHVILLE. Le courant est bien passé avec les groupes, ils prennent le temps de rencontrer les premières parties, nous avons beaucoup à apprendre de ces groupes et nous ne voulons qu’une chose c’est de renouveler cela.
14. Beau concerts prévus à l’étranger, Belgique, suisse, Allemagne Italie, prêt pour la conquête de l’Europe ?
Oui nous sommes les Minus et Cortex du rock, nous voulons faire la conquête du monde ! On essaye de jouer au maximum, rencontrer le public ou nous voulons de nous. NASHVILLE PUSSY est un bon exemple, ils tournent énormément et cela paye. Et pour les pays d’Europe, il faut mettre le pied dans la porte, jouer un maximum, saisir toutes les opportunités et ne pas hésiter et faire de bonnes prestations. On commence à se faire connaître. En Allemagne nous avons été super bien accueillis, les publics sont différents et c’est bien agréable. Là c’est un festival métal avec un public très bigarré, des métalleux, mais aussi des reggae-mens, des rappeurs, des jongleurs, une bonne expérience.
Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:
1. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
« Fat Bottom Girls » de QUEEN
2. L’étincelle qui scellé le destin de futur bassiste ?
D’abord j’ai commencé par la guitare et c’est encore une fois QUEEN qui a été le déclencheur avec le guitare acoustique de « Crazy Little Thing Called Love » qui est marquante. Mais après des années d’ennui en cours de guitare classique, je suis allé vers la basse pour un peu plus d’électrique.
3. Premier album acheté ?
On va rester avec QUEEN car c’est mon groupe de référence avec « Made in Heaven ».
4. Dernier album acheté ?
Days Go By de THE OFFSPRING
5. Bon Scott ou Brian Johnson ?
Bon Scott
6. Le riff « Thunderstruck » ou de « Paranoid » ?
« Thunderstruck »
7. Le riff que tu aurais adoré composer ?
« Message in a Bottle » de THE POLICE, j’aime beaucoup Sting.
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Site internet
Chronique de l’album