Leur récent séjour en France a quand même dû faire drôle aux américains de PAPA ROACH. Autant ils jouissent d’une grosse popularité outre-Atlantique autant leur succès reste plus confidentiel bien qu’assez respectable dans l’hexagone. En effet, tout le monde ne peut pas prétendre se produire à l’Olympia comme eux. Il était amusant de noter la cohue et l’intérêt auprès de la gente féminine généré par son chanteur Jacoby Shaddix à la sortir du studio d’enregistrement de l’énorme TV. On a la classe ou on ne l’a pas et eux il semble en être pourvu. Soulignons le professionnalisme et la gentillesse des musiciens qui se pliés aux divers séances photos avec leurs fans.
Face Everything And Rise (F.E.A.R.) est déjà quand même le huitième album des métalleux américains. Le groupe entre en studio le 4 février 2014 afin de se lancer dans la création d'un nouvel album pour une sortie fin janvier 2015. Le groupe parle lui-même d’un album féroce et dingue. A l’écoute de ce F.E.A.R. il semble que nous n’ayons pas tout à fait la même définition de ces deux termes. Le métal pas trop énervé proposé par les californiens restent quand même très sage et vise à plaire à un très large public en Amérique du Nord. Le quatuor, comme ses fans, a vieilli et montre un vrai savoir-faire et un talent certain pour pondre à la chaine des chansons accrocheuses et très mélodiques. On ne vend pas plus de vingt millions millions de disques sans posséder ce petit je-ne-sais-quoi qui est capable de soulever l’enthousiasme des foules. Disons que depuis Infest en 2000, PAPA ROACH semble s’être un peu assagis, nous somme depuis bien longtemps plus dans une veine nu/rap métal comme au début. On entend toutes les ficelles et tous les trucs qu’ils mettent en œuvre et pourtant ça marche encore. Difficile de résister et de ne pas au moins secouer la tête et taper du pied à l’écoute de « Face Everything and Rise » avec son mélange entre boucles électro et grosses guitares ou encore ce "Gravity" qui voit Shaddix partager le micro avec Maria Brink d’IN THIS MOMENT. Business avant tout et on croirait alors presque entendre EVANESCENCE. Aucun doute, ils devraient pouvoir en vendre par palettes entières.
Dans l’ensemble, F.E.A.R. apparait être un peu moins abouti et convaincant que son prédécesseur, The Connection (chronique ici). Rien de bien grave je vous rassure, avec les moyens mis à leur disposition et leur talent, PAPA ROACH livre un album plus qu’honnête qui devrait atteindre une bonne place dans les charts nord-américains. En ce qui concerne la vieille Europe, la tâche va s’avérer plus ardue mais les californiens ne rechignent pas à prendre leur temps. Ils acceptent de démarrer en bas, de creuser leur trou patiemment. Une belle preuve d’intelligence.
Oshyrya (6,5/10)
Eleven Seven Music / 2015
Tracklist (42:38 mn) 01. Face Everything and Rise 02. Skeletons 03. Broken as Me 04. Falling Apart 05. Love Me Till It Hurts 06. Never Have to Say Goodbye 07. Gravity (featuring Maria Brink of In This Moment) 08. War Over Me 09. Devil 10.Warriors (featuring Royce da) 11. Hope for the Hopeless (Bonus) 12. Fear Hate Love (Bonus)