Archive for juillet, 2015

oshy_09072015_Unleas_th_ArcheDans un élan de lucidité alors que j’écoutais le nouvel album des canadiens d’UNLEASH THE ARCHERS, je me suis interrogé sur ma perception d’un groupe dont le chanteur est une femme. Autant le physique des musiciens d’un groupe 100% masculin m’importe peu (heureusement pour certains) autant la carte de la séduction joue forcément, inconsciemment parfois, dès qu’une frontwoman entre en jeu. C’est bien malheureux diront certains, et ils ont cent fois raison, mais il s’agit là d’une réalité qu’il faut admettre et prendre en compte. Les groupes en sont bien conscients et ils n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en avant la plastique avantageuse de leur leader.

Une fois ces considérations mises de côté, nous sommes ici en présence d’un groupe originaire de Vancouver et qui a commencé son parcours musical en 2007. Ils ont déjà à leur actif un joli palmarès avec deux albums ainsi qu’un EP avant ce Time Stands Still. Ils évoluent depuis leur début dans une veine power métal guerrier avec ce qu’il faut de riffs tranchants, de chœurs virils et de refrains accrocheurs. Ajoutez à cela quelques touches plus agressives avec un chant extrême ici et là et vous obtenez un cocktail épais et sacrément épicé. Brittney Slayes derrière le micro offre une belle performance, une voix assez grave et puissante mais pas dénuée de subtilité. Sa palette vocale s’avère être assez large et elle n’hésite pas à monter dans les aigües quand cela devient nécessaire. Beaucoup de ces camarades masculins devraient en prendre de la graine. Pour le respect, au niveau musical, cela reste bien classique avec cette touche nord-américaine qui diffère légèrement de l’approche allemande. Au petit jeu des comparaisons, mentionnons BENEDICTUM, HOLYHELL ou WHITE SKULL qui évolue dans un registre assez similaire. Les salves s’enchainent sans temps morts et laissent à peine à l’auditeur le temps de respirer. Rien de révolutionnaire ici et de particulièrement novateur, mais un power métal racé et plutôt bien foutu. Dommage que certains clichés semblent avoir la vie dure au niveau des paroles pas forcément d’une grande finesse voire parfois carrément clichées.

L’impression reste franchement positive après ce premier contact avec la musique des canadiens. Le savoir-faire et le talent sont évidents et l’album possède toutes les qualités d’un bon disque à défaut d’être un grand disque. Il manque encore à UNLEASH THE ARCHERS ne petite touche de magie, le je-ne-sais-quoi qui transforme chaque chanson en un hymne imparable. Le potentiel est prometteur sur disque et devrait pouvoir atteindre de nouveaux sommets sur scène. Pas sûr que nous puissions les rapidement chez nous mais avec le soutien d’un label aussi dynamique que Napalm tout est possible. Une affaire à suivre.

Oshyrya (07/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (54:02 mn) 01. Northern Passage 02. Frozen Steel 03. Hail of the Tide 04. Tonight We Ride 05. Test Your Metal 06. Crypt 07. No More Heroes 08. Dreamcrusher 09. Going down Fighting 10. Time Stands Still

My Sleeping Karma – Moksha

oshy_09072015_M_Sleepin_KarmL’ambition des allemands de MY SLEEPING KARMA est immense à l’aube de l’écoute de leur cinquième opus. Peut-être espèrent-ils pouvoir mener leurs auditeurs au Moksha, la libération finale de l'âme individuelle dans la tradition l'hindouiste et le jaïniste. En tout cas ils ont travaillé dur ces trois dernières années depuis la parution de leur précédent disque, Soma (2012) déjà chez Napalm Records.

La philosophie musicale des teutons n’a pas changé, ils continuent de faire évoluer sous nos yeux un mélange hypnotique et planant entre rock psychédélique, stoner et space rock. Toujours pas de chant au programme mais une musique invitant au voyage intérieur et à la redécouverte de son être profond. MY SLEEPING KARMA s’apprécie au calme, allongé, un verre d’eau fraiche à la main. Il faut laisser infuser tranquillement les chansons, ne pas résister et s’immerger et se laisser porter par cet océan rock. Le propos des allemands se veut subtil avec cette patte old school attachante et bien maîtrisée. Moksha est assez bizarrement structuré avec six longues pièces (plus de six minutes à chaque fois) qui se voient à chaque fois complétées d’un court interlude. Ce choix n’est pas si commun pour un disque instrumental mais les allemands semblent apprécier cette formule qui comme sur Soma fonctionne encore une fois assez bien ici. MY SLEEPING KARMA évite avec talent l’écueil principal des albums instrumentaux. L’ennui et la lassitude ne se font que rarement ressentir par la variété des rythmes et des thèmes mélodiques. Plus doux et atmosphériques, les interludes font bien souvent des merveilles et certains auraient même mérité d’être plus développés comme « Interlude 2 » qui n’est pas sans évoquer la beauté et la subtilité d’un ANATHEMA.

A l’image de la très belle pochette superbement colorée (œuvre de Sebastian Jerke), Moksha s’avère être un beau condensé de talents et d’émotions. Contrairement au sombre et mystérieux Soma, Moksha se veut lumière et vous sentirez ici et là une touche presque légère et joyeuse (« Akasha »). Vous traverserez grâce à ce disque une large palette de sentiments ainsi qu’une belle énergie communicative. Nous n'en demandons pas plus. Un disque très recommandable si les albums instrumentaux ne vous donnent pas des boutons.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (54:02 mn) 01. Prithvi 02. Interlude 1 03. Vayu 04. Interlude 2 05. Akasha 06. Interlude 3 07. Moksha 08. Interlude 4 09. Jalam 10. Interlude 5 11. Agni

oshy_09072015_PowerwA l’image d’un HAMMERFALL qui semblait tout écraser sur son passage il y a de cela une décennie (ou deux, diable que le temps passe), les allemands de POWERWOLF connaissent depuis quelques années une progression ininterrompue vers les sommets. Ne boudons pas notre plaisir, la qualité est au rendez-vous à défaut de l’originalité. Vous serviteur aime et apprécie beaucoup le groupe et attendait avec impatience la cuvée 2015.

On prend les mêmes et on recommence pour à peu près tout. Il faut dire que les teutons auraient bien tort de s’en priver, leur précédent opus se atteignant le sommet des charts outre-Rhin. Blood of the Saints et Preachers of the Night restent des modèles d’albums forts et jouissifs enchaînant les titres puissants, hyper catchy. Les allemands ne réinventent pas la roue mais possède un vrai don pour pondre des hymnes métal imparables. Le concept ne change pas, un univers gothique qui joue sur toutes les croyances populaires, loups garous, vampires, goules et zombies sont de la partie encore et toujours. Ajoutez à cela une pointe de religieux et vous obtenez un cocktail explosif finalement pas très éloigné de la démarche des Suédois de GHOST. Dans les deux cas, une image assez sulfureuse mélange avec une musique quand même assez sage et prévisible. Dès les premières notes de ce Blessed and Possessed, le fan se retrouvera en terrain conquis et déjà très largement connu. Les titres rapides s’enchaînent avec grâce et naturel, POWERWOLF n’hésitant pas à brûler ses meilleures salves dès le début. « Blessed and Possessed » tient bien la route tout en restant très classique. « Dead Until Dark » séduit par un refrain d’enfer tout comme un « Army of The Night » et un « Armata Strigoi » du même tonneau. Rare seront ceux qui pourront résister et ne pas taper du pied et secouer la tête en rythme. Les ingrédients habituels sont bien là, riffs simples mais bien foutus, nappes d’orgue histoire de fixer l’atmosphère et une très belle prestation vocale d’Attila Dorn. Que demande le peuple ? La production est propre avec un son à la fois puissant et limpide dignes de meilleures productions. On sent bien que le groupe a les moyens, devenant l’une des priorités de Napalm Records.

J’ai pris mon pied à l’écoute de ce Blessed and Possessed même si je dois bien avouer avoir eu l’impression d’écouter des titres extraits des précédents opus. Autant les variations peuvent s’avérer infinies autant l’impression de déjà-entendu croit d’autant. A l’écoute de tel ou tel titre on se demande si la chanson n’était pas déjà sur Blood of the Saints ou Preachers of the Night. Cela n’enlève rien au plaisir immédiat de l’écoute mais cela pourrait finir par en écœurer certains. Et le destin assez triste d’un HAMMERFALL en manque criant de créativité depuis quelques années maintenant devrait servir d’avertissement à POWERWOLF. A force de nous resservir sans sens la même soupe, même les plus acharnés ont fini par décrocher. Achtung Gefahr!

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (45:50 mn) 01. Blessed & Possessed 02. Dead Until Dark 03. Army Of The Night 04. Armata Strigoi 05. We Are The Wild 06. Higher Than Heaven 07. Christ & Combat 08. Sanctus Dominus 09. Sacramental Sister 10. All You Can Bleed 11. Let There be Night