Glenn Danzig est un sacré personnage. Actif depuis les seventies, le chanteur s’est fait connaître en tant que leader des mythiques Misfits et de Samhain. Danzig, projet plus personnel, a produit quatre albums cultes et a connu un succès tardif grâce au single « Mother ». La suite est plus confidentielle, mais le bonhomme a toujours fait preuve de talent. Johnny Cash a même livré une brillante réinterprétation d'un de ses meilleurs titres (« 13 »). Depuis 2010 et l'excellent Deth Red Sabaoth, nous n'avions plus de nouvelles, jusqu'à l'annonce de ce premier album de reprises : Skeletons.
A l'origine conçu pour être un E.P, ce dixième opus est devenu un long format ; le groupe accumulant les idées de reprises au fil des ans. Le but avoué étant de reprendre les principales influences, antérieures à 1979, de Glenn. Le pari est réussi. Skeletons ne décevra pas les fans du géant. Il prouve le bon goût musical du bonhomme. La sélection est variée et surprenante, Aerosmith et les Everly brothers n'étant pas les premières références auxquelles nous aurions pensé. Plus étonnant encore, cette reprise 80's du « Rough boy » de ZZ Top. Bancale, mais au final attachante. Le son, lui, est sans fioriture avec un rendu brut. C'est une approche qui fonctionne à plein régime sur les titres les plus directs (« Devil's Angels », « Action Woman »). On se rapproche au plus près de l'esprit originel du rock’n’roll. La démarche est pure, à l'image d'un Glenn Danzig incorruptible.
Avec sa pochette, hommage direct au Pin Ups de Bowie, et sa collection de chansons, Skeletons est le tribut sincère d'un artiste à ses pairs. Danzig ne lâche rien et livre l'album de reprises le plus honnête de l'année. C'est dire si l'on attend avec impatience celui qu'il consacrera à son idole de toujours : Elvis Presley. Il suffit d'écouter « Let yourself go » pour s'en convaincre et attendre la bave aux lèvres ce futur « EvilElvis sing Elvis ».
Nico (8/10)
Site Officiel: http://www.danzig-verotik.com/
Afm – Evilive Records / 2015
1. Devil's Angels (from Devil's Angels soundtrack) 2. Satan"(from Satan's Sadists soundtrack) 3. Let Yourself Go (Elvis Presley) 4. N.I.B. (Black Sabbath) 5. Lord of the Thighs (Aerosmith) 6. Action Woman (The Litter) 7. Rough Boy (ZZ Top) 8. With a Girl Like You (The Troggs) 9. Find Somebody (The Young Rascals) 10. Crying In The Rain (The Everly Brothers)
Cinq ans déjà sans avoir de nouvelles discographiques des suédois de SOLUTION .45. Il faut dire que ces supergroupes subissent souvent le même destin, des sorties forcément espacées, conséquences des es agendas surchargés des différents membres. Et puis la vie n’a franchement pas été un long fleuve tranquille avec des changements de line-up multiples, le départ pour le retour de Jani Stefanovic, la présence de trois guitaristes puis finalement de deux, le départ du bassiste… Aujourd’hui SOLUTION .45 est un quatuor motivé, prêt à lancer l’offensive via un nouveau chapitre, Nightmares in the Waking State, divisé en, deux parties. Voici la première, la seconde viendra sans doute l’année prochaine.
Cinq ans plus tôt, les suédois avaient frappé un grand coup avec un For Aeons Past (2010 – chronique ici) assez bluffant, mélange subtil et hyper efficace entre lumière et obscurité, une musique à la fois très accrocheuse et parfois super brutale. L’approche Melodic death metal était menée à son paroxysme n’hésitant pas à enrichir le propos de touches progressives bien senties. Il ne restait que des ruines sur le champ de bataille après le passage du groupe. Pas facile de relever l’exploit une deuxikème fois.
Et effectivement les premières écoutes de ce Nightmares in the Waking State – Part I s’avèrent décevante. Les compositions peinent à convaincre et accrochent moins. La virtuosité technique n’est pas mise en défaut, Stefanovic s’y connaît en riffs à la fois techniques et tranchants et il mène avec sérieux sa barque. L’aspect mélodique a fait l’objet d’une grande attention avec de nombreuses pistes de claviers chargés d’adoucir le propos et de contrebalancer la rudesse de la guitare. Christian Älvestam ne s’économise pas derrière le micro et l’alternance des chants clairs et hurlés constitue l’une des marques de fabrique de SOLUTION .45. Mais il faudra attendre « Winning Where Losing is All » pour profiter vraiment d’un refrain accrocheur qui donne envie de se repasser immédiatement la chanson. Les suédois font le boulot mais ils l’a jouent un peu petit bras. Il faudra patienter jusqu’à la dernière chanson « I, Nemesis », un dessert de plus de onze minutes pour être sérieusement secoué. Tout en puissance, SOLUTION .45 déploie sous nos yeux une pièce sombre et majestueuse du plus bel effet. On dit que les ténèbres possèdent un pouvoir de séduction très puissant, cette dernière chanson le prouve.
Dans sa globalité, Nightmares in the Waking State – Part I laisse sur sa faim. De très bonnes choses côtoient des éléments beaucoup moins intéressants. Les suédois ont du métier et du savoir-faire, ils ne sont jamais complètement à côté de la plaque mais ils sont capables de beaucoup, beaucoup mieux. Nous attendrons de découvrir cet œuvre dans son intégralité après la sortie de la deuxième partie en 2016 pour nous faire un avis définitif. Pour l’instant la circonspection domine.
Oshyrya (6,5/10)
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AFM Records / 2015
Tracklist (59:48 mn) 01. Wanderer from the fold 02. Perfecting the void 03. Bleed heavens dry 04. Winning where losing is all 05. In moments of despair 06. Second to none 07.Targeting blaze 08.Alter (The unbearable weight of nothing) 09.Wield the sceptre 10. I, Nemesis
En 2012, Joe Stump avait réussi le petit exploit de nous intéresser et même de nous enthousiasmer pour un disque de guitar hero instrumental. Depuis la période faste d’Yngwie Malmsteen nous ne pensions cela presque plus possible. Et pourtant Revenge Of The Shredlord (chronique ici) avait fait des merveilles. Depuis, Stump ne s’est pas reposé sur ses lauriers, il a intégré les rangs de RAVEN LORD et accouche en cette fin 2015 d’un nouvel opus solo, The Dark Lord Rises.
On ne change pas une équipe qui gagne et les fans ne risquent pas d’être désorientés à l’écoute de ce disque. Tous les ingrédients si goûteux en 2012 reviennent ici, encore une fois savamment orchestrés dans une veine néo-classique maîtrisée du bout des ongles. En plus de la maîtrise purement technique, Stump démontre un sens de la mélodie impressionnant et parvient à embarquer l’auditeur dans un voyage dense et coloré. Les morceaux de bravoure s’enchaînent avec une grande vélocité et parviennent à toujours rester intéressants et accrocheurs. Pour un disque instrumental, il s’agit là d’un petit exploit. Stump varie beaucoup son propos tout en insufflant en permanence une sacrée dose d’énergie. Les morceaux sont menés tambour battant et vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer. L’ombre du virtuose suédois cité ci-dessus ne cesse de planer sur cet album et si vous aimez les travaux passés du maestro, vous succomberez sans aucun doute aux charmes de l’américain. Sans surprise, L’atmosphère générale est assez sombre mais les mélodies restent imparables. Stump laisse émerger son talent de guitariste et de compositeur de façon éclatante.
La perfection n’est pas de ce monde et deux ou trois détails auraient mérité un peu plus d’attention. La pochette d’abord s’avère bien clichée même si on devine les moyens limités et la production montre ici et là des signes de faiblesses. Nous ne sommes pas au niveau des standards modernes, cela sonne un peu old school. En dehors de cela tout est bon dans Joe Stump (et dans le cochon). Allez-y les yeux fermés si vous êtes amateurs de shreds et de douceurs néo-classiques.
Oshyrya (08/10)
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Lion Music / 2015
Tracklist (66:11 mn) 01. Hostile Takeover 02. Stratomaster 03. Out for Blood 04. The Black Knight Returns 05. Tortured Soul 06. The Dark Lord's Allegro 07. Staring Into the Abyss 08. Concerto No. 2 in B-Flat Minor 09. Neo-classical Shredfest No. 4 10. Battle Tested 11. Brothers in Shred (Bonus Track)