Archive for février, 2016

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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs HELL OF A RIDE ? Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe ?

Eh bien le groupe date de fin 2009 mais il y a eu divers changements de line-up. Nous étions deux à l’origine du projet puis le batteur nous a quitté, il a été remplacé par Thibs, nous avons intégré un autre guitariste, le premier bassiste est parti et Franck est arrivé. A partir de là, nous avons sorti un premier EP en 2011 Fast as Lightning que nous avons à disposition sur notre site afin de nous faire plus largement connaître. Pas mal de concerts se sont enchainés ensuite. Et nous trouvions dommage que les gens après les concerts ne puissent pas acheter l’album ou trouver sur musique sur les différentes plateformes musicales. Et nous avons reçu entre temps la proposition de Send the Wood Music de le sortir en physique, disponible chez les bons disquaires et les plateformes digitales nous ne voulions pas d’une simple ressortie, nous voulions l’agrémenter. Nous avions sous la main divers concerts acoustiques, pour lesquels nous avions beaucoup travaillé pour réarranger nos chansons à ce format. L’idée est donc venue de faire une version deluxe de l’EP complétée de ces titres acoustiques. Nous étions alors en 2013 et le travail sur l’album avait déjà débuté. Celui-ci est sorti mi-octobre. Mais entre temps là aussi des concerts et un changement de batteur, un nouveau Thibaut qui nous a rejoint au début 2015. Il avait déjà évolué avec BUKOWSKI.

 

02. Depuis Fast as Lightning en 2013 vous avez pris pas mal de temps avant de sortir l’album pourquoi ?

Les événements se sont enchainés comme tu peux le voir sur notre réponse précédente. Au début nous avons avancé sans support ni label et cela prend du temps. Il a fallu se faire connaître, assurer les dates, travailler pour les concerts acoustiques… Nous avons bien avancé pour composer l’album mais la sortie physique de l’EP a aussi demandé pas mal de travail donc nous avons pris le temps de bien faire. Il fallait préparer le disque, préparer sa sortie, pour que tout se passe bien. Finalement deux ans ce n’est pas très long, cela semble un rythme normal. Peu de groupes sortent un disque tous les ans.

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03. Quelles sont vos principales influences ?

Les influences sont nombreuses, du hard rock classique à la AC/DC, Frank Zappa mais aussi des groupes plus récents comme PAPA ROACH… C’est large, nous appartenons à la grosse famille du rock, heavy rock américain de LYNYRD SKYNYRD à ALTER BRIDGE. Des racines anciennes avec un son très moderne. Le territoire américain est beaucoup plus vaste et le rock a pu se développer spécifiquement. Si l’opportunité se présentait un jour de se produire outre-Atlantique en première partie d’un groupe américain bien installé, ce serait un bonheur immense. Le but est de partagé notre musique, le fruit d’un gros travail.

 

04. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de Bête Noire ? Pourquoi le choix de bosser avec Charles Massambo ?

Oui nous avons modifié notre façon de travailler car nous avons appris de Fast as Lightning. Nous avions déjà des maquettes enregistrées par nos soins mais nous étions bien mieux préparés. Nous nous connaissions déjà avec Charles "Kallaghan" Massabo et cela a énormément aidé, facilité le processus d’enregistrement. Pour l’EP, nous avions du apprendre à nous connaître alors que là, tout était naturel. Cela aide pour communiquer, évaluer les propositions de chacun et discuter des meilleures options pour le groupe. Pour l’EP c’était le début du groupe, certains membres venaient à peine de l’intégrer.

Là nous étions plus confiants en notre capacité. Par exemple sur deux titres nous ne sommes pas partis d’un riff mais d’une ligne de chant pour construite le morceau. Les guitaristes ont dû s’adapter au chant et pas l’inverse. Pour l’album, pendant trois mois, nous nous sommes arrachés pour produire le maximum de compositions, Kallaghan a pu y mettre sa patte, nous avons retravaillé certaines chansons, ajoutant ou retirant des passages… Nous voulions progresser vis à vis de l’EP, en terme de production mais aussi d’écriture. Nous avions beaucoup d’idées mais il fallait pouvoir dégager de la cohérence.

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05. Pourquoi un mixage à Los Angeles ?

Pour l’EP, Kallaghan habitait encore en France mais ensuite il a rencontré une américaine et il est parti s’installer là-bas avec l’opportunité d’y bosser et d’avoir un studio là-bas. Mais nous sommes restés en contact avec lui et c’est tout naturellement que nous l’avons sollicité pour l’album. Nous l’avons fait venir en France pour mettre en boite l’album car nous n’avions pas les moyens d’y aller. Donc il est venu mais nous n’avons pas fait cela conventionnellement en enregistrant dans un studio mais tout a été fait dans le salon de Djej qui s’est transformé en home-studio. Kallaghan a ramené son ordinateur et sa carte son et voilà. Et donc de retour chez lui, aux USA, il a travaillé sur ces pistes et a rassemblé le tout pour le mixage. Voilà pourquoi c’est fait sur Los Angeles.

 

06. Le chant en en anglais été une évidence ?

Certains d’entre nous dans le groupe dont Djej le chanteur ont déjà eu des expériences passées avec du chant en français. Mais c’était dans un autre contexte mais là ce n’est pas adapté à notre projet, à note délire autour de ce heavy rock US. Cela passait nettement moins bien en français qu’en anglais. Quant au titre, oui il est en français mais il s’agit d’une expression qui est utilisé en anglais et aux Etats-Unis. Cela résume bien la thématique, en écrivant et en enregistrant nos démos ce thème s’est imposé, lutter contre ses démons… Cela donne un côté frenchie, malgré le choix d’un rock américain.

 

07. Que peux-tu nous dire de la pochette, comment avez-vous travaillé avec Fred Vervisch ?

C’est un dessinateur de BD qui travaille beaucoup sur le contraste et nous avions bien accroché sur son style. Et en pensant à Bête Noire, ce contraste entre la lumière et l’obscurité s’imposait encore plus. Et nous pensions que lui pouvait vraiment transmettre cela dans un dessin. Nous lui avons soumis l’idée et il a été d’accord. Les idées et les propositions se sont enchainées jusqu’au résultat final. La symbolique est forte.

 

08. Vous avez réalisé un clip avec lyrics pour enregistré un clip pour « Aphrodisiac cadillac », est-ce devenu un passage obligé ?

C’est un moyen de diffusion important et cela complétait bien notre concept et les visuels de l’album. Donc nous ne faisons pas des millions de vues mais cela s’avère être un outil précieux pour se faire connaître. Nous attachons beaucoup d’importance à tout cela, à nos visuels, pour lancer la promo de l’album. Nous faisons avec nos moyens.

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Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l’album ici

 

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Monolithe – Epsilon Aurigae

Lorsque j’ai fait la chronique de la réédition du premier album de Ataraxie (chronique ici) je vous ai parlé longuement de mon grand intérêt pour la scène Doom Metal extrême afin de vous présenter le contexte dans lequel j’avais alors découvert la musique de ce dernier. J’ai  donc à cette occasion abordé mon rapport avec ce sous genre du Doom Metal en citant de nombreux groupes. Je me suis concentré principalement sur des formations Doom Death et Funeral Doom mais j’ai omis de citer quelques autres acteurs évoluant dans ce que ce courant a de plus Ambient, Atmosphérique ou Symphonique et qui ont eux aussi grandement participé à l’émergence de cette scène en France au même titre que Ataraxie l’avait fait dans une veine plus brute et Doom Death Metal tels que Despond (notre chronique ici) , Monolithe, Amphitryon, Nidafell ou Anthemon (notre chronique ici).

L'occasion m’est donnée en ce début d’année de palier à cette légère carence de ma part en vous présentant le dernier effort longue durée de Monolithe. Je me rappelle être tombé littéralement sous le charme du premier album de cette formation parisienne. Il faut dire que Monolithe abordait la chose Funeral Doom sur Monolithe I (2003 notre chronique ici) d’une belle manière et surtout par la face expérimental de son successeur Monolithe II (2005) puisqu’il allait même jusqu’à utiliser des sonorités improbables pour ce genre comme l’accordéon. Ces deux premiers albums aussi jetaient les bases du concept que la formation n’aura de cesse que de décliner lors des trois albums qui suivirent : Monolithe III (2012) Monolithe IV (2014) ainsi que sur les EP Interlude Premier et Second. Monolithe depuis le début de son parcourt s’articule autour de Sylvain Bégot un ex Anthemon ex Evolvent (guitares, basse, claviers et composition) épaulé par Benoît Blin un ex-Inheritance (basse et guitares) et Richard Loudin au chant que l’on retrouve également dans Nydvind, Nunkthul, Haceldama, et fut un ex-Despond et ex-Bran Barr. Ce noyau dur a été rejoint en 2012 par Sébastien Latour au clavier et à la programmation un ex-Anthemon et ex Evolvent. En 2015 Olivier Defives à la basse et Thibault Faucher à la batterie ont fini de compléter le line up.

Depuis Monolithe III, la formation bosse avec le label français Debemur Morti Productions(site ici) qui a aussi réédité Monolithe I ainsi que les EP Interlude Premier et Second dans un même package dénommé Monolithe Zéros. C’est d’ailleurs sur ce même label qu’est sorti leur dernier opus Epsilon Aurigae en décembre de l’année dernière. Je n’ai pas encore eu l’occasion de plancher sur les paroles et ai abordé surtout la chose musicale mais selon les dires de Sylvain : « Epsilon Aurigae est le nom d’une étoile supergéante dont la particularité est de faire partie d’un système binaire, c’est à dire qu’un second astre orbite autours du même centre de gravité ». Il faut par là en déduire que premièrement Epsilon Aurigae est le premier album d’une série de deux albums qui ont été enregistrés en même temps et dont le second volet sortira dans le courant de l’année 2016. Deuxièmement que le groupe ne s’est pas résolu à laisser complètement tomber son concept autour du monolithe retrouvé sur Terre dans « 2001 l’Odyssée de l’Espace » et son attrait pour l’espace et l’univers.

On peut dire que sur la forme Epsilon Aurigae s’inscrit dans une certaine continuité et malgré le fait qu’il soit composé de 3 titres d’une durée de 15 minutes chacun (par le passé Monolithe nous avait habitué à de longues et uniques plages avoisinants l’heure) il reste encré dans l’identité que la formation s’est taillée au fur et à mesure des années. Plusieurs choses me permettent d’affirmer cela ! Tout d’abords l’artwork qui est comme d’habitude soigné et est une nouvelle fois l’œuvre de Robert Høyem (facebook ici et site là). Il a une nouvelle fois fait un travail très classe ! Continuité toujours avec le travail sur le son de l’album puisque le groupe s’est chargé des prises de son de tous les instruments hormis la batterie et à une fois de plus travaillé avec Andrew Guillotin du Hybreed Studio (site ici) en lui confiant le mixage. Personnellement j’ai vraiment apprécié ce son plus charpenté et axé sur la section Metal. Les ambiances et autres nappes atmosphériques  sont toujours bien présentes mais un peu relayées au second plan. Ce qui a pour effet principal de donner un aspect plus frontal aux nouvelles compositions.

A l’écoute du premier des trois titres « Synoecist » on est directement frappé par cet alliage du son, des riffs et des rythmiques qui donne un aspect très physique à la musique de Monolithe ! C’est marrant mais j’ai immédiatement pensé à du Meshuggah qui se serait exercé à faire du Doom Metal ! Massif et percutant avec toujours ces légères dissonances qui ont toujours été présentes dans la musique du groupe mais qui ici prennent beaucoup plus d’ampleur. Monolithe déploie toute sa carrure et frappe lentement mais avec minutie et précision ce qui le rend d’autant plus destructeur ! J’ai adoré aussi un passage dans la seconde moitié du morceau avec ses rythmiques tribales et quelques percussions du meilleur effet ! Un très bon morceau dont il est vraiment difficile de décrocher ! « TMA-0 » (pour Tycho Magnetic Anomaly Zero)  est un morceau instrumental qui arbore un apparat plus ambient et atmosphérique que le premier morceau mais toujours avec ce riffing lentement balancé et dissonant qui rappelle toujours les expérimentations de Meshuggah. Ce titre rompe à plusieurs reprises avec son aspect lourd, dissonant et monolithique par des envolées de lead guitares et de nappes de claviers saisissantes. Un bon interlude lui aussi de 15 minutes. L’album se termine sur « Everlasting Sentry » un morceau toujours très charpenté et massif mais qui contrairement aux deux autres développe une emphase très Symphonique et accrocheuse. Beaucoup de claviers sur ce titre, il y a bien quelques passages très pesant mais dans l’ensemble on a à faire à un morceau bien épic ! Dernière chose j’ai beaucoup apprécié les voix et leur alternance qui alliées aux côtés des claviers symphonique m’ont rappelé un peu certains passages du regretté Despond. Les vocaux dans l’ensemble son bien puissants et assez percutants ce qui parachève de donner au tout un aspect vraiment ultime !

Un album dans la continuité donc mais qui vous réservera tout de même quelques bonnes surprises ! Epsilon Aurigae est encore un très bon album dans la catégorie Doom comme ceux que j’ai chroniqués tout du long de l’année dernière ! Il ravira les fans comme moi de la première heure tout comme ceux qui ont connu Monolithe sur le tard. On attend donc la suite avec impatience puisque je vous le rappelle, elle doit arriver dans le courant de l’année ! Quant à moi il me reste plus qu’à enfin aller écouter le dernier album Enfant de la Nuit de Ixion (Facebook ici) une autre formation Doom Metal Atmosphérique qui a sorti ce deuxième album presque en même temps que celui-ci … 

FalculA (8/10)


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Debemur Morti Productions / 2015
Tracklist (45:00) : 1. Synoecist 2. TMA-0 3. Everlasting Sentry. 

THEARRS_KHRONOS-TOUR2

 

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