Chronique de Kentucky
Mar 28
Mar 28
Etre pris sous l’aile d’un artiste talentueux et reconnu s’avère forcément être un sacré coup de pouce pour tous les groupes qui ont la chance d’en bénéficier. C’est le cas des SILVER SNAKES, groupe de LOS ANGELES qui semble avoir tapé dans l’œil de Claudio Sanchez (COHEED & CAMBRIA) puisque ce dernier les a signés sur son label Evil Ink Records pour le marché nord-américain. Dans nos contrées. Créé en 2011 sous l’impulsion d’Alex Estrada (ex- CATHEDRALS), SILVER SNAKE a su faire son trou au sein de la scène rock underground américaine. Ils comptent à leur actif deux albums: Pictures Of A Floating World (2012) et Year Of The Snake (2014). Ne ralentissant pas le rythme, proposant avec régularité de nouvelles chansons tous les deux ans, les voici de retour avec Saboteur.
Les californiens n’ont pas manqué d’ambition pour ce troisième album. Ils annoncent d’entrée la couleur en affirmant que ce travail a été inspiré par deux albums considérés comme des classiques, The Downward Spiral de NINE INCH NAILS et Dopesmoker de SLEEP. La palette s’avère particulièrement large, entre stoner rock et métal indus. Et dès les premières minutes de Saboteur, les similitudes apparaissent. « Electricity » affiche à la fois des riffs puissants, une batterie omniprésente et des touches atmosphériques plus inattendus. Les américains tentent le mariage entre rock post-hardcore et approche stoner/doom. SILVER SNAKES parvient à conserver un côté séduisant et accrocheur malgré les multiples expérimentations. « Glass » reste un bon exemple de cette double démarche. Les habitués de Trent Reznor n’y trouveront rien à redire. Quand le groupe revient à des sonorités plus classiques comme sur « Raindance » ou « Red Wolf », il démontre son savoir-faire sans avoir besoin de multiplier les artifices. L’auditeur finira par se demander si ces surcouches indus/atmosphériques étaient vraiment utiles et ne finissaient pas par simplement alourdir le propos. Saboteur s’écoute avec plaisir et compte un bon nombre de titres enlevés à même de faire secouer la tête et taper du pied même les plus réfractaires. Le disque se termine par deux plats de résistance touffu, « Dresden » et « The Loss » qui tournent autour des neufs minutes chacun. Très atmosphériques et sombres, ces deux chansons laissent une dernière impression assez trompeuse. SILVER SNAKE perd alors de sa force et son impulsivité. C’est un peu dommage de terminer ainsi.
Peu connu dans nos contrées, SILVER SNAKES devrait parvenir à faire parler de lui grâce à Saboteur. Certains choix restent discutables mais dans l’ensemble les chansons proposées ici possèdent un charme et un caractère indiscutables. Espérons que la tournée qu’ils partagent actuellement avec COHEED & CAMBRIA traverse l’Atlantique pour juger, de visu, du vrai potentiel de SILVER SNAKES une fois sur scène.
Oshyrya (07/10)
Evil Ink – Pelagic Records / 2016
Tracklist (51:55 mn) 01. Electricity 02. Glass 03. Raindance 04. Devotion 05. Fire Cloud 06. Red Wolf 07. Charmer 08. La Dominadora 09. Dresden 10. The Loss
Mar 28
Le projet REMAIN IN A VIEW est né de l’autre côté des Alpes à Sulmona en Italie en 2007. Après de mois de recherche pour trouver le bon line-up et l’enregistrement de titres promo, les transalpins sautent le pas en mars 2013 et publie un premier album du nom d’Elegies. Fort de cette solide carte de visite, le quartet multiplie les concerts et décroche même une tournée américaine. Revigoré par l’intégration de nouveaux membres, le groupe compte bien poursuivre sur cette voie et propose ce printemps un nouvel EP, No Man's Land.
Créé autour d’une passion commune pour les scènes metalcore et modern métal, REMAIN IN A VIEW n’a pas le voyage outre-Atlantique pour rien. Très influencée US, leurs nouvelles chansons s’inscrivent dans la droite ligne des groupes qui marchent tirent leur épingle du jeu en ce moment en Amérique du Nord. Ils citent eux-mêmes l’influence des TEXAS IN JULY, AUGUST BURNS RED ou encore AS I LAY DYING. Riffs tranchants et rythmiques assassines posent les fondations avant que le chant hurlé ne donne corps à l’ensemble. Le côté mélodique n’est jamais loin, le refrain en chat clair se veut accrocheur et offre une petite accalmie avant que les hostilités reprennent. Les italiens laissent une bonne impression, le sérieux est évident sur le fond comme sur la forme et ils ont su acquérir un vrai savoir-faire pour pondre des titres bien rentre-dedans. Ne cherchez pas une originalité folle, mais un travail bien fait.
Oshyrya (07/10)
Autoproduction / 2016
Tracklist (17:12 mn) 01. The New Beginning 02. No Man's Land 03. Media Terror 04. Evolve