Heaven Shall Burn est plus que probablement mon groupe de Metalcore favori, tous pays confondus. Dès Antigone (et ça remonte déjà loin, donc), les Allemands n’ont cessé de monter en puissance, ailgnant les sorties de qualité à un rythme soutenu. Leur marque de fabrique : la percussion, le sens de l’hymne, du morceau fédérateur qui prend à la gorge. Chaque album était un palier, une occasion pour le groupe d’encore monter en puissance. Dire que j’attendais Wanderer avec impatience est donc un doux euphémisme. Et on dirait bien que le groupe a finalement atteint ses limites.
Avant de pointer ce qui, selon moi, fait la faiblesse de Wanderer, je tiens tout de même à préciser que Heaven Shall Burn reste malgré tout une des formations les plus efficaces du genre avec les ricains de Unearth. En Europe, j’irais même jusqu’à dire qu’ils sont tout en haut de la hiérarchie du Metalcore, loin devant les concurrents, et Wanderer reste largement supérieur à tout ce que la concurrence a pu proposer ces dernières années. HSB reste donc le fer de lance du Metalcore européen, mais c’est loin d’être une prouesse.
Premier point faible de cet album : son opener, le très bien nommé « The Loss Of Fury ». Quand on a habitué ses auditeurs à des brûlots dévastateurs comme « The Weapon They Fear », « Counterweight » et autres « Endzeit », il ne faut pas s’étonner que certains, dont moi, hausse un sourcil interrogateur à l’écoute de ce morceau qui manque de mordant. Je me répète : ça reste un bon morceau, mais HSB nous a habitués à mieux.
Ce sentiment, je le conserve à l’écoute de l’album entier. Wanderer contient son lot de passages intéressants, de morceaux sympas et, au final, la galette entière est bien née. La quasi-totalité des groupes de Metalcore tuerait père et mère pour pouvoir proposer un tel album. Et pourtant, aux normes d’Heaven Shall Burn, Wanderer est moyen. Pire encore : je ressens une petite déception. Il y avait moyen de faire mieux, de faire plus percutant. Vous me direz que le groupe n’est pas tombé dans la redite. Et c’est partiellement vrai. Le propos a simplement été un poil adouci… à moins que le groupe ne parvienne simplement plus (ou ne souhaite plus) atteindre les niveaux de hargne autrefois dégagés.
Mister Patate (7,5/10)
Century Media Records / 2016
Tracklist (58:40) 1. The Loss of Fury 2. Bring the War Home 3. Passage of the Crane 4. They Shall Not Pass 5. Downshifter 6. Prey to God 7. Agent Orange (Sodom cover) 8. My Heart Is My Compass 9. Save Me 10. Corium 11. Extermination Order 12. A River of Crimson 13. The Cry of Mankind (My Dying Bride cover)