oshy_itw_epic_03« Chat échaudé craint l’eau froide » comme dirait l’autre. Depuis quelques années, nous avons appris à être méfiant vis-à-vis des néerlandais d’EPICA qui semblent prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid selon les albums. Et pourtant malgré ces hauts et ses bas, nos amis ont toujours su maintenir un haut niveau, aussi bien dans sur le fond que sur la forme. Après un Requiem For The Indifferent (chronique là) aux allures de catastrophe (chronique ici), The Quantum Enigma (chronique ici) avait su rassurer le bon peuple et espérer que la flamme créatrice allait durer cette fois-ci.

Maintenant, un autre danger tout aussi sournois reste tapit dans l’ombre. A trop vouloir créer, les bataves pourraient se perdre et tourner joyeusement en rond. Chaque album se veut touffu, gras et copieux et il ne faut pas trop de deux ans pour en venir à bout. En interview, Mark Jansen donne une partie de la solution puisque le groupe peut se targuer de compter dans ses rangs cinq compositeurs. Ainsi armé, EPICA devrait pouvoir tenir des années mais qu’en est-il du cru 2016 ?

Mieux vaut avoir de l’appétit au moment de se lancer dans l’aventure car The Holographic Principle compte pas moins de soixante-douze minutes de musique au compteur. Les hollandais ne semblent pas savoir faire simple et économe. « Eidola » l’intro ultra bombastique de rigueur ouvre les hostilités et, même si le groupe en fait des tonnes, difficile de ne pas admirer la qualité de cette entrée en matière et la masse colossale de composition et d’arrangements que cela doit représenter. Ensuite les choses sérieuses et plutôt attendues démarrent avec un « Edge Of The Blade » très classique. Les guitares tranchent dans le vif d’entrée, la section rythmique déploie ses ailes avant que Simone Simons n’entre dans la danse. Rien à redire côté efficacité même si l’impression de déjà entendu reste très prégnante. Les orchestrations ainsi que les chœurs sont omniprésents et alourdissent le propos. EPICA nous fait le coup de la Belle et de la Bête entre Simons et Jansen mais cela fonctionne toujours bien. Rien que du très classique ici, sympathique mais nous attendons plus de la part des bataves.

Les compositions s’enchainent et se ressemblent quand même beaucoup. Ce disque est long et au bout d’un moment difficile de retrouver ses petits dans ce maelstrom de couleurs, de lumières et de voix. The Holographic Principle se révèle tellement riche et qu’il en devient indigeste. Nous vous conseillons de la savourer par petites touches sous peine d’écœurement. Encore une fois, le fond et la forme s’avère sans tâche, la production est superbe (Joost van den Broek & Jacob Hansen) à limpide et puissante, le travail d’arrangement et d’orchestration est admirable mais trop c’est trop. Un peu à l’image d’un NIGHTWISH, EPICA ne semble plus savoir s’arrêter, ils usent et abusent des moyens à leur disposition. Le disque est propre, brillant, léché mais la lassitude s’empare de l’auditeur au bout de quelques titres.

Avec un peu de recul, The Holographic Principle se trouve à mi-chemin entre Requiem For The Indifferent et The Quantum Enigma. Il est bien meilleur que le premier mais ne parvient pas à se hisser au niveau de second. Autant nous espérions d’être rassurés en 2014 autant nous espérions voir le groupe progresser, expérimenter et nous surprendre en 2016. Malheureusement, EPICA fait la sourde oreille et poursuit son petit bout de chemin en faisant du surplace. Ce septième mérite qu’un peu de temps lui soit consacré mais à chaque nouvelle tentative, la déception l’emporte.

Oshyrya (07/10)

 

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Nuclear Blast / 2016

Tracklist (72:07 mn) 01. Eidola 02. Edge Of The Blade 03. A Phantasmic Parade 04. Universal Death Squad 05. Divide And Conquer 06. Beyond The Matrix 07. Once Upon A Nightmare 08. The Cosmic Algorithm 09. Ascension – Dream State Armageddon 10. Dancing In A Hurricane 11. Tear Down Your Walls 12. The Holographic Principle – A Profound Understanding Of Reality