Archive for décembre, 2021

2021 : le Top 20 de Patate

Une fois n’est pas coutume, le Top 10 devient un Top 20, sans véritable hiérarchie (même si vous devez vous douter que plus un album apparaît tôt dans la liste, plus il m’a marqué).

CROWN – The End Of All Things
« Tu vas voir, c’est comme du NIN époque Hesitation Marks, mais en pas chiant ». Fallait pas me dire ça alors que j’avais à nouveau sombré dans les œuvres de Trent Reznor. Du coup, j’ai sauté sur cet album comme un enfant afghan sur une mine. Une énorme claque. L’album français de l’année, sans la moindre hésitation.
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The Project Hate MCMXCIX – Spewing Venom Into The Eyes Of Deities
L’album de tous les superlatifs. Toujours plus dense, toujours plus fouillé, toujours plus grandiloquent… Et paradoxalement, tous ses aspects positifs en font un album tellement exigeant qu’il ne s’écoute qu’en de rares occasions. Il faut presque planifier un rendez-vous avec son casque et cette galette, en ayant la certitude de ne pas être dérangé, pour pouvoir le déguster à sa juste valeur. Oui, je sais #FirstWorldProblem
L’album est uniquement disponible auprès du groupe

So Hideous – None But A Pure Heart Can Sing
Appelez ça du post-black, du shoegaze, collez autant d’étiquettes que vous voulez à cette galette, je m’en bats les kiwis : cet album ne se décrit pas, il se ressent, il se vit. Les cuivres et les instruments à cordes ne sont pas un simple gimmick, ils apportent vraiment une profondeur incroyable aux morceaux. Et Mike Kadnar, bordel ! Un des incontournables de l’année 2021.
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Ethereal Shroud – Trisagion
Le meilleur album de Black Metal de l’année (et pourtant, 2021 nous a gâtés en matière de Black). 64 minutes d’une intensité rare, qui prennent aux tripes. Pas de cirque satanique, pas de folklore diabolique, juste une déferlante d’émotions humaines. Inutile de se demander si le groupe parviendra à faire mieux un jour, Trisagion est son chant du cygne. Ce n’est pas un album, c’est un mic drop.
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Déhà – À Fleur De Peau IV / Déhà – Ave Maria II
Déhà est mon artiste de l’année, ça ne fait aucun doute. Et parmi toutes ses sorties en 2021, je n’arrive pas à départager ces deux morceaux. J’ai même des difficultés à décrire ce qu’ils me font ressentir. Les 5 premières minutes d’Ave Maria II, par exemple, devraient être mises dans tous les manuels du Metal à la rubrique « CA, c’est une intro ! ». Ou cette transition sur À Fleur De Peau IV qui culmine à 19:28 avec une trouée presque lumineuse. C’est du grand art. De l’émotion avec un grand É.
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Plebeian Grandstand – Rien Ne Suffit
« La vérité c’est que personne veut admettre que des Toulousains aient réussi quelque chose haha ». Ouais beh parle pour toi, moi, j’ai du mal à admettre que j’ai déjà mis deux albums français dans mon Top 20. Mais en même temps, quel album. De la douleur auditive. Une des plaques les plus radicales de l’année.
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Blood Red Throne – Imperial Congregation
Pas vraiment de surprises sur ce dixième album des Norvégiens de Blood Red Throne. C’est brutal sans tomber dans l’excès, il y a toujours une petite dose de mélodie et une grosse louche de groove… C’est « juste » du Death Metal (et dit comme ça, c’est tellement réducteur), mais ça fait du bien.
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Cannibal Corpse – Violence Unimagined
Cannibal Corpse n’avait pas semblé aussi inspiré depuis Kill. Qui est sorti il y a 15 ans. Bon, ok, les albums précédents avaient encore leur lot de morceaux intéressants, mais Violence Unimagined est parvenu à me convaincre dans son ensemble. On dira ce qu’on veut, mais l’ajout de Rutan à la gratte apporte un plus indéniable.
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The Amenta – Revelator
Tout est déjà dit ici
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FLUIDS – Not Dark Yet
1 EP, 2 singles, 3 splits (dont un avec les Japonais de Pharmacist, qui font du Carcass mieux que Carcass) et un album : les ricains de FLUIDS n’ont pas chômé cette année. ET PUTAIN QU’EST-CE QUE C’EST CON ! Les riffs sont pachydermiques, les samples dégoulinent de malaise, la B.A.R. permet des accélérations fulgurantes, et ce chant… HA CE CHANT ! Le genre d’album qui s’écoute à toute occasion, qui ne requiert aucun effort mental. C’est con, mais c’est bon.
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Blockheads – Trip To The Void
Un troisième album français dans mon Top 20, arrêtez tout, putain, cette année est vraiment claquée au sol. Plus sérieusement, Blockheads fait partie de mes chouchous (et je ne les ai vus qu’une seule fois, au Bloodshed 2013 après la sortie de This Word Is Dead) et ils ont sorti ZE album de grind de l’année. Rien que ça.
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Acausal Intrusion – Nulitas
Du Death sinistre et décousu, avec une caisse claire qui colle des migraines en trois minutes. Vendu comme ça, c’est pas très alléchant. Pourtant, la sauce prend. Le genre de galette à classer avec Ulcerate et Ad Nauseam. Il faut quelques écoutes pour rentrer dans le trip, mais l’effort en vaut la chandelle.
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Cult Of Luna – The Raging River
« Ils ont vraiment ce truc pour exprimer le ‘feeling dead inside’ en musique ». Ha, si tu savais à quel point tu as raison. Une de mes découvertes de l’année. Ouais, je connaissais pas Cult Of Luna.
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Rivers Of Nihil – The Work
Je ne m’en cache pas : je suis un fanboy de Rivers Of Nihil, et j’attendais cet album avec impatience. Mission accomplie : le groupe progresse encore inlassablement et propose un parfait équilibre entre technique et lourdeur. Si vous aimez votre Death Metal avec une petite touche jazzy et ici et là un peu de cuivre, sautez sur cet album.
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Fuoco Fatuo – Obsidian Katabasis
Des Italiens qui sortent un album de Funeral Doom tellement sombre et étouffant qu’on le croirait tout droit sorti du fond de l’enfer (ou de la Finlande, au choix). Et on s’étonnera encore que nos gosses sont des billes en géographie. Cet album a été testé sur un Hamster adulte. Il a kiffé.
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Tardigrada – Vom Bruch Bis Zur Freiheit
Interlude – pavé épique – interlude – pavé épique – interlude – pavé – interlude – coup de grâce avec un… PAVÉ, bien entendu. Certains reprocheront quelques longueurs, mais c’est justement ce qui m’a plu dans ce deuxième album des Suisses de Tardigrada, ce côté hypnotique.
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Dream Unending – Tide Turns Eternal
« Mec, c’est un des mecs de Tomb Mold et un des mecs d’Innumerable Forms, la fusion de ces deux groupes de Death, ça ne peut donner qu’un groupe de Super-Death ». Ou pas. Genre pas du tout. Un grand merci à eux, j’ai pu caser un album de « Prog » dans mon Top 20.
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Voices – Breaking The Trauma Bond
Savoir jouer dans plusieurs registres, c’est bien. Parvenir à combiner tous ces registres en un seul album sans pour autant donner l’impression d’un patchwork décousu, c’est mieux (et beaucoup plus compliqué). Ils sont forts, ces Anglais.
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Friisk – …un torügg bleev blot Sand
Black Metal + Allemagne + Vendetta Records = la promesse d’un bon moment.
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Il y a encore peu, Corpus Diavolis se complaisait dans les tréfonds de l’underground. Existant depuis plus de 10 ans, les Marseillais aimaient vivre cachés. Avec leurs deux premiers albums auto-produits à très peu d’exemplaires et un troisième distribué par un obscur label italien (Aeternitas Tenebrarum Musicae Fundamentum), le quatuor n’était pas au top de l’exposition médiatique. Distribué par les Nantais des Acteurs de l’Ombre, et bénéficiant donc d’une promotion beaucoup plus conséquente, ce quatrième opus risque bien de changer la donne.

Apocatastase est une invitation au sabbat luciférien. Ici, on célèbre le grand cornu dans la tradition. Rien de nouveau au programme. Tout ce que vous pouviez attendre d’un album de black-metal se trouve ici, prêt à satisfaire l’auditeur. Et même si les deux premiers morceaux ne nous emballent pas plus que ça, malgré quelques passages réussis, la suite mérite que l’on se penche avec une plus grande attention sur ce quatrième effort.

« The Dissolution And Eternal Ecstasy In The Embrace Of Satan » est le morceau qui fait définitivement basculer Apocatastase dans l’univers de Corpus Diavolis. On passe d’un black-metal relativement standard à un black incantatoire ; profond ; malade ; malsain. Le rythme se fait plus haletant, la voix ne fait qu’un avec la musique. Satan est au centre de tout. Mieux encore, l’ ombre d’Inquisition plane sur ces sept minutes et quarante-sept secondes. On a vu pire comme référence.

La suite est du même tonneau. Le vicieux « The pillar of the snake » se fait grandiloquent tandis que « Triumphant black flame » se noie dans une noirceur opaque. C’est impeccable de bout en bout.

« At The Altar Of Infinite Night » est la parfaite conclusion à Apocatastase : une célébration rituelle qui ne laisse que peu d’espoir de revoir un jour la lumière. Corpus Diavoli s’enfonce avec son auditoire dans les ténèbres pour ne plus en sortir.

Espérons qu’Apocatastase apporte gloire et fortune à Corvus Diavolis. Ou en tous cas la reconnaissance que cette formation mérite plus que jamais. Il s’agit, en tous cas, de la révélation black de l’année.

Nico (666/10)

Site Officiel : https://corpusdiavolis.bandcamp.com/

Les Acteurs de l’Ombre /2021

01. Apocatastase 02. Colludium 03. The Dissolution And Eternal Ecstasy In The Embrace Of Satan 04. The Pillar Of The Snake 05. Triumphant Black Flame 06. At The Altar Of Infinite Night

 

 

 

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Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)