Vendredi 01/04/2022 : mon smartphone vibre, une de ces innombrables notifications qui rythment notre existence depuis que nous transportons notre vie dans notre poche sous la forme d’un petit boîtier bourré de technologies et assemblé pour une bouchée de pain loin de notre confort. Qu’est-ce donc, cette fois ? Un like sur un de mes posts Facebook ? Une invitation à un événement à laquelle je répondrai « Intéressé » en ayant la ferme intention de ne pas y aller ? Non, une notif’ Bandcamp. « Ultha has released a new album ». Mon sang ne fait qu’un tour. La date me fait douter un instant, mais non, je n’ai pas la berlue. Ils sont bien de retour.

Sans annonce ni la moindre forme de teasing, le groupe revient donc avec un vrai album, 4 ans après The Inextricable Wandering. Et dès la première écoute, Ultha se rappelle à mon bon souvenir, aux promenades nocturnes, casque vissé sur les oreilles avec Converging Sins à un niveau sonore dangereusement élevé.

Le quintet reprend sa formule éprouvée, à savoir un Black viscéral, sublimé par l’opposition des deux chants. Dès l’opener « Dispel » (à peine plus de 5 minutes, un record de concision pour le groupe), le son est reconnaissable entre mille, avec ces riffs acérés, ce chant déchiré qui n’est pas sans rappeler celui de Colin d’Amenra, ces nappes de synthé.

Pour un groupe qui semblait prêt à enterrer la hache de guerre en 2019 après la sortie de l’excellent EP Belong, Ultha semble n’avoir jamais été aussi efficace. Prenons « Bathed in Lightning, Bathed in Heat », dont la structure n’est pas sans rappeler celle de « The Night Took Her Before My Eyes » : intro apaisée, montée progressive en puissance avant la déferlante. Ce morceau a beau dépasser les 11 minutes, il ne lasse à aucun moment. L’intensité est au rendez-vous, tout au long de l’album, contrebalancée ici et là par des trouées presque apaisées qui sont autant de respirations avant un nouveau plongeon en apnée dans ce torrent de noirceur jusqu’au final lumineux de « Rats Gorged The Moon… And All Fell Silent ».

Ultha le dit lui-même en évoquant ce disque : Seven songs and close to 60min, dealing with the idea that on the way to leaving this mortal coil, several aspects within you die first (…) Life is cruel, and so is it’s end. La vie est cruelle, cet album en est la bande-son. Et un candidat solide à l’album de l’année.

9,5/10

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L’album sur Bandcamp

Vendetta Records / 2022
Tracklist (58:28) 1. Dispel 2. Der alte Feind (Jeder Tag reißt Wunden) 3. Bathed in Lightning, Bathed in Heat 4. He Knew and Did Not Know 5. Carrion (To Walk Among the Spiders) 6. Haloes in Reverse 7. Rats Gorged the Moon…and All Fell Silent