Qui arrêtera les loups teutons de POWERWOLF? Comme bien d’autres groupes connaissant un succès durable, les allemands sont peut-être leurs propres pires ennemis. Ils doivent en effet résoudre une sacrée quadrature, livrer la marchandise attendue des fans, histoire de les conserver, tout en continuant à évoluer pour ne pas stagner. Le risque de rencontrer la lassitude du public n’est jamais loin et attend son heure tapie dans l’ombre.

En tout cas reconnaissons que POWERWOLF continue sur sa lancée et maintiens le rythme avec The Sacrament of Sin. Ce septième opus sort trois ans seulement après Blessed and Possessed. Deux ans séparaient habituellement les offrandes de nos amis mais les longues tournées ont nécessité de prendre un peu plus de temps cette fois-ci. Et puis les fans ont eu de quoi patienter avec le coffret The Metal Mass Live publié en 2016. Bonne chose, le line-up est resté stable avec un Roel van Helden bien arrimé à son siège de batteur depuis 2011. Certains diront que le groupe a véritablement explosé à partir de ce moment-là…

Dès les premières mesures de ce avec The Sacrament of Sin, les amateurs se sentiront en terrain connu, les loups sont passés maîtres dans l’art du clonage. Cela peut sembler péjoratif mais il faudrait être de mauvaise foi pour affirmer que le groupe s’est ici réinventé d’une façon ou d’une autre. Les mêmes ingrédients sont réutilisés, mélodies et refrains accrocheurs, gros riffs, omniprésence des nappes d’orgue (enregistré à Thionville !) et timbre de voix très reconnaissable d’Attila Dorn. Mélangez encore et encore et vous obtiendrez à chaque coup une alternative au plat précédent. Ils s’en défendent en interview mais pourtant ici point d’innovation franche.

Les chansons de The Sacrament of Sin tiennent en grande majorité très bien la route mais elles auraient pu se retrouver sur les quatre derniers albums de POWERWOLF sans que l’homogénéité n’en souffre. C’est bonnet blanc et blanc bonnet depuis 2011 et Blood of the Saints. Cela ne signifie ne rien que les amateurs ne prendront pas de plaisir à l’écoute de cet opus mais aucune surprise ne pointe à l’horizon. Les brûlots « Demons Are A Girl‘s Best Friend », « The Sacrament Of Sin » et « Incense And Iron » donnent font monter rapidement le rythme cardiaque alors que « Where The Wild Wolves Have Gone » offre un joli moment de répit. Les bons moments ne manquent pas mais l’impression de déjà entendu fini fatalement par arriver. Cela gâche un peu le plaisir quand même.

Comme d’habitude avec POWERWOLF, rien à redire sur la forme. Pour son joyau, Napalm Records met les petits plats dans les grands. Exit Fredrik Nordström, POWERWOLF est allé mettre en boite ce disque en Suède, cette fois-ci sur la férule de Jens Bogren. Ce dernier a déjà démontré tout son talent avec un nombre incalculable de grands noms du landerneau métal. Le son s’avère riche, percutant et puissant. Le disque se présente, dans son édition limitée, sous la forme d’un très beau double digipak. En guise de bonus, un second cd contient dix reprises de chansons du groupe par d’autres formations sont EPICA, BATTLE BEAST ou ELUVEITIE. LE résultat s’avère assez inégal mais c’est un ajout sympathique au produit principal.

Si vous aimez les disques de POWERWOLF, The Sacrament of Sin saura se faire une petite place dans votre cœur. Les titres taillés pour la scène ne manquent pas. Cependant, les allemands semblent commencer à faiblir du côté de la composition. Deux ou trois chansons n’affichent pas les standards de qualités habituels et s’oublient très rapidement sans lancer de trace. Il ne s’agit là peut-être que d’un coup de mou passager.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Napalm Records / 2018
Tracklist (42:49 mn) 01. Fire & Forgive 02. Demons Are A Girl‘s Best Friend 03. Killers With The Cross 04. Incense And Iron 05. Where The Wild Wolves Have Gone 06. Stossgebet 07. Nightside Of Siberia 08. The Sacrament Of Sin 09. Venom Of Venus 10. Nighttime Rebel 11. Fist By Fist (Sacralize Or Strike)