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Manigance – Volte-Face

10384603_10152509350578188_6864925133878708453_nAlors qu’une oreille peu attentive aurait pu facilement croire que Manigance avait disparu de notre paysage musical hexagonal de par une absence prononcée depuis Récidive en 2011, le groupe continue bel et bien sa croisade power metal, fournissant à coup de concerts et maintenant d’un nouvel album le métal d’une époque ou riffs heavy et chant français fleurissait encore au soleil des années 1980.

Manigance s’est toujours placé dans une poche de l’histoire musicale française en décalage avec ce que l’on attend de nos disquaires aux idées fixes, mais cela ne les a pas empêchés de se développer, de grandir et de marquer nos oreilles de leur son si particulier. Et c’est bien cela que l’on se demande en écoutant pour la première fois Volte Face : le groupe a-t-il finalement décidé de pousser son son vers l’avant plutôt que de se reposer sur les fantastiques riffs et idées de leur Ange ou Démon ? La réponse n’est pas si facile à donner.

Si des titres commes « Le Côté Sombre » ou « Planète Zemlya » ont tout ce qu’il faut pour nous satisfaire et nous montrer l’évolution d’un groupe de qualité, on ne peut pas en dire autant d’un très mal choisi « Pur Sang » qui ouvre le bal aux notes d’une mélodie qui aurait tout aussi bien pu se trouver sur n’importe quel autre album du groupe et rester oublié entre une b-sides ou un bonus track. Le côté épique de « Leader » aide à nous rappeler pourquoi ce groupe a toujours gardé une place si spéciale dans nos cœurs mais est loin de nous emmener dans de nouvelles contrées et ce malgré une qualité certaine dans la composition. Il faut aller chercher plus loin, laisser l’album grandir pour finalement voir surgir des idées neuves, des parties de chant surprenantes, des subtilités dans l’écriture qui nous rappellent le meilleur du Gamma Ray de Hansen.

Au final, après trois ans de retraite et un retour relativement discret au manque de promotion non proportionel à la volonté des fans de se procurer cette galette, Volte Face aurait pu avec certaines de ces compos s’imposer comme une nouvelle réussite heavy de la part des français, mais certains titres faibles (dont cette très décevante reprise de « Say It Ain’t So » qui n’a vraiment pas sa place sur le disque) les empêchent de se faire une place au soleil dans notre liste d’écoute, tout au plus nous revenons vers les premiers titres cités ici (« Le Côté Sombre » à nouveau, que l’on attend d’entendre live avec une impatience non dissimulée, « Planète Zemlya » et sa véritable aventure auditive) en évitant soigneusement une poignée de morceaux qui auraient mieux fait de rester en développement, histoire de grandir un peu plus loin de l’ombre de ces prédécesseurs.

Necrotaupeslinger (6/10)

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Verycords / 2014

Tracklist: 1. Pur Sang 2. Leader 3. Le Côté Sombre 4. Apparence 5. Ultime Atome 6. Sans Relache 7.  Planète Zemlya 8. Say It Ain’t So 9. Le Mirage 10. Parjure

Menace – Impact Velocity

p18ici0sr545p1dqbui24pen7f4Cette offrande musicale nommée Menace sonne comme Paradise Lost circa 2002 enregistrant un album à une rave suédoise en prenant du LSD avec Gary Numan, Grateful Dead et Prong, qu'on se le dise. Les comparaisons du projet chéri de Mitch Harris avec Voivod et consorts ne sont que faibles et limitées.

Certes l'expérimentation est bien présente, quelques similarités pointent le bout de leur nez, mais c'est bien tout ce qu'il y a à signaler. Mitch Harris nous avait promis l'oeuvre représentative de sa carrière, un album touche à tout qui dévoile toutes les facettes du génie de celui que nous connaissons tous comme le guitariste de Napalm Death. Et il faut bien dire que l'on ne peut s'empêcher de revenir encore et encore, tout inconsciemment, vers ce petit album qui cache beaucoup d'idées. Mitch se livre et se montre, et en touchant à toutes ces émotions, le musicien ne peut éviter de nous convaincre à répétition sur certains passages ou morceaux qui font vibrer.

Mais dans toute sa richesse, Impact Velocity n'est pas exempt de candeur et d'une simplicité répétitive qui peut souvent devenir lassante. Alors que certains riffs, ou mêmes des compos toutes entières, nous touchent sans que l'on ne s'en rende vraiment compte à la première écoute, restent avec nous bien dssimulées dans notre mémoire musicale, une grosse partie de l'album souffre de ne pas être plus concis.

Certes les musiciens présents sont au taquet, le jeu du français Fred Leclercq (Dragonforce) se marie surprenament bien avec les idées de Mitch. Shane Embury (Napalm Death) nous convaint encore une fois alors qu'il s'amuse loin du grind avec son ami de toujours. Derek Roddy (Hate Eternal) développe son jeu pour s'associer aux idées présentées, mais cela ne fait pas pas tout malheureusement.

Alors que l'on se perd avec plaisir dans des morceaux qui savent nous parler, de nombreux moments semblent sans clareté aucune, sans vraie vibration digne d'intérêt, et l'on en revient à naviguer loin du son proposé pour simplement y revenir au détour d'une ligne cinglante qui nous ramène à l'essentiel.

Impact Velocity est un album qui se vit et se déguste, et Menace est un projet qui crie la véracité cinglante, mais cela ne suffit pas à emporter toute notre attention, juste à l'emprunter par intermittence. Un album vrai et bon, qui pourtant touchera notre mémoire sans vraiment y laisser une trace.

Necrogunsinger (07/10)

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bandcamp 

Season of Mist / 2014

Tracklist : 1. I Live With Your Ghost 2. Painted Rust 3. Multiple Clarity 4. To The Marrow 5. I Won't See The Sun 6. Drowining in Density 7. Positron 8. Everything and Nothing 9. Within Context 10. Malicious Code 11. Impact Velocity 12. Seemless Integration 13. Insult to Injury

 

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Taux de remplissage: Pas excellent mais correcte.
Son : Un peu trop élevé mais plutôt bien en place malgré quelques petits problèmes.
Lumière : Rien de bien transcendant dans une si petite salle.
Ambiance : Conviviale
Moments forts : Une reprise de « Radar Love » endiablée qui se finit mal pour la batterie et « Home Sweet Home » pendant laquelle le public ne laisse pas vraiment l'occasion à Brandon de chanter.
Photos: Non disponibles

En cette magnifique journée où les gens se pressent vers les terrasses, votre humble serviteur est lui caché dans un des nombreux souterrains de la capitale écossaise pour essayer d'en savoir plus à propos de Cheap Thrill, le nouveau bébé de Jeff LaBar et Eric Brittingham (Cinderella) et de Brandon Gibbs (Gibbs Brothers). C'est aussi avec plaisir que le concert de ce soir voit Troy Patrick Farrell (White Lion) s'ajouter au line-up de cette première tournée européenne. Eric nous explique pourquoi Troy apparaît soudainement dans le groupe: 

« Nous utilisons plusieurs batteurs pour des raisons pratiques, tout simplement. Nous sommes tous basés à Nashville, et quand nous tournons dans le grand Sud, mous trouvons plus utile de prendre Chenney Brannon avec nous. Pour cette tournée en Europe, il était logique pour nous de choisir Troy qui est un bon ami, a l'habitude de jouer nos titres et est surtout très efficace sur la route pour garder une organisation sans faille et mettre une batterie en place en quelques minutes. »

La capacité de Troy à gérer une situation d'urgence sera prouvée le soir-même lorsque après avoir prévenu le groupe de première partie Shock! Hazard qu'il ne prendrait pas de pincettes avec la batterie, Troy détruisit la caisse claire durant une reprise de White Lion, devant ainsi interrompre le concert pendant quelques minutes pour pouvoir changer de matériel… Mais ce choix multiple de batteur nous ammène aussi au tout début de ce qui devait devenir Cheap Thrill, comme Jeff nous l'explique:

« Notre choix de batteur est très simple. Nous avons commencé en tant que trio acoustique, et on aurait très bien pu en finir là aussi si ce n'aurait été pour la demande qui a suivit notre concert sur le Monsters of Rock Cruise 2013. Tout d'un coup les promoteurs nous disaient: 'Vous devez vous trouver un batteur et on vous offre telle et telle date ' Alors on a regardé autour de nous et qui était là ? Troy et Chenney, on leur a demandé si ça les tentait et nous voilà ! »

Le groupe semble semble prendre un immense plaisir à jouer en live. Un plaisir facilement transmis au public durant la nuit qu'ils passent à Edimbourg. Après que Guttergodz aient chauffé la salle avec leur sleaze rock sympa mais sans prétention, Shock ! Hazard tentent de sortir l'artillerie lourde mais malgré tous leurs efforts et acrobaties (Le chanteur/guitariste disparaît de scène à un moment pour aller jouer dans le bar adjacent), le groupe ne peut que mettre un petit sourire sur nos visages qui ne se transformera en excitation que lorsque Troy nous annonce depuis la scène :

« Bon allez on va démarrer ! Je ne vais pas faire ma star et sortir de la salle comme les autres, j'ai déjà assez galéré à me retrouver derrière ma batterie ! »

Le groupe nous avoue sans complexe qu'ils ne se prennent pas au sérieux, comme nous le disait Brandon :

« On est fier de pouvoir dire que l'on se nourrit d'un bon public. On aime être sur scène »

Et à Eric de rajouter :

« On ne souhaite pas se la jouer groupe trop sérieux sur scène et on veut que le public puisse ressentir ça. Au final nous ne sommes que quatres gars marrants qui aiment se marrer sur scène et partager ça de la meilleure façon possible avec le public. »

Et effectivement on peut voir ce soir là que le groupe aime partager son énergie avec l'audience présente. Troy s'éclate derrière son kit comme jamais, Brandon prend un plaisir incommensurable à arranguer la foule pendant que Jeff joue les grognons dans son coin mais violente sa guitare comme jamais sur chacun des titres de la soirée, pour le plus grand plaisir d'un public déjà conquis à l'avance par la renommée internationale des musiciens. Mais s'il semble que le groupe s'en donne à cœur joie sur scène, nous nous devons tout de même de leur demander si leurs tournées frénétiques sans même un album sont un choix ou plutot une représentation de notre époque où un groupe préfère tourner que d'enregistrer un cd qui ne se vendra pas aussi bien que prévu. Eric nous répond :

« Ce nest pas un choix, nous n'avons tout simplement pas le temps ! (Jeff confirme depuis son canapé). Nous sommes tout le temps sur la route avec un groupe ou l'autre et nous ne trouvons pas le bon moment pour nous arrêter et nous poser le temps d'un album ensemble »

Brandon ajoute :

« Mais nous allons le faire à un moment, nous ne savons pas encore comment, ou sous quel format, avec quel batteur, mais nous le ferons. Peut-être que nous ferons même en sorte d'avoir tous les batteurs sur l'album ? Qui sait ? Mais nous composons ensemble et nous voulons enregistrer ce que nous faisons. »

Eric continue :

« Avec l'internet maintenant il serait facile de se poser dans un studio quelques jours et d'avoir un produit prêt à être vendu en ligne en un rien de temps, nous devons juste nous décider à franchir le pas. »

Mais puisque le groupe est toujours sur la route, ne serait-il pas plus facile de tout simplement enregistrer un album live ? Jeff approuve :

« On en a déjà parlé et certaines personnes voudraient que l'on se lance dans cette aventure. Nous y réfléchissons… »

Le groupe Cheap Thrill lui même s'est formé d'une façon incongrue. Avec une première apparition lors de la croisière Monsters of Rock, il pourrait même sembler que le groupe se soit formé pour des raisons pratiques plus qu'autre chose. Brandon revient sur les débuts du groupe :

« Je joue avec Eric depuis longtemps et nous jammions ensemble quand soudainement nous nous sommes rendus compte que je jouerai sur cette croisière en même temps que Cinderella. Le pas suivant était logique. On s'est tous assis dans mon salon avec Eric et Jeff et quelques guitares et on a  commencé à discuter des titres que nous pourrions reprendre le temps d'un concert acoustique ensemble. Sans vraiment nous en rendre compte nous avons créé une demande et les tournées ont commencé »

Et le groupe est maintenant à l'aise avec sa set-list sur scène. Une liste de titres principalement composée de reprises de Cinderella (« Nobody's Fool », « Heartbreak Station », « Save Me »…), de quelques compos de Brandon auxquelles viennent s'ajouter une reprise inattendue de Michael Jackson, une reprise de White Lion (« Radar Love ») et un titre de Mötley Crüe (« Home Sweet Home »), mais c'est bien évidemment les titres de Cinderella que le public veut entendre, ce qui nous pousse à nous demander comment Brandon gère l'idée de se retrouver à la place de Tom Keifer, il nous explique cela :

« Je suis un grand fan de ce que Jeff fait sur scène, et il le fait parfaitement. Alors je ne suis pas là pour essayer de l'imiter. Dès le départ j'ai voulu faire mon propre truc, avec mon style, et les gens l'acceptent plutôt bien ! Je n'ai encore jamais entendu personne venir me critiquer sur ce que je fais. Les gens sont encourageant et m'aident à trouver ma place dans le groupe. De plus je connaissais Eric depuis un long moment donc je savais qu'il m'aiderait à trouver ma place sur ces morceaux et qu'il me supporterait. »

Mais voir deux membres originaux de Cinderella sur scène jouer leurs morceaux quand Tom est lui en pleine tournée pour un album solo nous pousse à nous demander si cela n'apporte pas un peu de rancoeur. Eric commence :

« Evidemment lorsqu'on ne tourne pas avec Cinderella il faut bien continuer à payer les factures alors on cherche à rester sur la route. Mais Tom a vu cette opportunité de finalement sortir un album solo lui tomber dans les bras alors il ne pouvait certainement pas refuser. Tu sais avec Cinderella on fait notre tournée d'été de dix ou douze semaines et après on sait très bien que ça n'ira pas plus loin… »

Jeff ajoute :

« On ne peut pas critiquer le fait que Ton veuille faire ses propres trucs, mais on sait aussi à quoi s'attendre avec le temps. »

Ce qui nous ammène forcément à mentionner le fait que tant de fans éspèrent encore un album du groupe après tant d'années, et je ne peux pas résister à la tentation de mentionner que Tom dit depuis des années que la raison derrière cela est la crainte de se retrouver encore une fois dans une impasse avec une maison de disque, ce qui ne l'a pourtant pas empêcher de sortir son propre album. Jeff nous donne sa version :

« C'est clair que tu ne risques pas de nous avoir entendu dire que nous ne voulions pas enregistrer. Nous sommes prêts, quand il le veut. Mais quand on voit que cela lui a pris dix ans pour pondre un album solo… »

Eric intervient :

« Dans dix ans je ne pourrais peut-être même plus jouer… Jeff lui a pris quelques semaines pour sortir son album… »

Jeff continue :

« Oui mon album était réglé en quelques semaines. Son album solo a pris dix ans. Ces titres qu'il joue maintenant en solo, la plupart d'entre eux sont des titres que nous avons répété ensemble il y a quinze ans de cela, pour un nouvel album de Cinderella, avant le désastre qu'a été notre contrat avec Sony… Et maintenant les voilà sur un album solo. Donc je peux te le dire, je ne pense pas qu'un album du groupe se fera, mais ce n'est certainement pas notre faute… »

Cette discussion tombe également pile le jour ou un 'nouvel labum live' de Cinderella est annoncé. Stripped, c'est son nom, n'étant en fait qu'une nouvelle version sans aucun ajout du fameux live au Key Club de Los Angeles déjà sorti sous différents noms et supports. Eric et Jeff s'empressent de commenter, unanimement :

« Nous n'étions même pas au courant tu vois. Ça nous emmerde parce que les fans viennent se plaindre vers nous alors que nous n'avons strictement rien à dire dans cette décision… Tout cela est la faute de Cleopatra qui une fois de plus se décide à changer le nom et la pochette de l'album pour capitaliser sur notre nom… »

Cela n'empêche pas le groupe de s'en donner à cœur joie sur scène. Les titres se succèdent de façon intense mais toujours bon enfant. Le public ne se lasse pas d'entendre les vieux tubes cotoyant des nouvelles compos qui ont tout d'un hard rock moderne et confident mais sans grande prétention, et malgré la présence de trois vieux baroudeurs du circuit rock, la star de la soirée est clairement Brandon qui s'éclate sur scène et transmet son énergie au public avec une aisance déconcertante et un sourire à toute épreuve. Jeff nous avait prévenu :

« Si tu veux savoir à quoi t'attendre pour ce soir regarde Brandon, ce gars va t'en mettre plein les dents et les gens vont vite réaliser à quel point il est doué en tant que frontman. On est peut-être les gars connus, mais au final c'est lui le chanteur, c'est lui qui mène la danse, et il le fait extrêmemement bien ! »

Et pendant que Brandon rougit après ces compliments, il est temps de conclure sur les attentes du groupe pour cette première tournée Européenne 

Eric : « Prendre du plaisir sur scène et profiter de l'énergie que les gens ont à nous offrir… »

Jeff : « …Et profiter des seconds shows après les concerts ! On veut rester accessibles avec nos fans et ne pas aller nous planquer backstage ! Alors tu nous trouveras au bar ! »

Brandon : « Et aussi survivre à l'expérience d'un aéroport avec Eric ! Ce mec ne s'arrête pour personne et pour ma première tournée en Europe je n'ai pas vraiment le temps de souffler ! »

Mais le groupe tiendra ses promesses durant toute la soirée. Brandon prend d'assaut la scène pendant que les autres musiciens, posés dans leurs rôle de vétérans, lui offrent la liberté qui lui est nécéssaire par une solidité à toute épreuve. Malgré le public plutôt clairesemé d'une salle pas tout à fait pleine le groupe s'accroche et nous fait vibrer. Certes, on peut encore ressentir les petits problèmes d'un groupe qui se cherche encore et la présence scénique ne balance pas tout à fait les petites erreurs de placement sur les choeurs ou sur certaines transitions, mais on leur pardonnera bien cela car ils restent, comme il le disent eux-mêmes, un groupe qui ne se prend pas trop au sérieux mais cherchent à se faire plaisir et à partager cela avec le public !